lundi 30 septembre 2019

Quatrième ?

L'opération n'a pas été un succès. Mon urètre était trop étroite (sténose ponctuelle) pour faire passer les instruments nécessaires à l'enlèvement de la lésion. Il faudra réopérer dès que l'urètre aura cicatrisé. Peut-être dans une semaine. Bref il y a une quatrième opération en perspective. Mes voisins de lit ne sont pas mieux lotis. Deux  d'entre eux se font enlever la prostate. A leur place, je protesterais. J'ai essayé de regarder un film sur Netflix. J'ai choisi Marco Polo, mais je suis déçu par ces premiers épisodes. 

Hôpital

J'ai retrouvé le lit que j'ai occupé lors de ma première opération à l'Hôpital Santa Maria. Hier j'ai terminé le livre de Vargas que j'ai trouvé très bien mené. Malheureusement je n'ai plus rien à lire pour le moment car mon Kindle refuse de télécharger le livre que m'avait recommandé Christine. Nous sommes quatre dans la chambre et la personne juste en face de moi vient de partir vers le bloc opératoire sans doute pour une opération tout-à-fait semblable à celle que je vais subir, probablement en fin de matinée. Mon voisin, par contre, s'en va. Il m'offre des biscuits mais je n'ai le droit de rien manger ni boire jusqu'à l'opération. 

dimanche 29 septembre 2019

Vargas

Sur le conseil d'Andreas, j'ai emprunté le dernier polar de Fred Vargas, Quand sort la recluse, Flammarion, 2017. J'en ai lu la moitié hier soir avant de m'endormir et me réjouis à l'avance du voyage de retour à Lisbonne pendant lequel je pourrai terminer ce polar très original. 

Nous avons magnifiquement dormi dans l'appartement qu'Elsa et Joba ont aménagé  pour les louer à la journée. L'appartement est arrangé avec très bon goût, les lits sont confortables. Le calme est absolu. Ma belle sœur prétend que l'on se trouve dans un triangle de bonnes vibrations. 

samedi 28 septembre 2019

Spitzer

Excellent le livre de Sébastien Spitzer. L'auteur donne à la fin de l'ouvrage, ce qu'il a rajouté pour faire tenir sa fiction. Mais le fils illégitime de Karl Marx, conçu avec la bonne, a bien existé. Ainsi que ses trois filles dont la dernière, Tussy, a été l'une des premières militantes féministes. Le portrait d'Engels est également bien campé. Un personnage pas vraiment sympathique, mais qui retient l'attention. Je recommande chaleureusement ce livre, bien écrit, bien construit et bien documenté. 

vendredi 27 septembre 2019

Chirac

Chirac est mort hier. La France entière lui rend hommage. Bon !

J'ai appris cette nouvelle alors que j'étais arrivé à la Quinta dos Girassol à Zezere, la ferme de la sœur d'Isabel. Nous avons étrenné les logements qu'elle compte louer. C'est très beau et confortable. Mais il manque encore des petites choses, celles dont on ne remarque l'absence qu'en vivant dans les lieux. 

Je lis actuellement le livre de Sébastien Spitzer Le cœur battant du monde, qui est l'histoire d'un batard de Karl Marx à Londres au milieu du XIXe siècle. Le livre est vraiment passionnant. Il faut se dire qu'il s'agit d'une fiction mais elle humanise les personnages qu'elle met en scène : Karl Marx et Friedrich Engels. Ils en avaient bien besoin.

jeudi 26 septembre 2019

BBC

Depuis quelques jours, je regarde assez souvent la BBC qui diffuse largement ce qui se passe à l'intérieur de Westminster, les disputes bruyantes des MPs, les discours de Bojo et les réponses non moins énergiques de Corbyn. Hier, ce fut un festival avec l'arrivée de Johnson au parlement et sa prise de parole. En plus, il y avait les commentaires de la BBC sur l'ouverture d'une enquête de destitution pour Donald Trump. Les deux figures les plus connues du populisme sont en train d'amorcer leur chute. Pareil pour Erdogan. Et l'étoile de Poutine a sérieusement pâli ces derniers temps. Quand sera-ce le tour de Bolsonaro ? On espère que cela viendra vite... Mais rien n'est joué, la Bête, blessée, n'en est que plus sauvage et dangereuse.

mercredi 25 septembre 2019

Norvège ?

Håvard est parti cet après-midi. Retour en Norvège, un pays où j'aimerais moi aussi retourner dans un futur proche (tous mes futurs sont forcément assez proches, à mon âge). Håvard va peut-être m'inviter à faire une ou deux conférences. Il est professeur dans un département d'éducation et il serait peut-être intéressé par une conférence sur le Lycée Ermesinde. Cela me ferait très plaisir de présenter l'originalité de ce lycée où je continue à aller régulièrement. 

mardi 24 septembre 2019

Le chantier

Je suis allé sur le chantier aujourd'hui. Octobre devrait être notre mois de déménagement. Je crains le pire évidemment. Porter des caisses (petites caisses) de livres toute la journée pour transporter ma bibliothèque dans son nouveau lieu. L'endroit est magnifique et l'on ne se lasse pas de la vue que l'on a sur le Tage avec cette mer de nuages (aujourd'hui) juste au dessus de nous, où, de temps en temps, un avion surgit au loin, on l'entend à peine. Charlotte et moi, nous nous sommes assis sur cette banquette 18e (Louis XV) dont on avait hérité, je ne sais plus comment, face à la ville, au Tage, et aux collines de la presqu'île de Setubal, pour deviser calmement.

Hier j'ai obtenu une date pour mon opération à la vessie. Ce sera le 30 septembre avec hospitalisation le 29 au soir.

lundi 23 septembre 2019

Håvard

Håvard est l'un de mes anciens étudiants du Master européen de Strasbourg. Je l'ai connu il y a environ 25 ans. Il est maintenant "full professor" à l'Ostfold University College en Norvège. Il est devenu un spécialiste de Wilhelm Reich qui a passé plusieurs années en Norvège et il nous en a parlé longuement hier soir pendant le dîner. Il est étonnant de voir comment les "disciples" de Reich ont poursuivi ses expérimentations sur l'orgone et ont continué à construite les dispositifs qui permettent de refaire le plein d'énergie. C'est un domaine très intéressant et souvent considéré comme quelque peu sulfureux.

dimanche 22 septembre 2019

Mandala

Nous sommes le 22 septembre. Le Colloque s'est terminé hier, en fin d'après-midi. Et, ce matin, nous allons nous recueillir pendant quelques minutes devant la tombe de Zbyszek. Je prendrai une photo du mandala qu'Inès aura préparé pour décorer la tombe. Après quoi, nous irons rapidement montrer notre maison future à Jean-Marc. Puis nous irons le conduire à l'aéroport. Le Colloque était de très bonne tenue. Rien de vraiment nouveau, certes, mais beaucoup d'interventions sur Feyerabend, dont celle de Matteo Collodel que j'ai trouvé très émouvante. Il a cité de nombreux passages du journal de Paul Feyerabend.

*  *  *

Les quelques moments que nous avons passés au cimetière furent très émouvants. Inès —que l'on voit à côté d'Isabel— avait préparé ce mandala pour l'occasion. Nous avons écouté la musique que Zbyszek m'avait demandé de lui ramener de Paris la veille de sa mort. Un très beau morceau de Krisztof Komeda interprêté par Tomasz Stanko, From the Green Hill, "Litania" (Part One). 

jeudi 19 septembre 2019

Café-philo

Très belle performance, hier soir, avec Andreas sur le thème de son livre Rêver avec Freud. Tout d'abord, il y avait pas mal de monde, des gens de mon groupe de lectrices/teurs, des amis et des gens qui, comme le disait Isabel, étaient sans doute des patients en analyse. L'ambiance était chaleureuse et informelle. L'Institut français de Lisbonne avait préparé des boissons et des amuse-gueules très simples mais qui permettaient aux gens de se reposer un peu d'écouter de temps en temps. Ce café-philo (sans café) était la première reprise de quelque chose qui existait il y a plusieurs années. L'intérêt pour le rêve et ses mystères ne faiblit pas dans notre monde scientiste. C'est de ce scientisme qu'il sera question ce soir avec Jean-Marc Lévy-Leblond que j'irai chercher à l'aéroport à 14h40. 

Cette nuit, je me suis réveillé à 4h10 et n'ai pas pu me rendormir vraiment. On verra bien ce que ça va donner ce soir !

mercredi 18 septembre 2019

Andreas

Je suis allé chercher Andreas M. à l'aéroport. Il fait une conférence à l'Institut français de Lisbonne sur le thème "rêver avec Freud". C'est moi qui le présenterai au public. Je me réjouis de l'entendre. Andreas est un vieil ami. Il fut mon assitant quand j'ai été invité comme professeur à l'Université de Vienne. J'ai beaucoup d'amitié pour lui. 

mardi 17 septembre 2019

Stand by

Presque deux jours de silence. Ce n'est pas faute de choses à dire ou à écrire. Isabel est revenue hier soir après avoir passé quelques jours chez sa sœur. Ce matin nous sommes allés sur le chantier et les progrès sont très lents alors que notre échéance se rapproche à grands pas. L'ascenseur est en place mais il ne fonctionne pas encore parce que les circuits électriques ne sont pas encore opérationnels. Il n'y a toujours pas d'eau et les raccords avec le réseau des égoûts ne sont pas encore faits. Notre patience est mise à rude épreuve. 

Par ailleurs, je suis toujours sous antibiotiques et cela me fatigue. Je n'ai toujours pas de date non plus pour l'opération. Je me sens en stand by

dimanche 15 septembre 2019

Chats

Il y a des jours, comme ça, où presque tout va de travers. La porte de la cuisine menant à notre petite terrasse est restée coincée, le verrou du bas n'est plus articulé à la clenche. Bon, ce n'est pas très grave, certes mais s'il faut acheter une nouvelle porte, c'est très ennuyeux. J'ai lu hier un quatrième roman de Norek, Surtensions. Pas mal du tout. À part ça, le Colloque approche et je ne suis maheureusement pas en grande forme, notamment à cause des médicaments que je suis obligé de prendre. J'ai trois chats à gérer dont l'un, Zuky, a toujours des problèmes à la langue et à l'œil gauche. Heureusement que Johni m'aide à le soigner. Maïs est de plus en plus agitée et fofolle. Tatou boude toujours.

samedi 14 septembre 2019

Soins

Au centre de santé, la doctoresse Sofia m'a prescrit des antibiotiques pour guérir la blessure que j'avais au pied. Je ne suis pas très à l'aise avec ces antibiotiques et je me demande si un pansement à l'argile n'aurait pas eu autant sinon plus d'effet thérapeutique. Hier soir nous sommes allés chercher Zuky chez le vétérinaire. Il n'est pas encore très en forme et Johni et moi lui avons infligé le traitement à son oeil gauche (liquide physiologique pour laver l'œil suivi d'une pommade antibio). Il a fallu également lui injecter dans la bouche son traitement pour la langue. Bref ce sont des soins nécessaires qu'il n'est pas facile de prodiguer à un chat évidemment récalcitrant.

vendredi 13 septembre 2019

Latour

Une belle partie d'échecs avec Richard hier après-midi dans le petit parc des Martyres, au dessus de là où nous allons déménager en octobre prochain. Le soir, Charlotte a soigné cette blessure que j'ai au pied depuis un mois environ et qui ne guérit pas. Je vais aller au Centre de santé aujourd'hui avec elle pour voir ce qu'il faut faire. 

Ce matin, Bruno Latour était interviewé par Adèle van Reeth. Très brillant, comme d'habitude et très peu modeste, comme d'habitude également. 

mercredi 11 septembre 2019

Chaud

Apparemment, la chaleur est de retour. L'intervalle de fraîcheur aura été très court. Hier soir, Isabel et Charlotte sont allées à Ikea.

À 14h, je suis allé voir Zuky chez le vétérinaire. J'ai été très surpris par ses réactions : il était manifestement très heureux de me voir, ronronnant bruyamment comme il ne l'a jamais fait, visiblement désireux de retourner chez lui. Les chats sont généralement très réservés quant à l'expression de leurs émotions. Pour une fois, Zuky n'a pas lésiné sur la démonstration de son attachement. Cela faisait vraiment plaisir.

Fraîcheur

Ce matin, l'eau de ma douche était beaucoup plus froide qu'hier. Bien qu'il fasse grand soleil, on sent que le temps est en train de changer. Les grandes chaleurs seraient-elles terminées ? En tout cas, j'étais content de retrouver cette fraîcheur stimulante. Je suis resté au moins dix minutes sous le jet pas encore vraiment glacé mais nettement plus froid. J'ai pris le temps de me raser sous la douche ainsi que de me laver les dents, toujours de la main gauche !

J'ai rendez-vous avec Inès au Cimetière anglais pour voir ce qu'on peut faire d'ici la semaine prochaine pour embellir la tombe de Zbyszek. 

lundi 9 septembre 2019

Apéritif

Nous sommes allés prendre l'apéritif hier soir sur notre future terrasse avec nos amis Pedro et Lucia. Nous avions amené les verres, le vin et les amuse-gueule. La vue est magnifique, bien sûr mais elle change également selon la lumière, les voiles de brume, les quartiers de lune, le sens du vent qui détermine les allées et venues des avions à l'horizon, l'heure du soir, etc. Ce qui est assez exceptionnel, c'est aussi l'absence des bruits de la ville. Notre future rue est très tranquille. Elle présente une pente assez raide mais la circulation est en sens unique du haut vers le bas, ce qui fait que les moteurs peuvent fonctionner eu ralenti. Nous avons remarqué aussi la venue de l'ascenseur. Il n'est pas encore fonctionnel mais la machinerie est en train d'être mise en place. 

J'entends Adèle van Reeth citer Nietzsche : "Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou."

Je rajoute la référence à cette chanson d'Anne Sylvestre "J'aime les gens qui doutent" que vient de m'envoyer ma fille Célia.
https://www.youtube.com/watch?v=uLsjlOLNnJs

dimanche 8 septembre 2019

Zuky

Notre vieux chat (12 ans) est tombé malade.Il ne mangeait plus depuis au moins trois jours. Nous sommes allés chez le vétérinaire qui a découvert qu'il avait une blessure à la langue dont on ne connait pas l'origine. Il restera hospitalisé chez le vétérinaire pendant deux ou trois jours. Isabel est allé le voir hier en fin d'après-midi. Il allait beaucoup mieux, semble-t-il. Il faut que sa langue guérisse pour qu'il puisse manger à nouveau. En tout cas, il était bien mal en point, déshydraté, amaigri, les yeux en berne, bavant à qui mieux mieux... le pauvre. Le voici à l'hôpital des chats. Il est nourri par un tube qui entre en lui par sa patte gauche de devant. Le tube est protégé par un pansement rouge. En plus, il a un traitement pour sa langue. Et, évidemment il a sa tête dans une sorte d'entonoir vert translucide qui l'empêche de se débarrasser des tubes salvateurs. 

samedi 7 septembre 2019

Sardines

L'une des conditions nécessaires, mais sans doute pas suffisantes, pour se sentir branché sur la portugalité, c'est d'apprécier les sardines grillées. Il faut savoir les décortiquer proprement, détacher les filets avec délicatesse et ne laisser sur son assiette, qu'une épine dorsale bien nette, avec la tête et la queue. Hier soir, nous sommes allés Calçada de Santana, la rue où se trouve notre future maison, pour manger des sardines grillées. Nous les avons trouvées excellentes. Nous y retournerons souvent et nous ferons connaître cet endroit à la famille et aux amis qui viendront nous voir. La dernière fois que j'ai évoqué les sardines, c'était le 14 juin 2013 alors qu'elles m'étaient "interdites". Pourquoi ? Je ne me rappelle plus les raisons de cette censure alimentaire.

vendredi 6 septembre 2019

Morin


De son prénom Edgar, interviewé sur France Inter, ce matin, et apparemment plein de santé, de vivacité et d'amour, malgré ses 98 ans. Une longévité remarquable nourrie par une curiosité intellectuelle inlassable et inclassable. Il raconte le malentendu qui a fait échouer la liaison qu'il aurait pu avoir avec Marguerite Duras. Il est passé de l'interdisciplinarité à l'indisciplinarité, dit-on. Je l'ai rencontré un jour dans la cour du bâtiment qui abritait la DGRST (Délégation générale à la recherche scientifique et technique) à l'époque. Il venait de publier le premier volume de La Méthode.  Il s'est intéressé à l'éducation mais nous (Jeannot et moi) n'avons pas été impressionnés par les idées —assez traditionnelles— qu'il défendait à ce sujet. On peut lui rendre hommage, notamment pour sa vision plutôt optimiste du monde.

jeudi 5 septembre 2019

Salade

Hier soir, j'ai préparé une salade liégeoise. Nous étions cinq sans compter Charlotte et Johni qui sont allés manger dehors. Il y avait Richard, Marcela, Adriana, Isabel et moi. J'ai trouvé des haricots frais au supermarché, ce qui est plutôt rare à Lisbonne. Elle a été très appréciée.

*  *  *

Martine m'a envoyé cette magnifique photo de Cordon (Haute Savoie) où elle passe, comme tous les ans avec Duncan, quelques jours pour se reposer du monde fou dans lequel on vit aujourd'hui. La photo a été prise au crépuscule.

mercredi 4 septembre 2019

Égypte

Hier je suis passé à la Librairie française et je n'ai pas pu m'empêcher d'acheter un livre qui a fait "tilt" dans ma tête quand je l'ai vu sur l'une des tables d'exposition des nouveautés : Sous la direction d'Alain Testart, Aux origines de la monnaie, éditions errance, 2001. Ce n'est pas un livre très récent mais il aborde le statut de la monnaie en Égypte ancienne, ce qui est un sujet qui m'a beaucoup intéressé à une certaine époque. Je n'ai pas encore commencé la lecture de cet ouvrage collectif mais je me réjouis de me plonger dans ces questions qui m'ont agité l'esprit pendant si longtemps.

*  *  *

Certains livres m'interpellent. Souvent en écho à des préoccupations anciennes. Ce fut la même chose pour le livre d'Amos Oz, Judas. À 16/17 ans, à une époque où j'avais l'intention de me lancer dans le Droit, j'avais fait le projet d'écrire une pièce de théâtre qui aurait été une sorte de playdoyer pour la cause de Judas Iscariote. Voilà ! C'est Amos Oz qui l'a fait et je n'aurais jamais pu atteindre son niveau de culture et de connaissance pour faire ce travail correctement.

mardi 3 septembre 2019

Esteve

L'entrepreneur qui construit concrètement notre future maison est confronté sans cesse à de nouveaux problèmes : le raccord à l'égoût se montre plus compliqué qu'on ne le pensait, la réhabilitation des anciennes portes pose aussi des problèmes —celle de mon bureau-bibliothèque est légèrement voilée (comme une roue de bicyclette)—, mais c'est le prix qu'il faut payer pour ne pas gaspiller ce travail qui a été fait il y a des dizaines d'années, les ouvriers qui travaillent pour lui ne sont pas tous aussi travailleurs qu'il le faudrait, mais, nous dit-il, il n'en trouve pas d'autres —j'ai timidement proposé mes services, mais il a ri (je le comprends quoique je me sente en pleine forme malgré les angoisses de l'attente de l'opération)—, bref, les problèmes se multiplient... pourtant j'ai tout-à-fait confiance dans notre entrepreneur qui est énergique et d'une très grande gentillesse avec tout le monde, notamment ses ouvriers pas toujours très coopératifs, mais aussi, il fait très chaud à Lisbonne pour le moment, 36° ou plus, c'est la canicule et Isabel et Charlotte s'en vont en fin de matinée pour se faire dorer la pilule

Bon sens

Voici une autre belle citation, pleine de bon sens, du livre d'Oz :


« Pour lui, un monde morcelé en une centaine de pays avec des postes frontières, des barbelés, des passeports, des drapeaux, des armées et des monnaies différentes était une illusion archaïque, primitive, meurtrière, un anachronisme qui ferait long feu. “Pourquoi êtes-vous si pressés d’établir ici dans la violence et le sang un nouvel État lilliputien au prix d’une guerre sans fin, alors que tous les pays du monde seront amenés à disparaître un jour ou l’autre pour être remplacés par une mosaïque de communautés parlant des langues différentes, vivant côte à côte ou imbriquées l’une dans l’autre, sans ces jouets mortels que sont la souveraineté, les armées, les contrôles frontaliers et toute la panoplie d’engins de destruction ?” répétait-il » (de « Judas (Folio t. 6505) » par Amos Oz, Sylvie Cohen).

lundi 2 septembre 2019

Cinq

Isabel et moi avons passé cinq heures à l'hôpital. Nous avons vu l'un des chirurgiens. Celui qui avait effectué la première opération. Il s'est voulu très rassurant. Nous lui avons dit à quel point cette attente d'une date était insupportable ce qu'il a semblé avoir compris. Mais lui-même repartait en vacances. Alors il nous a dit qu'il fallait que nous nous adressions à l'autre chirurgien. Nous apprenons que, justement, il prenait son service pour les consultations à 14h. Nous nous postons sur son chemin et nous nous mettons à attendre. Beaucoup d'autres patients l'attendaient également. Finalement, nous montons au service où se déroulent les opérations en urologie. Là, on nous dit que le médecin que nous cherchions était en vacances et qu'il ne reviendrait que le 16 septembre. Entrtetemps, Isabel reçoit un coup de fil avec quelqu'un qui propose une date : le 19 septembre (c'est-à-dire en plein colloque) —nous leur avions dit à plusieurs reprises que je pouvais me libérer n'importe quand sauf entre le 17 et le 22 septembre—. Isabel a refusé cette date. Donc, je suis à nouveau en suspens, après cinq heures d'attente à l'hôpital. CINQ heures !
(à suivre)

Judas

Voici un passage du livre Judas que je terminerai sans doute aujourd'hui :


« Les yeux ne se dessilleront jamais, décréta Gershom Wald. Tout le monde ou presque traverse l’existence, de la naissance à la mort, les yeux fermés. Vous et moi, mon cher Shmuel, ne faisons pas exception. Les yeux fermés. Si on les ouvrait une fraction de seconde, on pousserait des hurlements effroyables sans jamais s’arrêter. Sinon, cela voudrait dire que nous avons toujours les yeux fermés. Maintenant, vous pouvez reprendre votre livre, si vous le voulez bien. Nous allons observer un temps de silence. Assez parlé pour ce soir. » (de « Judas (Folio t. 6505) » par Amos Oz, Sylvie Cohen)

Deux anomalies, ce matin : généralement, les chats m'attendent derrière la porte de notre séjour ; aujourd'hui, les chats n'étaient pas là. Zuky restait couché dans son fauteuil préféré et Tatou était ailleurs. Même quand je suis allé dans la cuisine pour leur donner leurs croquettes, ils n'ont pas bougé. Cela m'a surpris. L'autre surprise était la vue d'un petit cafard dans l'armoire où se trouvent les croquettes. Vivement que l'on déménage.

J'ai  repris du poil de la bête. Les fraîcheurs matinales me comblent d'aise. J'ouvre les fenêtres et il y a toute cette fraîcheur de la nuit qui entre et m'entoure, m'effleurant la peau, me grisant...

dimanche 1 septembre 2019

Attendre

J'ai reçu un coup de téléphone d'Irène aujourd'hui matin. Célia lui avait dit que je n'avais pas l'air dans mon assiette. Je n'en fais pas mystère. L'attente à laquelle je suis forcé par la non-réponse des chirurgiens portugais, est très difficile à supporter. Tout d'abord, cette attente vide le présent de tout intérêt autre que ce dont elle est l'attente et qui reste néanmoins très imprécis. Il y a deux chirurgiens en lice. Quand l'un est là, l'autre part en vacances. C'est tout-à-fait compréhensible. En plus il y a l'anesthésiste qui, lui aussi, a droit à des vacances. Moi aussi je suis en "vacance", le terme me renvoyant à la vacuité de ma vie présente alors que cela devrait être le contraire : j'ai une intervention à préparer pour le Colloque dont j'ai été l'une des chevilles ouvrières organisatrices. J'ai un livre en chantier. Mais tout cela ne m'intéresse plus à cause de cette attente qui, comme je le disais dans le petit texte que j'ai écrit sur ce thème et que j'ai publié dans ce blog à deux reprises (le 24 janvier et le 24 avril 2015), en vidant le présent, ressemble à la mort.


Attendre

Tout ce qu’il y a de tendre dans ce verbe tend à se dissoudre, non pas petit à petit, au fur et à mesure que l’attente se prolonge, mais tout de suite, dès le premier instant où, même après être arrivé bien en avance, on se met à attendre. Voilà : il n’y a plus que cela à faire, attendre, et le temps se met à battre dans des rythmes contradictoires. L’extrême lenteur de son passage cohabite avec les picotements d’une impatience irrépressible, faisant de cette expérience singulière, une anticipation du moment de mourir. On cherche à remplir l’attente d’une réflexion sur l’attente qui ne fait que creuser ce remplissage du vide avec du vide. On s'abîme dans l'abîme. Tout instant supplémentaire dilate indéfiniment l'instant d'avant, sans espoir d'après. La sensation qu'il n'y a pas d'après. L'après a disparu et c'est cela qui ressemble à la mort.