Varia

Nos amis sont partis ce matin, et demain après-midi, j'en saurai sans doute un peu plus sur mon opération, car nous allons voir le chirurgien qui était censé m'opérer soit le 18 soit le 25 mai. J'espère que, cette fois, j'aurai une date précise. Je saurai également si je serai en mesure de participer au prochain CEIP à Luxembourg. 

Cet après-midi, j'ai une réunion à distance sur les problèmes liés à la vulgarisation des savoirs d'experts sur l'alimentation. C'est l'une de mes anciennes doctorantes, Juliana, brésilienne, qui a organisé cette rencontre entre ses étudiant(e)s et moi. 

Je reprends l'écriture de mon blog. Il faudra que je reprenne en même temps, ma réflexion sur l'école. 

Pause

J'ai fait une pause d'une semaine dans l'écriture de mon blog. Désolé pour mes lecteurs et lectrices les plus assidu(e)s. 

Je ne suis pas encore complètement à l'aise avec mon œil gauche. Certes j'arrive à lire mes messages sans lunettes ainsi que ces deux romans de Bernard Minier (La Chasse et Lucia) dont je ne connaissais pas l'œuvre. Écriture intéressante et pleine d'imagination mais, comme souvent avec les romans policiers, les dernières pages sont décevantes.

Depuis vendredi dernier nous avons des amis de Poitiers à la maison : Pierre et Hatsumi. 

Je n'ai toujours pas de nouvelles de mon chirurgien qui semble m'avoir abandonné. 

LEM

Je veux d'abord remercier Joëlle pour son long commentaire de mon article d'avant hier qui m'avait été inspiré par la lecture de Gatto. Depuis que j'ai lu ce commentaire, je réfléchis à la réponse. Personnellement j'aurais assez tendance à promouvoir la fin de l'école tout simplement : la société sans école d'Ivan Illich, ce qui me réconcilie avec ma sensibilité de gauche. Ceci dit, je ne comprends pas comment on peut faire l'impasse sur la manière dont l'école réussit à produire tant de perdants. Je n'accuse pas ici le service public mais plutôt la manière dont celui-ci ignore les possibilités de s'améliorer et, bien évidemment, surtout pas en suivant les principes de cet exécrable Blanquer grâce auquel les choses ne font qu'empirer. Autour de l'école s'est greffé un nombre incroyable de parasites (experts de toute sorte, inspecteurs, éditeurs scolaires, conseillers pédagogiques, spécialistes de la remédiation, etc.) qui n'ont aucun intérêt à ce que l'école change. L'expérience que j'ai acquise à travers ma collaboration avec le Lycée Ermesinde de Mersch (Luxembourg) montre que l'on peut innover de manière radicale dans le public. Le LEM est un lycée public. Les élèves y sont apparemment très heureux. Ils cultivent l'amitié et cherchent à développer leurs propres talents. Les adultes qui les accompagnent ont pour mission de ne pas les empêcher de grandir. C'est beaucoup.

Mass schooling

J'ai poursuivi ma lecture de Gatto. Ses critiques de la scolarisation de masse qui caractérise les éducations nationales en Europe et aux USA sont virulentes et justes. Il déplore le monopole de l'Etat sur l'enseignement et préconise un libéralisme radical associé à la diversité du privé tout en insistant sur le fait que l'éducation ne devrait rien coûter à personne, les familles devant assurer l'essentiel de l'apprentissage de leur marmaille. Il défend le mouvement des "home schools" qui s'étend de plus en plus aux Etats Unis. De telles idées relèvent clairement d'un positionnement politique à droite. Difficile à avaler pour un gauchiste de mon acabit. Et pourtant, je suis d'accord avec Gatto. Surtout à cause des dégâts insupportables que provoque ce mass schooling que le XIXe siècle a inventé et diffusé partout dans le monde.

Extraits :

Rossini

 Il y avait 30 invitées et invités hier soir au salon du Contrefort organisé par Isabel. La cuisine était digne de celle d'un chef multi-étoilé et nos invités lui ont fait honneur. La queue de bœuf Rossini avec foie gras fait maison  (des foies de volaille, du beurre et quelques baies roses) et crème fouettée à l'huile de truffe, c'était parfait. Beaucoup de nos invités ont dit qu'ils reviendraient. On les comprend.

Gatto

Sydney, qui loue notre studio du 2e étage, est enseignante, et s'intéresse beaucoup aux problèmes de l'éducation aujourd'hui. Je l'ai rencontrée dans nos escaliers aujourd'hui alors qu'elle revenait de son jogging et elle me parle de John Taylor Gatto, un enseignant new yorkais qui a publié en 1991 un livre qui retrace un peu les pensées que son parcours lui a inspirées : Dumping Us Down. The Hidden Curriculum of Compulsory Schooling (New Society Publishers, 2005). Je viens d'en lire les premières pages et c'est assez bluffant. Notre "destructionnaire" n'est pas plus radical que cet ouvrage de J.T. Gatto. Je vais essayer d'en reprendre quelques extraits dans ce blog, au fur et à mesure que j'avancerai dans cet ouvrage dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. En attendant voici une photo de cet auteur magnifique.

F-16

 L'Ukraine attend des F-16 tandis que moi, j'attends que l'on me donne les dates de mon opération. Je sais que ces deux attentes ne sont pas du même calibre mais le même verbe permet de tels rapprochements improbables : mettre en rapport des choses qui n'ont pas de rapport, c'est la magie du verbe et des malices de l'inconscient. 

Attendre

Quand on attend quelque chose, on peut avoir tendance à ne plus rien faire d'autre en attendant, justement, comme si on voulait créer un vide entre maintenant et ce qu'on attend pour que ce qu'on attend advienne plus rapidement. C'est sans doute pour cela que je manque un peu à la quotidienneté de mon blog. J'en suis désolé pour ceux qui me suivent. C'est d'ailleurs assez paradoxal puisque le temps de l'attente est libre. Je devrais donc en profiter pour faire des tas de choses. Mais l'esprit n'y est pas. Il est occupé par l'attente. C'est idiot mais il est difficile de ne pas penser à ce qu'on attend.

Hier pourtant, je suis allé à mon rendez-vous chez l'ophtalmologue qui m'a prescrit des lunettes pour que je puisse voir mieux de loin. Je les aurai dans une dizaine de jours. Je ne suis toujours pas remboursé de mon opération de la cataracte. Cela compromet sérieusement le voyage que je voulais faire début juillet avec mon fils et mon petit-fils en Colombie pour y revoir Sasha dans les montagnes.

Avant l'ophtalmologue, nous sommes allés à Makro pour acheter quelques éléments de ce qui sera le dîner du salon "Contrefort" de vendredi soir. 

Urètre

Toujours sans nouvelles du chirurgien qui est censé me reconstituer l'urètre très bientôt. C'est assez énervant. 

Paula

Hier soir, nous étions invités chez Paula Duque, une vieille amie d'Isabel qui fait une brillante carrière scientifique dans le domaine des plantes. Elle vient d'ailleurs de faire une découverte très utile sur les gènes qui permettraient aux plantes de survivre à de grandes sècheresses. La soirée fut un peu spéciale parce que Paula a racheté l'appartement où Isabel a vécu son enfance portugaise et que j'ai très bien connu quand ses parents y vivaient encore. Les nouveaux propriétaires ont fait des travaux et l'appartement est maintenant magnifique avec une vue superbe sur le Tage et l'océan. Paula et son mari avait préparé une casserole de fèves mélangées à quelques tranches de chorizo et de lard, le tout arrosé d'une excellent vin de Setùbal. Leur fille Maria est bonne partout. Il semblerait qu'elle veuille faire une carrière scientifique tout en excellant dans le domaine littéraire. Elle écrit de très jolis poèmes et peint de magnifique tableaux.

Aujourd'hui j'ai fait ma déclaration d'impôts en ligne. Pas évident. Certes nous avons droit à de longs documents d'explications très détaillées mais qui, sans doute à force de vouloir tout dire en deviennent très ennuyeux et quasiment impossibles à lire. J'y ai passé un peu de temps, car il m'a fallu rechercher les documents de base sur internet également. 

Hacking

 J'ai fini le roman de Cercas avant hier. Je pense que je n'en lirai pas d'autre. Non pas que son livre m'ait déplu. Je l'ai lu assez vite ce qui prouve que son récit me tenait en haleine mais, une fois le livre refermé, j'avais l'impression d'avoir été eu. C'est son nom qui m'avait fait acheter le livre car les premiers récits que j'avais lus de lui m'avaient impressionné. Mais il s'est mis au polar et je ne trouve pas que ça lui réussisse.

Thierry m'a envoyé un message me signalant la mort de Ian Hacking dont j'ai traduit l'un des ouvrages, Entre science et réalité. La construction sociale de quoi ? publié aux Éditions La Découverte en 2001. C'était un philosophe canadien très original. Un peu abîmé par l'alcool mais très pertinent dès qu'il se mettait à penser et à écrire sérieusement. Je ne suis pas sûr qu'il comprenait grand chose à la psychanalyse mais j'ai partagé avec lui quelques bons moments, à Vienne notamment, avec Andreas Mayer.

Nous avions du poisson aujourd'hui à midi. J'étais allé en chercher chez notre nouveau poissonnier avec de petites pommes de terre nouvelles chez l'épicier en bas. Je les ai cuites à la vapeur comme d'habitude et, alors que nous les mangions, Isabel et moi, je lui sors : "Ce qu'il y a de meilleur dans le poisson, c'est les patates", ajoutant aussitôt : "En plus, elles n'ont pas d'arrêtes !" Il faut dire qu'avec un peu de beurre salé, quand elles sont bien chaudes, c'est un vrai délice ! 

Vos papiers

Dans deux ou trois semaines je devrais recevoir un avis du consulat m'informant de la disponibilité de mon nouveau passeport et de ma nouvelle carte d'identité. J'y suis allé en Bolt mais mon chauffeur a fait des détours incroyables ce qui m'a mis en retard pour mon rendez-vous avec les services consulaires. Mais, finalement, une fois rendu, c'est allé très vite grâce à un personnel administratif efficace, très prévenant et gentil.  Ils m'ont demandé si je connaissais la date et le lieu de naissance de mon père et de ma mère. Je crois que pour les dates je ne me suis pas trompé mais il est possible que je me sois trompé sur les lieux. J'ai fait naître mon père à Soumagne en 1909 et ma mère à Liège en 1910.

Attente

Je n'ai toujours pas les dates de mon opération à l'urètre.  Je me sens en suspens et ne peux pas faire de plans. Je crois que je ne pourrai pas participer au Conseil scientifique de la Fondation Feyerabend et je ne suis même pas sûr que je pourrai être présent au prochain CEIP à Luxembourg. En tout cas, j'écris sans lunettes et, surtout, je lis sans lunettes. J'ai encore le réflexe de chercher mes lunettes dès que je prends un livre mais, aussitôt, je me souviens que je n'en ai plus besoin depuis mon opération de la cataracte.

Je lis actuellement le dernier livre de Javier Cercas, Le Château de Barbe Bleue (Actes Sud, 2023). C'est un polar dont l'intrigue n'est pas très originale mais ça se lit sans problème.

Avant hier j'ai fait un topo en ligne sur les aspects particluiers de la vulgarisation scientifique appliquée aux problèmes de l'alimentation. Cela m'a donné l'occasion de reparler de cette fameuse "colonisation scientifique de l'ignorance" qui, à mon avis, est l'un des aspects les plus problématiques de cette idéologie scientiste qui domine notre époque.

Mon travail

 Antoine est parti hier matin. Nous avons mangé un œuf à la coque comme petit déjeuner. J'ai bien apprécié notre rencontre même si nous n'avons pas épuisé tous les sujets qui pouvaient agrémenter nos discussions. Il connaît bien mon travail mais cela me donne une drôle de sensation. Par exemple, il ne me semble pas aussi intéressé que moi par les effets de l'écriture alphabétique sur nos modalités cognitives. Je comprends parfaitement bien cela. Mais, selon moi, on ne peut guère prétendre connaître mon travail si on ne comprend pas pourquoi j'accorde une attention si particulière à la différence entre écriture et oralité. C'est déjà très présent dans mon travail sur la vulgarisation scientifique. Dans ma thèse d'Etat, ça devient un peu délirant, je le reconnais volontiers mais j'ai relu aujourd'hui mon article sur "l'arbitraire du signe" paru dans la revue Alliage en 1990, et je continue de croire que c'est une article original et important. J'ai l'air de me vanter en disant cela. Mais ce n'est pas de la vantardise. C'est une conviction qui n'a besoin d'aucune reconnaissance sociale ou académique pour me sembler entièrement justifiée. 

Rolland

Romain Rolland était l'un des auteurs préférés d'Yves Jeanneret.  (Article inachevé)

Lucy

Un brunch a réuni, à midi, tous nos locataires avec, en supplément, notre voisin, Jérôme, venu avec son kindle pour me rappeler à nouveau combien c'est facile et commode de transporter toute une bibliothèque partout où l'on va. Je vais peut-être m'en racheter un quand ma situtaion financière se sera un peu améliorée. En tout cas l'ambiance du brunch était parfaite. Sydney, notre locataire du studio, avait préparé des pancakes que l'on pouvait manger avec une compote de myrtilles qu'elle avait également préparée. Après le brunch elle est allé chercher sa chatte, Lucy, qui avait très peur. On la comprend. Venue de NYC après un long voyage, elle doit faire connaissance avec une nouvelle ville pleine de surprises. Les chats n'aiment pas trop ça.

Charles III

Incorrigible Isabel, droguée aux apparats princiers, à la pompe royale, aux cérémonies impériales, bref à tout ce qui, profondément, m'indiffère. M'indiffère ?? Me rend indifférent ?? Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Est-ce que cela veut dire que je me fiche des rois et des princesses ? Certes oui !  Pour autant qu'ils apparaissent comme faisant partie d'un décor institutionnel dont la pertinence n'est pas vraiment garantie.  Ils pourraient être en carton. Mais justement, ils ne sont pas en carton. Le roi Charles III était bien là, en chair, en os et en or ! Il avait peut-être envie de pisser pendant toute la cérémonie. En tout cas, moi, j'ai eu envie de pisser plusieurs fois alors  que la TV battait son plein ! Comme me le disait ma sœur Martine, les chevaux étaient très bien. 

Afghane

J'ai passé une bonne nuit avec beaucoup de rêves mais ce matin, j'avais les intestins capricieux. Nous allons rencontrer aujourd'hui à midi une femme d'Afghanistan qui prépare des plats afghans. Isabel pense se faire aider par elle pour ses "salons du contrefort". Et je vais aller à la police pour déposer une plainte pour vol de mon iPad. 

Lire

Sandrine est venue nous voir hier soir. C'est une vieille amie. Elle n'est pas vieille du tout mais Isabel la connait depuis assez longtemps. Elle a mangé avec nous un rizotto aux herbes, façon "Isabel", très bon comme toujours.

Ma vue de l'oeil gauche n'est pas encore complètement stabilisée. Je continue à mettre des gouttes. Quatre sortes de gouttes. Mais je réussis à lire et à travailler sur l'ordinateur sans lunettes. C'est très déconcertant parce que j'ai toujoujrs le réflexe de chercher mes lunettes quand je me mets à l'ordinateur ou quand j'ouvre un bouquin. Mais ce n'est pas la peine. Je lis sans difficulté. 

Cogumelos

Nous sommes retournés hier soir, avec Laurence et Thomas, au restaurant spécialisé dans la préparation culinaire des champignons. D'ailleurs, il n'y a que ça. Même les desserts sont préparés avec des champignons. C'est surprenant et délicieux si l'on aime les champignons sauvages. Il y a de tout : des amanites de César, des trommpettes de la mort, des cèpes, des girolles, des chanterelles, des tricholomes nus, etc. 

Mon iPad a été volé à Martim Moniz.  Je pense que je devrais pouvoir faire jouer l'assurance associée à l'usage de ma carte Visa. Je vais essayer de faire ça demain matin. Comme j'ai payé par internet je devrais pouvoir trouver sans mal les traces de ma transaction avec Backmarket.