dimanche 4 mars 2018

Ressassement

Célia est venue me chercher à la gare. J'avais fait le trajet Dijon - Strasbourg avec Eric H., d'une très grande gentillesse. Nous avons discuté de la réunion de certains de mes articles en un volume publiable. Au fond, je trouve que l'ordre chronologique ne serait pas à rejeter même si cela conduirait sans doute à des répétitions. Je ressasse beaucoup. Comme l'océan en bord de plage ou têtu sur le même rocher depuis des centaines voire des milliers d'années. En effet je reviens encore et encore sur les mêmes problèmes, le même petit coin du réel, au cours de mon parcours intellectuel. Il y a eu la vulgarisation scientifique d'abord. Ensuite j'ai passé beaucoup de temps avec l'anthropologie des sciences et les rapports entre sciences de la nature et sciences de l'homme. Ces problèmes continuent à mobiliser mes réflexions. Je me suis enfin intéressé à l'écriture et à la manière dont celle-ci formatait nos pensées, nos sentiments, nos connaissances, par rapport à l'échange oral. Je suis encore attaché à ces thèmes que je trouve passionnants. Je conclus sur cette belle phrase de Maurice Blanchot tirée du Ressassement éternel : "Jamais tu ne sauras ce que tu as écrit, même si tu n'as écrit que pour le savoir." Au fond, les seuls moments où je ne ressasse pas, c'est quand je réfléchis à un haïku, encore que, ces fragments de pensée donnent souvent lieu à quelque ressassement, mais de nature différente de celle qui affecte mes préoccupations académiques.


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