jeudi 4 janvier 2018

Graines

J'ai placé la mangeoire pour les oiseaux qu'Isabel m'a offerte à Noël dans le coin gauche de ma fenêtre.  C'est une mangeoire en verre avec un trou qui permet aux oiseaux de se percher sur le bord et de picorer à l'intérieur du récipient. Sans doute un peu trop près de ma table de travail car jusqu'ici, les oiseaux n'y touchent pas. Ils sont sans doute effrayés par cette proximité que le carreau transparent accentue plutôt qu'il ne l'amoindrit. Peut-être que les graines que je leur propose ne sont pas les bonnes. Il faudra sans doute que je fasse d'autres essais. Il est difficile de changer cette mangeoire de place car elle est suspendue à une sorte de gros bouton collé à la vitre. Je ne sais pas si, après l'avoir décollé et placé ailleurs, ce bouton tiendrait bon. Je me réjouis quand même à l'idée qu'un jour je pourrai publier sur ce blog la photo d'une mésange ou d'un rouge-gorge picorant dans ce petit bénitier transparent.

*  *  *

Cette nuit j'ai fait au moins deux rêves étranges dont je me souviens. Dans le premier rêve, toute la famille était rassemblée. Nous étions dehors et j'enlevais les mauvaises herbes. Tout-à-coup, je mets dans ma bouche une petite touffe d'herbe avec non seulement les racines et la motte terreuse qui y était accrochée mais il y avait également un vers de terre entortillé dans cette motte. Je mâche consciencieusement cet ensemble faute d'avoir perçu à temps le cri d'une de mes sœurs m'avertissant de la présence de l'animal. J'associe sa présence incongrue à mon frère Louis-Marie, mort en 1982, qui, à deux ou trois ans, collectionnait les vers de terre dans une boîte qu'il cachait sous son oreiller. Des vers à faire rêver, sans doute, comme ceux des haïkus qui se tortillent dans tous les sens dans ma tête avant d'apparaître à la surface de l'écran. Des vers à croquer comme si j'étais moi-même un oiseau, un piaf, comme me le disait Charlotte il y a quelque temps. 

Le deuxième rêve me montre moi-même en train de retirer de l'argent à la banque avec mon ami Patrice B. Je suis étonné par ces nouveaux billets de 9 euros, et de 1 euro, ce qui me complique un peu la tâche consistant à les glisser en ordre dans mon porte-monnaie. Sans doute les graines d'une fortune à venir.

Après avoir raconté ces deux rêves, je lis dans Le Monde d'aujourd'hui un entretien avec le sociologue Bernard Lahire qui vient de publier un livre qui m'a l'air bien intéressant : L'interprétation sociologique des rêves. Voir cet entretien à l'adresse suivante :
http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20180105/html/1301548.html
Comme le dit Lancelot Hamelin dans la même page du Monde, en commentaire du livre de Lahire : "Nous avons constaté que raconter son expérience onirique dans l'espace public est un acte qui n'est pas sans conséquence." Hum ! Je me demande lesquelles ???

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