samedi 31 décembre 2016

Le concret

C'est le dernier jour de l'année et de notre réunion familiale de Noël. Nous repartons demain matin pour Lisbonne avec une étape sans doute à Valladolid. J'ai terminé hier le roman de Kourkov. C'est vraiment une écriture très particulière qui porte toute son attention aux détails de la vie quotidienne, ce qui donne une idée assez précise de la vie en Ukraine, aujourd'hui. En fait cela crée une atmosphère très spéciale où il semblerait que ce dont on a à s'occuper exclusivement, ce sont précisément ces détails de vie qui seuls semblent pouvoir compenser l'incohérence tragique des rapports humains. Comme si seule la réalité concrète de nos gestes quotidiens et de nos émotions immédiates avait le monopole de notre insertion cohérente dans le monde. Comme si le concret rendait toute vision philosophique inutile et superflue.
Hier en fin d'après-midi, nous sommes allés à Agen, une petite ville sympathique qui abrite une superbe librairie. J'ai longuement discuté avec l'une des employées, grande lectrice qui me parlait de ces lectures les plus récentes. Elle m'a donné de précieux conseils.
Le soir je me suis endormi devant un documentaire qui avait été produit par France 2 sur Poutine.

jeudi 29 décembre 2016

Pingouin

Je lis actuellement Le Pingouin d'Andreï Kourkov. C'est un livre très étrange, une écriture qui fait se succéder une multitude de détails de la vie quotidienne du personnage principal, Victor et son animal de compagnie, un pingouin, l'un des animaux dont le zoo local voulait se débarrasser. Mais l'atmosphère créée par l'auteur est à la fois familière et étrange. J'en dirai sans doute plus quand j'aurai fini l'ouvrage ce qui ne devrait pas tarder.
Cet après-midi j'ai donné sa première leçon de conduite à Charlotte qui s'est très bien débrouillée au volant de notre Toyota.
Ce soir, nous mangerons un plat cuisiné par Fabien : un chapon désossé dans le ventre duquel un canard désossé a été mis après qu'on lui ait inséré deux faisans désossés également.

mercredi 28 décembre 2016

Les grands problèmes du monde

Le triangle sombre du papillon apparemment accroché au plafond a disparu ce matin.  Le plafond a retrouvé son calme blanc et la pensée suscitée par sa vision retrouve toute sa sérénité. Nous avons eu un grand repas dans un restaurant à Gramont, pas loin de Mauroux. Un peu gras peut-être avec de la charcuterie du coin, confits et magrets de canards, foie gras, etc., on est dans le sud-ouest et nos estomacs le ressentent sans doute. Personnellement,  je me suis limité au strict nécessaire. En outre j'ai limité le vin parce que je prenais le volant ensuite et je m'en suis parfaitement bien porté, surtout en raison de la discussion que j'ai eue avec mes grands petits enfants : Ruben, Sasha, Zéphira, Louis... sur les grands problèmes du monde. Existent-ils vraiment ?

mardi 27 décembre 2016

Perdus

Le triangle sombre d'un papillon accroché au plafond au moment où je me suis réveillé.
Hier nous sommes allés à Toulouse chez un médecin ostéopathe pour le torticolis de Charlotte. A l'aller, pas de problèmes avec le GPS de mon téléphone. Au retour par contre, nous avons erré pendant plus d'une heure dans les rues anonymes de la banlieue industrielle toulousaine à la recherche d'une indication pertinente du chemin à prendre. Nous nous sommes perdus. Finalement, nous avons pris l'autoroute vers Tarbes que nous avons rapidement quittée pour aller vers Saint-Hilaire, Saint Lys, et finalement la N 124 vers Auch. Heureusement que nous avions Cormoran Strike pour nous distraire.

lundi 26 décembre 2016

Brumes

Le matin quand on se réveille au Piot, la maison est entourée d'un épais brouillard qui rend l'environnement fantomatique. Il faudra que je prenne des photos.
J'ai l'impression de ne pas avoir dormi du tout cette nuit. Mon nez et mes yeux coulaient comme des fontaines. Je faisais également un rêve qui revenait constamment. Très difficile à raconter. Il y avait trois personnes à libérer. Mais le jeu impliquait des rôles bien déterminés et notamment le rôle du mort comme au bridge. Je soupçonnais l'existence d'une escroquerie. J'essayais également de ne pas tousser. Et j'y arrivais assez bien en respirant très doucement par le nez.
Aujourd'hui nous allons manger chez Pierre et Elena avec Sami et Samantha qui nous ont reçu chez eux à Mauroux hier soir. Sami nous avait préparé un véritable festin de cuisine indienne.

dimanche 25 décembre 2016

Brunch de Noël

Distribution des cadeaux de Noël ce matin, suivie d'un brunch. Nous étions 20 autour d'un arbre de Noël artificiel créé par Isabel sur le miroir au dessus de la cheminée du salon.
La maison que nous avons louée pour une semaine est vraiment très sympa. Les chambres ont toutes une salle de bains particulière. La cuisine se trouve dans les sous-sols avec la salle à manger, un peu petite malheureusement pour nous accueillir tous ensemble autour d'une table autour de laquelle 14 personnes seulement peuvent s'asseoir (en se serrant un peu, d'ailleurs). Certains ont dégusté leur brunch debout.

samedi 24 décembre 2016

Jéroboam

Nous sommes arrivés au Piot vers cinq heures : une très belle demeure construite en 1914, manifestement une maison de famille. Ce sont des Anglais qui l'on aménagée avec, ma foi, beaucoup de goût et de manière très simple. Nous avons mangé à 17 à côté de la cuisine et le jéroboam de vin portugais que j'avais amené a eu beaucoup de succès.

J'ai fait un rêve étrange cette nuit : j'étais en train de manger des biscuits quand, tout-à-coup, je m'aperçois que le biscuit que j'étais en train de croquer était ma carte de crédit, Visa premium. J'en avais déjà mangé les deux tiers et je voyais très nettement le profil arrondi et dentelé de ma machoire supérieure. Je me demandais d'ailleurs comment j'avais pu digérer ce que j'avais déjà avalé.

vendredi 23 décembre 2016

Cormoran Strike

Quand on a quitté Lisbonne, une fois sur la route, nous avons entamé un nouvel audiolivre de Robert Galbrath, alias J. K. Rowling (l'auteure de Harry Potter), La Carrière du mal. Nous en sommes au chapitre 28, je crois. L'histoire est très prenante et l'écriture de Galbraith/Rowling est fascinante même si l'idée que je m'en fais est actuellement basée sur la traduction du roman en français. Je me réjouis de reprendre la route pour la dernière étape qui doit nous mener jusqu'à Fleurance.

jeudi 22 décembre 2016

Bragança

Nous sommes arrivés à Bragança hier soir vers 22 heures. Charlotte avait beaucoup de fièvre ce matin et j'étais inquiet. Mais ce matin, elle est encore plus grippée qu'hier. Elle a de la fièvre et se plaint d'avoir mal partout. C'est mal parti pour l'allégresse des fêtes de Noël. J'espère beaucoup qu'elle ira mieux très vite.


Bilbao

Elle allait déjà beaucoup mieux en fin d'après-midi et elle est venue avec nous voir l'exposition Francis Bacon au musée Guggenheim à Bilbao. J'ai d'ailleurs trouvé dans cette exposition un tableau qui illustrerait parfaitement mon poème intitulé "Chiens blancs" écrit il y a un peu plus d'un mois. Le titre du  tableau est "Sea".

Après l'expo, nous sommes allés manger des sashimis et des sushis dans un délicieux restaurant japonais, juste en face du musée.

mercredi 21 décembre 2016

Le Piot

Nous partons tout-à-l'heure pour la maison du Piot, près de Fleurance, dans le Gers, pour passer notre semaine de Noël en famille.

J'ai rêvé cette nuit d'un arbre immense, un chêne sans doute, qui semblait monter jusqu'au ciel.  Il était vieux, avec quelques touffes de feuillage, ici et là. Je croyais être éveillé, les yeux grands ouverts sur un monde parfaitement réel. Comme toujours dans un rêve, me dira-t-on. Mais justement non, pas comme toujours. Je pensais avoir conscience d'avoir les yeux grands ouverts ce qui n'arrive que rarement. Bien sûr que les images que l'on voit en rêve impliquent logiquement l'ouverture des yeux. Mais généralement cette ouverture est implicite, non consciente et, en principe, fausse puisque l'on dort.

mardi 20 décembre 2016

Asli Erdogan

Je viens de lire son très beau petit livre Le bâtiment de pierre (Editions Actes Sud, 2013) que Joëlle m'a offert quand on s'est retrouvé dans la librairie du MK2, quai de Loire, à Paris, vendredi dernier.  Le "bâtiment de pierre" c'est une prison, un lieu de souffrances sous les étoiles, où il est même difficile aux regards de se rencontrer. L'auteure en est revenue de cet amas de pierres de sang, d'urines et de larmes qui se trouve en Turquie. Triste monde que celui dans lequel nous sommes jetés. Seule la poésie peut encore dire ce qui se passe sans qu'on puisse la suspecter de propagande. C'est à la fois rassurant et effrayant.

lundi 19 décembre 2016

Lauzun

Je suis allé visiter l'Hôtel de Lauzun où Duncan occupe le bureau dans lequel travaillait Charles Baudelaire. Une magnifique demeure du XVIIe siècle, qui sert aujourd'hui à recevoir dignement les chefs d'Etat étrangers et les personnalités d'importance. C'est aujourd'hui le siège de l'Institut des Etudes Avancées où travaille Duncan. J'y suis allé avec Martine et nous avons déjeuné ensemble avant qu'elle ne me conduise à la station du RER B qui m'amenait à Anthony pour prendre Orlyval. J'écris de l'aéroport.

dimanche 18 décembre 2016

Animaux

A la Fondation Cartier, Boulevard Raspail, je suis allé voir l'exposition visuelle et surtout sonore, Le Grand Orchestre des Animaux, que m'avait chaudement recommandée Joëlle. C'était effectivement magnifique. Après avoir vu de très belles images au rez-de-chaussée, on descend dans une salle plongée dans le noir. Les gens sont allongés sur le sol. On écoute le grand orchestre des animaux tel qu'il fut enregistré dans plusieurs lieux de la terre : les loups du Yukon, les oiseaux, les écureuils, les baleines, les orques... Tous les animaux participent à ce grand orchestre vivant quand les milieux d'où surgissent ces sons, sont relativement intacts. On nous fait entendre la différence entre des milieux encore intacts et ceux que l'homme a asservis à ses besoins en bois, en espaces cultivables, en routes, etc... C'est à ce moment-là que l'on s'aperçoit de la manière dont la nature se trouve réduite au silence, à un silence de mort.

samedi 17 décembre 2016

Oralité

J'ai parlé hier, de 10h30 environ à 13h15, des rapports écriture/oralité dans le cadre du séminaire d'Emmanuël Souchier et Anne Zahli,à la Maison de la recherche à Paris. Une atmosphère très chaleureuse qui atténue un peu dans mon esprit les accusations de froideur que j'avais entendues récemment.  J'ai eu droit à de nombreuses questions mais j'ai surtout défendu la position de David Abram sur la surdité des hommes qui ne réussissent plus à entendre ce que la terre nous dit. Je n'ai guère regardé mes notes si ce n'est deux fois pour lire des citations. Celle de Lindsay Waters notamment qui associe l'émergence de la philosophie en Occident à la perplexité ressentie par certains individus à propos des rapports entre la parole et l'écriture.
Bref, je ne sais pas si j'interviendrai encore souvent dans un cadre universitaire et si donc, cette intervention aura été la dernière de ma carrière académique, mais cela constituerait en tout cas une conclusion satisfaisante.
Après cette séance je suis allé à Play Back, un éditeur avec qui j'ai longuement discuté du livre que je suis en train d'écrire avec Jeannot : une discussion très utile, certainement, et pas complètement négative. Il a beaucoup insisté sur nos objectifs qui devraient être plus clairs et m'a conseillé de ne pas rester dans l'implicite comme nous le faisons.

jeudi 15 décembre 2016

Albert

Sur la péniche d'Eric où je dînais hier soir, j'ai revu Albert Montias qui a longtemps fait partie du petit département de cinéma à Paris 7 où je donnais mes cours quand l'université était localisée à Jussieu. J'ai eu beaucoup de plaisir à le revoir. Malheureusement j'ai oublié mon kindle chez Eric.  Il semble faire très beau, aujourd'hui.  Demain matin, je vais donner mon séminaire sur "l'emprisonnement alphabétique de l'humain". Je ne sais vraiment ce que cela va donner. Hier mon topo aux étudiants en Journalisme scientifique s'est assez bien déroulé, de manière informelle et complètement relaxe. Les étudiants étaient vraiment très bien, réceptifs et apparemment intéressés.

mercredi 14 décembre 2016

Froideur

Quand je reviens à Paris, ou plutôt quand je reviens en France, mon retour est aussi, en même temps, un retour sur moi-même. Des éléments du passé resurgissent au détour des rencontres avec d'anciens amis, d'anciens collègues, ma soeur Martine... Hier soir, elle avait préparé un osso bucco absolument délicieux arrosé de bons vins comme d'habitude. En discutant avec Duncan qui a été recruté par le CNRS pour quelques mois, il me dit, à la fin de la soirée, que j'avais une réputation de froideur. Cela m'a surpris. C'est bien la première fois que l'on me dit une chose pareille. Je me suis demandé d'où cela pouvait venir.

mardi 13 décembre 2016

Retard

L'avion qui devait m'emmener à Paris hier matin a eu trois heures de retard. Au lieu de partir à 9h30, nous avons décollé à 12h30.

A Paris il pleuvait.

Hier soir, je suis allé dîner chez Claude. Nous avons longuement parlé.

Beaucoup de rêves cette nuit.

lundi 12 décembre 2016

Sphérique

Je ne connaissais pas cette potentialité métaphorique particulière du mot "sphérique" pour épingler la bêtise. C'est Isabel qui m'a informé de cet usage. Quelqu'un de sphérique, c'est quelqu'un qui n'offre aucune aspérité susceptible de le rendre saisissable et intéressant. Un peu comme Sfar le disait de François Fillon : indessinable. Ce qui est troublant c'est que la sphère nous renvoie aussi à une sorte de perfection, comme dans la culture grecque. Mais vu de loin, tout n'est-il pas sphérique ? Et de plus loin encore, bête et parfait, sans bouts. Il faut se rapprocher des êtres et des choses pour en apercevoir les aspérités et pouvoir les saisir avec intelligence.

Dans deux heures, je prends l'avion pour Paris.

dimanche 11 décembre 2016

La rampe

Dans le rêve que j'ai fait cette nuit je descendais les escaliers de notre appartement, Passage des Marais à Paris, en me laissant glisser sur la rampe. Mais je n'étais pas à califourchon comme font les enfants, j'avais le pied droit sur la rampe et le corps complètement renversé... je ne sais plus où étaient mes mains ni ma tête, mais je suis descendu à grande vitesse.  Tout ça pour aller jusqu'à la boîte aux lettres où m'attendait une facture des impôts. Comment allais-je faire pour payer tout en gardant quelques réserves pour Noël ?


Hier j'ai vu sur Arte le documentaire sur le moine russe Raspoutine qui, semble-t-il, a été victime d'une désinformation systématique. Le mot n'existait pas à l'époque. On disait tout simplement "mensonges". D'après le documentaire, son empoisonnement au cyanure est une légende. Il a été tout simplement assassiné par le prince Félix Ioussoupov en présence de plusieurs témoins dont un officier du renseignement britannique, Oswald Rayner qui aurait agi pour éloigner la menace d'une paix séparée entre Allemands et Russes —préconisée par Raspoutine qui avait une grande influence sur la Tsarine —, ce qui aurait libéré 400.000 hommes pour renforcer le front allemand à l'Ouest. L'article de Wikipédia sur l'assassinat de Raspoutine est contradictoire. Il mentionne le 29 décembre comme date de l'assassinat alors qu'il signale que son corps est retrouvé dans la Nevka le 19 décembre 1916. Dans le documentaire la date de la mort est fixée au 16 décembre 1916, il y aura donc très exactement cent ans vendredi prochain.

samedi 10 décembre 2016

Acte visuel

Que pourrait bien être un acte visuel ? J'y ai pensé ce matin dans un demi-sommeil, juste avant un véritable réveil. En fait je suis en train de me rendormir et un rêve commence, mais je ne le sais pas tout de suite, je vois un cycliste pencher dans un virage vers la droite d'une route si brumeuse qu'on ne peut savoir où elle mène. Mais très vite je me dis : c'est le début d'un rêve. Juste avant cette prise de conscience, j'ai l'impression d'avoir été à l'origine de ce que je viens d'appeler un "acte visuel".  L'inspiration du cycliste vient sans doute de la photo d'Einstein à vélo, tant de fois reproduite dans les médias et qu'Etienne Klein a choisi pour illustrer le livre qui a suscité récemment des accusations de plagiat à son encontre. Cette notion d'acte visuel nous renvoie sans doute au statut de l'hallucination. C'est ce dont il s'agit également quand on rêve mais je ne me sens auteur de cet acte visuel que tant que je n'ai pas conscience d'être dans un rêve justement. Les champignons mexicains sont sans doute très utiles pour provoquer ces "actes visuels" dont je parle. Il faut que je me replonge dans Henri Michaux.

vendredi 9 décembre 2016

Etienne Klein


Ces accusations de plagiat ne le grandissent pas. On aurait pu penser qu'il n'en avait pas besoin, surfant depuis longtemps au sommet des vagues médiatiques de la science vulgarisée. Je l'ai vu se défendre dans l'émission d'Arte "28 minutes". En tout cas il a eu le courage d'y aller mais, malheureusement, il ne m'a guère convaincu. Comment quelqu'un d'aussi apprécié pour sa "sagesse" peut-il se rendre coupable de plagiat ? C'est véritablement incompréhensible. L'article de Médiapart que je viens de lire est cruel. Mais il n'y a pas que Médiapart, toute la presse s'est déchaînée contre ce grand scientifique dont il est dit cependant que sa contribution à la physique n'a été qu'"anecdotique".

jeudi 8 décembre 2016

Les trois héritiers

C'est le titre d'un long rêve que j'ai fait cette nuit et qu'il faut sans doute mettre en rapport avec "Qui sont-ils ?" Nous étions trois garçons en effet, tous à vélo, dans une sorte de course semée d'embûches avant de remonter une pente assez raide qui ressemblait à la pente de la rue de Herve qui nous fait quitter Liège pour aller à Fléron en passant par le lieu-dit Bois de Breux, où je suis né.

C'est un jour férié aujourd'hui au Portugal. Il ne fait pas très chaud et nous avons commandé deux bonbonnes de gaz pour réalimenter nos chauffages d'appoint. Mais je crains que la compagnie qui nous livre ces bonbonnes n'ait décidé de chômer aujourd'hui.

En écrivant le mot "bonbonne" je m'aperçois brusquement de ce "n" devant le "b" qui transgresse une règle d'orthographe bien connue. Aussitôt, je pose la question sur l'internet où je trouve cette explication qui n'en est pas une d'ailleurs, parce que dans le cas de ce mot, l'étymologie elle-même renforcerait l'usage du "m" devant le "b" :

ÉTYMOL. ET HIST. − 1845 (Besch. Suppl. : Bonbonne. Sorte de grand flacon.); 1866 bombonne (Lar. 19e). Empr. au prov. mod. boumbouno « dame jeanne » (Mistral) lui-même dér. (avec suff. -ouno, lat. -one) du prov. boumbo « flacon de terre rond à cou très court » (Ibid.) lui-même empr. au fr. bombe « id. », 1771 issu p. anal. de forme de bombe « projectile » v. bombe1. La forme -onne p. attraction de l'adj. fém. bonne.

Je venais à peine de terminer d'écrire que sonnent à la porte, deux bonhommes ayant chacun une bombonne dans les bras. Nous n'aurons pas froid.

mardi 6 décembre 2016

Qui sont-ils ?


J'ai retrouvé une vieille photo dans un tiroir et je me demande qui sont ces enfants qui datent certainement d'avant les années 50 ???



Je me fais faire une prise de sang aujourd'hui et, demain, j'ai mon rendez-vous avec l'oncologue, le Dr Quintela, qui doit vérifier que tout se passe bien.
Le temps est de nouveau absolument magnifique. Il fait même chaud.

Je reprends La vie dans les plis d'Henri Michaux.

lundi 5 décembre 2016

Froid

Le ciel est très bleu avec, à l'horizon, des marges de nuages plats ressemblant à des vagues. J'ai écouté hier cette nouvelle de Jack London "Faire un feu", lue pour France Culture par Carlo Brandt.
Cette nouvelle nous parle du froid, du "vrai froid", celui qui vous fait dire et répéter qu'il fait vraiment froid et qui, petit à petit, vous frigorifie jusqu'au gel. Cela se passe dans le Yukon par -50° F. Le texte est très beau parce que l'on sent bien que l'auteur sait de quoi il parle.

dimanche 4 décembre 2016

Jack London

Les carreaux ruissellent toujours mais la lumière est très différente. Une lumière dorée et tamisée par les nuages nous vient de l'Est, ce n'est pas vraiment une lumière mais plutôt une atmosphère.
Hier soir, j'ai évidemment regardé le film sur Jack London, l'auteur de ces merveilleux livres qui m'ont passionné quand j'étais plus jeune. Mais je n'ai pas tout lu et surtout, je n'ai pas lu The Log of the Snark, écrit par la compagne de Jack London, Charmian Kittredge London. J'espère qu'il est disponible sur le Kindle.
Jack London écrivait mille mots (environ trois pages dactylographiées) par jour, même pendant ses nombreux voyages. Un exemple à imiter.

samedi 3 décembre 2016

Hollande

J'ai moi aussi, comme beaucoup d'autres millions de Français, écouté François Hollande annoncer sa décision de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat, à la télévision. "D'une voix blanche", ont dit les médias. Peut-être. Il y avait beaucoup d'émotion retenue dans ce discours. Ce qui est vraiment dommage c'est que, s'il avait pu connaître cette décision dès le début de son quinquennat — il aurait pu, bien entendu tout savoir à l'avance puisqu'il s'agissait de sa décision — sa présidence aurait sans doute été toute autre.  Il est difficile pour le pouvoir, quel qu'il soit, de ne pas se préoccuper avant tout de son maintien et de sa reproduction dans le temps. Ce souci de durer gâche tout et teinte toutes les décisions ultérieures. On pourrait y voir des effets bénéfiques : le pouvoir, s'il veut durer, ne peut pas tout se permettre. Mais, en se sachant limité dans le temps, le pouvoir peut en tirer les ressources d'un courage utile pour prendre des décisions qui ne plairont à personne. Et parfois, de telles décisions se révèlent extrêmement bénéfiques. Notre "président normal" a pris une décision tout-à-fait anormale.
Sur ce sujet, j'ai bien apprécié le billet de mon collègue de Paris 7,  Fethi Benslama dans Le Monde du 2 décembre. En voici la conclusion, qui fait référence à la théorie "des deux corps du roi" de Kantorowicz. Elle me semble très éclairante :
"Le corps politique du souverain grandiose fabriqué en  1958, non seulement plus personne ne peut plus l'habiter, mais ce corps est une fiction obsolète qui entrave l'avance d'un beau pays aux ressources prodigieuses. On verra plus tard que François Hollande a montré une vérité insupportable à ses contemporains, soit parce qu'ils veulent un chef fascinant, soit parce qu'ils veulent endosser le corps politique gaullien surdimensionné et qu'ils porteront comme des généraux d'opérette."
Ce petit article m'a donné très envie de lire l'ouvrage de Davet et Lhomme à partir duquel Benslama a écrit son texte. 

Boue

Quand, au moment du réveil, on entend la pluie sur le toit, quand, derrière les carreaux ruisselants, la ville sans lumières ressemble à des ondulations de boue grise et que les grues ne sont plus que les épines de cet autre tas de boue tombante que le ciel roule d'un bout de l'horizon à l'autre, quand on sait bien que cela ne changera pas au fil des heures, que rien ne changera aujourd'hui, que le temps n'est plus rien d'autre que ce qu'en fait la météo, alors... on se blottit dans cette obscurité du jour, on s'y aménage des ralentissements, des longueurs inhabituelles de pensée, des économies gestuelles, des petits bouts de néant à déguster lentement dans le silence d'avions trop lointains qui, peut-être, oublieront d'atterrir au bout de cette boue infiniment inaboutie, sans bouts.

Hier j'ai terminé La maladroite.

jeudi 1 décembre 2016

Inégalités

J'ai écouté le discours de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Deux heures. Il faut être patient. Et même si je n'apprécie guère les tonalités populistes de certains passages, je trouve néanmoins que sur beaucoup de thèmes son discours est sensé : il présente des arguments très convaincants contre la politique ultra-libérale de Fillon, celle-ci ne pouvant qu'accentuer les inégalités sociales. Or c'est bien ce dont le monde souffre le plus aujourd'hui : le creusement des inégalités à la fois économiques et sociales. Les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches, de plus en plus riches. Il y a là un déni flagrant de justice qu'il faudrait réparer. Je ne sais pas si Mélenchon est la personne idéale pour faire ce boulot. Pourquoi, par exemple, se vexe-t-il quand Daniel Cohn-Bendit l'interpelle en le tutoyant, comme il le fait toujours avec ses compères en politique ? Amour-propre mal placé, certainement. Bref, JLM manque souvent de justesse et d'élégance dans ses interactions avec les autres, même quand ceux-ci sont idéologiquement en accord avec lui. La justesse est une qualité rare chez les hommes politiques d'aujourd'hui. Pour quelqu'un qui termine son discours avec des citations de Montaigne et La Boétie, c'est dommage. Il devrait s'inspirer plus largement de ces deux illustres auteurs et amis pour arriver à une véritable maturité philosophique et politique. Mais ses préoccupations écologiques lui font honneur ainsi que bien d'autres positions contre les injustices de l'époque.

mercredi 30 novembre 2016

Réhabilitation...

... par l'Assemblée nationale des insurgés de la Commune de Paris qui ont été passés par les armes en mai 1871. Ils étaient entre 10 et 20.000 à avoir été ainsi exécutés. Mais le temps des massacres ne s'est pas terminé à ce moment-là. Dans cent ans, le gouvernement syrien réhabilitera-t-il les insurgés d'Alep ?

J'ai commencé La Maladroite d'Alexandre Seurat.

mardi 29 novembre 2016

Qu'entends-je ?

Ce matin sur France Inter, Patrick Buisson, interviewé par Patrick Cohen, prétend que seul Mélenchon est vraiment à l'écoute des tourments du peuple français. Etrange.

Nous avons enfin reçu des papiers qui ressemblent à une autorisation de procéder à nos travaux. Bon, il faudra vérifier, mais ce serait une excellente nouvelle.

J'apprends également la mort de François Roustang, auteur de ce livre remarquable, Un destin si  funeste, aux Editions de Minuit. Il avait 93 ans. La psychanalyse, à travers son œuvre, rencontre l'intelligence.


lundi 28 novembre 2016

Diplomatie

Je n'ai fait aucun commentaire sur la primaire de la droite en France, ni sur la mort de Fidel Castro, ni sur celle de David Hamilton. Sur Fidel Castro, je suis mitigé. C'est vrai que sur l'éducation et la santé, Fidel Castro a été très efficace mais je ne lui pardonne pas d'avoir privé les Cubains de leur liberté de penser pendant cinquante ans. Il n'y a rien de pire que de supprimer cette liberté-là et c'est ce que fait aujourd'hui Erdogan en Turquie. Cela me désole de voir que les malheureux exemples des dictatures du passé ne soient pas pris en compte par ces gens avides de pouvoir. Hier soir, j'ai vu sur Arte le film Diplomatie qui traite de la fin de la 2e guerre mondiale et de la menace de destruction qui pèse sur la ville de Paris selon les ordres du Führer. L'intervention du Consul de Suède, Raoul Nordling auprès du général allemand Dietrich von Choltitz, gouverneur de Paris pour le compte de l'occupant, a été déterminante pour que l'une des plus belles villes du monde ne soit pas détruite. Tout était prêt, semble-t-il, pour que Paris soit rayé de la carte.

dimanche 27 novembre 2016

Pitchipoï

"Les enfants internés à Drancy à partir de juillet 1942 ont un surnom pour la destination inconnue des convois, Pitchipoï." Cette phrase est tirée du livre que je suis en train de lire L'Administrateur provisoire d'Alexandre Seurat qui raconte comment il retrouve les traces de son arrière-grand-père, Raoul H. qui était "administrateur provisoire" pendant la guerre. Cela veut dire que c'est lui qui administrait les biens dont les Juifs étaient spoliés au nom des lois anti-sémites du régime de Vichy.
Ce livre est très prenant car on sent l'authenticité des sentiments et des émotions qu'il rapporte. Entrecoupé des rêves de l'auteur, le récit décrit une enquête angoissante, celle qui cherche à dire la vérité sur le passé de sa famille à partir des archives. C'est un livre très intense qui nous épargne toutes les fioritures stylistiques possibles.

vendredi 25 novembre 2016

Chiasme

Des rêves où je reprenais mes propres travaux sur la vulgarisation scientifique. Décidément, c'est un thème que j'ai du mal à oublier. J'ai aussi beaucoup réfléchi au séminaire que je dois animer le 16 décembre au CELSA sur l'écriture alphabétique. Je vais reprendre le livre de David Abram et reprendre cette question dont il traite à la suite de Merleau-Ponty sur le chiasme optique. Il faudrait aussi que je retravaille un peu les résultats de Stanislas Dehaene sur la neurophysiologie de la lecture.  Je vais également tenter de préparer un PowerPoint — j'avais fait un lapsus calami en écrivant ce dernier mot ! j'avais écrit PoxerPoint, ce qui n'est pas loin de BoxerPoint, hahaha !— et je m'aperçois également que l'usage de l'expression lapsus calami n'est pas vraiment appropriée quand on tape un texte sur l'ordinateur. Bref que de dérapages en ce merveilleux Black Friday que beaucoup de gens terminent dans le rouge. J'espère que ce ne sera pas mon cas.

jeudi 24 novembre 2016

Les 4 R

Refuser, réparer, réutiliser et recycler, ce sont les quatre "r" d'Isabel pour changer nos habitudes de consommation. Refuser les sacs en plastique dans lesquels on enveloppe vos achats alimentaires. Je suis allé au marché et en effet, on m'a donné un sac en plastique pour que je puisse transporter la viande que je venais d'acheter. Puis un autre sac en plastique pour transporter les soles portugaises que nous mangerons ce soir. C'est la catastrophe du plastique.

mercredi 23 novembre 2016

Steve Bannon

Je viens de lire dans Libé le portrait de Steve Bannon, l'un des conseillers récemment nommés le plus proche de Trump. J'avoue qu'il s'agit là d'une personne bien peu recommandable si l'on se fie à ce qui en est dit. Mais on peut aussi soupçonner cet homme de cultiver le vice et le mal — the dark side of life — pour des raisons esthétiques. Après tout, il s'agit d'un homme des médias qui s'est fabriqué lui-même à Hollywood. L'élitisme cynique et esthétique, tel semble être sa doctrine. Sera-ce le "Goebbels" de Trump, comme le prédisent certains critiques. Pour cela, il faudrait que Trump s'hitlérise de façon beaucoup plus radicale, ce qui n'est pas le cas pour le moment. La situation, en tout cas, est vraiment intéressante même si l'on peut craindre une évolution qui la rendrait désastreuse.

mardi 22 novembre 2016

L'indessinable

Ce qu'on lit dans la presse à propos de la victoire de François Fillon donne une idée assez nette de l'"état mental" de la France aujourd'hui : une France de droite, réactionnaire, catholique et conservatrice, la France de l'ordre moral, celle d'Auguste Comte et des antidreyfusards... bref une France arrogante et égoïste. Cela ne veut pas dire que je suis opposé à toutes les mesures préconisées par Fillon qui est quand même un peu plus crédible que Sarkozy mais je suis quand même inquiet par ses positions surtout en ce qui concerne la politique étrangère. La France de Fillon va-t-elle soutenir Bachar el-Assad ? s'acoquiner avec Poutine ? Le dessinateur Sfar se plaint que Fillon est indessinable, car trop marqué par l'ennui qu'il inspire. C'est peut-être un bon point ?

lundi 21 novembre 2016

Polar

Dans l'avion qui me ramenait à Lisbonne, j'ai lu un petit polar —La vérité et autres mensonges de Sascha Arango, un auteur allemand qui a pas mal de succès — assez bien fait même si je lui reproche certains défauts et notamment celui de multiplier les situations énigmatiques, les mystères. Je pense qu'il faut maintenir une certaine réserve avec ce genre de situations dont on s'aperçoit trop clairement qu'elles sont construites artificiellement pour maintenir l'intérêt du lecteur. Du coup, le livre n'est plus intéressant du tout.

dimanche 20 novembre 2016

Une tache

Il pleut doucement sur la colline qui attend, immobile sous les nuages, comme un animal aux aguets, sa fourrure couleur d'automne, qu'aucun souffle ne fait frémir.

Je viens de petit déjeuner avec J-P qui m'a parlé de physique de la fusion. Je comprenais quelques bribes mais certainement pas toute la physique qu'il y avait derrière son évocation du travail qu'il a fait pendant la plus grande partie de sa vie. Le village de Beringen, ce dimanche matin, est parfaitement calme. Presque sinistre.

Ce matin, en prenant ma douche, je remarque l'apparition d'une petite tache rouge sur le côté droit de mon genou droit. Je me demande ce que c'est.

samedi 19 novembre 2016

Rêve indien

Cela se passait en Inde, dans une ville comme Calcutta, des logements très petits, les uns à côté des autres, je cherchais une place pour dormir. Cela me faisait penser à un documentaire que j'ai vu, il y a très longtemps à Paris, Bilal de Sourav Sarangui, un réalisateur indien dont le film était remarquable, l'histoire d'un petit garçon indien dont les parents sont aveugles dans une grande ville de l'Inde.

vendredi 18 novembre 2016

Inachevé

Ils sont venus, ils sont tous là... les membres du CEIP du lycée Ermesinde à Luxembourg, sauf Eric, Uli et Payacotta. Nous sommes là pour la vingtième séance de notre comité.

Je n'ai pas retrouvé cette évocation du bleu dans mon petit paragraphe d'hier soir ce qui donnait à mon texte un air inachevé qui ne me plaisait pas. Cette idée m'a donné la solution que voici :

Oh le ciel, un mur infranchissable
le bleu inachevé
avec des bouffées de lierre
pour les âmes grimpantes

Dans le Guardian, ce matin, Barack Obama accuse Facebook et son directeur Mark Zuckerberg de s'être fait l'écho partisan des nouvelles pour chacun des deux grands partis, polarisant ainsi de manière beaucoup plus radicale le débat politique.

“If everything seems to be the same and no distinctions are made, then we won’t know what to protect. We won’t know what to fight for. And we can lose so much of what we’ve gained in terms of the kind of democratic freedoms and market-based economies and prosperity that we’ve come to take for granted,” he said.
These comments come after Facebook CEO Mark Zuckerberg rejected the “crazy idea” that fake news on the social network swayed voters in the US presidential election. That’s in spite of analysis by BuzzFeed that showed that fake news on the site outperformed real news in the run-up to polling day."



jeudi 17 novembre 2016

Oh le ciel...

Oh le ciel, un mur infranchissable
avec bouffées de lierre
pour les âmes grimpantes

C'est ce qui me reste d'un rêve qui m'a paru durer très longtemps cette nuit. C'est assez mystérieux. Il y avait également une expression contenant le mot "bleu", mais je ne me souviens plus exactement de ce qu'elle disait.
Le grand avion de Luxair qui m'a amené à Luxembourg était à moitié vide. Voyage très agréable.

mercredi 16 novembre 2016

DiDonato

Merveilleuse chanteuse américaine qui vient de donner un récital à l'Opéra Garnier à Paris. Je vous recommande d'écouter ce morceau :
https://www.youtube.com/watch?v=g1WkMieDaeg
Lascia ch'io pianga
La voix est magnifique.

Je repars à Luxembourg demain matin pour une réunion du CEIP.

mardi 15 novembre 2016

Huawei

Il a fallu que je change de téléphone. Celui que j'avais acheté avec Fabien, un Microsoft, ne se rechargeait plus. Je le rapporterai à la FNAC des Champs Elysées la prochaine fois que je serai à Paris. J'ai acheté un Huawei Y6II, un téléphone chinois qui a intégré aussitôt la carte mémoire du Microsoft ainsi que mes deux cartes Sim (Portugal et France).

lundi 14 novembre 2016

Conversion 2

Ce matin, je me suis fait un œuf à la coque et, contrairement à mon habitude, je l'ai ouvert par le petit bout, ce qui veut dire que je suis en train de quitter le clan des "gros boutiens" pour rejoindre celui des "petits boutiens". Pourquoi ce changement ? Je me suis aperçu qu'effectivement l'accès au jaune de l'œuf n'était pas immédiat quand on l'ouvre par le petit bout. Il y avait une épaisseur de blanc plus importante à franchir. Mais une fois cette épaisseur vaincue, le jaune apparaît intact alors que, souvent, quand on ouvre l'œuf par le gros bout, le jaune risque d'être entamé et de se mettre à déborder le long de la coquille.

dimanche 13 novembre 2016

Sur l'AVC

J'ai vu hier soir, sur ARTE, un programme sur l'AVC. Cela peut venir à n'importe quel moment et je pensais à ma sœur Martine qui en a déjà subi un et qui se retrouve souvent seule dans sa grande maison à Leamington Spa. J'espère que tout va bien et que cela continuera à aller bien pour longtemps.


Hier également, nous avons fait une balade à Nazaré, qui est le site des vagues de 30 m, justement appréciée des surfeurs venus du monde entier pour affronter ce geste océanique, cette caresse appuyée des côtes portugaises tout à côté de l'une des plus belles plages que j'ai jamais vues. 

Nous y avons déjeuné dans un petit restaurant en hauteur avec vue sur la mer. Mais la photo que je publie ici à droite a été prise sur internet. En fait, je voulais depuis longtemps aller à Nazaré pour voir cette vague que je n'ai malheureusement pas pu apercevoir hier.

samedi 12 novembre 2016

La Voix Humaine


Texte de Jean Cocteau. Musique de Francis Poulenc. Un opéra en un acte interprêté par Lucia Lemos avec Joao Paulo Santos au piano dans une mise en scène très particulière. Un grand écran sur la scène avec, en gros plan et en noir et blanc, pendant tout l'opéra, le visage de l'interprète en train de chanter sous des angles très différents les uns des autres : les cheveux de dos, le profil, les yeux, le nez, les lèvres déformées par le chant, les yeux encore, vus d'en bas, d'en haut, de droite et de gauche, les narines, la bouche tordue... Je n'ai pas pu ne pas repenser au chapitre de ma thèse d'Etat qui concerne précisément le visage de la mère dont l'un des paragraphes s'intitule 'Le visage ou la voix" (pp 91-101). Autrement dit, cet opéra nous plonge dans la situation archaïque où nous nous sommes trouvés un jour, infans, à devoir "choisir" entre une présence maternelle associée à sa voix ou une présence associée à son visage. Est-ce la voix de ma mère qui me rassure sur sa présence ou bien est-ce son visage aimant, qui apparaît et... disparaît ? Cocteau et Poulenc, dans cet opéra, s'adresse à l'une de nos expériences les plus archaïques de notre vie. C'est tout-à-fait fascinant.

vendredi 11 novembre 2016

So Long...

... Leonard. Après cette Marianne à laquelle il s'adressait dans l'une de ses chansons les plus célèbres et qui est morte en juillet dernier, Leonard Cohen nous a quittés. J'aimais bien le calme de sa musique très "zen".

Trump continue de faire parler de lui. Les gens sont dans la rue pour exprimer leur colère à l'avoir lui, comme président tandis que beaucoup d'autres gens, se croyant les grands vainqueurs, ont commencé à mettre en œuvre le programme annoncé : racisme, sexisme et tout le reste. On peut craindre la fin de l'histoire. En réalité, il n'y a pas grand chose à dire. J'ai évidemment très peur d'un durcissement radical de la politique israélo-américaine vis-à-vis de la Palestine.

jeudi 10 novembre 2016

Contraste

J'ai été frappé hier par le contraste entre la liesse qui s'exprimait sans retenue chez les Républicains, une liesse légitime certes, mais qui, pour moi, fait problème, et la tristesse exprimée par les Démocrates et qui avait été saisie de façon saisissante par les photos publiées hier matin dans Libération. La liesse d'abord : on les voit sauter de joie, brandir des panneaux "Trump", crier de toutes leurs forces, gesticuler, s'embrasser... et pourquoi ? quels sont les enjeux ressentis par cette foule qui peuvent justifier de tels débordements ? est-ce la tension préalable ? la libération d'un stress insupportable ? est-ce la perspective d'un avenir bien meilleur ? c'est étrange quand même, que l'on puisse ressentir si profondément une victoire associée aux votes d'une foule anonyme... Le fait d'avoir voté la même chose que 50 autres millions de gens, vous autorise-t-il une telle explosion émotionnelle si singulièrement subjective ? en oubliant qu'une cinquantaine d'autres millions de gens ont voté différemment...


Hier j'avais rendez-vous avec l'ophtalmologue. Il m'a prescrit des lentilles qui seraient mieux adaptées aux défaillances de ma vision. L'hôpital où nous sommes allés était superbe mais, en sortant, j'ai été interpelé par des azulejos très beaux certes, mais qui me semblaient avoir été conçus de façon assez étrange pour orner les murs d'un magnifique escalier de marbre. Le sol des scènes représentées n'était pas horizontal mais était parallèle à la pente des escaliers eux-mêmes. Cela donnait une drôle d'impression optique justement. 


mercredi 9 novembre 2016

Comment voir ?

S'agit-il plus de la victoire de Donald Trump ou de la défaite d'Hilary Clinton ? Je pose cette question parce que ces deux visions ne reviennent pas exactement au même. Je ne suis pas mécontent d'une défaite d'Hilary Clinton malgré la valeur symbolique que sa victoire aurait pu avoir pour l'histoire des femmes et des Etats Unis et que je souhaitais vraiment. Qu'une femme puisse devenir présidente des USA aurait été formidable. Mais je ne crois pas que c'eût été suffisant pour que nous changions de monde. Par ailleurs, je ne partage pas la peur qu'inspire en général la victoire de Donald Trump. Il a gagné cette élection de manière détestable mais y avait-il une autre manière de gagner ? Si Bernie Sanders avait pu continuer son combat pour les démocrates, je crois qu'il aurait eu des chances de gagner contre Trump mais l'histoire en a décidé autrement. Je crois que Trump est capable de se connecter avec les gens par le cœur et les tripes, ce qu'Hilary Clinton ne réussissait pas à faire. Cela peut nous conduire à un désastre si Trump se révèle aussi méchant qu'Hitler. Mais cela peut aussi nous forcer à voir l'organisation du monde autrement. Ce qui, au fond, est souhaitable. Trump n'est pas un homme de parti. Il aura dumal à gouverner contre les Républicains ET contre les Démocrates, et ça, c'est peut-être une chance.

Je termine aujourd'hui Le Testament français d'Andreï Makine et je trouve ce livre absolument merveilleux. Je présume que Samantha le connait déjà et je me réjouis beaucoup d'en parler avec elle à Noël. Comment la langue française peut exister au sein d'un environnement complètement russe, c'est très beau.

Pascal est à Lisbonne et nous sommes très heureux de l'avoir avec nous. Nous attendons Pierre-Yves. Quand rejoindra-t-il son mari ?

mardi 8 novembre 2016

Gorge rauque

Je me réveille ce matin et je m'aperçois, au détour d'un grognement, que ma voix a changé. Elle est devenue rauque et a baissé d'une octave au moins. Je ne reconnais plus qui dit ce que je dis. En réalité, je ne dis pas grand chose puisque je suis tout seul dans ma chambre et dans ce couloir de l'internat. Ma gorge est légèrement douloureuse. Ce soir, je serai de nouveau à Lisbonne mais je réussirai peut-être à acheter d'ici là, des extraits de pépins de pamplemousse, produit qui, généralement me fait du bien.

J'ai retrouvé Le testament français de Makine dans ma chambre à Luxembourg. Belle écriture.

lundi 7 novembre 2016

Neige ?

Il ne neige pas encore mais la mine froncée du ciel lui donne vraiment l'air de s'y préparer. La météo avait prévu de la neige dans le nord est de la France, et même en basse altitude. C'est bizarre parce que les arbres n'ont pas encore perdu toutes leurs feuilles. Va-t-il neiger quand même ? Ma formulation est maladroite parce qu'elle me donne l'air de croire que ce sont les feuilles qui décident de la neige ou pas.

Demain, c'est le grand jour des élections aux Etats Unis. Ce n'est pas encore complètement gagné pour Hilary Clinton. J'ai discuté aujourd'hui avec plusieurs enseignants des effets qu'aurait une victoire de Trump. Retour à l'isolationnisme de l'Amérique. Cela pourrait peut-être secouer l'Europe qui devrait dès lors, assumer ses responsabilités politiques mondiales. Bon, il vaut mieux ne pas rêver d'un scénario de ce type.

Je viens de me faire une tisane au romarin. Cela devrait calmer ma toux. J'ai trouvé deux brins de romarin au cours d'une réception au Kirchberg sur la manière dont les écoles devraient promouvoir l'esprit "entrepreneur". La conférence principale n'était guère convaincante. Par contre le buffet était bien. C'est là que j'ai trouvé le romarin de ma tisane qui dégage un parfum délicat et très agréable.

dimanche 6 novembre 2016

Deux degrés

Deux petits degrés à Luxembourg. J'ai apprécié ce froid de saison. Comme dirait Isabel, c'est mon côté "viking". Je me suis bien couvert pour affronter ce froid délicieux. Dans l'avion j'ai lu L'heure présente d'Yves Bonnefoy. Il y a de très beaux passages. Je me suis posé beaucoup de questions sur la poésie. Ça ne sert à rien, me disais-je. Comme le dit Badiou, ni communication ni connaissance mais simplement : pensée. Comme la dimension réflexive n'y est pas vraiment, on ne peut plus savoir qui pense dans cette aventure. Mais quand on écrit un petit texte comme celui que j'ai écrit hier, il se passe quelque chose dans la tête, ma tête en l'occurrence. Ça a commencé à fonctionner quand je regardais la mer avec Isabel dans la voiture. Je n'ai pris aucune note et ce n'est que le lendemain que j'ai écrit ce qui a été pensé. Un tour de langue, pourrait-on dire.
Badiou reprend la manière dont Platon chasse les poètes de la cité. Incompatibilité avec la politique.

samedi 5 novembre 2016

Chiens blancs

Isabel et moi sommes allés voir et entendre la mer tout près de Carcavelos hier après-midi. Il s'agit d'une petite aire de parking où il y a de la place pour quatre ou cinq voitures. Les gens restent à l'intérieur de leur voiture, fenêtres ouvertes. On regarde la mer; on se laisse absorber par le bruit rythmé des vagues. On surplombe la plage qui fut celle de l'enfance d'Isabel. Elle est déserte. Le lieu est suffisamment à l'écart pour que l'on ne soit pas dérangé par les voitures circulant sur la "marginale", cette route qui longe la rive du Tage, de Lisbonne aux plages balayées par le vent de Guincho, au delà de Cascais.

Une mer d'encre jette ses chiens blancs sur la plage
Où ils se couchent et meurent
Par hordes entières
Entre rocs et balises
De bèton.
Un ciel sombre a éteint tous les oiseaux
Dans la nuit qui, pourtant, s'amuse
A faire briller des lignes de pensées.

Par ailleurs, excellent article de Charles Falconer dans le Guardian, ici :
https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/nov/04/assault-uk-judges-brexit-press-judiciary-constitution?utm_source=esp&utm_medium=Email&utm_campaign=GU+Today+main+NEW+H+categories&utm_term=198253&subid=13292981&CMP=EMCNEWEML6619I2

Plus tard, dans l'après-midi.
Je viens de terminer Vous n'aurez pas ma haine d'Antoine Leiris. C'est un livre très émouvant, d'une écriture sobre au service de celui qui a écrit. Une écriture utile pour pouvoir respirer à nouveau, après le deuil. Les mots réparateurs, qui ne réparent rien vraiment, mais peuvent aider.

vendredi 4 novembre 2016

Curiosité

Parfois, un lecteur (ou une lectrice) de mon blog m'envoie un message. Non pas une réponse à ce que j'ai écrit, mais juste un signe qui témoigne de leur lecture. J'avoue que cela me fait généralement plaisir car, écrire dans le vide, sans aucune certitude d'être lu, n'est pas toujours facile. C'est ce que font les auteurs de journaux intimes, cependant, encore que, dans leur cas, l'espoir d'une lecture reste présent au moment de l'écriture. Comme Winston Smith, le héros d'Orwell, qui s'adressait aux générations du passé et de l'avenir pour justifier l'écriture de son journal intime. Certes je ne suis pas dans la situation de Winston. Mais l'époque et les annonces que l'on entend de plus en plus souvent ne laissent pas d'inquiéter : la mise en fiches de 60 millions de Français, par exemple ou l'arrivée de Donald Trump au pouvoir du pays le plus puissant de la planète. Ce n'est pas encore fait, d'accord, mais sa proximité d'une victoire est en elle-même inquiétante. Quoiqu'il ne soit pas du tout sûr qu'il puisse faire tout ce qu'il a dit qu'il ferait. Il y a beaucoup d'impuissance dans les pouvoirs qui émergent dans les démocraties d'aujourd'hui. Et c'est heureux.
Je dois aussi avoir quelques lecteurs anonymes, des lecteurs qui tombent par hasard sur l'une de mes pages en "googlant" une notion, un mot ou un nom que mon blog aurait évoqué antérieurement. Il devrait être possible de faire connaissance, bien que ce ne soit pas évident. C'est l'aiguillon de la curiosité qui me pousse à évoquer des retours de ce type.  

jeudi 3 novembre 2016

Mitterand

Isabel a reçu comme cadeau pour son anniversaire les Lettres à Anne de François Mitterand. Il faudrait également acheter le Journal pour Anne de 1964 à 1970 qui est un livre beaucoup plus gros avec des collages et beaucoup de références à l'actualité de l'époque. Mais il s'agit d'un livre énorme et très cher. J'ai feuilleté les Lettres, hier. On y trouve évidemment beaucoup de déclarations d'amour mais aussi de petits poèmes assez légers, sans prétention certes mais qui donne le sentiment d'un homme attentionné. Est-ce le cas ? Peu importe d'ailleurs. Mitterand devait avoir beaucoup de charme quand il était jeune : un séducteur sans doute.

mercredi 2 novembre 2016

Snowden

Nous sommes allés voir le film d'Oliver Stone sur Edward Snowden hier soir. "Nous" c'est Isabel, Charlotte et moi. J'ai trouvé ce film intéressant et finalement assez sobre sur l'histoire héroïque de ce lanceur d'alerte hors du commun qui, semble-t-il, est maintenant obligé de vivre à Moscou. Après le film, nous sommes allés manger une entrecôte à la sauce moutarde dans un restaurant où nous nous faisons une fête d'aller de temps en temps.

Quand on tape "Snowden" sur Google maintenant, il n'y en a plus que pour le film. L'homme qui a fait trembler la NSA n'apparaît plus, éclipsé complètement par son double cinématographique. Il est possible que cela puisse le satisfaire car, manifestement, ce n'était pas un homme en quête de gloire ou de pouvoir. Que son image soit aujourd'hui celle de l'acteur jouant son rôle dans un film est peut-être une bonne occasion pour lui de continuer à vivre plus ou moins normalement, s'il est effectivement possible de vivre "normalement" à Moscou tout en étant la cible d'une armée d'espions et d'agents secrets... c'est ce qu'on imagine, évidemment.

Hier soir, avant de m'endormir, j'ai lu plusieurs poèmes de Celan. Même en traduction, c'est une expérience émotionnelle importante. Cela me fait penser à ce que dit Alain Badiou dans son essai "Que pense le poème ?" et que je viens de relire avec beaucoup d'attention et de plaisir. Je le cite au hasard : "La pensée du poème ne commence qu'au-delà d'une complète désobjectivation de la présence. C'est pourquoi on peut dire qu'au plus loin d'être une connaissance, le poème est, exemplairement, une pensée qui s'obtient dans le retrait, la défection, de tout ce qui supporte la faculté de connaître." (p.22) Je reviendrai certainement sur ces propos qui me semblent très fondamentaux.

lundi 31 octobre 2016

Pourquoi

On a parfois du mal à se supporter soi-même en train de refaire, jour après jour, les mêmes gestes, quasi automatiques, qui donnent à la vie une permanence insensée. Bien sûr, il y a la pensée, nourrie par les nouveautés quotidiennes du monde. Mais ces renouvellements sont bien souvent incroyablement répétitifs. Je pense à ces tortues qui vont enfouir leurs œufs dans le sable de plages lointaines. Elles y vont chaque année. Elles remontent la plage de leur enfance avec difficulté. Elles ne peuvent pas ne pas le faire. Heureusement qu'elles n'ont pas à se demander pourquoi elles le font. Il est probable que les animaux ne se posent pas la question de pourquoi ils vivent. Seuls les humains se posent cette question qui, à dire vrai, est une question assez bête même s'il est difficile d'échapper à son insistante pertinence.

samedi 29 octobre 2016

Cinquante et un


Non, ce n'est pas le taux d'alcool du Pastis dont il est question avec ce chiffre, mais plus simplement du nombre d'années qu'Isabel a vécues jusqu'à aujourd'hui. Trois fois 17. Alors, je veux lui souhaiter un très bon anniversaire.

Et pour illustrer l'événement, je trouve cette image sur la page Facebook d'André Gattolin — qui, ce soir, nous parlera des élections islandaises sur France Culture — d'un écureuil canadien en train de manger une frite. Isabel et moi aimons beaucoup les écureuils... et les frites, bien sûr. Aujourd'hui, cependant nous mangerons une feijoada brésilienne à midi et, ce soir,  nous irons dans notre restaurant lisboète favori, la Cevicheria à Principe Real.

jeudi 27 octobre 2016

Wittgenstein

Hasard ? Je découvre dans le livre d'Alain Badiou, Que pense le poème ? (Nous, 2016), une nouvelle réfutation de l'injonction de Wittgenstein — "Ce dont on ne peut parler, il faut le taire" —: "Et le poème en ce sens dit le contraire de Wittgenstein, il dit : "Cette chose qui est impossible à dire dans la langue du partage et du consensus, je fais silence pour la dire, pour séparer du monde qu'elle soit dite, et toujours redite pour la première fois." (p.15).

mercredi 26 octobre 2016

Hervé Le Corre

Je suis en train de terminer ce livre entamé hier au nom de la recommandation de Bernard A. Je ne suis pas convaincu par cet auteur qui, pourtant, écrit bien, certes, mais qui a du mal à garder un rythme diégétique soutenu. Il se fait trop souvent plaisir avec des descriptions où des métaphores ingénieuses nous distraient de l'action. Bref, mon avis sur cet auteur de polar est mitigé. Une belle écriture certainement, mais une intrigue pas assez soutenue. C'est dommage.

J'ai retrouvé Lisbonne hier soir avec plaisir. Nous sommes allés manger japonais à Carcavelhos.

mardi 25 octobre 2016

Sur les amis

Marc m'a reçu chez lui hier soir. Dans le XVIIIème arrondissement de Paris. Nous avons pu évoquer quelques souvenirs, notamment ceux qui tournaient autour de notre amitié avec Jean. Il y a quelque chose d'intéressant à retrouver le chemin vers nos vieux amis. C'est comme s'ils réactualisaient la dynamique qui en avait fait des amis justement. Les vieux amis nous rajeunissent.

J'ai commencé Les cœurs déchiquetés d'Hervé Le Corre.

Et je lis ce matin dans Libé sous la plume de Jauffrin :

De tous les peuples de la Gaule, écrivait César, les Belges sont les plus courageux. En va-t-il ainsi de la Wallonie, cette province de Belgique cousine et fière, qui refuse, contre tous les importants d’Europe, de consentir au traité de libre-échange avec le Canada ? Les esprits conformistes diront qu’il s’agit d’un combat d’arrière-garde mené par un petit peuple en difficulté au nom d’intérêts particuliers ou bien sous l’influence d’un Parti socialiste passéiste. Voire…

lundi 24 octobre 2016

Novarina

Valère Novarina est l'auteur du petit livre qui m'avait été recommandé par Bernard et Michèle A. à la Librairie Kléber où nous étions allés ensemble et que j'ai commencé à lire hier : Devant la parole, Paris, Editions P.O.L. En réalité, le titre correspond à celui du premier essai. Je vais en citer deux ou trois passages qui, pour différentes raisons, m'ont particulièrement frappé. Il y a d'abord cette annonce, dès le premier paragraphe : "Voici que les hommes s'échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, ne s'en forgeant plus qu'une monnaie : nous finirons un jour muets à force de communiquer ; nous deviendrons enfin égaux aux animaux, car les animaux n'ont jamais parlé mais toujours communiqué très-très bien. Il n'y a que le mystère de parler qui nous séparait d'eux. A la fin nous deviendrons des animaux : dressés par les images, hébétés par l'échange de tout, redevenus des mangeurs du monde et une matière pour la mort. La fin de l'histoire est sans parole." (p.13)
Ce passage m'a fait me souvenir d'une fiction que je voulais écrire au début des années 80 et qui devait raconter comment les hommes avaient perdu peu à peu leur faculté de langage pour devenir effectivement les animaux qu'ils sont dès qu'on oublie qu'ils parlent.

Voici un autre passage du même essai :
"Les mots ont toujours été les ennemis des choses et il y a une lutte depuis toujours entre la parole et les idoles. La parole est apparue un jour comme un trou dans le monde fait par la bouche humaine — et la pensée d'abord comme un creux, comme un coup de vide porté dans la matière. Notre parole est un trou dans le monde et notre bouche comme un appel d'air qui creuse un vide — et un renversement dans la création. Les cris des bêtes désignent, le mot humain nie." (p.17)

Et cet autre, qui a peut-être été inspiré par Saussure, quand il dit que dans la langue, "il n'y a que des différences. Sans termes positifs." (CLG) :
"Tout le langage est négatif. Il y a une anti-matière et on la voit. Penser, parler est un renversement. Nous ne sommes pas en face. Le réel n'apparaît un instant qu'à celui qui le déchire." (p.22)

Et cette magnifique réfutation de la dernière phrase du Tractatus de Wittgenstein :
"Les vases qui communiquent, les machines qui communiquent, les communicants qui communiquent comme des machines, ne disent jamais que ce qu'ils savent. De même les yeux, face à l'image, ne voient que ce qu'ils voient ; la parole au contraire passe au-delà d'elle-même, vient de plus loin qu'elle-même, va au-delà de ce qu'elle peut dire. Elle entend ce qu'elle ne sait pas ; elle attend. Nous parlons de ce qu'on ne peut nommer. Très précisément, chaque mot désigne l'inconnu. Ce que tu ne sais pas, dis-le. Ce que tu ne possèdes pas, donne-le. Ce dont on ne peut parler, c'est cela qu'il faut dire." (p. 28-29)

dimanche 23 octobre 2016

Repas de famille

C'était hier soir. Tout ce qui reste de notre famille à part Dominique. Beaucoup de discussions qui s'en prennent à notre passé familial justement. Difficile de résister à ces références communes qui nous renvoient à l'enfance et à notre rapport aux parents. D'autant plus difficile que l'avenir est court pour chacun d'entre nous. Nous aurions pu discuter de nos projets respectifs, de notre vision des choses qui nous restent à faire. Mais non, c'est le passé qui s'impose avec des souvenirs que l'on croit communs et plus ou moins factuels alors que l'on s'aperçoit très vite qu'ils ne sont ni partagés ni partageables. Les événements ont des couleurs très différentes selon l'âge où on les a vécus, les lieux qu'ils évoquent, les rapports que l'on avait les uns avec les autres.

Il y a de quoi réfléchir surtout après la lecture de Sorj Chalandon, Profession du père. Cette catégorie que les élèves doivent remplir au cours des premiers jours de classe. Je me souviens du problème que cela posait à Fabien, Célia et Charlotte. "Socio-épistémologue" écrivaient-ils sans doute. Leurs professeurs demandaient des précisions. Mes enfants ne savaient quoi répondre. Quel embarras.  Le livre de Sorj Chalandon est assez terrifiant : comment un père embrigade son seul enfant, son fils, son "conneau" comme il l'appelait, dans son délire, son goût des complots et des mystères, les services secrets, l'espionnage, l'assassinat de Charles de Gaulle... Un père délirant, fou. Et son fils qui finit par s'en tirer à peu près. Réparateur de tableaux malades.

samedi 22 octobre 2016

Dali

Nous avons mangé hier soir chez Françoise avec Duncan, Martine, Dali et Sonam, l'adorable Sonam avec qui j'ai joué aux échecs ce matin. Malheureusement, il a perdu sa dame très vite. Après j'ai fait mille fautes d'inattention mais j'ai quand même fini par le faire mat. Il joue bien. Il pourrait devenir un très bon joueur d'échecs. J'avais rencontré Dali le matin même dans l'une des allées du marché, place Broglie. J'ai failli ne pas la reconnaître. J'ai vu venir vers moi cette femme magnifique et souriante. Ce fut un très bon moment.

vendredi 21 octobre 2016

Danièle S.

Je suis allé manger avec Danièle S. hier soir et nous avons longuement parlé de Jean Guir, évoquant ainsi le passé, les histoires de notre jeunesse. Nous sommes allés au restaurant, la Stadtwappe, situé place Gutenberg. Ce fut très chaleureux. Auparavant, j'étais allé à la Librairie Kléber où j'ai acheté deux ou trois livres pour le voyage. Je me suis notamment laissé tenter par un livre d'Alain Badiou sur la poésie. Même si je suis loin d'être un fan de Badiou, cela m'intéressait de savoir ce qu'un philosophe marxiste comme lui peut dire sur ce thème.  Au cours de l'après-midi, je me suis promené avec Julie et, ensemble, nous sommes allés rendre visite à Morgane qui, dimanche prochain, s'envole avec Arnaud et leur fils Marcus, pour la Thailande.  

jeudi 20 octobre 2016

Famille

Un petit détour par Strasbourg avant de rentrer à Lisbonne. Samedi soir, je dînerai avec mes trois sœurs et mon frère Patrick. Un petit bain de famille.

A Luxembourg, la soutenance de Liliana s'est bien passée. Evidemment, avec un sujet comme "la dictée" pour devenir professeur de français à Luxembourg, il fallait s'attendre à des commentaires du style "ah, le bon vieux temps... quand les gens savaient encore écrire le français et que l'école cultivait une certaine rigueur... mon bon monsieur, tout cela est fini, et bien fini... aaahh là là, quelle tristesse..." bref, j'y ai eu droit, pendant plus de deux heures.


mercredi 19 octobre 2016

Cravat

J'ai dormi à l'Hôtel Cravat à Luxembourg. Un hôtel comme on en fait plus, malheureusement, avec de vraies couvertures, un peignoir, bref tout ce qu'il faut pour bien dormir et se réveiller en forme. Ma chambre est au 6ème étage avec vue sur la ville. Bref un hôtel qui donne vraiment envie de revenir.

Hier soir, j'ai longuement parlé avec Sasha. Elle voudrait faire un doctorat en anthropologie sur les shamans. Notre discussion était très intéressante et j'espère qu'elle va m'envoyer la lettre dans laquelle elle présente son projet à ce professeur de Copenhague, Morten Axel Pedersen dont elle admire beaucoup le travail sur la disparition des shamans en Mongolie sous le régime de l'URSS. Je n'ai encore rien lu de Pedersen mais je vais me renseigner.

mardi 18 octobre 2016

Sharik

Sharik, c'est le nom du chien, héros de A Dog's Heart, de Mikhail Bulgakov, et en même temps du personnage dont j'ai rêvé cette nuit. Il se tenait sur ses deux pattes arrière comme quand Sharik devient Sharikov dans le roman. Nous étions au bord d'un immense lac qui devait être en grande partie gelé, parce que des chiens couraient à sa surface. L'un d'eux s'approche tout près et mon compagnon lui caresse le museau qui a la forme d'un cul de singe. Je crains qu'il ne se fasse mordre.

Je suis en train de terminer Nora Webster, ce livre d'un écrivain irlandais que m'avait recommandé Z. C'est un roman très attachant. Je le lis en anglais mais je crois qu'il a été traduit en français.

lundi 17 octobre 2016

Reprise

Je reprends le ciel demain pour Luxembourg via Paris. Et, après Luxembourg, Strasbourg pendant quelques jours avant de rentrer à Lisbonne.

Parlant de ciel justement, il s'est caché ce matin derrière une couche épaisse de nuages gris.

J'ai commencé à écouter ce matin, sur France Culture les entretiens entre Anne Pingeot, l'amante de François Mitterrand pendant de longues années et l'historien Jean-Noël Jeanneney. Mais je dois m'arrêter pour préparer mon départ demain matin à la première heure. Je reprendrai cette émission dès que j'aurai un peu plus de temps. Isabel m'a demandé de lui ramener les Lettres à Anne, qui viennent d'être publiées.

Je suis allé ce matin retirer ma nouvelle carte d'identité à l'Ambassade de France à Lisbonne mais malheureusement ils ne me la donnent que si je leur rends l'ancienne que je n'avais pas prise avec moi. Résultat un aller/retour pour rien. Il faut que j'y retourne.

Ça y est. Je l'ai. Valable jusqu'en 2031. J'aurai 89 ans quand il me faudra la renouveler.

dimanche 16 octobre 2016

Récurrences oniriques

Il y a souvent des vélos dans mes rêves. C'était le cas la nuit dernière. Mais j'ai aussi rêvé d'Agnès. Un très beau rêve avec des connotations érotiques assez surprenantes. Je n'en dirai pas plus.

samedi 15 octobre 2016

Jean Guir


L'une des grandes figures de mon premier passé strasbourgeois vient de disparaître. Jean Guir. Son décès, annoncé par Le Monde du 15 octobre, remonte au 26 septembre dernier.

Je parle de mon "premier passé" strasbourgeois, celui qui a précédé mon départ pour l'Angleterre à l'Université de York. Je suis revenu à Strasbourg en 1974. Jean Guir était parti à Paris et faisait une psychanalyse avec Jacques Lacan. Je l'ai revu de temps en temps à Paris. Il habitait juste à côté de La Closerie des Lilas, un nid de psychanalystes. Jean m'y a invité quelques fois.
J'ai trouvé cette photo de Jean sur le site "œdipe.org" qui a publié il y a quelque temps mon article de critique de L'affabultaion freudienne, de Michel Onfray.
Jean était quelqu'un d'une intelligence exceptionnelle. C'est lui qui m'avait fait connaître Jacques Lacan en me dédicaçant les Ecrits, au moment ils ont été publiés, en 1966, alors qu'il ne les avait pas encore lus.

vendredi 14 octobre 2016

Dylan

C'est rare d'être à ce point heureux de voir quelqu'un qu'on admire être récompensé si magnifiquement. Décidément, le comité Nobel nous a gâté avec Jean-Pierre Sauvage pour la chimie et maintenant, Bob Dylan pour la littérature. C'est René K. qui doit être content.

Hier soir, j'ai eu une longue discussion avec Charlotte, sur la manière dont je la percevais et sur la solidité intérieure que je lui reconnaissais. Souvent, je me dis qu'elle devrait continuer à s'exercer au chant. Elle chante juste et c'est une qualité suffisamment rare pour qu'elle en tienne compte dans son avenir professionnel.

jeudi 13 octobre 2016

Good vibes

Le ciel était magnifique ce matin quand je suis revenu d'Amoreiras où se trouve le lycée français de Charlotte. Ce sont ces hésitations de la couleur qui me fascinent : entre le bleu, le jaune et le gris, l'air se met à vibrer pour le seul plaisir des yeux. Un plaisir très automnal, en fait.

Il semblerait que Trump soit vraiment en perte de vitesse actuellement. Les femmes se mettent à dévoiler les agissements scandaleux de celui qu'elles n'ont souvent rencontré qu'une seule fois. Mais on peut se demander pourquoi cette campagne électorale a pris un tour aussi graveleux. Est-ce parce que les protagonistes sont de sexe différent ? La sexualisation de la campagne serait-elle le symptôme de ce refoulement puritain du sexe qui caractérise encore les mentalités américaines ? Lors de la campagne de Sarkozy/Royal en 2007, il ne s'est rien passé du même genre. Cela mérite-t-il réflexion ? Pas vraiment, sans doute.


mercredi 12 octobre 2016

Bug-sur-Blog

Ce matin, j'avais beau faire, je ne réussissais pas à "créer un nouvel article" comme ils disent, selon la procédure habituelle. Il devait y avoir un bug quelque part. La page ne s'ouvrait pas. J'ai donc utilisé un détour pour ne pas faillir au flot de mon écriture quotidienne.

Hier, je suis allé chez la chirurgienne des lombaires pour voir ce que l'on pouvait faire pour supprimer les douleurs sporadiques que je ressens de temps en temps dans le dos. J'avais subi les examens qu'il fallait et Annabela Nabais nous a montré, à Isabel et moi, les images de ma colonne en nous expliquant qu'il y avait effectivement une hernie qui empêchait quelque peu le sang de circuler correctement. Cependant, si les douleurs s'atténuaient, elle ne conseillait absolument pas la chirurgie. Et ce mal de dos qui au lever m'handicapait un peu, a pratiquement disparu depuis que je fais mon heure de marche tous les jours. L'idéal, disait-elle, c'est de nager en crawl sur le dos. Bon ! L'eau, ce n'est pas vraiment mon élément. Mais je vais quand même me renseigner. En tout cas, je continue mes ballades quotidiennes.

Nous avons récupéré notre voiture après avoir payé 250 euros pour la pièce qu'ils ont remplacée dans le dispositif hybride, un inverseur apparemment. Je ne sais pas à quoi il sert mais c'est vrai que la voiture roule normalement. Je ne suis pas particulièrement content de retrouver cette voiture. Depuis une dizaine de jours je faisais toutes les courses à pied ou en bus et cela me faisait du bien. Même si, dans certains cas, la voiture est diablement utile, il ne faut l'utiliser que quand c'est nécessaire.

Hier soir, j'ai vu plusieurs documentaires dans le cadre du programme Thema d'Arte. Et notamment, un film sur les OGM, Monsanto et tout ce qui s'y rapporte : les lobbies, le monopole sur les semences, l'argumentation de la faim dans le monde qui justifierait l'agriculture industrielle avec les contre-arguments, bien plus convaincants à mon avis, etc. Le programme se terminait avec un film autobiographique des Yes Men,  qui retraçaient leur parcours. Vraiment intéressant. J'admire beaucoup cette ingéniosité, cet humour et ce culot qui leur ont fait faire des choses ahurissantes. De quoi nous convaincre que l'humour est l'une des armes les plus efficaces contre la morosité d'un monde sinistré par l'égoïsme, la constipation et l'arbitraire des abus de pouvoir.

mardi 11 octobre 2016

Colm Tóibin

Je ne connaissais pas cet auteur irlandais dont j'ai commencé l'un des romans : Nora Webster. C'est un livre sur la vie quotidienne en Irlande à la fin des années 60. Comment se reconstruire une liberté après la mort d'un conjoint, c'est ce que décrit l'écrivain dans un style d'une grande simplicité, qui traite les émotions et les pensées en direct, sans essayer de traduire l'intraduisible grâce à des effets de manche rhétorique qui feraient deviner ce qui ne peut pas être dit. Je suis tombé hier sur cette pensée intéressante par sa simplicité même :


« ‘Wait until you’re old, Nora,’ she said, ‘and then you’ll know. It’s the mixture of being content with even the smallest thing and then feeling a great dissatisfaction with everything. I don’t know what it is. I’m not even tired a lot of the time, and all the same I’m half-exhausted if I even stand » (de Nora Webster par Colm Tóibín)

Par ailleurs, en lisant le Guardian ce matin, je relève la fronde qui commence à s'exprimer, notamment à travers l'intervention du MP Stephen Philipps (un "Brexiter"), au sein du parlement britannique contre les abus de pouvoir possible que le Brexit semble autoriser : 

Phillips said: “I and many others did not exercise our vote in the referendum so as to restore the sovereignty of this parliament only to see what we regarded as the tyranny of the European Union replaced by that of a government that apparently wishes to ignore the views of the house on the most important issue facing the nation.”

Bref, cette histoire est loin d'avoir trouvé sa conclusion avec la nomination de Teresa May comme PM. On se réjouit des prochains rebondissements.

lundi 10 octobre 2016

Bizarre...

Ce qui est bizarre c'est l'évolution de mon propre rapport à l'écriture de ce blog. J'y évoque, ces derniers temps, des petits faits quotidiens qui n'ont ni beaucoup d'importance ni beaucoup d'intérêt. Mais je sens bien que la superficialité de ces réflexions cache une pensée très tourmentée en ce moment. Il y a l'âge évidemment, mais pas seulement. Il y a le travail que j'ai accompli dans ma vie jusqu'ici. Et cela me semble tellement dérisoire. Charlotte me reproche souvent d'être "ronchon", pessimiste. Il y a du vrai dans son diagnostic. Il n'y a pas si longtemps, je me voyais moi-même toujours de bonne humeur, ouvert à la discussion et aux idées originales. Plutôt optimiste dans le regard que je portais sur le monde. Mais je me sens emporté par une sorte de grisaille qui brouille mes désirs et qui fait surgir des rêves sinistres. Non pas des cauchemars. Des rêves sinistrés, plutôt.

dimanche 9 octobre 2016

Blinis

Nous avons revu notre amie Cécile hier soir, venue à Lisbonne dans le cadre d'un voyage payé par le labo Lescuyer dans le cadre d'un lobbying orienté vers des médecins généralistes français.  Cécile a été notre amie quand nous habitions Passage des Marais à Paris. Ils (elle, son mari et leurs trois enfants) sont allés s'installer tout près de La Rochelle, dans la campagne. Nous lui avons servi un potage de brocolis au roquefort, suivi de saumon fumé, avec crème, citron et herbes, sur blinis faits maison. (C'est la première fois que je les faisais moi-même.)

samedi 8 octobre 2016

Défaite

Je ne suis vraiment pas du genre à souhaiter une défaite à quiconque mais je vais faire une exception pour Donald Trump. Je souhaite sa défaite parce qu'il me semble que ce ne sera pas seulement la sienne, mais celle de tout ce qu'il représente et dont on aura pu voir le sursaut médiatisé jusqu'à plus soif avant de laisser la place à tout le nouveau dont les jeunes et même parfois les moins jeunes sont remplis pour faire du monde un endroit intéressant, un lieu plein de surprises et de potentialités généreuses.

Nobel

J'ai été ravi d'apprendre que Jean-Pierre Sauvage avait reçu le prix Nobel. Je l'ai côtoyé quand j'étais à Strasbourg. Il travaillait chez Jean-Marie Lehn, prix Nobel lui aussi, en 1987. D'ailleurs quand on cherche Jean-Marie Lehn sur internet, on voit que l'un de ses élèves de renom est Hosseini Mir Wais que je connaissais très bien et qui me battait régulièrement aux échecs. Jean-Pierre Sauvage, un chimiste toujours joyeux et qui avait plein d'histoires à raconter. De bons souvenirs. De très bons souvenirs associés à Strasbourg.

vendredi 7 octobre 2016

Bulgakov

Je lis actuellement A Dog's Heart, de Mikhail Bulgakov, l'auteur de Le Maître et Marguerite. C'est un livre que m'a prêté Z. Très drôle. Et complètement surréaliste. En voici un petit commentaire critique trouvé sur internet :

It is “one of novelist Mikhail Bulgakov’s most beloved stories” featuring a stray dog “named Sharik who takes human form” as a slovenly and narcissistic incarnation of the New Soviet Man. The novel has become a cultural phenomenon in Russia, known and discussed by people “from schoolchildren to politicians.”  It has become a subject of critical argument, was filmed in both Russian and Italian-language versions, and adapted in English as a play and an opera.

Le Bachelard de Z. est signalé dans l'un des meilleurs sites consacrés aux livres philosophiques de la rentrée : http://www.critical-theory.com/11-books-that-came-out-in-september-2016/

jeudi 6 octobre 2016

Unschoolers


Un socialiste Portugais à la tête de l'ONU pour remplacer Ban Ki-moon. Hier après-midi j'ai rencontré par hasard un homme qui, comme moi, attendait le bus pour aller à Amoreiras. Nous engageons la conversation et c'est lui qui me parle d'Antonio Guterres, le favori pour diriger les Nations Unies après avoir présidé aux destinées du haut commissariat aux réfugiés. Il ne faut surtout pas le mettre dans le même sac que le banquier Barroso, Portugais également, qui s'était si mal distingué en se faisant embaucher par Goldman-Sachs après avoir dirigé l'Union Européenne.



Je lis également dans le Guardian, un article datant du 5 octobre sur Artemisia Gentileschi, cette femme  peintre du XVIIe siècle, fille d'Orazio, artiste peintre lui aussi et grand ami de Caravaggio. Elle a peint la scène de Judith coupant la tête d'Holofernes. L'auteur de l'article prétend qu'il s'agit d'un auto-portrait, Artemisia étant celle qui maintient fermement la tête qu'elle tranche avec l'autre main munie d'un joli poignard. Mais le supplicié serait aussi le portrait d'Agostino Tassi, l'homme qui l'a violée et qui, néanmoins, faisait partie du jury du tribunal romain qui, en 1612, l'a torturée et condamnée. Disciple de Caravaggio, elle fut connue et appréciée à son époque pour son indépendance et sa détermination.


Enfin, hier j'ai vu un tout petit programme sur les unschoolers, ces adolescents qui ne sont jamais allés à l'école parce que les parents les ont gardés chez eux pour qu'ils apprennent ce qu'ils veulent et au moment où ils le veulent. Ils seraient environ 200.000 aux Etats-Unis. L'émission rapportait notamment le témoignage d'une de ces mères qui prétendent que l'école est un obstacle à l'apprentissage. Cette mère, ingénieure de profession, parlait de ses deux enfants qui ne sont jamais allés à l'école et qui réussissent très bien. L'aînée est allée à l'Université. Le cadet, qui a appris à lire à l'âge de 10 ans, tout seul, avait l'air très heureux lui aussi. On le voyait en train de construire un robot.