mercredi 30 août 2017

Z.

Le beau rouge orange
D'un ciel rongé vert-de-gris
Où plonge un oiseau



Je suis allé chercher Z. pour qu'il puisse passer quelques jours chez nous et avec nous, pour qu'il puisse souffrir un peu moins de l'incroyable solitude dans laquelle il se trouve avec, en plus, une maladie grave à gérer. J'irai demain matin avec lui à l'hôpital où il se fera mettre un cathéter en vue d'une chimio.

Par ailleurs, le problème de Fabien semble évoluer de façon favorable. Il espère pouvoir sortir de l'hôpital dans deux ou trois jours mais l'attente, me dit-il, est insupportable. Je le comprends.

Je viens de lire un texte intéressant : Manifeste pour une insoumission généralisée par le groupe HUKO, signé du "Sous-Bureau des Laveurs de Carreaux Idéologiques en Autoentreprise". 

mardi 29 août 2017

Laparoscopy

Fabien a subi une deuxième opération. Laparoscopy. Les médecins semblent avoir trouvé ce qui n'allait pas et ont fait le nécessaire pour remettre son corps en route. J'ai reçu un message de lui, espérant que tout serait terminé pour mercredi. Un bel optimisme qui sans doute l'aidera en effet à se remettre rapidement.

Hier, j'ai passé tout l'après-midi avec Isabel à IKEA. Nous cherchions quelque chose qui nous permettrait de mettre la télévision en place. Pas évident en raison des mensurations d'un mur de 108 cm entre deux fenêtres. Sur notre route vers IKEA, nous avons traversé une "drache" (belgicisme ?) drue et abondante. La route transformée en une suite de flaques profondes. Et, ce matin, légère pluie de nouveau. Le ciel est couvert. Il fait beaucoup moins chaud. Ce n'est pas désagréable après ces grosses chaleurs. Je me suis préparé un œuf à la coque. Délicieux. Avec un mug de thé vert et une demi pomme pour amorcer l'appétit. Ce qui est étrange c'est que je ne ressens absolument pas une "faim de loup" après mon jeûne. 

Aujourd'hui, je fixe un rendez-vous pour aller chercher Z. demain, pour qu'il puisse passer quelques jours avec nous.

dimanche 27 août 2017

Nabucco

Hier soir j'ai regardé sur Arte une représentation spectaculaire de l'opéra de Verdi, Nabucco, en direct des arênes de Vérone. Décors magnifiques, voix superbes. Par contre j'ai peu apprécié cette manifestation de nationalisme à la fin du quatrième acte où se déploient tout à coup sur la scène d'immenses drapeaux italiens dont je comprends mal la présence dans le contexte de cette histoire qui raconte un conflit entre Assyriens et Hébreux. Ça n'avait aucun sens.

Fabien a enfin été transféré à Santa Monica. Il y a toujours obstruction quelque part au niveau intestinal, mais il ne ressent " ni douleur, ni inconfort" m'a-t-il dit dans un message. Je ne pense pas que je vais prolonger mon jeûne au delà d'aujourd'hui. Je compte prendre un bouillon de légumes ce soir.

samedi 26 août 2017

La "planche"

J'en suis au sixième jour de jeûne. Hier je me suis senti un peu faible mais aujourd'hui, ça va mieux. Je continue également les postures recommandées par Célia pour soigner mes vertèbres, ainsi que, deux fois par jour, la "planche" — le corps bien droit ne prenant appui que sur les coudes et la pointe des pieds —, cet exercice qui, au bout d'un moment, vous fait trembler irrésistiblement. Mais je tremble de moins en moins et j'arrive à "tenir" pendant deux minutes chrono. J'ai entendu que l'idéal, c'est de tenir pendant cinq minutes. J'en suis loin, évidemment. 

Hier j'ai commencé un polar de Dexter. Il m'avait été recommandé par Sarah. Paris Trout. Mais, je dois dire que depuis que j'ai commencé mon jeûne, j'ai un peu de mal à lire. Je suis sûr que le goût de la lecture me reviendra rapidement après mon jeûne. 

Dans un nouvel environnement quotidien, il faut réinventer tous ses propres gestes du matin.  Cela permet de s'observer de manière un peu nouvelle.

Fabien a pu être transféré de son hôpital en Arizona à un autre à Santa Monica. Le voyage fut certainement un peu pénible mais il y a beaucoup d'espoir que là-bas, les choses se passeront mieux.

vendredi 25 août 2017

Mouvements

Tout bouge actuellement : Célia vient de déménager de Cologne à Strasbourg. Irène m'a appelé pour me raconter les péripéties très mouvementées de ce déménagement épique. Mais tout s'est finalement bien passé. Tant mieux. Nous sommes toujours en train de nous installer. Hier j'ai participé à l'accrochage du grand miroir qui venait de Préfailles. Ce ne fut pas une mince affaire. Mais voilà. Les choses se sont bien passées.

Isabel a proposé à Z. de l'héberger chez nous pendant quelque temps à partir de lundi, dans notre petite chambre d'ami qui n'est pas encore en état de le recevoir. Il va falloir y mettre un peu d'ordre pour accueillir cet ami qui souffre d'une immense solitude, une "trop bruyante solitude" comme il le dit lui-même en faisant référence au titre du roman de Hrabal, dont j'ai déjà parlé dans ce blog.

J'attends des nouvelles d'Arizona. Fabien est encore là-bas, le transfert à Los Angeles n'ayant pu se faire faute de lit disponible. J'espère que les choses s'arrangeront rapidement. J'entame en effet mon cinquième jour de jeûne en pensant à lui. Et à Prahlad Jani, ce yogi indien qui a vécu 70 ans sans boire ni manger. Une escroquerie d'après les rationnalistes aussi bien indiens qu'occidentaux. Pourtant certains éléments de cette histoire sont difficiles à expliquer rationnellement.

Pour plus d'informations voir : http://www.lightdocumentary.com/prahlad-jani.html

jeudi 24 août 2017

Soucis

J'ai entamé ce matin mon quatrième jour de jeûne. Pas si facile. J'ai la tête qui tourne un peu. Mais cela va certainement se stabiliser rapidement. 

Je suis très préoccupé par mon fils, Fabien, dont l'état ne s'améliore guère après 8 jours d'hôpital aux USA. On va le transférer par avion dans un hôpital de Los Angeles où ils disposent d'un matériel plus perfectionné pour établir un diagnostic sur ce qui ne va toujours pas. 

Je suis également préoccupé par Z. qui vit assez mal son traitement de chimiothérapie. Je l'ai senti déprimé au téléphone.  La situation est difficile pour lui. Heureusement, la semaine prochaine sera une semaine de repos médical. 

mercredi 23 août 2017

Imposteur

J'ai fait un rêve, très "intellectuel" cette nuit, où j'étais dévoilé par mes collègues comme un imposteur. Tout mon travail était remis en question par les économistes du département auquel j'appartenais. Mon effarement devant cette tragédie me valait quelques défenseurs mais le coup était rude. Cela se terminait par une grande réunion-débat sur la qualité de mon travail académique. On sait que l'imposture guette la conscience — ou plutôt, l'inconscient !— des intellectuels, en particulier depuis l'affaire Sokal-Bricmont. Il y a là un problème intéressant à explorer.

J'ai entamé mon troisième jour de jeûne. Tout va bien et je n'ai pas de sensation de faim. Quoique, hier, en faisant les courses avec Charlotte, je me surprends, devant l'étal des fruits du magasin bio où l'on va d'habitude, en train de prendre une belle petite prune d'un beau violet sombre, presque bleu, et de la croquer. Au moment même où je plante mes dents dans cette chair délicieuse, je me souviens de ma décision de jeûne et recrache aussitôt le morceau dans mon mouchoir. Mais ce petit bout de fruit m'a laissé dans la bouche une saveur merveilleuse que je me réjouis de connaître à nouveau bientôt, dès que Fab sera guéri. Il ne faudrait pas qu'il tarde.

mardi 22 août 2017

Jeûner

C'est mon deuxième jour de jeûne de solidarité avec mon fils Fabien qui est tout seul dans un hôpital en Arizona, en train de se remettre avec difficulté d'une appendicite aiguë. Je dois tout de suite préciser que je voulais, depuis longtemps, refaire un jeûne. Ce qui arrive à mon fils m'a décidé à ne plus reculer l'échéance de cette décision. J'espère seulement qu'il ne mettra pas trop de temps à guérir complètement. Il m'a dit qu'il l'espérait tout autant que moi. 

Mon ami Z. est aussi mal en point. La chimiothérapie qu'il est en train de subir est lourde. Je ne l'ai pas encore revu depuis notre retour mais je vais essayer de lui rendre visite aujourd'hui, s'il en est d'accord évidemment.

lundi 21 août 2017

Retour

Finalement, nous n'avons pas fait d'étape en Espagne et sommes arrivés à Lisbonne peu après minuit (heure locale) hier au bout d'environ 9 heures de route. C'est Isabel qui a pris le volant pour traverser l'Espagne mais je l'ai repris à la frontière portugaise, Isabel étant moins à l'aise pour conduire pendant la nuit. Nous voilà donc de retour dans notre nouvel appartement. J'espère que nous n'y resterons pas trop longtemps et que notre immeuble commencera bien vite à faire peau neuve. Presque toutes les conditions sont réunies pour que les travaux puissent commencer. En attendant, nous avons encore beaucoup de travail avant de pouvoir se sentir tout-à-fait bien dans le nouvel appartement où règne encore le grand désordre du déménagement. 

dimanche 20 août 2017

La Tourasse


Nous sommes arrivés chez Alexandra et Val, hier vers 9h30, très en retard par rapport à ce qui était prévu. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes dirigés vers Sanilhac, le mauvais Sanilhac, celui qui se trouve en Ardèche alors qu'il aurait fallu aller vers Sanilhas-Cégriès qui se trouve dans le Gard. Nous y avons perdus quelques litres d'essence et environ deux à trois heures de route..

La "Tourasse" c'est le nom de la tour qu'Alexandra est en train de réhabiliter. Il y aura beaucoup, beaucoup de travail pour en faire quelque chose d'habitable mais c'est un lieu qui a beaucoup de charme. Alex m'a parlé du dragon qui hante les lieux et son esprit puisqu'elle a sculpté ce dragon que l'on voit ici à gauche. Très joli dragon, en vérité.  
Nous avons dormi aujourd'hui chez Samantha, dans le Gers. Nous sommes très contents d'avoir revu Samantha, Sami et Stan, ce chien qui, dans une vie antérieure, devait avoir été un moine qui s'était mal comporté, d'après Sami. Il s'est donc réincarné en chien mais a gardé, de sa vie antérieure, un regard un peu triste et mélancolique. Ce chien est très attachant.
Tout-à-l'heure, nous reprendrons la route vers Lisbonne avec sans doute une étape en Espagne.

vendredi 18 août 2017

Arizona

Fabien est hospitalisé en Arizona pour une péritonite. Il est en de bonnes mains mais je ne serai définitivement rassuré que lorsqu'il sera sorti complètement d'affaire. Pour le moment il est encore sous antibiotiques. Je lui ai parlé hier soir. C'était le matin pour lui. Il m'a dit que cela avait été très douloureux. 

Nous quittons Nice aujourd'hui après un séjour très agréable chez Jean-Marc et Roselyne. Nous allons rendre visite à Alex-Porcelaine à Sanilhac en Ardèche. 5 heures de route environ. Isabel voudrait voir le pont de Milhau. Si ce n'est pas un trop grand détour, nous irons.

jeudi 17 août 2017

Olivia


Quatre ou cinq cyprès
En ligne sur la colline
Peignant les nuages


Elle s'appelait Olivier. Elle a changé de corps et a publié l'histoire de son changement de genre dans un livre que j'ai parcouru rapidement hier après-midi : D'un corps à l'autre. Une aventure très éprouvante et, disons-le, très émouvante également. Les photos ci-contre ont été publiées dans Paris Match.

* * *

Hier soir, Jean-Marc et Roselyne ont invité Pablo Jensen à dîner avec nous chez eux. Le dîner était excllent d'ailleurs. Roselyne avait préparé un loup farci qui a été un véritable régal. Pablo nous a parlé de son nouveau livre, à paraître au Seuil dont il fallait trouver le titre. J'ai proposé quelque chose mais je ne suis pas sûr que Jean-Marc l'adoptera. On verra ça à la rentrée. Mais j'ai été content de revoir Pablo.

* * *

J'apprends ce matin que mon fils Fabien est à l'hôpital en Arizona à la suite d'une rupture de l'appendice. Opéré d'urgence. J'espère que tout s'est bien passé et qu'il échappera à la péritonite. Il doit être traité avec des antibiotiques pendant quatre ou cinq jours.

mercredi 16 août 2017

Friot

J'ai regardé une vidéo de l'une des conférences de Bernard Friot, économiste devenu sociologue, que m'avait chaudement recommandée Fabien N. C'est très intéressant. Surtout ce qu'il nous dit de l'histoire de la Sécurité sociale en France en nous rappelant au souvenir de son fondateur, Ambroise Croizat, oublié par l'histoire justement. Friot a fondé une association "Réseau Salariat" qui promeut le salaire à vie qui n'a rien à voir avec le "revenu universel" de Hamon. 

mardi 15 août 2017

Dupuis-Déri

J'ai commencé à lire le livre dont Fabien N. m'a fait cadeau le jour de l'anniversaire de Josiane. Il s'agit de Démocratie. Histoire politique d'n mot aux Etats-Unis et en France (Lux Editeur, Humanités, 2013) et je me régale. Comment la simple histoire de l'usage d'un mot vénérable — et si vénéré aujourd'hui — réussit à remettre de l'ordre dans nos idées.  C'est impressionnant. 

Hier nous sommes allés voir une exposition sur les sculptures et dessins de Giacometti à la fin de sa vie. Là également j'ai été très intéressé par la vie de ce sculpteur si singulier.

lundi 14 août 2017

La Bastide

Nous avons dormi dans un hôtel magnifique après la réunion du Comité scientifique de la Fondation Feyerabend qui s'est tenue hier pendant tout l'après-midi et une partie de la soirée : une ambiance très amicale après la célébration du 70e anniversaire de Josiane qui avait réuni tous ses amis et sa famille. Aujourd'hui nous allons à Nice rejoindre Charlotte chez Jean-Marc et Roselyne. Quelques kilomètres supplémentaires pour notre Toyota. 

dimanche 13 août 2017

Villa Azzaro





Nous sommes arrivés à la Villa Azzaro pour fêter les 70 ans de Josiane vers 18h30.  La famille + une bande d'amis fidèles : on s'est tous retrouvés dans un cadre superbe. Guy, Grazia, Taghi, Emmanuel et Geneviève qui sont venus de chez eux dans le Tarn et nous ont montré le chemin, Dominique, Christian, Jean-Marc, Roselyne, etc., sans compter les membres de la famille Olff que j'ai revus avec beaucoup de plaisir. Raymond et Jeanine, magnifiques alors que tous deux approchent la centaine, bref de beaux moments de retrouvailles comme il y en a de temps en temps. 

vendredi 11 août 2017

Pluie

Nous sommes arrivés sous la pluie chez Geneviève et Emmanuel, à La Jonquière, la maison où nous avions passé les fêtes de Noël en famille il y a trois ans. Une belle maison avec une piscine au milieu des arbres. Il fait frisquet dans cette région. Après l'Espagne cela fait un choc et nous ne sommes pas équipés pour le froid.

Ce matin je me suis mis à la recherche d'un garage Toyota. En effet, le voyant orange "Oil pressure" s'est allumé à plusieurs reprises sur la route de Béziers. Nous avons rendez-vous à 14h chez le convcessionnaire Toyota de Castres. 

jeudi 10 août 2017

Glas

Au rythme du glas
Les morts ajustent leurs pas
Au dernier poème


J'ai dormi comme un loir grâce à la demi-pillule que m'a donnée Elida. Je n'ai pas entendu une seule heure pendant la nuit. Par contre, au réveil, j'ai entendu le glas. Il y avait un enterrement juste en face. Les croque-morts tout en noir. La famille en habits d'été. Un petit groupe d'hommes ne rejoint pas les autres dans l'église. Ils discutent entre eux. Ils ont la cinquantaine. Parlent-ils de l'héritage ? La cérémonie est terminée. Les gens sortent de l'église et s'animent un peu. Il s'agit de l'église de Palau de Solita. La photo a été prise de la fenêtre de la chambre où nous tentions de fermer l'œil, avant hier.

Nous allons lâcher Liliana à l'aéroport de Barcelone. Elle s'envole vers Paris. Nous tenterons de lui montrer la Sagrada Familia de Gaudi avant de partir. 

mercredi 9 août 2017

Cloches

 Les trous du silence :
Sons de cloche et chants de coq
Hoquetant ma nuit

J'ai peu dormi la nuit dernière. Notre chambre, aux fenêtres ouvertes à cause de la chaleur, donnait sur une très jolie église romane qui n'a pas cessé, toute la nuit, de faire sonner ses cloches tous les quarts d'heure si bien qu'à peine réussissait-on à se rendormir, que les cloches reprenaient leur sarabande. Isabel me disait que le coup de cloche solitaire du premier quart d'heure ne la réveillait pas. Moi par contre, si. Ce qui fait que je n'ai finalement dormi que cinq minutes tous les quarts d'heures. C'est ce qui explique mon haïku du matin. J'ai eu le temps de tourner et retourner les mots dans ma tête tout en tournant et retournant mon corps pour tenter de dormir.

Nous sommes arrivés en fin d'après-midi chez Elida et Angelo, les parents de Daniel, qui ont quitté l'Argentine pour venir vivre à 30 km au nord de Barcelone dans un petit village de campagne où leur deuxième fils avait acheté une vieille maison qu'il a superbement restaurée. Exemple formidable de bonne santé ; ils ont  84 ans tous les deux et sont toujours très actifs. Le père continue à travailler avec son deuxième fils, et la mère, pleine de vitalité et dont les yeux sont magnifiques de vie et de d'intelligence attentive, fait mille choses pour bien nous recevoir. C'est très émouvant. 

mardi 8 août 2017

Les autoroutes

Soleil d'autoroute
Dont les éclats sur les tôles
Font des plis aux yeux


Première nuit de vacances à Madrid dans un Novotel immense — nous sommes dans la chambre 3025 — dont l'air conditionné nous a bien refroidi toute la nuit. Je me suis réveillé plusieurs fois en grelottant. Heureusement il y avait une couette qui rétablissait rapidement une température normale pour mon corps. Hier soir nous avons dîné dans un restaurant basque avec Antonio Jimenez, sa femme et leurs enfants. Charlotte et Liliana ont dormi chez eux. Dans la voiture nous écoutons le roman de Robert Galbraith, Le vers à soie. Comme ça, l'ennui des autoroutes interminables devient supportable.

Prochaine étape : Saragosse où nous rejoindrons Antonio et sa famille pour le déjeuner. Nos routes se sépareront là-bas, eux se dirigeant vers Andorre, au Nord, et nous vers Barcelone, plus à l'Est. 

lundi 7 août 2017

Départ

Réel haïssable
Qui vous cogne, le sang coule
Mais on se sent mieux



C'est aujourd'hui que l'on part en vacances. Nous serons quatre dans la voiture avec Liliana, une amie de Charlotte. Nous allons dîner ce soir à Madrid. Mais nous ne sommes pas encore partis.

dimanche 6 août 2017

Vallée

Ce qui est pénible dans ce montage d'armoires pré-construites avec du matériel standard, c'est que cela exige de faire le boulot sur le sol et que du coup, on est en train de se relever pour s'abaisser à nouveau, sur les genoux, sur une fesse, puis sur l'autre, pour se relever à nouveau pour chercher le tournevis, puis les ciseaux, puis la notice concernant le montage qu'on a laissé sur la table, puis revenir au ras du sol, etc., etc. L'effort est important. Cela exige une musculature que j'ai perdu depuis longtemps. De telles difficultés nous font sentir vieux.

Je me souviens de mon vieux prof de latin-grec, Jean Vallée, très porté sur l'alcool dans l'après-midi mais dont les cours du matin étaient passionnants, qui, un jour, traversant la cour de récréation vers 17 heures, après notre heure d'instruction civique pendant laquelle il nous lisait des textes de Fustel de Coulanges, tout-à-coup, s'affaisse ; il tombe assis au milieu de la cour. Il n'essaye même pas de se relever. Il attend, les deux bras relevés en attente du soutien qui lui permettra de reprendre sa posture verticale avec toute sa dignité. Nous nous sommes précipités pour l'aider. Une fois debout, il nous a dit, sans sourire : "Merci" et a repris sa traversée hésitante de la cour au milieu des cris et de l'agitation habituelle des sorties de classe.

* * *

Je doute de mes talents poétiques. Peut-être devrais-je cesser d'écrire des haïkus ? Il faudrait que j'en parle avec Zlatka dont la bienveillance est sans défaut. Ou bien passer à un autre genre. Des poèmes plus classiques. J'ai réfléchi à ça pendant toute la journée, même chez le coiffeur où je suis allé cet après-midi. C'était une coiffeuse. Charmante en l'occurrence. Très soigneuse et délicate avec ses ciseaux. Une bonne expérience en tout cas. Mais on n'est jamais très beau quand on sort de chez le coiffeur.

samedi 5 août 2017

Armoire






J'ai passé trois heures hier soir à monter une armoire de jardin que l'on va mettre sur la terrasse. Rebelotte aujourd'hui pour une deuxième armoire. La même. Mais avec des problèmes. Les gonds de la porte, en plastique, se cassent. Isabel va chercher à remplacer ces pièces défectueuses. On admire comment les ingénieurs ont mis au point ces meubles que l'on peut monter soi-même avec pour tout outil, un tournevis. Mais, manifestement, il peut y avoir des problèmes et les instructions, qui devraient être évidentes, ne le sont pas toujours.

vendredi 4 août 2017

Mise en ordre

Du trou plein de trous
D'un passé qui mange tout
Le présent prend forme



Lundi prochain, le 7 août, nous partons en vacances. Nous traverserons l'Espagne vers Barcelone en passant par Madrid. Nous laisserons l'appartement à Sasha en espérant qu'il sera plus ou moins rangé car, pour le moment, c'est encore le capharnaüm. Je trie les livres à vendre ou à donner. Je travaille en vue de faciliter les choses après ma mort. Il faudra aussi que je rédige mon testament. Bon, mettons tout d'abord un peu d'ordre dans ce bouillonement de choses et de livres qui nous cache encore le grand trou du passé. Dans notre ancien appartement, j'avais un bureau, une pièce pour moi tout seul, avec un vrai bureau, une petite table pour l'ordinateur, un divan et beaucoup d'étagères pleines de livres. Dans notre nouveau lieu, je n'aurai qu'un petit coin du salon avec ma petite table sur laquelle j'ai écrit mes premiers poèmes au milieu des années cinquante. Un espace qui m'obligera à une certaine austérité. Pourquoi pas ? En fait, j'ai choisi délibérément cette austérité. 

J'ai reçu ce matin un message de mon cousin Derrick de Kerckhove qui fait étape à Lisbonne pour se rendre au Brésil. Nous aurions pu peut-être nous voir mais cela sera difficile. De toute manière nous devrions pouvoir nous revoir à Nice dans quelques jours. Z. vient déjeuner avec moi. Nous irons dans le restaurant japonais juste en face de chez nous. 

jeudi 3 août 2017

Pied gauche

Au fond de la rue
Qui pourrait monter au ciel
Un nuage attend



Encore un matin où tout va de travers : je me lève avec un mal de tête latent, et, comme un zombie, je m'occupe du chat en versant ses croquettes dans le bol où quelqu'un avait mis de l'eau. Résultat, je jette cette ration dans l'évier qui se bouche aussitôt. (Les deux bols sont identiques et je ne les différencie que par la position qu'ils ont l'un par rapport à l'autre, quand je n'ai pas mes lunettes sur le nez.) Pendant ce temps mon œuf à la coque attend, continuant à cuire dans sa coquille. Du coup, il est mollet quand je l'entame après avoir réglé le problème de l'évier en démontant le siphon ce qui implique la recherche d'une bassine suffisamment grande pour recueillir l'eau accumulée, une serpillère pour nettoyer le sol, etc., etc. Cela aurait pu être pire. Par exemple, qu'il n'y ait plus d'œuf en réserve, plus de thé, pas la moindre miette de pain. Que le chat ait pissé partout et plus spécialement sur les piles de livres en attente d'être vendus, que je ne retrouve plus mes lunettes, et que le chauffe-eau soit en panne, que je me blesse en étêtant mon œuf par le petit bout alors que je me suis reconvertis en grosboutien. Que je me tranche la gorge en me rasant. (Improbable actuellement puisque je ne me rase plus depuis une dizaine de jours.) Bref, la liste des petits malheurs possibles et inattendus du matin est longue. C'est rassurant d'imaginer tout ce à quoi on a échappé. 

mercredi 2 août 2017

Tenir

Le soleil crépite
Dans le feuillage argenté
De mon peuplier


Un coup de fil de Martine ce matin. Cela fait du bien. Je lui ai recommandé les exercices que Célia m'a conseillés et qui font toujours merveille. Sans eux, je ne sais pas comment j'aurais pu porter toutes ces caisses pleines (à demi pleines, en fait) de livres. Mais là, ça va. Je tiens le coup et me sens assez en forme même si j'ai un peu de mal à me déplier le matin. 

mardi 1 août 2017

Decadi

Une femme passe
Elle traverse la rue
A quoi pense-t-elle ?



Decadi, c'est le nom du 10ème et dernier jour de la semaine du nouveau calendrier révolutionnaire instauré en 1793. Il nous aura donc fallu toute une semaine révolutionnaire pour changer de lieu. C'est aujourd'hui que nous remettons les clés à nos anciens propriétaires. Mais il y aura encore du travail de nettoyage et quelques dernières bricoles à amener ou jeter avant 15 heures. Ensuite on va réfléchir à ce qui nous arrive. 

Au cours d'un déménagement, on redécouvre des trucs : dessins de Charlotte, interventions diverses dont on n'a plus le moindre souvenir — quoique les événements reviennent à l'esprit quand on commence la lecture de ce qui a été dit —, lettres personnelles, réflexions philosophiques, poèmes... Je suis tombé hier sur une intervention dont le thème était la "chimie en Europe" et où je défendais la formation d'un réseau scientifique à partir d'un certain "style" de recherche généralement associé à un patron reconnu par la communauté. J'avais pris Ourisson comme exemple. Le débat, transcrit à la suite de l'intervention, montre que les participants étaient loin d'être d'accord avec moi. J'ai relu avec plaisir les interventions de Michael Pollak, notre grand ami de l'époque, co-gérant avec Wolton du programme CNRS qui finançait partiellement les travaux du GERSULP. Quelle époque !