2019 fut une année difficile avec plusieurs opérations, des contrôles fréquents, des problèmes de santé... Mais elle s'est terminée par un Noël magnifique en famille, une famille comme on en trouve rarement : solidaire, joyeuse, diversifiée, disponible et généreuse. Ce fut aussi l'année de publication du "destructionnaire" avec mon ami Jeannot du Lycée Ermesinde. Il paraî que l'on peut même trouver ce livre chez Bertrand, le grand libraire de Lisbonne, toujours, semble-t-il avec une faute d'orthographe à mon prénom.
mardi 31 décembre 2019
lundi 30 décembre 2019
Départs
Mon fils et ma fille s'en vont aujourd'hui avec leur conjoint.e respectif.ve. Irène et Pierre sont partis ce matin à trois heures pour un avion censé décoller à 5 heures. Nous nous retrouvons tous les deux, Isabel et moi, dans le capharnaüm de cette nouvelle maison, au 131 de la Calçada de Santana à Lisbonne. Bien sûr, Charlotte et Johni sont encore là.
Que dire de ce Noël très spartiate ? Je crois que la solidarité et l'entraide pour vivre quelque chose de bien ont fonctionné. Contrairement à ce qui se passe dans les familles, il y a eu peu de tensions, à ma connaissance. Moi, à cause de mes problèmes de santé, je me suis senti un peu ailleurs. Et cela continue. Je suis actuellement dans le bureau-bibliothèque qui malheureusement manque encore d'étagères pour caser les livres.
Que dire de ce Noël très spartiate ? Je crois que la solidarité et l'entraide pour vivre quelque chose de bien ont fonctionné. Contrairement à ce qui se passe dans les familles, il y a eu peu de tensions, à ma connaissance. Moi, à cause de mes problèmes de santé, je me suis senti un peu ailleurs. Et cela continue. Je suis actuellement dans le bureau-bibliothèque qui malheureusement manque encore d'étagères pour caser les livres.
dimanche 29 décembre 2019
Étages
Je continue à avoir des problèmes malgré les antibiotiques. Je suis quasiment paralysé chaque matin jusque vers midi. Mais il y a quelques bonnes nouvelles. Nous ne disposons pas encore de l'ascenseur, ce qui fait que je monte et descends les escaliers en permanence. L'autre jour mon iPhone avait noté que j'avais monté 36 étages. Hier, 26. Bref je pense que je n'aurai plus besoin de marcher des km pour tenir la forme dans cette nouvelle maison. C'est encore mieux que le métro parisien !
Michael m'a offert à Noël deux bandes dessinées de Griffo en collaboaration avec Van Hamme pour la première et avec Desberg pour la seconde : S.O.S. Bonheur, vol. 1 & 2. Ce sont des dystopies qui nous pendent au nez au nom d'une volonté du pouvoir de faire le bonheur des hommes. C'est très effrayant et très vraisemblable.
vendredi 27 décembre 2019
20
Nous étions vingt pour le repas de Noël et une première personne est partie ce matin pour rentrer chez elle avant d'aller pour deux mois en Ukraine. Toute une partie du groupe est allée faire une excursion du côté de Cabo da Roca : Pierre, Irène (mon ex), Fabien, Fianna, Sasha, Louis, Célia, Zephira, Hendrik, Joacquim, Michael... C'est un peu plus calme dans la maison.
Tous les matins, les ouvriers nous réveillent à 8 heures. Ils ont encore beaucoup à faire : les salles de bains, la terrasse dont il faut terminer le carrelage, l'électricité, la menuiserie de l'escalier, la cuisine où il manque principalement un frigidaire et une machine à laver la vaisselle, les portes dont aucune n'a encore de serrure, etc.
Nous sommes attablés dans le petit bouiboui juste à côté de l'épicerie qui occupe notre rez-de-chaussée pour manger quelque chose de simple.
jeudi 26 décembre 2019
Saint Etienne
Nous sommes le 26 décembre et beaucoup de choses se sont passées depuis mon dernier petit "post" comme on dit. Nous vivons depuis quatre jours dans notre nouvelle maison et nos 16 invités partagent avec nous la vie spartiate d'une maison inachevée qui ressemble encore à un chantier. Mais la bonne humeur est là malgré les désagréments d'un certain inconfort. Nous avons fait, grâce à Fabien, un réveillon au champagne avec un chapon farci cuisiné dans un four qui avait ét installé le matin même. Les plombs ont sauté à deux ou trois reprises mais finalement, le plat préparé par Fabien a été très apprécié. Avant-hier, le 24, j'étais tellement fatigué qu'à un moment donné j'ai commencé à grelotter de fièvre, à tel point que j'ai dû me mettre au lit avec une pile de couvertures pour essayrer de me réchauffer. Célia, Charlotte et Isabel me veillaient avec toute la grâce de présences féminines incroyablement chaleureuses ce qui fait que, au bout d'environ cinq heures, pendant lesquelles il fut question d'aller aux urgences —ce que j'ai refusé radicalement—, la fièvre est tombée et j'ai pu reprendre le cours de la vie intense qui animait le monde autour de moi.
samedi 21 décembre 2019
Solstice
Déménager à Noël, le jour du solstice d'hiver 2019, sous la pluie, dans une maison qui n'est pas encore tout-à-fait prête, et avec une quinzaine d'invités pour les fêtes qui arrivent aux cours des trois prochains jours, cela tient de la plus parfaite inconscience. Heureusement, la météo prévoit que demain dimanche, le soleil fera là.
jeudi 19 décembre 2019
Noël sportif
Nous sommes allés manger hier soir au Jardin des Cerises, un restaurant végétarien tout près de chez nous actuellement, c'est à dire tout près de la Rua Sousa Martins. Richard nous accompagnait. Il était revenu du Tribunal à cause de sa propre maison qui est en litige depuis qu'il l'a achetée. Auparavant nous avons visité notre nouvelle maison qui est encore en chantier. L'électricité manquait encore. Or nous devons déménager dans trois jours. Aujourd'hui nous devons y amener les matelas qui permettront à nos hôtes de dormir. Les lits arriveront plus tard. Le quatrième étage est en voie de finition mais comme il pleut beaucoup, une partie des murs a du mal à sècher et l'on ne peut pas peindre avant que ce soit complètement sec. Bref, nous allons avoir un "Noël sportif", si je puis m'exprimer ainsi !
mercredi 18 décembre 2019
Chaussettes
Célia arrive aujourd'hui avec Julien. Ce sera la première de nos invités et invitées mais elle dormira encore avec nous dans l'ancien appartement dont nous avons une fois de plus prolongé la location pour 15 jours supplémentaires. Il fait assez gris aujourd'hui et la météo nous informe que cela va durer pendant toute la semaine. Dommage pour nos invités qui ne pourront pas profiter de la bonne lumière de Lisbonne. Enfin, Noël, c'est Noël, avec de la neige dans le Nord et de la pluie dans le Sud.
Avec Isabel je me suis attaqué aux chaussettes sorties de la machine à laver. Il s'agit de retrouver les paires. Exercice assez difficile à vrai dire surtout quand la grande majorité de ces chaussettes sont noires ou bleu-foncé.
mardi 17 décembre 2019
Better
Je remarque une chose : mes habitudes matitunales (bicarbonate + citron vert + quelques compléments alimentaires dont la CoQ10 à jeun) ont des effets régulateurs incontestables. J'ai l'impression que tout est rentré dans l'ordre. Il faut que j'y pense pour mes prochains voyages. J'ai déjà du bicarbonate de soude à Luxembourg mais il ne faut pas que j'oublie d'emmener des citrons verts. Mais pour l'instant je me sens relativement bien. I do feel better.
Nous sommes allés voir le chantier aujourd'hui. Il y a encore mille choses à faire avant de pouvoir emménager de manière plus ou moins satisfaisante. Il y a beaucoup plus d'ouvriers maintenant mais l'entrepreneur a mis pas mal de temps à comprendre l'urgence. Bon ! Nous verrons bien.
lundi 16 décembre 2019
Troubles
J'ai quitté un Paris qui était en train de s'ensoleiller pour un Lisbonne grisâtre et pluvieux. Mais en retrouvant mon rythme habituel, mon bicarbonate de soude au citron vert du matin, j'ai sans doute calmé mon appareil urinaire qui s'est remis à fonctionner, pas tout-à-fait normalement certes, mais de manière beaucoup moins agressive. Dans la nuit de vendredi à samedi, nuit que j'ai passée chez Josiane, je me suis relevé une dizaine de fois. Certes je me rendors assez facilement mais ce ne sont pas des nuits très reposantes. Chez Fabien le lendemain, je me suis également relevé une demi douzaine de fois. Cette nuit, je me suis relevé deux fois. C'est correct. Je sais fort bien que le récit de mes troubles physiques n'ont guère d'intérêt en soi, mais comme ils affectent ma vie ordinaire de façon importante, je ne peux pas les taire complètement dans un blog qui s'adresse à ma famille et à quelques amis.
dimanche 15 décembre 2019
Trois jours
Trois jours de silence. C'est le troisième qui a été le plus difficile. Aujourd'hui. J'ai beaucoup souffert ce matin et cet après-midi. Même dans l'avion, j'ai eu des spasmes insupportables. En plus, j'étais dans un siège du milieu : 19B, coincé entre une femme qui portait un T-shirt avec l'annonce en grandes lettres blanches : FEMME FATALE. Une vraie calamité. À ma gauche j'avais un jeune homme qui parlait une langue que je n'ai pas pu reconnaître. J'ai voulu lui demander quelle était cette langue qu'il parlait à une vitesse incroyable mais j'étais trop préoccupé par la cave de mon corps pour monter au charbon ! Maintenant ça va beaucoup mieux. J'ai pris une douche et j'ai changé de vêtements. Tout va bien jusqu'à demain, j'espère.
jeudi 12 décembre 2019
Jeunesse
Il faisait très gris, hier, à Mersch. Je suis allé dîner avec Jeannot dans un retsaurant, généralement assez bon, qui se trouve à Beringen, juste à côté de Mersch. Nous avons beaucoup parlé de la jeunesse. Celle que l'on peut atteindre avec l'âge.
mercredi 11 décembre 2019
Détournement
J'étais tellement pris par mon livre que je n'en ai rien su jusqu'à ce que mon voisin, un italien très élégant, m'arrête au moment où je me levais pour prendre mon sac à la suite de l'arrêt de l'avion. Il me dit : "Vous allez bien à Luxembourg ? — Oui, bien sûr, vous aussi n'est-ce pas ? — Mais, nous sommes à Paris ! — Quoi ? — Vous n'avez pas entendu ? Nous avons une urgence dans l'avion et celui-ci a été détourné sur Paris pour que l'on puisse débarquer le malade... — Heureusement que ce n'est pas moi ! dis-je — Ni moi, me dit-il en s'esclaffant..." En tout cas, la glace était rompue entre mon voisin et moi et j'appris qu'il était coiffeur à Luxembourg, né dans le sud de l'Italie et dont la clientèle "chic" comprenait toutes les célébrités du Luxembourg. "— C'est un beau métier, ajouta-t-il, car nous rendons les gens heureux. Ils quittent tous mon salon avec le sourire ! "
mardi 10 décembre 2019
Plombier
Rien de mieux qu'un plombier pour plomber un projet. Voilà deux semaines que notre entrepreneur court après son plombier pour qu'il installe la circulation d'eaux dans notre nouvelle maison. Ce matin, c'était promis juré, il devait être là. Nous arrivons sur le chantier : pas de plombier. Notre entrepreneur s'est mis vraiment en colère mais ça ne servait à rien. En outre, le spécialiste des panneaux solaires devait aussi être là pour qu'on ait de l'eau chaude à Noël. Il n'est pas venu, lui non plus. On frise la catastrophe.
Je dois préparer mon sac pour aller à Luxembourg.
lundi 9 décembre 2019
Déguisement
Quand est-ce qu'une urgence quelconque —prenons l'exemple de l'urgence climatique— se transforme en une catastrophe ? Pendant combien de temps la catastrophe continue-t-elle à se déguiser en simple urgence ? Et quelles sont les ressources utilisées pour entretenir le déguisement ? Comment fait-on pour ne pas voir ce qui n'est que trop visible sous le masque de l'urgence ?
dimanche 8 décembre 2019
Effacer
Le peuplier qui se trouve juste devant ma fenêtre se déplume enfin. C'est l'un des derniers arbres à perdre ses feuilles en hiver. L'un des ouvriers du chantier est venu ce matin pour reboucher les trous que nous avons fait dans les murs pour suspendre nos cadres, les tableaux, le miroir de Préfailles, etc. Il s'appelle Ali et parle bien le français. Nous le payons 50 euros pour la journée. Il va aussi repasser une couche de peinture blanche. Il s'agit d'effacer les traces de notre passage de deux ans dans cet appartement. J'espère que cela suffira pour que nous puissions nous faire rembourser la caution que nous avons dû payer il y a deux ans pour entrer dans cet appartement. Après-demain je repars à Luxembourg.
samedi 7 décembre 2019
Propagandes
Tous les matins, je nettoye ma boîte de réception des messages. Il y a d'abord tous les messages de propagande politique américaine en provenance du parti démocrate. J'ai dû un jour répondre à un sondage visant à mesurer la popularité de Trump car depuis je reçois au minimum une vingtaine de messages m'enjoignant de participer financièrement aux campagnes de tous les candidats démocrates du pays. Il y a ensuite les messages de santé : comment ne pas vieillir, comment se sauver d'Alzeimer ou guérir un diabète de type 2, quelles vitamines acheter pour passer l'hiver en bonne forme, comment perdre du poids en dormant, etc. Il y a aussi les sites qui nous parlent de sport et en particulier, des footballeurs, de leurs mouvements d'un club à l'autre et des millions qu'il faut débourser pour les acheter, etc. Inlassables propagandes qui reviennent toujours !
vendredi 6 décembre 2019
Lumière
Lisbonne resplendit. Nous vivons dans sa lumière. Hier, nous étions sur la terrasse de notre future maison et la vue sur le Tage et le ciel nous remplit de calme et de sérénité. On peut rester des heures juste à contempler ce qui s'ouvre devant nos yeux qui clignent de plaisir. De temps en temps, un avion surgit du fond du ciel. On ne l'entend pas. Il glisse doucement vers l'aéroport, sans le moindre bruit parce qu'il est trop loin. Vivement là-bas !
jeudi 5 décembre 2019
Diary
Je pensais au père d'Isabel, qui a écrit, à la main, son journal intime pendant de longues années ce qui fait que le volume de ses manuscrits était devenu très important à sa mort. Or, que s'est-il passé après sa mort ? Ces manuscrits très encombrants ont-ils été précieusement recueillis par ses enfants pour qu'ils puissent se souvenir de lui de manière à la fois détaillée, documentée et appropriée ? En tout cas, ni la fille aînée (Isabel), ni le garçon puiné (Vasco) n'en ont voulu. Peut-être la cadette (Elsa) s'en est-elle chargée ? À vrai dire, je n'en sais rien. D'où la question : à quoi peut bien servir l'écriture d'un "journal intime" ou d'un blog ? Bien sûr, on lit le journal intime de Pavese ou de Gide parce que ce sont des auteurs célèbres et que l'on peut espérer saisir quelque bribe du secret de leur art en lisant ce qu'ils ont écrit. On lit Anne Frank au nom de l'empathie que l'on ressent pour son destin exceptionnel... Hum ! Pas très convaincant à mon avis. Un autre argument se trouve dans l'un des articles que j'ai publiés sur 1984 d'Orwell. C'est à travers l'écriture de son journal intime (his diary) que le héros d'Orwell se met au travail de la pensée, une pensée indépendante des réactions immédiates et spontanées qui président aux échanges oraux ou au twitting fights (voir à ce sujet mon article "Tweetspeak" du 25 janvier 2017). Ce à quoi on peut rétorquer avec les propos de Ludvig Fleck qui en substance, écrivait (1935) : le grand mythe des psychologues est de croire qu'une personne pense ; ce n'est pas la personne qui pense, c'est le groupe social dont elle fait partie, c'est la communauté au sein de laquelle elle vit, qui pense en elle et à travers elle. Je suis assez d'accord avec cette perspective qui minimise l'importance créatrice de l'ego dans ce processus. Au fond, cela voudrait dire que le journal intime, n'a rien de vraiment intime et que donc, il devrait se donner à lire au jour le jour pour avoir une quelconque utilité ! Mais fait-on les choses pour leur utilité ? Rien n'est moins sûr ! En tout cas, c'est ce que le blog réussit à faire : une écriture au jour le jour qui se justifie par quelques lectures quotidiennes, celles dont m'honorent mes sœurs, mes enfants et quelques amis et amies au loin. Merci à elles et à eux.
mercredi 4 décembre 2019
200.000
Hier j'ai fait 6,3 km à pied, ce qui n'est pas trop mal. Mais je le sens le lendemain. En fin de journée, je suis allé à Amoreiras, plus exactement à Auchan, qui a complètement reconfiguré son magasin. Du coup, on est perdu et j'ai bien mis 10 minutes à retrouver l'emplacement des œufs. On est tellement habitué à un parcours donné que dès qu'il y a changement, on ne retrouve plus rien. En fait, j'adore ça. Redécouvrir des parcours. Pour rentrer j'ai repris un scooter électrique eCooltra. Il faisait assez froid mais cela ne me gênait pas. Devient-on moins sensible au froid après un certain âge ?
Ce matin j'ai reçu un coup de fil de mon amie Christine pour nous accorder sur la conclusion de la préface que j'ai écrite pour son livre Oublier son nom, qui va paraître en italien. Elle était très contente de mon texte. Espérons que le lecteur italien en juge de même !
Je viens de dépasser les 200.000 pages vues de mon blog. Ne serait-il pas temps d'arrêter ?
Je viens de dépasser les 200.000 pages vues de mon blog. Ne serait-il pas temps d'arrêter ?
mardi 3 décembre 2019
Pisa
Aujourd'hui, annonce des résultats des enquêtes PISA. Les ministres d'environ 70 états sont sur la sellette. Blanquer est complètement stressé. La France continue à figurer dans une moyenne très médiocre, surtout en ce qui concerne l'accentuation des inégalités que son système éducatif impose.
J'aime la conclusion de l'article paru dans Libération ce matin : "Comment cette enquête internationale parvient-elle à avoir un tel écho ? Pisa fait la leçon au monde entier : ministres, chercheurs, profs, parents, sans que personne ne s'interroge sur le contenu." N'en déplaise aux auteurs de cet article, Marie Piquemal et Marlène Thomas, il y a des gens qui s'interrogent sur cette fureur évaluative qui transforme la planète en une salle de classe. Il suffira de jeter un coup d'œil sur Le Destructionnaire, dont la parution est imminente.
lundi 2 décembre 2019
Passé
Forcément, quand on déménage, on tombe sur des photos, des lettres, de petits objets oubliés au fond d'un tiroir... Il est difficile de résister à l'examen de ces "choses" du passé en laissant son esprit être emporté par des sensations, des émotions associées à ces moments que l'on redécouvre de façon très décousue. On passe d'une année à l'autre avec des écarts de vingt ou trente ans, voire plus quand les visages qui s'offrent au regard viennent d'avant notre naissance. On ne sait plus qui est là, sur la photo, avec ce regard sévère et cette barbe très XIXème, un grand oncle peut-être... Surtout, ne pas se mettre à relire les lettres, car alors on n'en finit pas. On se retrouve enfant, à 8 ou 10 ans, avec frères et sœurs dans un pré au printemps avec un panier de cerises devant soi. Ou bien plus tard, avec des amis, des amies, des collègues... Tout est mélangé !
dimanche 1 décembre 2019
IKEA
Hier après-midi je suis allé à Ikea avec Charlotte et Johni pour acheter un dressing pour Charlotte. On a pu le faire rentrer dans la voiture ce qui n'a pas été simple et le voyage retour s'est passé lentement en raison de la surcharge. Je ne veux pas faire de pub pour IKEA qui a inventé cette topographie diabolique qui vous oblige à TOUT voir. Pour quelqu'un qui, malheureusement, a des problèmes de tripes, cela devient infernal car les toilettes se trouvent soit au début soit à la fin du parcours, mais si vous avez une urgence au milieu, vous êtes obligé d'emprunter tous ces détours à travers meubles, tables, chaises, dressings, matelas, double-lit et canapés pour atteindre, en vous égarant parfois dans des impasses de cuisines ou de salles de bains et en bousculant parfois légèrement des clients qui, comme vous, cherchent le bonheur, votre but. C'est un parcours insupportable et terriblement angoissant. On pourrait appeler ça la "torture de la consommation".
samedi 30 novembre 2019
Égoûts
Voici le raccordement aux égoûts de notre immeuble tel que l'on a pu le voir se réaliser hier après-midi. Cela nous a un peu rassurés car cela veut dire qu'il va pouvoir y avoir de l'eau et que l'on pourra procéder aux installations sanitaires, indispensables évidemment pour pouvoir vivre dans cette maison. La rue était entièrement bloquée pendant quelques heures. Nous étions avec Richard juste après notre déjeuner dans un restaurant assez populaire du côté de Graça.
Hier soir, j'ai commencé la lecture de Metropolis de Philip Kerr, un auteur de polars que mon fils et moi apprécions beaucoup, notamment pour le détective qu'il a créé sous le nom de Bernie Gunther.
vendredi 29 novembre 2019
Provisoire
La rencontre avec Arthur Larrue a été chaleureuse et apparemment bien appréciée par les quelques auditeurs/trices des propos que nous avons tenus. Le dîner qui a suivi a été délicieux.
Malheureusement nous ne pourrons pas emménager dans notre nouvelle maison dès demain. Impossible. Le raccordement aux égoûts de la ville devait avoir lieu hier et —il fallait s'y attendre— l'entreprise de la ville n'est pas venue. Cela devrait se faire lundi. Il a été question que nous nous installions dans une maison provisoire que l'entrepreneur mettait à notre disposition en attente du déménagement. Nous sommes allés la visiter. Mais finalement —et heureusement— Isabel a refusé cette proposition. Il aurait fallu transporter nos chats, la vaisselle, des draps et des couvertures, nos vêtements habituels, nos ordinateurs —qui ne pouvaient y trouver de place adéquate à leur usage—, bref tout un matériel de vie et de travail pour pouvoir nous installer là-bas, dans une maison inconnue, sans chauffage... Bref nous restons dans l'appartement où nous sommes pour le moment. La gérante de notre immeuble accepte que nous restions une semaine supplémentaire à raison d'un loyer de 54 euros par jour.
jeudi 28 novembre 2019
Vide
C'est ce soir que je vais animer la rencontre d'Arthur Larrue avec certains des lecteurs d'Orlov la nuit. Je m'en réjouis. Il faudra que je relise encore certains passages problématiques avant d'y aller.
Toutes les armoires de la cuisine sont vides. (Une petite pensée pour le livre d'Annie Ernaux.) La multiplication des caisses se poursuit à un rythme de plus en plus intense. C'est le déménagement le plus long dont j'ai fait l'expérience jusqu'ici avec des choses à rassembler dans le nouvel appartement et d'autres choses à disperser parce que nous n'en aurons plus l'usage ! En outre, nous ne sommes même pas encore sûrs de pouvoir dormir dans notre nouveau logement.
mercredi 27 novembre 2019
Ranger
Nous vivons depuis un mois au milieu des caisses. Samedi nous allons transporter toutes nos affaires dans la nouvelle maison qui n'est toujours pas finie. Les sanitaires devraient être installés vendredi prochain mais nous n'aurons toujours pas de cuisine. Hier, avec l'aide de Johni et Charlotte j'ai rangé la moitié de mes livres sur les étagères déjà installées dans la bibliothèque. Nous sommes allés jusqu'à la lettre K, tous genres confondus (science, philo, littérature, psychanalyse, poésie, anglais, portugais, français, etc.). Mais maintenant, il faut finir d'installer de nouvelles étagères et ranger le reste. Tout cela prend beaucoup de temps, d'autant plus que je suis moins alerte qu'il y a dix ans.
mardi 26 novembre 2019
Justice
Richard a été notre invité hier soir pour le dîner. Isabel avait préparé un délicieux poisson au roquefort et Richard est venu avec le livre dont il a fait toute la mise en page : Brice Le Gall, Thibault Cizeau et Lou Traverse, Justice et respect. Le soulèvement des Gilets jaunes, aux Editions Syllepse, 2019. C'est un très beau livre avec de superbes photos et des entretiens magnifiques avec quelques uns de ces acteurs courageux qui ont encore la force de protester contre le bulldozer néolibéral. Je me réjouis de lire les textes de cet ouvrage.
lundi 25 novembre 2019
Avion
Mon voyage en avion d'hier n'a pas été très confortable : à ma gauche, un jeune "black" obèse qui, littéralement, débordait de son siège et dont quelque bourrelet du côté droit m'obligeait à me faire le plus petit possible en me réfugiant sur la partie droite de mon siège ; à ma droite, une charmante jeune fille avec qui, à la fin du voyage, j'ai échangé quelques mots qui, de fil en aiguille, ont abouti à ce que je l'invite à profiter de notre voiture pour revenir en ville. Dans la voiture, Isabel et elle ont échangé leur numéro de téléphone en vue d'une prochaine invitation dans notre nouvelle maison. Elle termine un diplôme d'économie à la Catolica, une université privée à Lisbonne qui bénéficie d'une excellente réputation dans ce domaine. Pendant le voyage, j'ai lu le dernier Goncourt, le roman de Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon (Edition de l'Olivier, 2019). Je ne suis pas arrivé au bout mais j'ai bien aimé l'écriture de cet écrivain dont l'œuvre est déjà très importante, apparemment.
La semaine qui s'annonce sera sans doute difficile en raison de l'imminence de notre déménagement dans un lieu qui n'est pas encore complètement fini.
dimanche 24 novembre 2019
Couteau
Hier soir, j'ai dîné chez Célia. Avant d'arriver chez elle je me suis arrêté devant le grand magasin Match près de la papeterie à La Robertsau où j'ai acheté une bouteille de vin et deux barquettes de pieds de mouton qui avaient l'air très bon. Nous les avons mangés avec des choux rouges aux marrons et une purée de pommes de terre. C'était léger et excellent. Ce matin, Célia m'a amené à la gare d'où j'ai pris le train pour Paris. Et, à Paris, je suis allé à la gare du Nord pour prendre le RER pour Orly via Antony. Les barrières de sécurité à Orly ont changé. Sans doute recherchait-on une plus grande efficacité dans ce contrôle des bagages à main. Ce fut le contraire. J'y ai passé deux heures. Ils ont vu mon couteau de poche au fond de mon sac. Ce couteau a passé les sécurités très souvent car sa lame fait moins de 6 cm. Mais ils ont quand même voulu me le prendre parce qu'il s'agit d'un cran d'arrêt. Ils m'ont dit de repasser la sécurité en sens inverse pour mettre mon sac à dos en soute avec le couteau. J'y vais, mais là, on me dit que ça me coûtera 45 euros. J'ai refiusé et je m'apprêtais à perdre ce couteau quand, à la sécurité ils me disent de le poster à mon adresse. OK ! J'ai dû galoper pour trouver un "Relay" où j'ai acheté une enveloppe et deux timbres pour m'envoyer ce couteau auquel je tiens. En fait, je l'ai envoyé chez Fabien pour qu'il me le ramène à Noël.
samedi 23 novembre 2019
J'accuse
Hier soir, je suis allé voir le film de Roman Polanski, J'accuse. J'y suis allé avec Josiane dans une salle juste en face de chez elle. J'ai trouvé le film très intéressant au nom de ce qu'il nous apprend de l'armée. Le contexte d'une France très antisémite à l'époque, est évoqué mais de manière un peu trop succinte. Je ne comprends pas pourquoi les féministes ont décidé de boycotter ce film qui est très bien fait. Je suis d'accord pour dire que Polanski devrait rendre des comptes sur les abus sexuels dont il s'est rendu coupable, surtout si les conséquences de ces abus ont gâché la vie d'une ou plusieurs jeunes filles. Mais est-ce vraiment le cas ?
jeudi 21 novembre 2019
– 22,2°
Mon fils me fait remarquer que le jour le plus froid en février 1956 à Strasbourg affichait une température de – 22, 2°. Certes, mais tout d'abord, nous habitions au fin fond de la Robertsau, en pleine campagne où la température est toujours moindre qu'en ville. Ensuite, – 22°, c'est quand même très froid, pour des enfants qui se baladaient encore en culottes courtes à l'époque !
Grande discussion ce matin sur la différence entre les "branches disciplinaires" et les "branches interdisciplinaires".
Grande discussion ce matin sur la différence entre les "branches disciplinaires" et les "branches interdisciplinaires".
mercredi 20 novembre 2019
– 2°
Ce matin : douche froide, vraiment froide, je dirais même glacée. Dehors il fait - 2°. J'ai rencontré d'ailleurs, juste avant d'aller manger à la cantine, un autre adepte de la douche froide. Il fait cela depuis deux ou trois mois et s'en félicite. Il dit que même sur le pan moral, ça a changé quelque chose chez lui. Il se sent plus ouvert aux autres et moins stressé. Je n'en doute pas.
Dans la soirée, je suis sorti avec Jeannot pour aller au restaurant à Beringen. Il faisait froid et de petits nuages de buée sortaient de ma bouche quand je parlais. Souvenirs d'enfance et du Lycée Fustel de Coulanges, quand j'avais 14 ans, sauf, qu'à l'époque, en 1956, il faisait –30°.
Dans la soirée, je suis sorti avec Jeannot pour aller au restaurant à Beringen. Il faisait froid et de petits nuages de buée sortaient de ma bouche quand je parlais. Souvenirs d'enfance et du Lycée Fustel de Coulanges, quand j'avais 14 ans, sauf, qu'à l'époque, en 1956, il faisait –30°.
mardi 19 novembre 2019
Luxembourg
Je suis à Luxembourg. Cela faisait longtemps que je n'étais pas venu. J'ai retrouvé ma chambre 42 à l'hôtellerie de Sigefroid juste à côté de l'internat du Lycée Ermesinde. Isabel m'avait vivement conseillé de prendre un taxi pour venir de l'aéroport mais, finalement, j'ai fait l'effort de prendre un bus, puis le train, comme d'habitude quand Jeannot ne vient pas me chercher. Cela m'a coûté deux euros au lieu des 150 euros que m'aurait sans doute coûté un taxi. Demain matin, j'ai une première réunion à 8h30.
Aujourd'hui à midi, nous avons mangé avec Claire et Francine Elzière, en visite à Lisbonne. Déjeuner très sympa qui nous a permis de raviver nos souvenirs communs de Préfailles.
dimanche 17 novembre 2019
Le négatif
J'aime bien l'écriture de Patrick Modiano dont je suis en train de lire, à mes rares moments de libre, le dernier roman, Encre sympathique (Gallimard, 2019). Je viens de terminer la correction des épreuves du Destructionnaire qui, selon l'éditeur, doit être imprimé au courant de la semaine qui vient. Cette relecture d'un texte à quatre mains m'a convaincu que, malgré ses imperfections nombreuses, ce livre me semble opportun. Je reconnais volontiers qu'il est très négatif mais, pourquoi a-t-on si peur du négatif ? N'est-ce pas une étape nécessaire pour se mettre à repenser les choses de manière différente ? Or je crois que l'école et l'éducation en général doivent être mises en question de manière assez radicale pour donner lieu à de nouvelles perspectives.
samedi 16 novembre 2019
Ferey
J'ai lu hier soir le petit livre de Caryl Ferey —l'auteur de Zulu— intitulé Les nuits de San Francisco, qui raconte une rencontre entre un vieil ivrogne indien Oglala et une femme estropiée. C'est un livre étrange. J'ai bien aimé.
vendredi 15 novembre 2019
5 km
J'ai fait mes 5 km aujourd'hui. Environ 7000 pas. Je suis allé jusqu'à Gulbenkian et retour en passant par Myosotis où j'ai acheté du miel et des yaourts de brebis. Je suis également passé par la Nouvelle Librairie Française où je voulais acheter la version papier d'Orlov la nuit. Malheureusement, Fred ne l'avait commandé que depuis hier. Juste à temps pour recruter quelques lecteurs avant la rencontre avec l'auteur, le 28 novembre prochain, à l'Institut français de Lisbonne.
mercredi 13 novembre 2019
Le 19
Ce matin, je suis allé à l'aéroport, au comptoir de Ryannair, pour changer le billet d'avion qui devait m'amener à Luxembourg le 26 septembre dernier. Tout a fonctionné normalement et j'ai maintenant un billet pour le 19 novembre à 17h40 qui devrait m'anener à Luxembourg le même jour vers 20h45 ou même un peu plus tard. Ouf.
A midi, nous sommes allés manger devant la mer avec Chinia, une amie d'Isabel de 83 ans, pleine de vie et d'intelligence, chaleureuse et élégante. Cela fait plaisir de rencontrer des gens comme elle.
mardi 12 novembre 2019
Le poids du jour
Les journées que l'on vit ne se ressemblent pas. Mais ce qui les distingue a quelque chose à voir avec leur poids. Il y a des journées qui pèsent lourd, et d'autres plus légères, que l'on ne sent presque pas passer tant elles vont vite. Mais quel est le poids d'une journée ? J'aurais tendance à dire que ce poids est en proportion directe avec le temps pendant lequel on a été en attente. Ce sont nos attentes qui déterminent le poids des jours. Selon cette mesure, ma journée d'aujourd'hui est déjà bien lourde.
Petites doses
C'est un livre que j'ai lu à petites doses, Le dernier des justes de Schwarz-Bart. Alors que, généralement, mes lectures sont intenses, rapides et, parfois, précipitées, le livre de Schwarz-Bart m'a imposé un rythme moins soutenu, environ une heure par jour depuis le début de la semaine. Hier à midi je suis allé discuter avec Isabel à la Fac sur les suites à donner à notre Colloque de septembre. Isabel a évoqué le nom de Jean Cayrol, écrivain et poète, auteur du commentaire du film d'Alain Resnais, Nuit et Brouillard (1956).
lundi 11 novembre 2019
Lits
Nous sommes allés sur le chantier hier après-midi pour installer le premier lit, dans le bureau-atelier d'Isabel. Une installation provisoire car il est probable que l'on changera ce lit au profit d'un divan qui puisse se transformer en un lit double d'appoint. Des amis d'Isabel nous ont également apporté un lit double pour la chambre de Charlotte. Nous n'avons pas encore pu l'installer. C'est trop encombré. Après cette incursion dans notre future maison, nous sommes allés manger à la Cevicheria, à Principe Real. Délicieux, comme d'habitude.
dimanche 10 novembre 2019
Le blanc des yeux
Depuis quelques années je reçois une multitude de messages de santé : "médisite", alternatif bien-être, santé-nature-innovation, puresanté, néonutrition, etc... Généralement, je mets tous ces messages directement à la poubelle après un bref coup d'œil. Ce matin cependant, mon attention a été éveillée par un article de Jean-Marc Dupuis l'un des animateurs du site "santé-nature-innovation" : "L'être humain est le seul primate à avoir du blanc dans les yeux. Voici pourquoi." Intrigué par ce titre, je lis l'article et j'apprends que le blanc des yeux des humains est ce qui nous permet de discerner, même d'assez loin, l'orientation du regard des autres. Nous regardons ce que d'autres regardent, nous désirons ce que d'autres désirent. Le blanc des yeux serait ce qui fait lien entre nos regards, ce qui socialise notre vision. J'ai trouvé cette idée intéressante.
samedi 9 novembre 2019
Tard
Un peu tard pour écrire et pourtant... je me dois d'être fidèle au pari d'écrire tous les jours, quoiqu'il arrive. Nous sommes allés au chantier aujourd'hui et les choses avancent, certes, mais toujours aussi lentement. Après cette visite, nous sommes allés manger dans un restaurant népalais, un peu plus bas dans la rue où nous habiterons. Très bon marché et assez bon même s'il s'agit d'une cuisine un peu rustique. Quand Dali viendra nous rendre visite avec Sonam nous les emmènerons là-bas ! Après notre déjeuner, nous sommes allés à Rossio, au centre de Lisbonne, Rossio qui fera partie de notre nouveau quartier.
vendredi 8 novembre 2019
Résultats
La biopsie de ce qu'ils m'ont enlevé le 7 octobre à la vessie révèle qu'il n'y a rien de cancéreux. Mais il faudra continuer les contrôles pendant encore trois ans. C'est une bonne nouvelle. Déjà la dernière fois, ce n'était pas cancéreux.
Charlotte est partie avec Johni pour Paris. J'espère qu'ils vont passer de bons moments ensemble.
jeudi 7 novembre 2019
Froid
J'aime beaucoup le style d'André Schwarz-Bart. Je déguste ce roman qui fut primé en 1959.
Je relis actuellement le texte du destructionnaire pour en corriger les épreuves. Il y a encore des erreurs. En vérité très peu mais suffisamment pour que cette relecture soit justifiée. Cela prend du temps.
Il fait de plus en plus froid à Lisbonne.
mercredi 6 novembre 2019
Epreuves
Jeannot et moi venons de recevoir, chacun de notre côté, les épreuves du Destructionnaire. Il faut maintenant les lire attentivement et corriger les erreurs éventuelles.
mardi 5 novembre 2019
Schwarz-Bart
Le Dernier des Justes, prix Goncourt de l'année 1959. C'est ce que je lis en ce moment. Un beau livre sur cet esprit si particulier de la tradition juive. Voici un passage qui m'a frappé et qui dit en peu de mots l'essentiel de cet ouvrage qui, à l'époque de sa publication, a suscité de nombreuses polémiques.
« Cette nuit-là, sur sa paillasse posée à même le plancher, Benjamin essaya de se représenter toutes choses telles que les voyait M. Goldfaden. De fil en aiguille, il en arriva à cette conclusion effarante que si Dieu n’existe pas, Zémyock n’était qu’une parcelle dérisoire de l’univers. Mais alors, se demanda-t-il, où va donc toute la souffrance ? Et revoyant l’expression désespérée de M. Goldfaden, il s’écria en un sanglot qui déchira la nuit de l’atelier : Elle se perd, oh mon Dieu, elle se perd ! » (de « Le Dernier des Justes (Cadre rouge) » par André Schwarz-Bart)
lundi 4 novembre 2019
Hachures
Mes nuits sont pleines de hachures. Je dois quand même dormir un peu, car le matin, au réveil, vers 7h, je me sens assez en forme. Les trois chats m'attendent derrière la porte. Celle-ci à peine ouverte, Maïs se précipite dans le couloir obscur. Puis, elle saute sur Tatou qui se dirige vers la cuisine à la suite de Zuky, lent et massif. Je leur donne à manger. Zuky en premier. Après quoi je me prépare un citron vert pressé avec une petite cuillère de bicarbonate de soude et un peu d'eau tiède, un grand verre pour avaler quelques compléments alimentaires : vitamine C, magnésium, probiotiques, coQ10... Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que je prends mon petit-déjeuner : thé vert, œuf à la coque, fromage blanc, fruits...
dimanche 3 novembre 2019
Vibes
Isabel et Charlotte sont parties à la campagne chez une amie qui a des chevaux et des chats. Je voulais les accompmagner mais l'instabilité de mes tripes m'a fait préférer rester à la maison au milieu du chaos de nos affaires en attente d'être déménagées. Je suis resté avec nos trois chats dont l'un, la dernière, Maïs, vient de chez cette amie. Elle adore venir dormir à côté de mon ordinateur. Peut-être sent-elle les good vibes qui se dégagent de mes textes ? Hum !
samedi 2 novembre 2019
Nos morts
C'est aujourd'hui le "jour des morts". Traditionnellement, nous allions au cimetière visiter "nos" morts. Mais notre délocalisation nous a éloignés des nôtres. Récemment pourtant, mes sœurs ont rendu visite à nos parents, enterrés au cimetière de Neudorf à Strasbourg. Il eût été difficile pour moi de me joindre à eux. Il me semble important de ne pas oublier nos morts et la visite des lieux où ils reposent peut aider les générations plus jeunes à se souvenir. Mais pourquoi est-ce important ? Comme si le souvenir que nous cultivons de nos chers disparus était un moyen de leur assurer un surplus de vie, une sorte de prolongation de vie à travers la nôtre.
vendredi 1 novembre 2019
Transmission ?
Une des lectrices du groupe auquel je participe environ une fois par mois, après m'avoir entendu parler de Peter Gray et de la Sudbury Valley School dont il avait été l'un des inspirateurs, m'a gentilment prêté le livre de François-Xavier Bellamy, intitulé Les Déshérités ou l'urgence de transmettre, Plon, 2014. Je n'y avais pas prêté beaucoup d'attention surtout que je connaissais François-Xavier Bellamy, le philosophe, "sauveur" de la droite lors des dernières élections européennes qui ont vu le parti de Laurent Wauquiez exploser en plein vol malgré les belles paroles du philosophe. Mais je me suis dit que c'était important de lire des livres avec lesquels on n'était, a priori, pas d'accord. J'ai trouvé le livre bien écrit, d'une très grande clarté et défendant plutôt bien l'idée même de transmission, tant décriée et vilipendée par tous les pédagogues associés à ce qu'on a pu appeler l'"éducation nouvelle", héritière, selon Bellamy, de Descartes, Rousseau et Bourdieu. Quand l'auteur parle de l'apprentissage de la langue, comme exemple de ce qui est en jeu dans la transmission, je ne peux m'empêcher de rétorquer qu'il y a malentendu. Nos parents ne nous "transmettent" pas la langue que nous parlons, ils la parlent et l'enfant, dans ce bain de paroles, s'imprègne comme une éponge de tout ce qu'il entend. Ceci vaut aussi bien pour la langue que pour la culture. L'enfant Bamiléké du Cameroun n'est pas la cible d'une transmission concertée par ceux qui seraient en charge de son "éducation", simplement, il "vit" dans son milieu et cela suffit pour qu'il soit imprégné de tout ce qu'il lui faudra pour vivre comme un Bamiléké.
Nous sommes allés voir le chantier et, sous l'escalier qui mène au premier étage —et qui n'existe plus— on a trouvé un grand trou. Le nouvel escalier nous fera monter par dessus ce trou pour rejoindre, au fond du couloir au premier étage, l'ascenseur, déjà en place, mais pas encore opérationnel.
* * *
Nous sommes allés voir le chantier et, sous l'escalier qui mène au premier étage —et qui n'existe plus— on a trouvé un grand trou. Le nouvel escalier nous fera monter par dessus ce trou pour rejoindre, au fond du couloir au premier étage, l'ascenseur, déjà en place, mais pas encore opérationnel.
jeudi 31 octobre 2019
Lits
Avec Isabel, je suis allé choisir des lits pour les chambres. Il y avait une promotion qui nous fera faire des économies. Le temps était terriblement maussade mais après ces courses, nous avons quand même voulu aller à la maison pour voir où en étaient les travaux. Quand nous sommes arrivés vers 18h, l'un des ouvriers s'apprétait à replacer la porte d'entrée sur ses gonds. Mais nous avons quand même pu constater que l'ancien escalier qui menait du rez-de-chaussée au premier avait disparu. Il n'y avait plus qu'une échelle en métal pour accéder aux étgaes supérieurs. Pour nous, c'était une avancée majeure : la preuve que ça avançait effectivement. Bientôt ils vont mettre la nouvelle volée de marches qui mènera à l'ascenseur, celui-ci ne démarrant qu'au premier. Alors que l'on était un peu abattu, Isabel et moi, par la lenteur de la progression, cette étape nous a redonné un peu d'espoir.
mercredi 30 octobre 2019
Le quartier
Hier soir nous avions donné rendez-vous aux amis à la nouvelle maison. Mais, manque de pot, il n'y avait pas d'électricité et donc il était impossible de boire le champagne (portuguais) sur notre terrasse qui a été dotée récemment d'une jolie rambarde, récupérée par notre entrepreneur sur l'un de ses chantiers. Nous nous sommes rabattus sur le petit restaurant au pied de notre immeuble. Nous avons bien bu et bien mangé dans une atmosphère de fête pour célébrer les 54 ans d'Isabel. Décidément, notre futur quartier est bien agréable. Nos voisins sont charmants et l'épicerie du rez-de-chaussée nous sera bien utile. Vivement que l'on puisse occuper notre nouvelle maison !
Le temps à Lisbonne est assez maussade pour le moment. Il fait gris et, de temps en temps, il pleut. C'est bien l'automne. Mais nous n'aurons pas le temps d'aller aux champignons.
J'ai enfin un rendez-vous avec un urologue le 8 novembre prochain pour connaître les résultats de la biopsie des éléments qu'ils ont enlevés.
mardi 29 octobre 2019
LX Factory
C'est là, chez Landau, que nous sommes allés chercher le gateau d'anniversaire d'Isabel qui a aujourd'hui, 54 ans. Juste auparavant, nous sommes allés déjeuner avec des suchi et des sashimi à Carcavelhos. Nous, c'est-à-dire Isabel, Charlotte et moi. Nous étions en face de la mer et il y avait une lumière étonnante, une lumière lumineuse qui illuminait tout : la mer, les nuages, les collines au loin, la plage, tout. Hier soir, je suis encore allé aux urgences pendant cinq heures. Des attentes sans fin. Mais cette nuit, j'ai réussi à dormir assez bien, en ne me réveillant que trois fois, pour me rendormir ensuite très vite.
lundi 28 octobre 2019
Murray
Hier soir j'ai vu sur Arte un film de Jim Jarmusch, Broken Flowers, avec cet excellent acteur, Bill Murray. J'ai bien aimé ce film. Serais-je un fan de Jim Jarmusch ? Moi qui n'ai jamais été fan de quoi que ce soit, à part mes amis, ce serait assez drôle. Je dois encore aller voir Paterson avec Joëlle, film "d'une élégance suprême", comme le disait Jean-Michel Frodon dans un article du Figaro ! Après ce film, il y avait une retrospective sur la carrière de l'acteur Bill Murray. Très intéressant. J'ai trouvé que cet acteur ressemblait pas mal à mon ami Bernard A.
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Je suis scandalisé par la manière dont Donald Trump a décrit la mort d'Al Baghdadi. Cet absence de respect pour un ennemi me désole. Certes, je n'avais aucune admiration pour ce calife autoproclamé et sanguinaire mais pourquoi le traîner dans la boue alors qu'il est mort ?
dimanche 27 octobre 2019
Time
Décidément très bizarre ce roman d'Arthur Larrue. Je l'ai terminé ce matin et je ne sais pas trop quoi en penser. Il ouvre plusieurs pistes d'interprétation intéressantes mais on dirait que ces pistes ne sont là que pour ne pas aboutir, ce qui collerait assez bien avec l'athmosphère russophile du texte.
J'ai reçu également l'annonce de la parution du livre de mon collègue et ami, Bernard Ancori, The carousel of time. Theory of Knowledge and Acceleration of Time, ISTE & Wiley, 2019. Voici un aperçu du contenu de cet ouvrage tel que l'éditeur le présente :
"The Carousel of Time proposes a model that focuses on a complex network of individual actors, and their relation to the analysis, structure and evolution of our socio-cognitive space–time. The first part of the book, “Foundations”, presents the key bases of this model, as well as the notions that must be understood and integrated. The book then analyzes the concept of “Space”, defining the parameters of the network’s boundaries, and finishes with an exploration of “Time”. This third part links the temporality of the network to its spatial characteristics and studies its evolution."
J'ai mieux dormi la nuit dernière et je me sens un peu plus énergique que ces derniers jours. Heureusement, car nous aurons beaucoup à faire cette semaine, même si nous avons décidé de rester un mois de plus dans notre appartement actuel.
samedi 26 octobre 2019
Seul
Mes nuits restent difficiles. Je dois me relever à peu près toutes les heures. Et, si j'ai des problèmes pour me rendormir, je poursuis ma lecture de Larrue. Ce matin, j'ai passé au moins deux heures dans la cuisine à ranger, nettoyer, finir la vaisselle, etc. Cela me prendrait moins de temps si Charlotte et Johni était un peu plus disciplinés.
Isabel est allée chez sa sœur à Coïmbra. Elle doit finir les rideaux des maisons de la Quinta. La maison est désolément bordelique avec plein de caisses prêtes à rejoindre la nouvelle maison. Je suis seul pendant toute la journée et je lis.
vendredi 25 octobre 2019
Larrue
jeudi 24 octobre 2019
Orlov
Je suis invité par Joana V. pour animer une rencontre avec l'écrivain Arthur Larrue, auteur du roman Orlov la nuit (Gallimard, 2019), que je n'avais pas encore lu. J'ai aussitôt téléchargé le livre pour préparer cette rencontre si, effectivement, cette invitation est confirmée pour le 28 novembre prochain. Cela me plaît, évidemment, de travailler en vue d'un tel événement qui rassemblera le groupe de lectrices/teurs à l'Institut Français de Lisbonne.
Ma santé n'est pas encore complètement rétablie et je n'ai toujours pas de rendez-vous post-opératoire. Par ailleurs, nos difficultés financières deviennent de plus en plus pressantes. Elles ne devraient pas durer puisque nous avons conclu un accord qui devrait nous permettre de vendre l'appartement des parents d'Isabel. Mais notre nouvelle maison requiert des dépenses immédiates importantes que l'on ne peut pas éviter.
mercredi 23 octobre 2019
Délai
Nous allons rester un peu plus longtemps dans notre appartement actuel. Un mois, sans doute... avant d'emménager pour de bon dans la nouvelle maison. D'abord, nous nous sommes aperçus qu'il y avait un problème avec les chats. Ils sont trois. On peut difficilement imposer leur présence chez les amis qui offriraient de nous héberger pendant une ou deux semaines. Ensuite, cela nous donnera le temps d'emménager petit à petit, sans avoir à décider de tout très rapidement. Je pourrai, par exemple placer les livres dans la bibliothèque en prenant mon temps. Nous aurons aussi un peu plus de temps pour aménager les chambres qui doivent accueillir toute la famille à partir de la mi-décembre.
mardi 22 octobre 2019
Métal
Ces deux jours passés avec ma sœur m'ont inspiré quelques réflexions introspectives. Selon la terminologie de l'acuponcture chinoise, je serais "métal", un élément qui se caractérise par une quête (impossible, évidemment) de perfection. Je me souviens en effet, qu'enfant, cette quête était très présente, consciente, délibérée. Ce n'est plus aussi vrai aujourd'hui, et ce serait, d'après Martine, dans la conscience de cette impossibilité que résiderait, chez moi, un fonds de tristesse permanente, une sorte de mélancolie latente qui, certes ne m'empêche pas d'être positif et de sourire à la vie, mais qui ne s'efface pas malgré mes démonstrations d'enthousiasme et de joie. Les discussions que nous avons eues, ma sœur et moi, à ce propos, étaient intéressantes. Le regard qu'une sœur peut porter sur le frère qui lui était le plus proche et qui a partagé avec elle les grands événements de son enfance est un regard tout-à-fait pertinent.
Départ
Voilà : je vais conduire Martine à l'aéroport d'où elle prendra l'avion pour Madrid et après ça, un autre avion pour Londres. Nous avons passé de bons moments ensemble. Il faudra renouveler ce type de rencontre à l'avenir parce qu'elles sont intégralement agréables, sans la moindre ombre.
Après avoir conduit Martine à l'aéroport, j'ai rejoint Isabel sur le chantier. Celui-ci avance, trop lentement à mon goût car nous devons absolument quitter notre logement actuel pour le 3 novembre au plus tard. Nous nous apprêtions à déjeuner dans le quartier des Mrtyrs de la Patrie quand nous avons appris que Martine avait perdu son porte-cartes-bancaires. Je suis allé voir s'il ne se trouvait pas dans la voiture et, en effet, il était là, au pied du siège qu'elle avait occupé. Le problème maintenant est de lui faire parvenir l'ensemble le plus rapidement possible.
Après avoir conduit Martine à l'aéroport, j'ai rejoint Isabel sur le chantier. Celui-ci avance, trop lentement à mon goût car nous devons absolument quitter notre logement actuel pour le 3 novembre au plus tard. Nous nous apprêtions à déjeuner dans le quartier des Mrtyrs de la Patrie quand nous avons appris que Martine avait perdu son porte-cartes-bancaires. Je suis allé voir s'il ne se trouvait pas dans la voiture et, en effet, il était là, au pied du siège qu'elle avait occupé. Le problème maintenant est de lui faire parvenir l'ensemble le plus rapidement possible.
lundi 21 octobre 2019
Acuponcture
Martine m'a fait un traitement hier soir et ce matin encore, j'ai eu droit à quelques moxas et quelques aiguilles. Je ressens les effets bénéfiques de ces traitements. Vers 13h30, nous sommes allés manger du poisson grillé dans un restaurant au bord de la plage à Carcavelhos avec Richard. C'était très simple et bon. Quand nous sommes sortis du restaurant, il faisait grand soleil. La mer était calme et superbe.
dimanche 20 octobre 2019
Questionnement
J'ai beaucoup rêvé cette nuit, notamment à ma bru et aux problèmes qu'elle rencontre à l'heure actuelle. Je revivais très clairement les choses que je lui ai dites au téléphone : transformer le questionnement que l'on s'adresse à soi-même et qui généralement est inspiré par les réponses toutes prêtes que l'on connaît par cœur depuis notre naissance et qui nous plombe avec l'inertie de tout le temps passé. Cela me fait penser à la définition que Jean-Marc donnait de la science : la capacité de transformer les questions jusqu'à ce que les réponses deviennent possibles.
Martine, ma sœur, est arrivée hier soir. Quelle joie de se retrouver ! Elle arrive au milieu de notre déménagement qui va durer encore une dizaine de jours. Françoise nous a appelé au téléphone et nous avons pu avoir des nouvelles de Francis, son mari, désormais à l'hôpital depuis son AVC. Françoise est pleine de courage et de gentillesse. Martine va me faire des traitements d'acuponcture pour faciliter mes transits et calmer le stress de mes tripes.
samedi 19 octobre 2019
Livres
La deuxième étape du déménagement a commencé aujourd'hui avec la descente des livres dans le garage d'où ils seront transportés, demain, dans mon nouveau bureau à Calçada de Santana. Des centaines de caisses seront rangées par ordre alphabétique d'abord dans le garage. Les ouvriers qui nous aideront demain, devront les prendre dans un certain ordre pour les placer ensuite, toujours en ordre, le long du mur qui fera face à l'emplacement de la bibliothèque. Il y a vraiment beaucoup trop de livres. Nous sommes un peu submergés. En plus des livres, certaines caisses avec des objets vont partir également, le contenu de nos grands tiroirs, les objets sur les meubles, bibelots, vases, sculptures, argenterie décorative, etc...
J'ai appris ce matin avec consternation que mon beau-frère, Francis, avait eu une attaque au cerveau droit, ce qui va handicaper sa mobilité à gauche. Lui, qui n'arrêtait pas de bouger, voilà qui risque d'affecter son mode d'être dans la vie. Je me souviens de l'hémiplégie qui a affecté la santé de mon beau-père il y a environ quarante ans. C'est un événement qui fait rupture dans la vie. Plus rien n'est comme avant. J'espère que mon beau-frère se rétablira vite. À de tels moments, c'est le moral qui compte le plus.
Pendant mes insomnies de la nuit, je me suis mis en tête de composer des haïkus uniquement avec des syllabes sans signification. En m'attachant exclusivement au rythme et aux évocations suscitées par les sons linguistiques choisis. Je croyais que ce serait très simple puisque j'étais libéré des contraintes du sens. À mon grand étonnement, la tâche était beaucoup plus difficile que prévu. Je vais essayer de retrouver l'une de mes tentatives.
Gologonne orgone
Alma ruzu sukuru
Orca d'amondeur
vendredi 18 octobre 2019
Calme
Hier après-midi, je suis allé au nouveau cabinet d'Izilda, mon acuponctrice portugaise, qui m'a accueilli très chaleureusement avec ses aiguilles, ses huiles parfumées, son accompagnement sophrologique pour redonner à mon corps le calme qu'il mérite après les tempêtes chirugicales qui l'ont stressé pendant quinze jours. Donc, je suis resté allongé sur la marquesa pendant un peu plus d'une heure, contrôlant ma respiration pour que celle-ci puisse engendrer un peu de tranquillité au niveau des cinq chakras qui conditionnent mes énergies. Rien que le parfun d'ambiance du cabinet vous plongent dans une sorte d'hypnose apaisante. La voix d'Izilda agissait comme une sorte d'horizon sonore, dont la douceur donnait de la profondeur aux effets gravitationnels qui faisaient tomber mon corps dans l'abîme de son propre poids. Cela m'a fait du bien. Certainement.
Je ne me sens pas encore en pleine forme, certes. Mais ça va mieux dans un monde en plein changement. Notre salle de séjour est encombrée d'une multitude de caisses en attente d'être transportées dans notre nouvelle maison, qui est toujours en travaux. Demain soir, ma sœur Marine vient me voir. Et trois jours après, j'aurai la visite de ma œur Françoise. Elles ne sont plus très jeunes mais elles sont courageuses et pleines d'énergie, comme presque toutes les femmes. Je me sens très soutenu par leur bienveillance et leur amour.
jeudi 17 octobre 2019
Essayer
Finalement je n'ai pas fait de photo du concept-store où Charlotte travaille. Nous sommes allés la chercher à son travail à 20h, après une journée qui, pour moi a été très fatiguante. Nous sommes allés essayer des lits en vue de meubler les chambres de la nouvelle maison. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a rien de plus fatiguant que de se coucher sur un lit, se relever, se coucher à nouveau, en essayant de bien voir la différence, souvent minime il faut le dire, entre deux matelas neufs. Les prix varient du simple au double. Nous avons visité un premier magasin très chic, avec des matelas superbes et des lits articulés dont on peut moduler le profil pour avoir la tête en bas ou en haut des pieds, le cul dans un trou ou bien aligné au reste du corps, etc. Pas mal du tout. Mais très cher. Bon ! Ce sera peut-être pour une autre vie... Ensuite nous avons traversé le Tage pour aller à Alcochete, un lieu totalement consacré à la consommation de fringues de toutes les marques possibles. C'est un endroit détestable où même dans les rues, flotte cet air d'hypermarché chinois, cet air qui sent le plastique et le tissu neuf, l'air de la consommation débridée de notre époque. Il n'y avait pas de matelas à cet endroit et nous sommes repartis pour un autre magasin (grand) avec, de nouveau, tous ces lits d'exposition qu'il faut essayer les uns après les autres en épiant les réactions subliminales de son propre corps, réactions difficiles à percevoir quand vos tripes sont coincées et qu'elles vous arrachent des gémissement étouffés chaque fois qu'il faut se relever ou se recoucher. Bref, ce fut une journée difficile. Le matin, nous sommes allés voir le chantier et, les choses avancent quand même. La terrasse ouest est en train d'être aménagée pour accueillir les machines à laver, le trou de lumière au dessus de l'ascenseur a été "creusé" —on pourra monter vers les étoiles à partir du premier étage—, bref tout va bien !
mercredi 16 octobre 2019
Intempestif
C'était mieux ce matin. Il faut dire que quand je suis revenu des urgences à Santa Maria, je n'en menais pas large. Le mal était continu, je devrais dire "persistant" dans la mesure où l'on attend que ça se calme sans que cela donne grand chose. Toute interférence extérieure, toute tentative du monde à vous détacher du mal, vous apparaît comme intempestive, énervante.
Maintenant je bouge un peu plus. Je vais aller en ville avec Isabel, voir Charlotte à son travail. Elle est vendeuse dans un "concept-store" très chic, dans l'un des plus beaux endroits de la ville. Je ferai une photo.
dimanche 13 octobre 2019
Bouger
Il faut bouger, me disent-ils tous. Et je sais bien que c'est crucial. Mais ce n'est pas facile avec ces tubes qui encombrent mes mouvements. Et aussi, une certaine faiblesse qui freine mes élans, à dire vrai assez timides. Pendant ce temps, Isabel ne chôme pas. Elle met les livres dans des caisses. Elle emballe la vaisselle. On va aussi trier les habits. Le déménagement, c'est maintenant apparemment alors que les travaux ne sont pas terminés. Cela fait trois semaines que je n'ai pas vu l'état de la maison.
samedi 12 octobre 2019
Panoplie
Voilà tous les médicaments que le médecin des urgences m'a prescrits. Je n'y crois pas beaucoup. Je préfère l'approche globale de ma belle-œur qui me pince les oreilles, fait une photocopie des mes pieds avec ses mains, me parle d'énergie et de couleurs, me conseille de masser le point G4 à la base du pouce, etc...
Nous avons sans doute chacun nos petits rites personnels pour nous protéger des maladies. La douche froide en fait partie en ce qui me concerne mais, malheureusement, je n'en ai plus prise depuis les opérations.
Cela me manque.
vendredi 11 octobre 2019
Douleur
J'ai passé la journée au lit. Avec des anti-douleurs car mon ventre me fait encore souffrir. La douleur en continu, c'est vraiment diabolique. On ne peut qu'y penser sans arrêt. Elle s'impose. Ce n'est pas une douleur immense. Les spasmes sont bien plus féroces mais au bout d'un moment, ça s'arrête. On peut gérer. Quand elle insiste en continu, on ne sait pas quoi faire. Le corps douloureux est là, bien présent, il nous empêche de penser à autre chose.
jeudi 10 octobre 2019
Cour des miracles
J'avais passé une très mauvaise nuit avec des douleurs assez intenses au niveau du ventre et des spasmes assez fréquents. Isabel, sur le conseil des appels d'urgence, décide d'appeler une ambulance, l'ambulance des sapeurs-pompiers, les bombeiros. Ils sont venus à deux, très sympas et compétents et nous voilà partis pour les urgences à Santa Maria. Arrivés là-bas vers 9h30, nous commençons l'attente —je devrais dire les attentes car après chaque personne vue, il faut attendre. Vers 13h15 nous avons vu un médecin qui avait demandé entretemps des analyses de sang, un électrocardiogramme et une radio de mes poumons. Je n'ai d'ailleurs pas bien compris pourquoi ils voulaient voir mes poumons alors que j'avais mal sur le côté supérieur droit du ventre. Nous disons au docteur ce que nous pensons. Finalement il me prescrira une échographie des intestins qui révèlera le fait qu'il y avait beaucoup d'air dans mes tripes, air que j'avais du mal à expulser, étant en position couchée depuis une dizaine de jours. L'expérience des urgences à Santa Maria est assez terrifiante : nous sommes dans un espace qu'on dirait en sous-sol parce qu'il n'y a pas une seule fenêtre donnant sur l'extérieur. Une véritable "cour des miracles". Il y a évidemment beaucoup de monde, des gens en fauteuil roulant, moi-même en l'occurrence, des gens allongés sur des lits d'hôpital à roulettes, toutes sorte de gens, vraiment : jeunes, vieux, obèses, maigrichons, à lunettes et sans lunettes, tous visiblement accablés par le caractère sinistre du lieu. Après ces attentes mulltiples et variées nous sommes rentrés chez nous vers 18h30.
mercredi 9 octobre 2019
Caisses
Je suis revenu à la maison hier en début d'après-midi après quelques heures d'angoisse à l'hôpital en raison de douleurs particulières du côté droit. Finalement, j'ai pu partir mais je n'étais pas en grande forme, il faut le dire. A la maison, je me suis mis directement au lit et j'ai dormi longuement. Le soir, Isabel et Charlotte sont venues dans la chambre pour manger avec moi un filet de merlan au roquefort. Délicieux. Il faut dire qu'à la maison c'est le grand chamboulement préalable au déménagement. Isabel acommencé à emballer les livres dans des caisses en vue de leur transport dans la bibliothèque du 131, Calçada de Santana. Les livres sont prêts pour le départ. malheureusement, je me sens bien inutile alors que, évidemment, je devrais contribuer aux efforts de la famille pour déménager.
mardi 8 octobre 2019
Suite
Opération réussie, d'après le chirurgien. Ils ont enlevé tout ce qui était visible de la tumeur. Hier soir ils m'ont injecté un produit —un puissant antibiotique, je crois, genre "mitomycine", d'une couleur bleu sombre assez sinistre — qui m'a fait passer un très mauvais quart d'heure, en réalité, trois mauvais quarts d'heure puisqu'il faut passer un quart d'heure sur chaque côté du corps pour que le produit balaye bien toute la surface interne de la vessie. J'ai vu le chirurgien ce matin qui m'a dit que je pouvais rentrer à la maison aujourd'hui même. Dans 7 jours j'irai au Centre de santé pour me faire enlever les tubes.
lundi 7 octobre 2019
Retour
Voilà : de retour à Santa Maria et prêt à partir vers le bloc opératoire où l'on va me charcuter à nouveau. Ce n'est pas une perspective très plaisante mais il faut bien en passer par là. Isabel m'a accompagné, ce qui est bien. J'écris tout en sachant que mon temps est compté. Un infirmier habillé en vert va venir me conduire dans mon lit à roulettes à travers les couloirs jusqu'au bloc.
dimanche 6 octobre 2019
Rouillé
Je viens de terminer Timika, de Nicolas Rouillé (Editions Anacharsis, 2018). C'est un livre magnifique. Le style de l'auteur nous le rend très proche ainsi que la Papouasie occidentale où se déroule l'action. On se sent, dès le début, bien empêtré dans les boues, la forêt, la boîte de nuit de Bambang, les pluies incessantes, les boues nuageuses du ciel, les rencontres, la rebellion sincère et naïve des Papou, les armes, l'or...
* * *
Ma nuit a été beaucoup plus calme. Je me suis levé deux fois et aujourd'hui les spasmes ont pratiquement disparu. Il faut dire que je suis resté allongé, le plus immobile possible dans mon lit. Demain je retourne à Santa Maria.
samedi 5 octobre 2019
Papous
Lucia et Pedro sont venus déjeuner avec nous, mais aussi, ils ont apporté le déjeuner, un ragoût d'agneau alentejano. C'était vraiment délicieux. J'ai quitté mon lit et je me suis habillé. Mais très vite, la nécessité de bouger de 36 manières différentes a relancé une succession de spasmes assez douloureux. Dès qu'ils sont partis, je me suis remis au lit et mon immobilité relative a eu des effets quasi immédiats : les spasmes se sont raréfiés jusqu'à disparition presque complète. Ouf.
J'ai poursuivi la lecture du livre de Nicolas Rouillé sur les Papous. Je comptais le finir aujourd'hui mais je ne crois pas que ce sera possible. C'est moins un roman qu'un livre d'anthropologie sur le situation à la fois économique, culturelle et politique des Papous par rapport à l'Indonésie, et à l'impérialisme américain. L'auteur a un talent remarquable pour nous faire sentir là-bas, sous une pluie qui ne cesse presque jamais, marchant dans la boue à la rencontre des orpailleurs qui grignotent les poussières d'or négligées par les Américains.
Cette atmosphère de la Papouasie, on la retrouve assez bien en images à travers le récit par Alex Vizeo de son trek là-bas.
jeudi 3 octobre 2019
Timika
Voulant profiter de mon temps au lit, j'ai voulu nettoyer mon Mac avec MacKeeper. Résultat nul.
Je vais continuer ma lecture de Timika, de Nicolas Rouillé sur mon kindle. Livre qui m'a été chaudement recommandé par Christine et dont j'ai entamé aujourd'hui la lecture.
* * *
Isabel est allée ce matin à une réunion chez un notaire avec les avocats de toutes les parties concernées. Elle avait emmené Charlotte avec elle. Et, oh merveille, la réunion s'est terminée par un accord définitif signé devant notaire. On va pouvoir vendre l'appartement des parents d'Isabel. Pas tout de suite cependant, car il y a des délais à respecter mais Isabel a un acheteur qui, apparemment, peut attendre un mois ou deux. Cette réunion a aussi permis à Charlotte de parler un peu avec son oncle. Elle est revenue très contente de cette entrevue brève certes mais suffisante pour que le lien soit renoué.
mercredi 2 octobre 2019
Urgence
Ce matin, Isabel est venue me chercher à l'hôpital. j'avais vu le chirurgien qui m'a opéré un peu avant. Il m'a confirmé qu'il n'avait pas pu enlever ce qui devait l'être en raison de l'étroitesse du tuyau d'accès. Il a coupé le point qui faisait obstacle au passage des instruments. Et il va m'opérer de nouveau, lundi prochain, pour enlever ce qui doit l'être, de façon "urgente" m'a-t-il précisé. Le mot "urgent" est curieux. Il est utilisé par les médecins de manière très opportuniste, semble-t-il. Quand ils sont en vacances, il faut relativiser l'urgence. A d'autres moments, cela s'impose. Le médecin m'avait dit qu'il faudrait attendre dix jours pour que la cicatrisation se fasse. Mais il décide quand même de m'opérer huit jours après la première intervention. Cela doit être très urgent. "Urgent" ça peut aussi vouloir dire "inquiétant" mais je résiste assez bien à cette connotation.
mardi 1 octobre 2019
Spasmes
La nuit a été longue et déplaisante. J'étais enfermé dans mon lit sans possibilité d'aller aux toilettes ni faire quoique ce soit d'autre que penser. J'avis régulièrement des spasmes très douloureux. J'en ai fait un haïku que voici :
Mon corps est coincé
au point d'un excès pointu
de la douleur
Mais comme le disait Hamlet (je crois) "il n'est pas de nuit qui ne trouve à la fin le jour."
lundi 30 septembre 2019
Quatrième ?
L'opération n'a pas été un succès. Mon urètre était trop étroite (sténose ponctuelle) pour faire passer les instruments nécessaires à l'enlèvement de la lésion. Il faudra réopérer dès que l'urètre aura cicatrisé. Peut-être dans une semaine. Bref il y a une quatrième opération en perspective. Mes voisins de lit ne sont pas mieux lotis. Deux d'entre eux se font enlever la prostate. A leur place, je protesterais. J'ai essayé de regarder un film sur Netflix. J'ai choisi Marco Polo, mais je suis déçu par ces premiers épisodes.
Hôpital
J'ai retrouvé le lit que j'ai occupé lors de ma première opération à l'Hôpital Santa Maria. Hier j'ai terminé le livre de Vargas que j'ai trouvé très bien mené. Malheureusement je n'ai plus rien à lire pour le moment car mon Kindle refuse de télécharger le livre que m'avait recommandé Christine. Nous sommes quatre dans la chambre et la personne juste en face de moi vient de partir vers le bloc opératoire sans doute pour une opération tout-à-fait semblable à celle que je vais subir, probablement en fin de matinée. Mon voisin, par contre, s'en va. Il m'offre des biscuits mais je n'ai le droit de rien manger ni boire jusqu'à l'opération.
dimanche 29 septembre 2019
Vargas
Sur le conseil d'Andreas, j'ai emprunté le dernier polar de Fred Vargas, Quand sort la recluse, Flammarion, 2017. J'en ai lu la moitié hier soir avant de m'endormir et me réjouis à l'avance du voyage de retour à Lisbonne pendant lequel je pourrai terminer ce polar très original.
Nous avons magnifiquement dormi dans l'appartement qu'Elsa et Joba ont aménagé pour les louer à la journée. L'appartement est arrangé avec très bon goût, les lits sont confortables. Le calme est absolu. Ma belle sœur prétend que l'on se trouve dans un triangle de bonnes vibrations.
samedi 28 septembre 2019
Spitzer
Excellent le livre de Sébastien Spitzer. L'auteur donne à la fin de l'ouvrage, ce qu'il a rajouté pour faire tenir sa fiction. Mais le fils illégitime de Karl Marx, conçu avec la bonne, a bien existé. Ainsi que ses trois filles dont la dernière, Tussy, a été l'une des premières militantes féministes. Le portrait d'Engels est également bien campé. Un personnage pas vraiment sympathique, mais qui retient l'attention. Je recommande chaleureusement ce livre, bien écrit, bien construit et bien documenté.
vendredi 27 septembre 2019
Chirac
Chirac est mort hier. La France entière lui rend hommage. Bon !
J'ai appris cette nouvelle alors que j'étais arrivé à la Quinta dos Girassol à Zezere, la ferme de la sœur d'Isabel. Nous avons étrenné les logements qu'elle compte louer. C'est très beau et confortable. Mais il manque encore des petites choses, celles dont on ne remarque l'absence qu'en vivant dans les lieux.
Je lis actuellement le livre de Sébastien Spitzer Le cœur battant du monde, qui est l'histoire d'un batard de Karl Marx à Londres au milieu du XIXe siècle. Le livre est vraiment passionnant. Il faut se dire qu'il s'agit d'une fiction mais elle humanise les personnages qu'elle met en scène : Karl Marx et Friedrich Engels. Ils en avaient bien besoin.
jeudi 26 septembre 2019
BBC
Depuis quelques jours, je regarde assez souvent la BBC qui diffuse largement ce qui se passe à l'intérieur de Westminster, les disputes bruyantes des MPs, les discours de Bojo et les réponses non moins énergiques de Corbyn. Hier, ce fut un festival avec l'arrivée de Johnson au parlement et sa prise de parole. En plus, il y avait les commentaires de la BBC sur l'ouverture d'une enquête de destitution pour Donald Trump. Les deux figures les plus connues du populisme sont en train d'amorcer leur chute. Pareil pour Erdogan. Et l'étoile de Poutine a sérieusement pâli ces derniers temps. Quand sera-ce le tour de Bolsonaro ? On espère que cela viendra vite... Mais rien n'est joué, la Bête, blessée, n'en est que plus sauvage et dangereuse.
mercredi 25 septembre 2019
Norvège ?
Håvard est parti cet après-midi. Retour en Norvège, un pays où j'aimerais moi aussi retourner dans un futur proche (tous mes futurs sont forcément assez proches, à mon âge). Håvard va peut-être m'inviter à faire une ou deux conférences. Il est professeur dans un département d'éducation et il serait peut-être intéressé par une conférence sur le Lycée Ermesinde. Cela me ferait très plaisir de présenter l'originalité de ce lycée où je continue à aller régulièrement.
mardi 24 septembre 2019
Le chantier
Je suis allé sur le chantier aujourd'hui. Octobre devrait être notre mois de déménagement. Je crains le pire évidemment. Porter des caisses (petites caisses) de livres toute la journée pour transporter ma bibliothèque dans son nouveau lieu. L'endroit est magnifique et l'on ne se lasse pas de la vue que l'on a sur le Tage avec cette mer de nuages (aujourd'hui) juste au dessus de nous, où, de temps en temps, un avion surgit au loin, on l'entend à peine. Charlotte et moi, nous nous sommes assis sur cette banquette 18e (Louis XV) dont on avait hérité, je ne sais plus comment, face à la ville, au Tage, et aux collines de la presqu'île de Setubal, pour deviser calmement.
Hier j'ai obtenu une date pour mon opération à la vessie. Ce sera le 30 septembre avec hospitalisation le 29 au soir.
lundi 23 septembre 2019
Håvard
Håvard est l'un de mes anciens étudiants du Master européen de Strasbourg. Je l'ai connu il y a environ 25 ans. Il est maintenant "full professor" à l'Ostfold University College en Norvège. Il est devenu un spécialiste de Wilhelm Reich qui a passé plusieurs années en Norvège et il nous en a parlé longuement hier soir pendant le dîner. Il est étonnant de voir comment les "disciples" de Reich ont poursuivi ses expérimentations sur l'orgone et ont continué à construite les dispositifs qui permettent de refaire le plein d'énergie. C'est un domaine très intéressant et souvent considéré comme quelque peu sulfureux.
dimanche 22 septembre 2019
Mandala
Nous sommes le 22 septembre. Le Colloque s'est terminé hier, en fin d'après-midi. Et, ce matin, nous allons nous recueillir pendant quelques minutes devant la tombe de Zbyszek. Je prendrai une photo du mandala qu'Inès aura préparé pour décorer la tombe. Après quoi, nous irons rapidement montrer notre maison future à Jean-Marc. Puis nous irons le conduire à l'aéroport. Le Colloque était de très bonne tenue. Rien de vraiment nouveau, certes, mais beaucoup d'interventions sur Feyerabend, dont celle de Matteo Collodel que j'ai trouvé très émouvante. Il a cité de nombreux passages du journal de Paul Feyerabend.
* * *
Les quelques moments que nous avons passés au cimetière furent très émouvants. Inès —que l'on voit à côté d'Isabel— avait préparé ce mandala pour l'occasion. Nous avons écouté la musique que Zbyszek m'avait demandé de lui ramener de Paris la veille de sa mort. Un très beau morceau de Krisztof Komeda interprêté par Tomasz Stanko, From the Green Hill, "Litania" (Part One).
jeudi 19 septembre 2019
Café-philo
Très belle performance, hier soir, avec Andreas sur le thème de son livre Rêver avec Freud. Tout d'abord, il y avait pas mal de monde, des gens de mon groupe de lectrices/teurs, des amis et des gens qui, comme le disait Isabel, étaient sans doute des patients en analyse. L'ambiance était chaleureuse et informelle. L'Institut français de Lisbonne avait préparé des boissons et des amuse-gueules très simples mais qui permettaient aux gens de se reposer un peu d'écouter de temps en temps. Ce café-philo (sans café) était la première reprise de quelque chose qui existait il y a plusieurs années. L'intérêt pour le rêve et ses mystères ne faiblit pas dans notre monde scientiste. C'est de ce scientisme qu'il sera question ce soir avec Jean-Marc Lévy-Leblond que j'irai chercher à l'aéroport à 14h40.
Cette nuit, je me suis réveillé à 4h10 et n'ai pas pu me rendormir vraiment. On verra bien ce que ça va donner ce soir !
mercredi 18 septembre 2019
Andreas
Je suis allé chercher Andreas M. à l'aéroport. Il fait une conférence à l'Institut français de Lisbonne sur le thème "rêver avec Freud". C'est moi qui le présenterai au public. Je me réjouis de l'entendre. Andreas est un vieil ami. Il fut mon assitant quand j'ai été invité comme professeur à l'Université de Vienne. J'ai beaucoup d'amitié pour lui.
mardi 17 septembre 2019
Stand by
Presque deux jours de silence. Ce n'est pas faute de choses à dire ou à écrire. Isabel est revenue hier soir après avoir passé quelques jours chez sa sœur. Ce matin nous sommes allés sur le chantier et les progrès sont très lents alors que notre échéance se rapproche à grands pas. L'ascenseur est en place mais il ne fonctionne pas encore parce que les circuits électriques ne sont pas encore opérationnels. Il n'y a toujours pas d'eau et les raccords avec le réseau des égoûts ne sont pas encore faits. Notre patience est mise à rude épreuve.
Par ailleurs, je suis toujours sous antibiotiques et cela me fatigue. Je n'ai toujours pas de date non plus pour l'opération. Je me sens en stand by.
dimanche 15 septembre 2019
Chats
Il y a des jours, comme ça, où presque tout va de travers. La porte de la cuisine menant à notre petite terrasse est restée coincée, le verrou du bas n'est plus articulé à la clenche. Bon, ce n'est pas très grave, certes mais s'il faut acheter une nouvelle porte, c'est très ennuyeux. J'ai lu hier un quatrième roman de Norek, Surtensions. Pas mal du tout. À part ça, le Colloque approche et je ne suis maheureusement pas en grande forme, notamment à cause des médicaments que je suis obligé de prendre. J'ai trois chats à gérer dont l'un, Zuky, a toujours des problèmes à la langue et à l'œil gauche. Heureusement que Johni m'aide à le soigner. Maïs est de plus en plus agitée et fofolle. Tatou boude toujours.
samedi 14 septembre 2019
Soins
Au centre de santé, la doctoresse Sofia m'a prescrit des antibiotiques pour guérir la blessure que j'avais au pied. Je ne suis pas très à l'aise avec ces antibiotiques et je me demande si un pansement à l'argile n'aurait pas eu autant sinon plus d'effet thérapeutique. Hier soir nous sommes allés chercher Zuky chez le vétérinaire. Il n'est pas encore très en forme et Johni et moi lui avons infligé le traitement à son oeil gauche (liquide physiologique pour laver l'œil suivi d'une pommade antibio). Il a fallu également lui injecter dans la bouche son traitement pour la langue. Bref ce sont des soins nécessaires qu'il n'est pas facile de prodiguer à un chat évidemment récalcitrant.
vendredi 13 septembre 2019
Latour
Une belle partie d'échecs avec Richard hier après-midi dans le petit parc des Martyres, au dessus de là où nous allons déménager en octobre prochain. Le soir, Charlotte a soigné cette blessure que j'ai au pied depuis un mois environ et qui ne guérit pas. Je vais aller au Centre de santé aujourd'hui avec elle pour voir ce qu'il faut faire.
Ce matin, Bruno Latour était interviewé par Adèle van Reeth. Très brillant, comme d'habitude et très peu modeste, comme d'habitude également.
mercredi 11 septembre 2019
Chaud
Apparemment, la chaleur est de retour. L'intervalle de fraîcheur aura été très court. Hier soir, Isabel et Charlotte sont allées à Ikea.
À 14h, je suis allé voir Zuky chez le vétérinaire. J'ai été très surpris par ses réactions : il était manifestement très heureux de me voir, ronronnant bruyamment comme il ne l'a jamais fait, visiblement désireux de retourner chez lui. Les chats sont généralement très réservés quant à l'expression de leurs émotions. Pour une fois, Zuky n'a pas lésiné sur la démonstration de son attachement. Cela faisait vraiment plaisir.
mardi 10 septembre 2019
Fraîcheur
Ce matin, l'eau de ma douche était beaucoup plus froide qu'hier. Bien qu'il fasse grand soleil, on sent que le temps est en train de changer. Les grandes chaleurs seraient-elles terminées ? En tout cas, j'étais content de retrouver cette fraîcheur stimulante. Je suis resté au moins dix minutes sous le jet pas encore vraiment glacé mais nettement plus froid. J'ai pris le temps de me raser sous la douche ainsi que de me laver les dents, toujours de la main gauche !
J'ai rendez-vous avec Inès au Cimetière anglais pour voir ce qu'on peut faire d'ici la semaine prochaine pour embellir la tombe de Zbyszek.
J'ai rendez-vous avec Inès au Cimetière anglais pour voir ce qu'on peut faire d'ici la semaine prochaine pour embellir la tombe de Zbyszek.
lundi 9 septembre 2019
Apéritif
Nous sommes allés prendre l'apéritif hier soir sur notre future terrasse avec nos amis Pedro et Lucia. Nous avions amené les verres, le vin et les amuse-gueule. La vue est magnifique, bien sûr mais elle change également selon la lumière, les voiles de brume, les quartiers de lune, le sens du vent qui détermine les allées et venues des avions à l'horizon, l'heure du soir, etc. Ce qui est assez exceptionnel, c'est aussi l'absence des bruits de la ville. Notre future rue est très tranquille. Elle présente une pente assez raide mais la circulation est en sens unique du haut vers le bas, ce qui fait que les moteurs peuvent fonctionner eu ralenti. Nous avons remarqué aussi la venue de l'ascenseur. Il n'est pas encore fonctionnel mais la machinerie est en train d'être mise en place.
J'entends Adèle van Reeth citer Nietzsche : "Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou."
Je rajoute la référence à cette chanson d'Anne Sylvestre "J'aime les gens qui doutent" que vient de m'envoyer ma fille Célia.
https://www.youtube.com/watch?v=uLsjlOLNnJs
Je rajoute la référence à cette chanson d'Anne Sylvestre "J'aime les gens qui doutent" que vient de m'envoyer ma fille Célia.
https://www.youtube.com/watch?v=uLsjlOLNnJs
dimanche 8 septembre 2019
Zuky
Notre vieux chat (12 ans) est tombé malade.Il ne mangeait plus depuis au moins trois jours. Nous sommes allés chez le vétérinaire qui a découvert qu'il avait une blessure à la langue dont on ne connait pas l'origine. Il restera hospitalisé chez le vétérinaire pendant deux ou trois jours. Isabel est allé le voir hier en fin d'après-midi. Il allait beaucoup mieux, semble-t-il. Il faut que sa langue guérisse pour qu'il puisse manger à nouveau. En tout cas, il était bien mal en point, déshydraté, amaigri, les yeux en berne, bavant à qui mieux mieux... le pauvre. Le voici à l'hôpital des chats. Il est nourri par un tube qui entre en lui par sa patte gauche de devant. Le tube est protégé par un pansement rouge. En plus, il a un traitement pour sa langue. Et, évidemment il a sa tête dans une sorte d'entonoir vert translucide qui l'empêche de se débarrasser des tubes salvateurs.