dimanche 3 décembre 2017

Panne

D'un pli de la peau
J'imagine quelque étreinte
De bête à deux dos

Retrouve-moi là
Où se trouve l'inconnue
Que tu as été

Il y a huit ans de différence entre les deux Charlotte que l'on voit sur cette photo. Celle de droite a seize ans, celle de gauche, à l'intérieur du cadre a environ neuf ans. La photo pourrait être plus nette, certes mais cela donne une idée des années qui passent. 

* * *

Izilda —nous faisions du yoga avec elle il y a deux ans et elle me traitait par l'acuponcture— est venue hier soir manger avec Charlotte et moi. A peine était-elle arrivée que nous sommes tombés dans le noir. Tout l'immeuble a été victime d'une panne d'électricité. Il y avait quelqu'un de bloqué dans l'ascenseur mais il a appelé les pompiers et a été dégagé rapidement. Merci les smartphones ! Par contre, nous avons dû manger notre repas aux chandelles, ce qui était loin d'être désagréable. Cela donnait une lumière chaude et intime. J'ai montré mes "rugues" à Izilda. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à faire dans le noir, après le repas : elle ne pouvait pas tricoter et nous ne pouvions pas voir un film. Elle avait mon ordinateur sur les genoux et faisait des commentaires sur mes textes, souvent très pertinents. Ce qui m'a frappé c'est, qu'à part quelques uns de ces poèmes assez unanimement appréciés, les autres suscitent des préférences très diverses, selon les lecteurs. Bien normal, me dira-t-on. Oui, évidemment. Mais je fais partie moi-même de ces lecteurs discriminants et je m'étonne toujours du choix que certains de mes lecteurs font quand ils diffèrent des miens. Comme si je pouvais m'instituer "lecteur privilégié" du seul fait que c'est moi qui les ai écrits. 

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