samedi 30 septembre 2017

Cityscoot

Rue parisienne
La voix forte des marchands
De champignons

Ce matin j'ai commencé Habibi, une bande dessinée de Craig Thompson dans laquelle j'ai trouvé une page que j'ai trouvée très belle : comment, des méandres d'un fleuve est née l'écriture arabe. Voici une photo de cette page.



* * *


Je suis chez mon fils Fabien. En début d'après-midi nous sommes allés essayer les scooters électriques de Cityscoot. J'ai été impressionné par la facilité et le confort de ce moyen de transport dans Paris. Nous sommes aussi allés faire des courses dans une petite rue marchande du XVIIème arrondissement, la rue des Lévis. Il faisait très beau et les magasins se jouxtent les uns les autres dans une atmosphère de marché parisien, avec ses marchands qui vantent leurs cèpes (de Bordeaux) et leurs girolles (du Portugal —magnifiques—) en criant à la volée. Une délicieuse plongée dans le Paris que l'on aime. Ce soir je vais assister aux "controverses scientifiques" à l'ENS, rue d'ULM.

vendredi 29 septembre 2017

WHS

Le déjeuner, préparé par Patrick pour célébrer le 70ème anniversaire de Marianne était délicieux. Coquilles Saint Jacques avec une sauce aux noisettes, suivi d'une pintade flanquée d'une compote de pommes, le tout arrosé d'un blanc remarquable. Nous avons, évidemment, évoqué nos souvenirs. Et nous avons parlé à nouveau de Stinval, l'immense maison de notre vieille tante Zouzou chez qui nous allions tous les étés, passer nos vacances. Si j'avais à désigner l'endroit où, enfant, j'ai été le plus heureux, c'est certainement cette maison que je choisirais. J'en ai déjà publié une photo dans ce blog, où on ne fait que l'apercevoir. Voici une photo où on peut la voir complètement.

* * *

Le soir, Josiane m'a invité dans un restaurant italien à La Wantzenau. Nous avons abordé tous les sujets. Notamment celui d'une "Worldwide Hunger Strike", (WHS) en précisant ce qui pourrait être les modalités d'une telle opération, l'impératif étant de lui assurer une grande visibilité locale (et mondiale - sur la base du concept de "mondialité" explicité par Patrick Chamoiseau dans son livre Frères migrants). Ce jeûne de solidarité avec les Palestiniens devrait durer un laps de temps relativement court (trois jours, sans doute) et surtout devrait se faire en des lieux bien précis dans chaque région du monde où des gens se seraient engagés à participer à ce geste.  Il faudra encore réfléchir pour voir comment on peut organiser cette affaire. Il faut trouver des correspondants dans tous les pays du monde. Ça ne va pas être facile. 

jeudi 28 septembre 2017

Enfance


Voilà ! J'ai fait, avec Célia, en vélo, un petit tour dans mon enfance en allant revoir la maison où nous vivions entre 1953 et 1956, à la Robertsau à Strasbourg, plus exactement, au quai des Joncs. J'y ai retrouvé le numéro 7. Devant notre maison coulait l'Ill, le fleuve de Strasbourg. On n'aperçoit plus l'eau du quai, à cause des arbres qui ont grandi sur les deux rives. A notre époque, les berges étaient complètement dégagées et de l'autre côté du fleuve, il n'y avait rien, une plaine qui me paraissait immense à l'époque et au bout de laquelle le soleil se couchait tous les soirs dans des explosions de lumière rouges, orangées, violettes, superbes. Le quartier a bien changé. Le quai des Joncs continue beaucoup plus loin, quitte même la berge du fleuve pour revenir dans l'autre sens, parallèlement à l'ancien quai. Quand il y avait des innondations —ce qui arrivait tous les printemps— la "plaine" en face de chez nous était couverte d'eau, formant ainsi un immense lac dans lequel se reflétaient les couchers de soleil dont je viens de parler. Quand il neigeait nous étions au milieu de la blancheur immense. J'ai rencontré un habitant du quai qui, depuis une trentaine d'années, habite la maison des Arbogast, une famille intéressante qui cultivait l'amour des vieilles voitures, notamment les Hotchkiss, dont on voit une photo ci-dessus. De belles voitures, dignes de la passion qu'elle suscitait chez les fils Arbogast.

lundi 25 septembre 2017

Biographie de Z

Nous, les amis de Z, nous essayons de reconstruire sa biographie.  Aujourd'hui, j'ai parlé avec Hans, l'un de ses amis polonais — qui était d'ailleurs à Rome au moment où je lui ai téléphoné — et qui a bien connu ses parents ainsi que Janina, son amie qui l'a reçu au Costa Rica et qui, il y a de nombreuses années, était ambassadrice du Costa Rica à Varsovie.  Ce n'est pas un travail facile, car nous n'avons pas accès à ses papiers personnels. Cela prendra du temps. 

dimanche 24 septembre 2017

Frères migrants

Je viens de lire, de Patrick Chamoiseau, le livre Frères migrants (Paris, Seuil, 2017). C'est de nouveau Joëlle qui me l'avait conseillé. Je l'ai illustré avec un tableau de Paula Rego dont j'ai acheté un livre qui reprend quelques unes de ses peintures. Ce tableau est intitulé Escape et date de 2009-2010.

 * * *

Le livre de Patrick Chamoiseau nous ouvre. Il nous donne les mots qu'il faut pour vivre une nouvelle époque, l'époque de la mondialité avec les migrants autour, avec, en nous. C'est un livre qui veut nous sortir de nous-mêmes pour partir, être le migrant de soi. 

Cercas

Je suis en train de finir L'imposteur de Javier Cercas, à propos duquel Claude et Joëlle avaient échangé quelques propos quand nous avons mangé ensemble chez Joëlle justement. Ce "roman" est très étonnant dans la manière dont il tente de démêler les fils qui nouent la réalité à la fiction et la fiction à la réalité. Enric Marco, l'imposteur, qui a trompé tout le monde en se faisant passer pour un ancien déporté du camp nazi de Flossenburg, rejoue sous la plume de l'auteur, la comi-tragédie de Don Quichotte. Dans le dialogue fictif entre Enric Marco et l'auteur du récit, que celui-ci nous offre à la fin de l'ouvrage, on trouve ceci :
"—... vous procédiez [c'est Cercas qui parle] comme un romancier ; je raconte tout ça dans le livre [celui que vous, lecteur, êtes en train de lire]. Le problème, c'est que vous n'étiez pas un romancier, et que le romancier peut tromper mais pas vous.
— Pourquoi  non ?
— Parce que tout le monde sait que le romancier trompe, mais personne ne savait que vous le faisiez. Parce que la tromperie du romancier est une tromperie acceptée et la vôtre, non. Parce que le romancier a l'obligation de tromper alors que vous aviez l'obligation de dire la vérité. Ce sont les règles du jeu et vous les avez ignorées." (p.404)

* * *

En fin d'après-midi, nous sommes allés voir l'exposition de Paula Rego dans le grand magasin Columbo, une exposition des œuvres qu'elle a consacrées aux contes d'enfants, avec des personnages comme Peter Pan, la fée Wendy, etc. J'ai été très impressionné par son trait qui, dans certaines œuvres, me rappelle les disparates de Goya, comme on peut l'entrevoir sur le fond de la photo que je reproduis ici à gauche. 

Le soir, nous avons dîné avec Elsa qui nous a raconté ses démêlés avec le monde académique, qui est un monde particulièrement difficile à supporter en raison de l'intelligence supposée de ses habitants, et de leurs comportements souvent retors. Z. ne faisait pas partie de ce monde-là.

samedi 23 septembre 2017

Le lendemain

Au cimetière
Les arbres ne pleurent pas
Mains jointes, ils prient
Ou, bras tordus, dans la tourmente,
Se lamentent

Voici le poème écrit par Anthony Rudolf, l'un des grands amis de Z., qui a été lu par David Webb au cours de la cérémonie (Il faut le lire avec la musique de Tomasz Stanko "From the Green Hill" —que l'on peut télécharger selon les indications suivantes—) :

Litania (Part One) 2:43 Tomasz Stanko From The Green Hill Jazz 1


Z. Kotowicz  reading Bachelard on a Train

Half-awake
in the empty carriage
he almost sets
his jacket alight
with a cigarette;
half-asleep, he sees,
in the window, someone
swift, nervous,
striking him:
ah, it is he himself
on the other side,
gesturing
in the twilight;
the tiny flame
pinpoints a space

for reverie

vendredi 22 septembre 2017

Enterrement

Nous revenons du cimetière des Anglais à Lisbonne où nous avons enterré notre ami, Zbyszek. Une cérémonie très simple avec la musique qu'il aimait et quelques interventions de ses amis les plus proches. Il y avait une trentaine de personnes. David a récité le poème que Tony avait écrit sur Zbyszek il y a quelques années. Le cimetière des Anglais est un endroit très calme en plein Lisbonne. Avec de très beaux arbres. On voit ici au travail la personne en charge de combler les tombes. Zbyszek est à côté d'un certain Jorgensen.
Nous avons écouté, en Polonais, un poème de Wislawa Szymborska, prix Nobel de littérature. Il s'agissait du poème "Conversation avec la pierre", dont j'ai déjà reproduit des extraits en français, dans ce blog. C'est un très beau poème que Z. m'avait fait connaître il y a quelque temps.

jeudi 21 septembre 2017

Z. n'est plus

Mon ami Zbyszek est mort ce matin à 6h30. L'hôpital Santa Maria a téléphoné à Isabel pour lui annoncer cette triste nouvelle.  Nous sommes tous très profondément atteints par ce départ si brusque. Je retourne à Lisbonne cet après-midi. 

mardi 19 septembre 2017

Epizone 2017

Voilà ! Je viens de donner ma conférence sur la communication scientifique à un public composé essentiellement de jeunes chercheurs —en cours de thèse ou postdoc— dans le domaine des maladies émergentes en santé animale. Cela s'est assez bien passé, même sans powerpoint.

lundi 18 septembre 2017

Histoires

Je pars aujourd'hui pour quinze jours. Cela m'ennuie de laisser Z. Je sais qu'Isabel prendra soin de lui mais elle travaille et elle aura sans doute moins de temps à lui consacrer. Aujourd'hui, il doit subir le second traitement de chimio. Hier, il était vraiment mieux. Nous l'avons accompagné sur le balcon du 6e étage de l'hôpital pour qu'il puisse fumer sa petite cigarette roulée devant un paysage magnifique. Quand nous allons le voir, Z. nous raconte des histoires de son passé. Il nous parle des gens qu'il a rencontrés, de ses amis, des méandres de sa vie professionnelle, de sa solitude depuis son enfance, de ses lectures et de son admiration pour Samuel Beckett. Il était fils unique. Jusque vers 9 ans, il fut élevé en Grande Bretagne. Il est ensuite revenu avec ses parents en Pologne. Ses parents ont acheté une maison à la campagne mais, selon lui, ils étaient mal préparés pour une vie aussi rustique. Il a de bons souvenirs de cette période pendant laquelle il était rebelle à l'école. 

dimanche 17 septembre 2017

Hypnose

J'ai regardé hier soir sur ARTE, un programme sur l'hypnose, absolument passionnant. Des travaux importants sont actuellement menés à l'Université de Liège dans ce domaine.

Ce matin, il faisait vraiment froid. Avec du vent. Les arbres sont nerveux. Mieux vaut ne pas trop s'en approcher au cas où ils taperaient du pied.

samedi 16 septembre 2017

Arbres

Les arbres s'agitent
Ils ne restent pas en place
Le vent les agace

Il y a beaucoup de vent à Lisbonne en ce moment. Est-ce l'automne qui s'annonce ? Les arbres sont nerveux. Et pourtant les journées, fraîches le matin et le soir, sont magnifiquement ensoleillées. Le ciel est sans nuages. C'est vraiment un temps délicieux.

* * *

On ne peut qu'être scandalisé par ce qui se passe en Birmanie si les informations transmises par les médias sont exactes. Que des moines bouddhistes se mettent à assassiner des familles entières de Rohingya dépasse l'entendement. L'exode des Rohingya au Bengladesh est certainement une réalité. Que fait Aung San Suu Kyi ? Que dit-elle ? 

vendredi 15 septembre 2017

Mon père


J'ai accroché le portrait de mon père, peint par le Baron Antoine Allard en 1949, que Martine m'a gentilment laissé en dépôt au moment de l'héritage. Nous allons sans doute lui fabriquer un cadre prochainement. Les mains sont un peu ratées mais c'est bien lui, quand même. Je l'ai mis sur un mur dans mon dos.  Comme ça, il ne me quitte pas des yeux. Il me voit travailler, mais il peut aussi voir le ciel et les avions qui traversent la rue toutes les cinq minutes.

* * *

Je dois partir et rendre visite à Z. 



jeudi 14 septembre 2017

Philo

Je retourne à l'hôpital Santa Maria aujourd'hui, pour rendre visite à Z., certes, mais aussi pour une consultation avec le Dr Quintela qui me dira si l'échographie que j'ai fait faire récemment de ma zone pelvique est inquiétante ou non. 

Z. se sentait beaucoup mieux, hier, quand nous lui avons rendu visite. Rasé de près, soigné par les infirmières, après avoir passé une bonne nuit, il était plus positif. Il ne projette plus d'aller en Suède aussi vite que possible. Il se rend bien compte que ce serait très difficile. Il marche difficilement et il est hors de question qu'il puisse monter ou descendre des escaliers. 

Charlotte est bien décidée à aller à Paris pour ses prochaines vacances. Pourquoi pas ? Sa prof de philo apprécie les questions qu'elle pose. Aurait-elle des dispositions pour la philo ?

* * *

Je suis allé voir le Dr Quintela cet après-midi. Il avait l'air très content. Mes analyses de sang étaient "excellentes" et il était très sceptiques sur les minuscules anomalies de mon échographie. "Ils trouvent toujours quelque chose", disait-il, "je n'y crois pas." Bon ! D'accord. Il m'a donné rendez-vous pour dans 6 mois, "l'avant-dernier rendez-vous", précisait-il, avant que je ne vous déclare complètement guéri. "En fait, vous l'êtes, vous êtes guéri" ajouta-t-il avec un sourire. "Félicitations", lui ai-je dit. "Félicitations à vous", m'a-t-il répondu. 

Après cette entrevue pleine d'optimisme, je suis allé voir Z. au 6ème étage du même bâtiment. C'est aussi Quintela qui le soigne mais, d'après lui, la situation est sérieuse. Très sérieuse. Je suis resté avec Z. jusqu'à 17 h. Il plaisantait et racontait des moments de sa vie. Mais on sentait bien cette immense solitude qui, parfois, lui faisait monter les larmes aux yeux.

mercredi 13 septembre 2017

Détresse

Hier, en début d'après-midi, Z. a décidé de se faire hospitaliser. Nous sommes allés aux urgences où, en effet, le médecin consulté après cinq heures d'attente, a confirmé l'hospitalisation. Son regard exprimait à la fois de la détresse et du soulagement. Soulagé de ne plus peser sur nous car il vivait très mal sa dépendance pour tout ce qui constituait sa vie quotidienne. Hier matin, il était tombé après avoir trébuché en allant sur la terrasse. Nous avons eu beaucoup de difficultés à le remettre en position assise sur son lit. Je n'ai plus la force de le soulever par les épaules. Heureusement, Isabel est venue à la rescousse. 

Je l'ai quitté hier vers 20h30 après qu'il ait été mis au lit par deux infirmiers de l'Hôpital Santa Maria. Mais ce soulagement est bien précaire par rapport à ce fond de détresse qui l'habite depuis quelque temps et qui s'exprime par de brèves montées de larmes qui, chaque fois, me bouleversent. Il a beaucoup de courage, et ce matin, j'ai regretté qu'il ne soit pas là pour boire un jus d'orange et manger son œuf à la coque. Pendant cette longue attente d'hier à l'hôpital, nous parlions peu. Il n'évoque plus guère ses projets. Nous attendions ensemble. Il espère quand même revenir chez nous après quelques jours. "Dès que j'irai un peu mieux", dit-il en souriant.

mardi 12 septembre 2017

Kim Jong-un

Je ne comprends décidément pas les hommes politiques. La Corée du Nord, malgré tous les obstacles qu'on a essayé de mettre sur sa route, est devenue une puissance nucléaire. Résultat : on veut la punir, lui imposer des sanctions qui, vraisemblablement, n'auront guère d'effets sur sa volonté de puissance mais qui par contre, vont pénaliser la population, ce qui exacerbera très certainement son nationalisme et ses désirs de revanche sur le monde entier.  Cette politique infantile me semble susceptible d'avoir des conséquences imprévisibles. Pourquoi mettre au ban des nations, un pays qui, malgré tout, a réussi à se hisser au rang des grandes puissances ? Je ne comprends pas. Ne faudrait-il pas au contraire l'accueillir pour ce que ce pays est devenu ? Tout se passe comme si le monde ne voulait pas accepter une situation de fait. 

lundi 11 septembre 2017

Cuisine

Je me rends compte, tous les matins, à quel point il est important d'avoir une cuisine suffisamment grande pour qu'on puisse y ranger la vaisselle, les casseroles, les aliments à conserver, tout ce dont on a besoin pour s'alimenter correctement. La cuisine est un élément de confort plus important que la chambre à coucher ou le bureau. D'ailleurs, dans notre nouvel appartement, je n'ai plus de bureau. Ce qui ne m'empêche pas de travailler. La cuisine est un espace intéressant. Il faut pouvoir s'y retrouver à plusieurs : les uns assis, disponibles pour la conversation ou pour peler les légumes, les autres allant du réfrigérateur à l'évier, puis de l'évier au four, puis du four au moulin... On traite souvent la cuisine comme s'il s'agissait d'un espace purement fonctionnel dont l'organisation doit être aussi rationnelle que possible. Certes, il faut veiller à l'accessibilité des instruments et des choses, mais il y a autre chose qui se joue dans cet espace : la cuisine, c'est notre intérieur familial. C'est un lieu dont il faut prendre soin. Aujourd'hui, avec ces plats que l'on n'a plus qu'à réchauffer dans un four à micro-ondes et qui nous offre une vaisselle de plastique à jeter après usage, la cuisine se réduit à un espace minimal, un lieu de passage rapide où l'on accomplit une fonction qui ne doit pas durer, un peu comme les toilettes. Je m'y suis retrouvé avec Z., ce matin, et pendant que je lui préparais son œuf à la coque il me dit : "Il manque quelque chose dans cette cuisine. — Quoi donc ? lui répondis-je. — Il manque une horloge, dit-il." Il a raison. Une cuisine est incomplète si on n'y entend pas le tic-tac d'une horloge. Il faudra y penser.


* * *


Comme je vais sans doute me raser à nouveau à partir de demain, je publie mon premier selfie avec une barbe.  J'ai l'air moi-même étonné de ce que je vois. Il est vraiment bizarre ce mec ! En plus, il a l'air soucieux. Il y a de quoi. Z ne va vraiment pas bien. Comme il ne retient pas le peu qu'il mange, il ne mange plus. Il a quand même bien apprécié le bouillon de légumes que je lui ai préparé ce soir.

dimanche 10 septembre 2017

Adama

Je viens de lire, sur le conseil de Joëlle, la Lettre à Adama, de Assa Traoré, la sœur de ce jeune homme de 24 ans, originaire du Mali, qui a trouvé la mort le 19 juillet 2016, dans la gendarmerie  de Persan après avoir été arrêté sans raison. C'est un témoignage politiquement éblouissant de la situation des émigrés de deuxième génération dans la France d'aujourd'hui. La ténacité de cette jeune femme de 30 ans, sa grandeur d'âme et sa générosité, mais aussi sa perspicacité sur ce qui se passe en France à l'heure actuelle me remplissent d'admiration.  J'ai lu ce livre d'une traite. Merci Joëlle pour ce conseil de lecture. 

samedi 9 septembre 2017

Eclosion

Les fleurs de séléné qui, avant-hier encore, étaient fermées, se sont ouvertes hier soir, sur notre nouvelle terrasse où nous étions en train de dîner. Le spectacle fut magnifique et je remercie Jean-Marc et Roselyne de ce cadeau qui, certainement, se reproduira plusieurs fois dans un proche avenir. Nous étions tous en extase devant cette explosion silencieuse et éphémère de blancheur dans la nuit. 

* * *

Je suis allé hier dans un laboratoire me faire faire une échographie des régions du bas-ventre. Le médecin a remarqué une petite anomalie qu'il faudra examiner plus sérieusement, sans doute par endoscopie.

* * *

Au retour, nous sommes passés par un pépiniériste pour acheter quelques plantes afin de verdir notre terrasse. J'enverrai une photo prochainement, quand les plantes se seront bien acclimatées à leur nouvel environnement. J'aimerais aussi que des oiseaux viennent nous rendre visite de temps en temps mais c'est difficile de les attirer dans ce grand trou au fond duquel se trouve notre terrasse. 

vendredi 8 septembre 2017

Dîner polonais

Hier, en fin d'après-midi, au retour de l'hôpital où Z. s'était fait enlever une bouteille de produits chimio qui passaient à travers son cathéter, nous nous sommes arrêtés devant un petit supermarché polonais pour y acheter les éléments de notre dîner : des filets de harengs aux oignons (délicieux), du raifort, un mélange raifort-betterave, des saucissons, une saucisse de foie, du pain très noir, etc. Et Z. n'a pas pu résister à une petite bouteille de vodka qui dormira dans notre congélateur pour pallier aux moments les plus durs de son traitement.

Sasha est ma seule lectrice ayant réagi au texte qui prône une "grève de la faim mondiale" pour faire entendre notre indignation au gouvernement israëlien. Bien sûr, Josiane m'a écrit pour me dire qu'elle trouvait cette idée intéressante. Nous allons tenter de la mettre en œuvre. Il nous faut d'abord des relais dans tous les pays du monde. 




Deux fleurs de séléné s'apprêtent à s'épanouir un de ces soirs sur notre terrasse. La plante nous a été offerte par Jean-Marc et Roselyne quand nous étions à Nice. Je me réjouis beaucoup à l'avance de cet événement qui nous rappellera les délicieux moments que nous avons passés là-bas cet été.

jeudi 7 septembre 2017

Piège

Bruit tout en longueur
Traversant le paysage
Train de nuit

J'attends toujours le billet d'avion qui devrait me permettre d'aller à Paris le 18 septembre. Je dois y faire une conférence sur la communication scientifique dont le titre est "Communication skills". Ce n'est pas avec ce titre qu'ils m'avaient décidé à intervenir car, s'ils m'avaient annoncé cette formulation, j'aurais tout simplement refusé. Mais voilà. On se fait piéger quand on ne demande pas toutes les précisions utiles. Ceci dit, maintenant c'est fait. Je n'ai plus le choix. Je dois préparer un topo sur ce thème. Je devrais peut-être relire Philippe Breton pour avoir quelques idées plus ou moins conformes aux attentes.

J'ai trouvé un texte hier, en anglais, en vue d'une action de solidarité avec le peuple palestinien. Le texte est intéressant et pourrait peut-être donner lieu à une action d'envergure. Le voici:


Towards a « Worldwide Hunger Strike » in solidarity with the Palestinian People
still victim of  injustice and violence from the Israeli Government
  
What do we mean when we allude to the word « solidarity » with regards to the Palestinian people who are clearly victims of abuse of power, arbitrary imprisonment, segregation, wanton violence on behalf of the Israeli government ? Such solidarity feelings might express themselves in our signed approval of petitions, participation in demonstrations in reaction of dramatic events, support of the BDS movement, or even financial help for militant associations and networks in defence of the rights of Palestinians.  But in spite of these commitments, many people who are disgusted by the apartheid policies of the Israeli government, cannot help feeling powerless when confronted with the constant worsening of the life of Palestinians ; in spite of our willingness and our generosity, our everyday life is hardly affected by our engagement in support of this martyred people.

There are ways through which our solidarity could become more concrete.  We know that our actions already matter to the Palestinians, it gives them moral support for their own resistance activities (collective hunger strikes among prisoners, intifadas, etc. ) But the situations remain tragic.

This proposal aims at extending this expression of solidarity  worldwide. We are thousands and thousands through the world who are outraged by the oppression to which Palestinians are subjected.  Among us there are politicians, artists, writers, academics, religious personalities, businessmen, film stars, as well as many many ordinary people who are horrified by a government that places itself above all human rights and international law.

Next year, at a very precise date, millions of people all over the world will be exhorted to start a hunger strike aiming at protesting against the humiliation and sufferings of the Palestinians. A big mediatic resonance would increase the effect of such a collective action. Journalists and TV reporters will be invited to control the effectiveness of our common decision. One should make it impossible for the Israeli government to ignore or bypass this incredible wave of concrete solidarity.

The organisation of this event will take some time. All the associations involved in the defence of Palestinian rights will be invited to participate and organise this worldwide operation.



  

mercredi 6 septembre 2017

Solidarité

J'ai passé une très bonne nuit, sans réveils intermédiaires, une nuit d'un seul trait, et Z., dans la chambre à côté, a fait de même. Il avait plutôt bonne mine, ce matin. Il marchait presque normalement et il a pris son petit-déjeuner avec moi : jus d'orange, œuf à la coque et quantité de pillules dans un ordre approprié qu'il a du mal à respecter. 

J'ai parlé à Josiane de l'idée que j'avais eue hier pendant mon insomnie, pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte contre les injustices qu'ils subissent de la part d'Israël. Au fond, la question est la suivante : sommes-nous vraiment solidaires du peuple palestinien ? Il faut donner une forme et un contenu à cette solidarité telle qu'elle peut être vécue personnellement par des milliers de personnes à travers le monde.

mardi 5 septembre 2017

Difficile

Ce matin, je suis allé à l'hôpital Santa Maria avec Z. pour un traitement de chimiothérapie qui devait commencer à 8h. Comme le traitement est adapté à chaque malade, il a fallu attendre cinq heures pour que les produits qu'on devait lui injecter soient prêts. Pauvre Z. Il est vraiment mal en point et s'il continue de faire des projets de voyage, sa confiance est parfois ébranlée par les changements qui se produisent dans son corps.

* * * 

Je m'occupe beaucoup de lui mais, il ne mange presque plus. C'est vraiment difficile.

lundi 4 septembre 2017

Belmondo

Hier soir, sur Arte, une émission sur la carrière de Jean-Paul Belmondo, une émission que nous avons vue avec Z., dont le moral s'améliore de plus en plus. Nous verrons demain comment il réagit à son nouveau traitement de chimio. Les produits lui seront injectés par le cathéter. Ce qui est remarquable avec Belmondo, c'est qu'il respire la joie de vivre. Il est toujours souriant avec des étincelles de malice bienveillante dans les yeux, un sens de l'humour très prononcé et cette qualité rare dans n'importe quelle profession, d'être excellent sans se prendre trop au sérieux.

Dans le rêve que j'ai fait cette nuit, Célia avait déménagé dans un appartement situé tout près de l'endroit où je travaillais. Je me disais : "C'est super. Je vais pouvoir aller déjeuner chez elle de temps en temps." Cet appartement était bien celui de Francis qu'elle a loué à Strasbourg et que j'avais visité avec Françoise quelque temps auparavant. Il y règnait un grand désordre, le désordre des déménagements hâtifs. Mais je me réjouissais quand même de cette proximité. 

dimanche 3 septembre 2017

Hydrogène

Depuis qu'il est chez nous, le moral de Z. s'améliore. Il faut dire qu'il est en période de repos en matière de chimiothérapie. Celle-ci recommencera ce mardi, avec le cathéter qu'on lui a mis sous la peau. En attendant, il marche sans problème et cette nuit a été bonne. 

Les Coréens du Nord ont fait exploser une bombe à hydrogène, provoquant une secousse sismique à 6,3. Ils prétendent pouvoir accrocher cette bombe à leur puissante fusée ballistique susceptible d'atteindre les Etas-Unis. Va-t-on revenir à l'équilibre de la terreur ? 

samedi 2 septembre 2017

Morphée

J'ai refait hier un excellent bouillon de légumes avec du céléri, un navet, des carottes, une courgette, un poireau, etc. (Ne pas oublier le thym.) Z. a apprécié. 

Je n'ai plus de nouvelles de Fabien. C'est dommage qu'il ait décidé de suprimer le groupe qu'il avait lancé sur Whatsapp. Bon, il faut passer à autre chose. 

Je suis toujours dans Paris Trout de Dexter. Cet auteur réussit très bien à nous faire sentir cette atmosphère très particulière du Sud des Etats Unis : chaleur, désolation, lenteur, rapports tendus entre blancs et noirs. Malheureusement, mes lectures sont souvent interrompues par les nécessités associées aux soins requis par Z et, le soir, je ne tiens pas longtemps avant de sombrer dans les bras de Morphée, fils d'Hypnos et de Nyx.

vendredi 1 septembre 2017

L'amitié

J'ai passé toute ma matinée à l'hôpital Santa Maria. Cette fois, ce n'était pas pour moi, mais pour mon ami Z., qui avait rendez-vous avec le Dr... Quel docteur ? Le Dr Quintela, mon cher oncologue, que j'ai donc revu, cette fois comme accompagnateur d'un malade dont l'état est certainement bien pire que celui dans lequel j'étais. Z. marche à peine. On m'a prêté une "cadeira de rodas", un fauteuil roulant pour aller de service en service à travers cet immense hôpital que je commence à bien connaître. Hier déjà, je me suis occupé de Z. pendant toute la journée. Il a dormi sur le lit que nous avons installé sur la terrasse de la cuisine. Il a pu manger mon bouillon de légumes — avec des légumes — ainsi qu'une délicieuse compote de pommes que j'avais préparée à son intention. Aujourd'hui à midi nous sommes allés manger au Sakamura, pratiquement en face de chez nous, des sashimis délicieux. Au dessert, Z. —toujours très empreint de culture britannique  — a demandé des cubes de jelly aux couleurs variées selon les parfums.