samedi 3 mars 2018

Réflexivités

Voilà ! Lionel Maillot a passé l'épreuve de la soutenance avec succès. Le jury lui a accordé le titre de "docteur". C'est une bonne chose. Il pourra ainsi poursuivre son travail dans de meilleures conditions. Enfin... c'est ce que nous espérons. Nous avons quitté la fête un peu plus tôt. C'était une fête de famille et Joëlle et moi, nous étions fatigués. 

Je cite un passage de ma propre intervention à cette soutenance, où j'essaye de distinguer les formes de la réflexivité dans les sciences de la nature et dans les sciences de l'homme :

"La réflexivité dont peut témoigner un physicien ou un chimiste au détour d’une prise de parole qui le met en contact avec les mots de l’autre ou avec les questions souvent naïves de l’autre —l’élève ou le profane— lui fait prendre conscience de la possibilité d’un partage culturel de la science qu’il fait. Dans ce partage, il n’est pas vraiment question du savoir en tant que tel, savoir qui, comme le dit Hannah Arendt ne se jauge qu’en termes de vérité ou d’erreur. Il y est plutôt, comme elle l’ajoute ensuite, question de pensée et d’échange, seules garanties qu’il est possible de faire sens avec du « scientifique ». On ne peut faire sens qu’avec de la pensée, et dans l’échange.
Pour un sociologue cependant, la réflexivité est un préalable épistémologique indispensable à la poursuite de son travail en tant que sociologue. Il soustrait du sens commun, trop exposé aux effets de pouvoir et des rapports de force qui existent dans le champ social, ces éléments qui, au travers d’une inspiration qui doit tout à son propre désir de scientificité, vont amorcer l’émergence d’une nouvelle perspective sur le social justement. La nouveauté requise pour qu’il puisse légitimer son appartenance au champ de la science, est là, et seulement là. Le sociologue doit réinventer sans cesse la possibilité d’une vision du social différente de celle qui prévaut dans le social..."

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