jeudi 30 novembre 2017

Amalthée

Les éditions Amalthée de Nantes, auxquelles j'avais envoyé mes haïkus, me proposent de les publier moyennant une participation financière de 2300 euros. Bien entendu, je vais refuser cette offre qui a plus l'air d'une demande que d'une offre véritable. Certes, le volume qu'ils se proposent de confectionner, serait distribué par Hachette et le contrat prévoit une promotion énergique dans tous les milieux littéraires. Mais une telle somme est absurde et impossible à libérer même sur la base d'un payement en quatre ou cinq fois.  Ceci dit, la réception même de cette proposition de contrat,  agrémentée d'une appréciation élogieuse et dûment signée par l'Editrice, m'encourage à poursuivre. Alors, durant mon insomnie nocturne, j'ai conçu deux "rugues" supplémentaires.


Esprit es-tu là
Pour me souffler dans l'oreille
La couleur du vent ?


Rien qu'humain, l'homme
Ne peut plus qu'être inhumain
Pour sortir de là


Ce deuxième poème est inspiré par David Abram comme certains l'auront immédiatement compris.

* * *

Charlotte n'est pas en bonne santé pour le moment. Elle a du mal à respirer et le fait qu'elle fume, n'arrange rien. Elle est allée à l'hôpital avant-hier mais les médicaments qu'on lui a prescrits n'améliore guère les choses. C'est difficile de soigner des ados.

* * *

Décidément, je n'arrive pas à comprendre ce déni de réalité qui anime les réactions de Trump et de Macron à l'annonce de l'exploit balistique de la Corée du Nord.  Ils souhaitent la dénucléarisation de ce petit pays communiste, où il ne doit pas faire véritablement bon vivre, c'est vrai, mais le fait est qu'il est devenu une puissance nucléaire et qu'à ce titre, il vaudrait mieux nouer des liens et discuter plutôt que de tenter de le mettre à l'écart de tous les pays, ce qui sera très difficile avec la Chine et la Russie. On peut en tout cas compter sur la Chine pour que soit reconnu son statut de puissance nucléaire, n'en déplaise à Mr Trump.







mercredi 29 novembre 2017

Cholestérol


Traversant la rue
J'ai failli être happé
Entre deux yeux jaunes



Connaissez-vous votre propre taux de cholestérol ? C'est par cette question que s'est terminée le programme "Thema" d'Arte d'hier soir. La plupart des médecins qui ont parlé dans cette émission ont répondu "non".  L'un d'eux a dit : "Oui, je le connais, parce que mes patients me le demandent." La vedette de l'émission, le Docteur Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS, a raconté avec beaucoup de franchise, les doutes qu'il avait eus, notamment à propos des statines, ce médicament qui rapporte des milliards à l'industrie pharmaceutique en faisant baisser, chez les patients susceptibles d'infarctus, leur taux de cholestérol, coupable pendant des années d'accumuler des graisses indésirables dans nos artères et de provoquer ainsi, peut-être, des crises cardiaques—comme on les appelait dans le temps–. Ce qui était surprenant, c'est d'apprendre à quel point nos préjugés, la doxa, nos habitudes mentales, l'orthodoxie dans le champ scientifique, nos paradigmes comme les aurait appelé Kuhn, interfèrent avec nos visions de la réalité en nous faisant oublier qu'il s'agit justement de "visions". Pendant des années, les statines ont été prescrites sans discernement, parfois simplement au vu d'un taux de cholestérol un peu élevé (3 ou 4g par litre de sang) par rapport à la moyenne occidentale alors que les Massaï vivent très bien avec un taux de 7g/l et les Inuïts avec des taux encore supérieurs. On trouve sur internet des publicités préconisant un taux de "bon" cholestérol de 0,4 g/l et de "mauvais" cholestérol de 1,6 g/l. Déjà que cette histoire de "bon" et "mauvais" cholestérol, inventée par les Américains évidemment, ne tient pas debout. Nous succombons sous les dictats de la pensée binaire, manichéenne, dichotomique, induite sans doute par cette contrainte du choix que le marché nous impose, le choix se réduisant presque toujours à la confrontation d'un dilemme ou d'une alternative.


[Cf. cet article entre autres : https://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/le-cholesterol/lanutritionfr-publie-le-billet-du-dr-de-lorgeril-refuse-par-le-monde]

mardi 28 novembre 2017

Melville...

...encore, hier soir avec Le deuxième souffle, et puis, Léon Morin, prêtre, que je n'ai pas regardé jusqu'au bout : il était trop tard et je voulais poursuivre ma lecture d'Ishiguro, qui pourtant ne m'inspire toujours guère. Hier, j'ai traduit le texte anglais de mon appel à une "grève de la faim planétaire" de trois jours, en solidarité avec le peuple palestinien. Il faudrait que cela puisse se faire en automne 2018. Voici la traduction de mon texte en français.


Organisons une « grève de la faim planétaire »
en solidarité avec le peuple palestinien,
victime d’injustice et de violences
de la part du gouvernement d’Israël


Quel sens donnons-nous au mot « solidarité » en liaison avec le peuple palestinien qui, à l’évidence, souffre d’un pouvoir abusif, d’emprisonnements arbitraires, de ségrégation, de violence maniaque de la part du gouvernement israélien ? De tels sentiments de solidarité s’expriment déjà par la signature de pétitions de soutien, la participation à des manifestations en réaction à certains événements dramatiques, l’adhésion au mouvement BDS, ou même par des aides financières aux associations et aux réseaux qui défendent les droits des Palestiniens. Mais en dépit de ces engagements, beaucoup de gens, dégoûtés par les politiques d’apartheid du gouvernement israélien, se sentent démunis quand ils apprennent comment la vie des Palestiniens se détériore de plus en plus ; malgré notre bonne volonté et notre générosité, notre vie quotidienne n’est guère affectée par notre engagement en soutien de ce peuple martyre.

Il existe néanmoins des façons qui pourraient rendre notre solidarité plus concrète. Nous savons que nos actions comptent beaucoup pour les Palestiniens. Elles participent à maintenir leur moral dans le cadre de leurs activités de résistance (grèves de la faim collectives parmi les prisonniers, intifadas, etc...). Mais la situation reste tragique.

Cette proposition vise à étendre l’expression de cette solidarité à la planète entière. Nous sommes des milliers à travers le monde à être indignés par l’oppression à laquelle les Palestiniens sont soumis et par l’hypocrisie flagrante des gouvernements occidentaux, des organisations internationales, et des puissances arabes. Pourtant, il y a parmi nous des hommes politiques, des artistes, des écrivains, des universitaires, des personnalités religieuses, des hommes d’affaire, des vedettes de cinéma ainsi que beaucoup beaucoup de gens ordinaires qui sont scandalisés par un gouvernement qui se met lui-même au dessus des droits humains et des lois internationales.

L’année prochaine, à une date précise qui reste à déterminer, des millions de gens à travers le monde seront invités à entamer une grève de la faim de trois jours en signe de protestation contre l’humiliation et les souffrances infligées aux Palestiniens. La résonnance médiatique que l’on peut espérer provoquer par cette opération devra en augmenter les effets. Journalistes et reporters de radio et télévision seront invités à contrôler, localement dans les différents lieux choisis dans chaque région, la réalité de cette décision collective. Il deviendra impossible pour le gouvernement israélien d’ignorer cette vague incroyable de solidarité concrète.


L’organisation d’un tel événement prendra du temps. Une date doit être choisie et des lieux définis dans toutes les régions où se recruteront ces grévistes solidaires. Toutes les associations en défense des droits des Palestiniens seront invitées à participer à l’organisation de cette opération planétaire.

lundi 27 novembre 2017

Rugosité

Hier soir, c'était Le Cercle rouge, sur Arte, un film de Jean-Pierre Melville avec Bourvil en commissaire de police et Alain Delon dans son rôle habituel de bandit, avec Yves Montand aussi, en complice, etc. Film bien fait.

Mais la journée d'hier a surtout été marquée par ma discussion avec Richard T. à midi, sur un projet de publication de mes haïkus. Ce ne sont pas vraiment des haïkus, avons-nous convenu tous les deux, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas d'intérêt. Richard va me proposer une mise en page —c'est l'une de ses spécialités professionnelles— et nous lancerons notre bouteille à la mer éditoriale, sous ce titre un peu étrange Rugues, suggéré par l'une des caractéristiques, la rugosité (dont je donne ci-dessous une représentation symbolique !),  que Richard reconnaît dans mes haïkus. "Rugues", cela fait un peu penser aux Rhumbs, de Paul Valéry, livres —il y a deux volumes— que j'ai beaucoup pratiqués quand j'avais 17/18 ans.


dimanche 26 novembre 2017

Ishiguro

A l'aéroport de Luxembourg, hier soir, j'achète l'un des derniers livres de Kazuo Ishiguro, le Prix Nobel de Littérature 2017 : The Buried Giant (Faber & Faber, 2015). J'avoue être quelque peu déconcerté par ce roman étrange. Je ne sais pas encore si j'irai jusqu'au bout. 

J'ai pris la compagnie Ryanair, hier pour revenir à Lisbonne. C'est comme de prendre un bus. Un vieux bus, marqué par un usage déjà ancien. Avec un personnel efficace mais très relax. Ils font leur boulot sans état d'âme, et même parfois, avec gentillesse et compétence. Ils s'amusent entre eux. Au fond, c'est le résultat d'une banalisation extrême du transport aérien.

samedi 25 novembre 2017

En attendant...

... Jeannot, hier soir, j'ai relu En attendant Godot de Samuel Beckett.

Cette nuit, j'ai rêvé de la famille de mon parrain, l'oncle Tony, comme on l'appelait, juge au Tribunal de Liège et père de cinq enfants, si je ne me trompe pas. Dans mon rêve, il y avait au moins dix enfants. Ils sortaient de l'ascenseur de notre nouvel immeuble à Lisbonne. Ils avaient tous les mêmes yeux bleus et les filles étaient très jolies. J'aurais voulu publier une photo de mon parrain et j'ai "googlé" son nom. Je n'ai rien trouvé sauf une photo du mariage de sa sœur, Bernadette, avec mon père. Cette photo de leur mariage est très étrange. Je n'y reconnais ni ma mère ni mon père. Bizarre quand même.

Ce n'est que quand j'enregistre cette photo sur mon ordinateur qu'apparaissent les véritables personnes représentées, à savoir Saurtia Pierre et Leleux Mireille, personnages totalement inconnus. Etrange que ce soit cette photo qui apparaisse à côté des noms de ma mère et de mon père. 

vendredi 24 novembre 2017

Vuillard


J'ai lu L'ordre du jour, Actes Sud (prix Goncourt 2017) hier, et j'ai en effet trouvé ce petit livre absolument remarquable. Notamment par la manière dont l'auteur raconte les événements qui ont débouché sur l'Anschluss. C'est dans son langage qu'il restaure la distance entre cette époque et la nôtre, c'est à travers ses métaphores, ses tours de phrases, ses remarques ironiques, c'est à travers son ironie précisément dans le traitement qu'il réserve à ces journées graves où se joue le sort de l'Europe, en ramenant les voyages importants et les réunions politiques à leurs dimensions d'humaine médiocrité que l'auteur réussit à nous passionner pour ces journées décisives. Le diable est dans les détails. Et c'est bien sur la base de détails comiques et troublants, que l'auteur nous captive en recréant ce qui était vivant dans ce passé mort depuis si longtemps. C'est peut-être moins le diable que la vie que l'on trouve dans les détails. C'est une vraie performance et je conseille ce roman à tous mes lecteurs.

jeudi 23 novembre 2017

Madoff

La fin du livre que je lisais sur mon kindle, First Person de Richard Flanagan, est très philosophique et traîne en longueur. Le roman est passionnant tant qu'il est question du rapport entre le nègre —le prête-plume selon l'Académie française— et celui dont il raconte la biographie, en l'occurrence, dans ce livre, il s'agit d'un escroc de haute voltige, Siegfried Heidl, style Bernard Madoff, qui a fait l'objet d'un film réalisé par Barry Levinson, avec Robert De Niro, film d'ailleurs que je n'ai pas encore vu. 

Je suis maintenant à Luxembourg où je vais tenter, avec Jeannot, de boucler la rédaction de notre "destructionnaire". Il ne fait pas très froid. Mais ma nuit a été agitée avec toutes sortes de rêves, dont certains très érotiques. Des rêves qui font du bien, surtout à mon âge. D'autres rêves, au cours de la même nuit, étaient moins drôles. Je vais maintenant m'attaquer au Goncourt de cette année.

mercredi 22 novembre 2017

Lire

Il est difficile de poursuivre la lecture quand, de retour dans une ville où l'on a vécu de longues années, on multiplie les retrouvailles, les coups de téléphone, les visites. Et cela est source de plaisir, certainement. Cette fois cependant, j'ai passé beaucoup de temps chez et avec Josiane. Et ce matin, je n'ai pas pu résister : j'ai repris mon livre pour en lire quelques pages avant de me lever. C'est ce que je faisais dans l'enfance, avec le livre que j'avais fermé le soir et que je glissais sous mon oreiller pour le retrouver dès les premières heures le lendemain matin et reprendre le cours de la lecture avant même de me lever : dormir entre deux pages du même livre, faire de cet espace étrangement silencieux, celui des rêves...

Cet après-midi, je prends le train pour Luxembourg. Et là, je pourrai sans doute reprendre sérieusement ma lecture et terminer le livre entamé avant mon voyage : First Person, de Richard Flanagan, toujours aussi passionnant.

mardi 21 novembre 2017

Larissa Sansour

C'est une artiste palestinienne qui a conçu un projet d'art-fiction intitulé Nation Estate, dont j'ai préparé l'exposition à Strasbourg au Syndicat potentiel avec Josiane hier après-midi. Je n'ai fait que participer à l'accrochage de quelques unes des photos exposées ce qui n'était pas tout-à-fait évident sur les murs légèrement bosselés du lieu. Le projet de Larissa Sansour est de rassembler toute la population palestinienne dans un immeuble qui répartirait les espaces actuels de la Palestine dans une architecture en hauteur. On voit ci-dessus, sur l'une des photos exposées, une proposition de répartition de certains lieux palestiniens. Nation Estate, c'est aussi un film de 9 minutes réalisé par l'artiste sur son projet et que Josiane m'a montré hier soir.  

* * *

En explorant les informations du web concernant cet artiste, je suis tombé sur une image à la fois drôle et éloquente (ici à gauche) montrant Larissa Sansour en train de coincer la gueule ouverte du crocodile de Lacoste avec un drapeau palestinien, au nom du fait que ce dernier aurait éliminé l'artiste de la liste des finalistes de son prix pour des raisons peu claires.

lundi 20 novembre 2017

Bois de Champ

La journée d'hier s'est déroulée comme prévu, dans la maison d'Anne et Guy, dans un coin des Vosges, pas loin de Saint-Dié, à Bois de Champ, précisément. Les invités de la veille au soir sont venus se retrouver dans ce lieu magique où il est possible qu'Anne et Guy, quand ils seront tous deux retraités, se retireront. Après le déjeuner à la préparation duquel j'ai participé en cuisinant des champignons surgelés qui avaient été ramassés par Anne antérieurement —cèpes et bolets, sautés à la poêle avec de l'ail et du persil : délicieux—, nous sommes allés nous promener dans la montagne. Nous avons fait une ballade d'environ 5 km, avec au départ, une montée qui a réveillé ma "jambe de fumeur". Au retour, un délicieux gâteau d'anniversaire, sans les 80 bougies réglementaires, nous attendait. Notre voyage de retour dans la voiture de Christine et avec l'adorable Sylvie s'est bien passé.

PS Merci à Francine qui s'est abonnée à mon blog. Ce fut une heureuse surprise que de savoir qu'elle le lisait parfois.

dimanche 19 novembre 2017

Guychou


Ce fut une très belle fête, hier soir, à "la ruche aux deux reines", rue de la Course, à Strasbourg pour célébrer les 80 ans de notre cher Guychou, avec des retrouvailles émouvantes de quelques "anciens" du GERSULP : Frank, Ragip, Pollen..., avec aussi un magnifique concert de violoncelle d'un jeune musicien compositeur qui nous a fait penser sur les poèmes de Hanus Hachenburg, cet adolescent de 13 ans qui, en 1943 fut déporté dans le camp de concentration de Terezin. On a besoin d'un fantôme est le titre d'une pièce de théâtre qu'il a écrite alors qu'il était encore interné et dont le texte a été retrouvé et publié par Claire Audhuy. Voici l'un de ses poèmes, écrits en 1943, intitulé "Terezin".

" Jadis j’étais un enfant
voilà tantôt trois ans,
Ma candeur rêvait d’autres mondes.
Elle est passée, l’enfance.
J’ai vu les flammes,
je suis mûr à présent
et j’ai connu la peur,
les mots sanglants, les jours assassinés :
Où sont les croque-mitaines d’antan ? 
 
Mais je sais que je me suis endormi
que je retrouverai mon enfance           
mon enfance telle une rose sauvage "

samedi 18 novembre 2017

Flanagan

Je poursuis la lecture de Richard Flanagan, First Person, qui est un livre assez extraordinaire. C'est bien l'histoire d'un ghost writer, qui doit écrire l'autobiographie d'un escroc Siegfried Heidl vivant en Australie, et qui a volé les banques australiennes à hauteur de 700 millions de dollars. L'auteur nous raconte comment ce personnage sinistre et cynique entre en lui, le dévorant petit à petit, à travers la multiplication de ses mensonges. Le thème de ce livre rejoint celui de Javier Cercas, L'imposteur, dont j'ai déjà parlé dans ce blog.


« He contradicted his own lies with fresh lies, and then he contradicted his contradictions. It was as if he couldn’t exist except in the tumult of self-denial. The necessarily incomplete nature of Heidl’s stories, rather than denying their supposed truth, instead confirmed it. I am not saying Heidl consciously made sure his slow-drip stories never quite matched, and were often entirely opposed. But as an instinctive ruse it was more than effective. For the challenge to reconcile such outrageous lies lay not with him, but with you, the listener » (p. 122 de l'exemplaire Kindle que je suis en train de lire)

vendredi 17 novembre 2017

Nègre

J'ai entamé la lecture de Richard Flanagan, First Person, qui raconte comment fonctionne un "nègre", c'est-à-dire un ghost writer.  C'est très instructif. Je présume qu'il tire son inspiration de la manière dont il a dû vivre personnellement cette expérience. Il me semble d'ailleurs que c'est le cas de beaucoup d'écrivains contemporains. Ils apprennent le métier en écrivant —souvent à la première personne— pour quelqu'un d'autre. Mais une question se pose : le "nègre" doit-il se mettre dans la peau de celui qui lui demande de raconter son histoire ou bien est-ce ce dernier qui doit se couler dans l'écriture du "nègre" ? Car c'est son écriture qui donnera une forme à la vie du client. D'où évidemment l'importance du choix : il est essentiel de tomber sur le "bon nègre". Il faudrait que j'aille voir le film de Polanski (sorti en 2010) The Ghost Writer. Et lire également le livre de Philip Roth (dont on voit la caricature par David Levine, sans doute pour la New York Review of Books, en haut à droite) sur le même sujet avec le même titre. 

jeudi 16 novembre 2017

Clouzot

Hier soir, j'ai vu deux programmes sur Henri-Georges Clouzot, le metteur en scène de plusieurs films absolument remarquables : Le Corbeau, Le salaire de la peur [que j'ai vu plusieurs foirs, notamment lors de sa sortie en 1955 — j'avais 13 ans, non ! cela est improbable ; nous habitions au quai des Joncs à la Robertsau et, à cette époque, je n'allais pas encore au cinéma ; j'ai du le voir plus tard, au ciné-club du lycée Fustel de Coulanges, sans doute —], L'assassin habite au 21Quai des Orfèvres, Les diaboliques, La vérité (avec Brigitte Bardot - voir photo ci-dessus), L'enfer (avec Romy Schneider), film inachevé qui faisait l'objet de la première émission sur Arte. Clouzot, un réalisateur très dur avec ses acteurs, très inspiré, un véritable artiste, en quête perpétuelle d'une sorte de perfection qu'il a réussi à atteindre dans certains de ses films.

Cett nuit, j'ai encore eu de longs moments d'insomnie. Je ne les crains pas, ces moments, qui sont particulièrement propices à une réflexion flottante, entrecoupée de rêves qui, à peine entamés sont interrompus et laissent la place à des images furtives, des souvenirs vagues, des trouvailles éphémères. 

mercredi 15 novembre 2017

Churchill

Sur TV5 MONDE, hier soir, une rétrospective sur la vie de Winston Churchill, le héros du XXe siècle.  Un personnage surprenant qui a connu beaucoup d'échecs mineurs et de grandes victoires majeures. Opportuniste sans doute. Mais comme il faut. Et certainement très courageux dans l'adversité. Mais a-t-il connu l'adversité, vraiment ? 

mardi 14 novembre 2017

Appartenance

J'ai retrouvé une photo de Zbyszek alors qu'il était chez nous. La photo a été prise tard le soir, quand Z, après son maigre repas, allait fumer une cigarette sous la tente de notre terrasse, avec pour toute lumière, quelques bougies dont on voit le reflet dans ses lunettes. Il nous regardait nous agiter dans la cuisine pour ranger les choses. J'aimais bien qu'il soit là, tranquille, sitting still, comme l'aurait dit Tim Parks., pensant sans doute à ses projets d'écriture : to be, disait-il, is to belong. Son intérêt pour les travaux scientifiques de Luis Villarreal qui travaille sur les populations de virus, lui avait inspiré cette formule, qui, une fois énoncée, lui apparaissait comme une évidence. Mais justement, lui-même n'appartenait à aucun groupe particulier et je pense qu'il en souffrait. Nomade, il l'était certainement, mais il aurait aimé "appartenir" et c'est son groupe d'amis qui remplissait le mieux ce rôle pour lui en définissant une aire d'appartenance dans laquelle ils se sentait bien.

PS Cela m'a fait très plaisir de voir que Claire Czernasty avait rejoint le petit groupe des abonnés à ce blog. Grâce à elle, la carte du monde qui exprime mes "zones d'influence", intègre la Norvège. 

lundi 13 novembre 2017

Trop tard


Suspendu à son fil
Le laveur de carreaux
Nettoye l'azur


"Il sera bientôt trop tard" titre Le Monde en une aujourd'hui. Ce qui veut dire, en clair, qu'il est déjà trop tard, évidemment. Un autre article nous parle également de la mort du Tage en Espagne qui connaît la sècheresse la plus sévère de son histoire récente. Toutes ces nouvelles —qui n'ont rien de nouveau d'ailleurs — sont alarmantes. Je pense aux générations qui nous suivent : mes enfants et mes petits enfants qui, sans doute, vont devoir vivre dans un monde bien différent de celui au sein duquel nous avons nous-mêmes vécu. Pendant ce temps-là, Trump continue à faire le pitre en Extrême-Orient, où il se lie d'amitié avec Rodrigo Duterte, le président criminel des Philippines.


* * * 

Heureusement qu'il y a encore quelques oiseaux et qu'ils viennent se cacher en piaillant dans les branches de mon peuplier. Le dialogue n'est pas clos.

C'est de ma fenêtre que j'ai pris la photo du "laveur de carreaux" qui nettoye la surface vitrée transparente d'un immeuble légèrement sur la gauche, en face du nôtre.

dimanche 12 novembre 2017

Harkis

Je suis en train de terminer  le roman d'Alice Zeniter, L'Art de perdre et, autant j'ai trouvé les cinquante premières pages quelque peu laborieuses, autant je suis passionné par la suite. C'est un beau livre qui donne à voir et à comprendre beaucoup de choses qui restaient assez mystérieuses pour moi : la guerre d'Algérie, les harkis, les maghrébins de France. 

En fait j'ai décidé de terminer rapidement ce livre parce que j'ai envie d'en lire un autre dont j'ai entendu parler —enfin "parler", c'est beaucoup dire parce que c'est sur internet que j'ai eu l'information—. Il s'agit du livre de Richard Flanagan, First person, que j'ai acheté et télécharghé sur mon kindle. J'ai eu l'attention attirée sur cet auteur par un article qu'il a écrit dans le Financial Times sur le rôle de la fiction dans une époque "d'après la vérité" et c'est Samantha qui en a "parlé" sur Facebook. Je me réjouis beaucoup de le lire. Cela me donnera certainement des idées pour la préface que je me suis engagé d'écrire pour le livre de Christine Dal Bon sur le smemorato di Colegno ("l'amnésique de Colegno"). Comme quoi les convergences imprévues sont un prélude important à la créativité. En tout cas, espérons-le.

samedi 11 novembre 2017

Protagoras

L'humanisme est la "philosophie" — on devrait d'ailleurs dire "l'idéologie", même si c'est un peu anachronique — qui place l'homme au centre... Au centre de quoi ? Au centre de tout. L'être humain devient "la mesure de toute chose" comme le disait déjà Protagoras, ce qui nous conduit tout droit aux négligences environnementales d'hier et aujourd'hui. L'humanisme est une sorte d'"humanocentrisme" tout aussi dommageable que le fut, en son temps, le géocentrisme — encore que ce dernier n'avait pas autant d'inconvénients qu'on le pense généralement —. Certains pourraient penser que c'est bien dans une lutte contre cet humanocentrisme, que la religion trouve sa meilleure raison d'être. Mais le "théocentrisme" n'est-il pas tout simplement un humanocentrisme déguisé, puisque Dieu n'est rien d'autre qu'une invention de l'être humain, un Autre qui n'est "autre" que parce qu'il est parfait, ce qui nous rend innocent de nos imperfections humaines.

C'est à dessein que je n'ai pas utilisé le mot "anthropocentrisme" que les ethnologues utilisent parfois pour rendre compte de la manière dont les humains se "projetteraient" dans la conception qu'ils ont de la nature. Mais il s'agit moins d'une projection que d'une prise en compte de l'altérité de la nature dans la conception qu'ils ont d'eux-mêmes, ce qui est très différent, évidemment. Les animaux, les arbres, les étoiles, les montagnes, etc., dans ce qui s'y exprime de différent par rapport à nous, sont des composantes essentielles de notre humanité. Cf. Becoming Animal, de David Abram.

vendredi 10 novembre 2017

Vélo

Bon, je suis allé réparer la selle de mon vélo. Ça a l'air de fonctionner. J'ai essayé de régler d'autres problèmes en suspens, sans beaucoup de succès, à dire vrai. 
Pendant ce temps-là, dans le ciel au bout de la rue, les avions continuent de passer de gauche à droite, maintenant avec des lumières clignotantes, et les voitures descendent la rue en face, tout droit vers notre immeuble, phares allumés, et ralentissant juste avant le passage pour piétons.
Je continue mes exercices qui, je pense, commencent à avoir des effets sur les muscles de mon ventre et de mon dos. 
Je réfléchis beaucoup à cette question sur l'humanisme qui doit faire l'objet de notre dialogue à Toulouse, avec Jean-Patrick et Jeannot. Pas évident...

jeudi 9 novembre 2017

Miroir, miroir...

J'étais avec Charlotte après le dîner d'hier soir quand, tout à coup, nous entendons un grand bruit quelque part, à l'intérieur de l'appartement : le miroir de notre chambre, cadeau reçu lors de mes 55 ans, suspendu au mur, s'était fracassé par terre. [Ça ressemblait pas mal à ce qu'on voit sur cette photo, à gauche, trouvée sur internet.] Il venait d'être nettoyé vigoureusement par notre femme de ménage. Un peu trop vigoureusement sans doute. Heureusement qu'elle n'était plus là lorsque l'accident s'est produit. Elle se serait sans doute blessée. Non ! C'est un fantôme qui a décroché l'engin en tordant le crochet auquel il était suspendu. "Sept ans de malheur", a dit Charlotte. Ça fait beaucoup. Mais pour conjurer cette prédiction, il suffit soit de "cracher par terre" —c'est dégoûtant— soit ramasser tous les morceaux et les jeter dans un lac, non ! dans une rivière... le Taje ? impossible —c'est dangereux pour les pieds des futurs baigneurs—. D'autres disent que les grands miroirs constituent un refuge pour les esprits qui s'y trouvent emprisonnés. Quand ils se cassent, cela les libère. Pas mal ! Peut-être s'agit-il de mon esprit qui, depuis mes 55 ans, s'est pris les neurones dans le miroir ??? Ma collègue de Paris Diderot, Simone Korff-Sausse, psychanalyste a écrit un livre dont le titre est Le miroir brisé, qui traite de la naissance dans une famille ordinaire, d'un enfant handicappé.  Intéressant.

mercredi 8 novembre 2017

Dos

Cinq fois une minute de "planche" avec une minute d'intervalle entre chaque effort : je progresse. Mon dos ne me fait plus du tout souffrir. L'exercice préconisé par ma fille Célia y est certainement aussi pour beaucoup : le dos à plat par terre et les jambes en équerre sur une chaise. Célia me disait : il faut bien sentir comment la gravitation s'occupe de tes vertèbres. Je suis ses consignes à la lettre et je m'en porte très bien. Avec ça, nous n'avons toujours pas été au Centre sportif de Virgin auquel nous nous sommes abonnés le mois dernier. Pourtant, c'est juste en face de chez nous. Et il y a une piscine où nous devrions aller nager tous les jours. Faire quelques longueurs en "dos crawlé", voilà ce qu'il me faudrait en plus de mes exercices. Mais tout cela prend du temps.

PS - J'ai de nouveau doublé le nombre de mes abonnés. J'en ai quatre. Demain : huit ?

mardi 7 novembre 2017

La rue

Fraîcheurs d'automne, même au Portugal. Hier soir, nous avions tous un peu froid. Nous n'avons pas encore allumé notre chauffage mais cela viendra. Quel confort par rapport à notre appartement antérieur. En réalité, il continue à faire très beau à Lisbonne. Le ciel est d'un bleu très intense. Devant ma fenêtre il n'est plus aussi large qu'auparavant. C'est le ciel d'une rue, que je peux voir dans toute sa longueur et au bout de laquelle, par dessus des immeubles roses, passent les avions, de gauche à droite, vers l'aéroport. Au premier plan, il y a un passage pour piétons —j'avais écrit "poétons" !— avec beaucoup de gens qui traversent dans les deux sens. Cela oblige les voitures à ralentir à l'approche de notre immeuble. Un avion vient de passer. On aurait dit un crocodile volant avec son ventre blanc et son dos vert. Il y a beaucoup d'animation juste sous ma fenêtre. Le plus gênant ce sont les énormes camions qui traînent leurs bruits de ferrailles tout au long de la rue.  Ils ressemblent à des rhinocéros aveugles et vociférants.

PS.— J'ai doublé d'un seul coup le nombre de mes abonnés. J'en ai deux. Charlotte en a plus de 1500 sur son compte Instagram. 

lundi 6 novembre 2017

Humanisme

Charlotte et moi avons travaillé toute la journée d'hier pour finir son devoir sur la Renaissance et l'humanisme. Juste au moment où Jean-Patrick va recevoir le grand prix international de l'humanisme de la ville d'Ohrid, en Macédoine.

Je suis étonné de voir que je n'ai qu'un seul abonné. Question récurrente : ne devrais-je pas arrêter ? Je reconnais volontiers que mes "articles" ne sont pas toujours très intéressants mais n'était-ce pas la régularité quotidienne qui comptait le plus ?


dimanche 5 novembre 2017

Perdre

J'ai commencé L'art de perdre d'Alice Zeniter publié chez Flammarion. Comme le thème "perdre" est l'un de ceux auxquels j'ai consacré pas mal de réflexions, je ne pouvais pas faire l'économie de ce roman dont j'ai entendu beaucoup de bien.

Hier soir, je suis allé manger des sushis et des sashimis avec Charlotte dans un restaurant japonais qui se trouve quasiment en face de notre nouvel appartement. Nous avons beaucoup parlé. Elle m'a laissé entrevoir sa conception des relations entre les hommes et les femmes, à partir des expériences qu'elle a déjà vécues. Intéressant.

samedi 4 novembre 2017

Pensée

Cela se passe pendant les insomnies : on pense. Et, cette nuit, je pensais à la pensée justement, au fait que la pensée, ça ne sert à rien, c'est complètement négatif, elle ne débouche que sur le vide. Mais n'y a-t-il pas la philosophie quand même ? Oui ! en effet : la philosophie est l'activité qui consiste à donner une structure au rien, au vide. Beaucoup de philosophes se sont acharnés à construire des "systèmes", des bulles qui se forment à la surface de la langue quand on la touille avec suffisamment d'énergie.  Hannah Arendt affirmait qu'on ne "pense" vraiment que contre sa propre pensée, contre soi. J'en ai déjà parlé dans ce blog, mais je ne sais plus quand exactement. Mais cette idée confirme cette dimension négative de la pensée. Celle-ci nous vide de nous-mêmes. La seule forme positive qui puisse résulter de la pensée, est celle du poème. Le poème dit les silences de la langue. Et le silence, c'est ce reste, le rien, dont seule l'existence humaine peut témoigner, sans que cela puisse servir à quoi que ce soit.

PS. Je viens de m'apercevoir qu'un blog pouvait recenser des abonnés. Je rajoute cette rubrique pour que les lecteurs qui le désireraient s'inscrivent. Je présume que cela devrait leur faciliter la tâche pour intervenir.

vendredi 3 novembre 2017

Jungle

Je suis allé hier soir rejoindre le groupe de lecteurs/lectrices de l'Institut Français. Chacun y raconte les livres qu'il ou elle a lu le mois précédent. J'ai apprécié les commentaires de ces grandes lectrices. Cela m'a donné envie de lire le livre de Delphine Coulin, Une fille dans la jungle, —il faut entendre la "jungle de Calais" dont la "loi", semble-t-il, n'a rien à envier à la vraie jungle, celle de Tarzan ou Mowgli, dont la photo ci-contre donne un aperçu tout-à-fait trompeur. En tout cas, ce qu'en a dit la lectrice qui l'avait lu était très convaincant. Un livre qui va participer aux compétitions littéraires de la rentrée. A part les livres que j'avais empruntés au début de l'été et dont je n'ai pas pu dire grand chose car ils n'avaient guère suscité mon admiration, j'ai évoqué les deux livres de Javier Cercas que j'ai lus récemment : L'imposteur et Les soldats de Salamine ainsi que les livres de Pete Dexter que je trouve, eux, remarquables.

jeudi 2 novembre 2017

Musique

Il y avait un piano dans ma chambre. Je jouais et craignais que les voisins d'en haut ne soient dérangés par ce qui ne ressemblait ni à une sonate ni à une nocturne ni à rien du tout dans la mesure où j'étais conscient de ne pas savoir jouer, donc c'était un peu n'importe quoi. Evidemment cela venait d'un souvenir de la chambre que j'occupais avec mon frère Jean-Pierre à Strasbourg. Le piano était dans notre chambre commune. Mais lui, savait jouer parfaitement bien. Il avait appris tout seul et jouait la Sonate au Clair de Lune de Beethoven d'un bout à l'autre. Il avait mis longtemps à apprendre le troisième mouvement. Ce rêve vient aussi de ce que me disait Z. avant de mourir. Il disait qu'il avait de la musique dans la tête. Qu'il n'avait pas besoin de l'entendre réellement parce qu'elle était très présente dans son esprit. Or, c'est quelque chose qui m'arrive de plus en plus souvent : le souvenir de musiques qui occupent mes neurones, un peu laissés à l'abandon. 

mercredi 1 novembre 2017

Ex libris

Petits points noirs
Au sommet enneigé du Fuji ?
Acné des montagnes

Je me réjouis de ce moment futur qui m'offrira l'occasion d'aller voir, avec Joëlle, le dernier film de Frédérick Wisemann, Ex Libris : The New York Public Library. Pourquoi avec Joëlle ? Parce que c'était précisément le thème de l'une de ses dernières enquêtes à la Grande Bibliothèque : comment le rassemblement des livres est l'un des préludes au rassemblement des idées et des hommes, à leurs mises en relation à travers autre chose que la religion, la race ou la haine, à la confiance que l'on peut avoir dans le monde dès que celui-ci nous offre des rencontres surprenantes avec le savoir. 

Hier soir, j'ai vu le programme d'Arte, Thema, qui traitait notamment des restes du culte de Lénine dans la Russie d'aujourd'hui. Après quoi, nous avons eu droit à une enquête sur les femmes des grands dirigeants de l'URSS et de la Russie, le rôle qu'elle ont pu jouer, leur discrétion imposée par le machisme de leur mari, leurs déboires à la suite de la chute des héros de leur vie —je pense à la femme de Nikita Krouchtchev qui a tout perdu à la mort de son illustre mari—.

Juste un mot sur les réactions de Trump à l'attentat de New York. Il "tweete" : "...looks like another attack by a very sick and deranged person". Il a raison. Certainement. Mais quelle est l'origine de ce "dérangement" qui a fait crier "Dieu est grand" par ce meurtrier ? Réponse : la religion, avec cette idée d'un lien vertical qui unit chaque personne à une transcendance quelconque. Se sent-on moins seul dans le monde quand on se trouve agi comme une marionnette par une entité supérieure, quelqu'un qui se trouverait au dessus de tous et de chacun ? Il serait tellement plus simple de se rendre attentif à celui qui se trouve juste à côté de nous.