vendredi 31 août 2018

Mont-Pèlerin

Josiane est venue me chercher à Genève pour aller chez Grazia, à Mont-Pèlerin, dans sa nouvelle maison qui est vraiment magnifique. Une grande baie vitrée qui donne sur un paysage à couper le souffle : les montagnes au loin, le lac, la petite ville (Vevey) au bord du lac et nous, sur les hauteurs, dans la verdure, avec un arbre splendide sur la gauche, un arbre qui me rappelle que je suis bien un descendant du singe. Je le prendrai en photo, ce qui me remettra dans la peau d'un homme du siècle. La maison de Grazia est très belle, avec partout de larges fenêtres ce qui fait que, s'il y avait du soleil, il serait partout. Mais malheureusement, le ciel est gris et il fait un peu frisquet. Nous devons être à 800/900 m d'altitude à peu près. Juste à côté de la maison de Grazia, il y a une petite chapelle abandonnée qu'elle aurait pu acquérir en plus de la maison, pour 1 franc suisse. Mais cela exigerait des frais d'entretien beaucoup plus onéreux, évidemment. 

jeudi 30 août 2018

Le Corbusier

L'immeuble "Clarté" où habitent Michel et Danielle à Genève a été conçu et construit en 1932 par Le Corbusier dans le quartier des Terrassières. L'appartement qu'ils ont acheté est au 2e étage. Très lumineux, avec une grande salle de séjour, c'est un lieu où il fait bon vivre apparemment. Danielle m'a présenté à sa voisine de palier de 90 ans, à qui je devrai rendre la clé si je dois revenir le 4 et 5 septembre à Genève, mon départ étant prévu pour le 6. L'appartement de cette voisine est tel que l'avait conçu l'architecte. Rien n'a été changé. Les peintures ont été renouvelées mais en conservant les mêmes teintes. C'est un duplex, ce qui permet à certains endroits d'avoir une belle hauteur de plafond. Contrairement à l'appartement où vivent nos amis et qui est très dépouillé dans sa décoration, celui de la voisine, antiquaire de profession, est un véritable musée d'anthropologie, avec de très beaux objets venus de tous les coins du monde. Le contraste entre ces deux appartements est assez étonnant. L'architecture du Corbusier s'accomode fort bien de ces deux manières d'occuper un lieu urbain. Nos amis reçoivent évidemment beaucoup d'architectes qui viennent voir l'immeuble et qui sont très heureux de pouvoir visiter l'un des appartements. Du coup, Michel est devenu un spécialiste improvisé de l'architecture du Corbusier. En tout cas il en parle avec beaucoup de passion et d'intelligence.

mercredi 29 août 2018

Genève

Je suis arrivé à Genève à peu près à l'heure et je suis allé à mon rendez-vous avec le Dr Hourst qui m'a reçu aussitôt. Je l'ai trouvé très attentif et bienveillant. Lui, m'a trouvé plutôt en bonne santé. Il m'a quand même donné une prescription que je suivrai consciencieusement. 

Genève est une ville très agréable mais aussi, comme me le disaient Danielle et Michel N., très chère. Ici tout est hors de prix. Danielle fait ses courses en France où les prix sont beaucoup plus acceptables. Dans mon voyage en bus de Ferney Voltaire à la Gare de Cornavin, je suis passé à travers plusieurs parcs peuplés d'arbres magnifiques. 

Je suis passé devant une librairie qui exposaient quelques livres d'occasion. J'ai repéré La vie devant soi d'Emile Ajar (Mercure de France, 1975). J'ai acheté le livre pour 5 euros. Je me réjouis de relire ce très beau livre.

mardi 28 août 2018

Sans toit

Ce matin, je suis allé voir où en étaient les travaux de notre immeuble. Celui-ci avait perdu la moitié de son toit comme le montrent les photos que j'ai prises avec mon smartphone. J'ai longuement discuté avec l'entrepreneur qui parle un français parfait. Il m'a parlé de ses difficultés avec des poutrelles en bois exigées, apparemment, par le patrimoine. S'il avait pu utiliser des poutrelles en aluminium, il aurait pu faire l'économie de plusieurs journées de travail pour plusieurs de ses ouvriers. Ici, à droite, on peut voir le trou où sera logé le future ascenseur avec les escaliers autour.


J'ai aussi pu discuter avec l'assistant de Carlos, notre architecte, qui, lui, n'était pas là. "Vous aurez une maison à l'épreuve de n'importe quel tremblement de terre", me disait-il. Et ceci, à cause de la structure métallique qu'ils ont installée ce qui a fait dire à l'une de nos amies, quand elle a vu les premières photos : "Mais vous construisez la tour Eiffel !"

lundi 27 août 2018

Chimio n°6

Voilà : c'est la dernière de mes chimios locales hebdomadaires. La prochaine sera dans un mois, c'est à dire fin septembre, à la veille de mon prochain départ pour Luxembourg, sans doute via Paris. 

Aujourd'hui le ciel est une coupe bleue pleine de mousse grise qui tremble un peu à cause du vent. De temps en temps, un rayon de soleil. De temps en temps quelques grosses gouttes de pluie. Mais toujours des avions qui, toutes les trois minutes, traversent la rue devant moi, tout au bout et tout en haut de la rue, à vrai dire. 

Après-demain, je reprends mes voyages avec pour première destination Genève. J'ai un rendez-vous avec le Dr Pierre Hourst à Ferney Voltaire. C'est le médecin que m'a recommandé Viviane. Je me réjouis de faire sa connaissance. Et, à Genève, j'irai dormir chez Michel et Danielle N. qui m'hébergeront pour ma première nuit. Ce sont des amis (et voisins de Paris) qui nous ont rendu visite il y a plus de deux ans à Lisbonne. 

dimanche 26 août 2018

Russie

Après Krzyzanowski, Zamiatine, Aldanov et Sorokine, après les émissions de France culture sur Soljénistyne, et maintenant Dostoïevski avec Les Démons et son personnage central Stavroguine, je me sens très immergé dans la littérature russe pour le moment. Il faut dire que c'est une littérature qui mérite vraiment que l'on s'y intéresse. 

samedi 25 août 2018

Massacre

Le roman de Vladimir Sorokine est incroyablement déconcertant. Nous assistons pendant des centaines de pages à la vie champêtre de la Russie au XIXe siècle. Cela se termine par des noces superbement festives qui unissent tout le village de la Roide-Combe —médecin, curé, moujiks, faibles d'esprit, femmes— autour de l'heureux couple formé par Roman et Tatania, deux orphelins qui ont été recueillis, l'un par son oncle, l'autre par un colonel qui l'a sauvée d'un incendie. Un amour sublime les accapare tout entiers l'un vers l'autre, l'un pour l'autre. Après la fête, l'ivresse et les jeux, le couple se rend dans sa chambre où leurs cadeaux de mariage les attendent. Tatania avait déjà reçu une petite clochette en bois qui, manifestement, est ensorcelée. Roman reçoit une hache du médecin. Et le récit se termine par un interminable massacre à la hache qui dure pendant une centaine de pages. Effarant. La hache fait penser à celle de Raskolnikov mais c'est toute la Russie qui se trouve massacrée aux sons d'une clochette en bois.

Ce matin, j'ai écouté Alain Finkelkraut des Répliques, qui interviewait Pierre Manent sur "la loi naturelle". À un moment donné, ils ont parlé de la foi et du fait que c'était devenu une affaire privée. Certes mais n'y a-t-il pas une contradiction à tenir la croyance pour quelque chose de personnel et privé alors que la religion a précisément pour vocation de rassembler les membres de la société en un tout plus ou moins cohérent ? 

vendredi 24 août 2018

Suite

... soit pour faucher ou ramasser des champignons. Telle est la suite de la phrase que j'ai interrompue hier pour aller en vitesse chercher les framboises qu'Isabel avait commandées, après quoi, j'ai accueilli Richard pour une partie d'échecs, très instructive, comentée par l'ordinateur.  Nous somes allés ensuite, avec Latifa et Fayçal à la foire de l'artisanat à Estoril. Bref, je n'ai pas pu revenir à mon article d'hier avant aujourd'hui. Aujourd'hui (puisqu'on en parle), à midi, c'est Charlotte qui a fait la cuisine et nous a préparé des pâtes délicieuses avec des épinards. 

jeudi 23 août 2018

Roman

Tel est le titre du roman que j'ai commencé hier : Roman de Vladimir Sorokine (Verdier, 2010), le dernier ouvrage d'un auteur russe dont je ne connaissais aucune œuvre. Roman est le nom du personnage principal. L'action se situe au XIXe siècle au fin fond de la campagne russe. Un talent fou dans les descriptions des paysages que le héros parcourt en tout sens, soit pour chasser, soit pour rencontrer

mercredi 22 août 2018

Chute ?

C'est une journée noire pour Trump aujourd'hui. La culpabilité de Manafort et les aveux de Cohen risquent fort de constituer un tournant dans le cours de la présidence Trump. Même Fox News a des difficultés à trouver une réaction appropriée aux découvertes de Mueller. Comment vont réagir les fans de ce président stupide et malhonnête ? L'avenir nous le dira. Certains évoquent une guerre civile entre Républicains et Démocrates. Il faut espérer que cela n'arrivera pas. J'aurais d'ailleurs préféré qu'on attende les élections à mi-mandat de la chambre des représentants et du sénat pour amorcer la chute. 

Dans les statistiques de mes lecteurs, on peut visualiser leur localisation : France, Portugal, Russie, Etats-Unis, Pays-Bas, etc... Depuis deux ou trois jours j'ai un lecteur provenant d'une "région indéterminée". Il y a donc des régions indéterminées sur notre planète ??? Intéressant.

mardi 21 août 2018

Bureau

Voilà l'état actuel de mon futur bureau au 3e étage de notre immeuble en restauration. Avant de mettre les livres sur les étagères, il faudra cependant faire encore quelques travaux. Mais les choses prennent forme. On commence à voir ce qu'il en sera. Le problème de l'entrepreneur, que lon voit ici à gauche, au téléphone, avec un tea-shirt bleu, c'est qu'il a du mal à se débarrasser des gravats qui s'acumulent au premier étage. J'ai d'ailleurs un peu peur qu'il ne pèsent trop lourd et qu'ils enfoncent le plafond de notre épicier au rez-de-chaussée. La mairie n'a toujours pas donné l'autorisation pour les camions de l'entreprise de stationner à proximité pour que l'on puisse se débarrasser de ces gravats. 

Ce matin, je suis allé chercher Charlote et Johni à l'aéroport. Ils ont logé chez Marten, qui était notre voisin de pallier quand nous habitions au 9, Passage des Marais. C'était super pour Charlotte de retrouver ainsi le quartier parisien de son enfance. 

lundi 20 août 2018

Chimio n°5

En début d'après-midi. Cela s'est bien passé comme d'habitude. 

J'ai enfin terminé le roman d'Aldanov, Suicide, qui se termine effectivement par le double suicide du couple dont l'auteur raconte la manière dont ils vécurent la révolution russe, jusqu'à la mort de Lénine et la montée de Staline. L'auteur brosse un portrait très intéressant de Staline. Tous les faits rapportés et tous les personnages sont authentiques sauf celui du couple principal. Ce livre m'a passionné surtout parce que le point de vue défendu par l'auteur est loin d'être en accord avec les bolcheviks. Mais ce point de vue ne l'empêche pas de montrer l'importance de ce qui s'est passé. 

dimanche 19 août 2018

Aldanov

Je termine actuellement le roman de Mark Aldanov, Suicide, traduit du russe par Jean-Christophe Peuch, Editions des Syrtes, 2017. Le "suicide" dont il est question est celui de l'Europe et de la Russie au moment de la première guerre mondiale et des révolutions entre 1903, date du Congrès de Bruxelles où Lénine s'affirme comme le leader du mouvement révolutionnaire, et 1924, date de sa mort.. Le roman a été publié pour la première fois dans une revue russe à New York en 1956/57. Le roman tout entier tourne autour de ce personnage central : Lénine, dont l'auteur nous fait un portrait très nuancé, en effet. Le roman est bien écrit et incroyablement bien documenté sur tous les acteurs de cette période agitée.

samedi 18 août 2018

Homme

J'ai lu hier Le coq rouge de Miodrag Bulatovič (Seuil, 1963), auteur montenegrin préfacé par Mathias Énard, l'auteur de Boussole, livre que j'ai beaucoup aimé. C'est d'ailleurs au nom de cette recommandation implicite que j'ai acheté ce livre que je n'aurais jamais lu sans ça. Sur la quatrième de couverture on lit une citation du roman : "Aujourd'hui, je deviendrai, il le faut, un homme. Il est temps que j'entre dans le monde." Il est vrai que c'est

bien de cela qu'il s'agit dans cet ouvrage qui nous raconte une noce délirante, où les invités se battent et s'injurient en permanence, où les vagabonds se mêlent aux réjouissances, où deux fossoyeurs cherchent une tombe dans le cimetière pour y déposer le corps d'une femme recouverte d'un drap blanc, où le héros, Muharem, un coq rouge sous le bras, découvre le monde des hommes qui, pourtant se comportent comme des enfants sous le regard impassible d'Ivanka, la mariée, la femme —celle qui n'existe pas, selon Lacan—, dont le héros est amoureux sans vraiment oser se l'avouer explicitement. Mais il y a une réponse à cette exigence de devenir un homme, que j'ai trouvée très intéressante, p. 186 : "Tu es un diable par honte, mais tu deviendras un homme véritable aussitôt qu'il te sera entré une mauvaise pensée dans le cœur."

vendredi 17 août 2018

Duras

Quand je n'ai plus rien à lire —en réalité, il y a toujours à lire dans une maison, ce qui fait que le moment tel que je viens de le définir est en fait l'expression d'un sentiment ou d'une impression sans fondements— j'explore les ressources cachées de ma bibliothèque. Là, je suis tombé sur La douleur de Marguerite Duras (NRF, 1985). Je remarque le nom d'une personne sur la première page de garde : Rachel Co. ou Lo., nom qui ne me dit rien. J'ai bien une ex-nièce par alliance qui s'appelle Rachel mais je ne crois pas que c'est d'elle qu'il s'agit. J'ai lu ce livre hier avec beaucoup d'intérêt. Le premier récit témoigne de l'attente de la narratrice (Marguerite Duras, elle-même) juste après la victoire des Alliés en 1944, du retour de son mari, Robert L., interné à Dachau et qui s'était évadé, avait été repris, restait introuvable parmi les rescapés revenus, finalement récupéré à Dachau par D., l'ami de la romancière, dans un état proche de la mort (38 kg)... Il s'agit d'un témoignage authentique, de même que les trois récits suivants, "Monsieur X. dit ici Pierre Rabier", "Albert des Capitales" et "Ter le milicien". Le premier de ces textes parle de la relation très particulière que la narratrice a entretenu à la fin de la guerre avec un Allemand, celui-là même qui avait procédé à l'arrestation de son mari, Robert L et qu'elle dénoncera à ses amis de la Résistance à la libération. Ce qui m'a frappé, c'est la différence de style entre ces quatre récits et les deux suivants qui s'avouent eux-mêmes comme appartenant à la fiction et que j'ai beaucoup moins aimés que les premiers. Comme quoi, quand on écrit à partir d'un vécu authentique, l'écriture est différente de celle qui résulte seulement de l'imagination. 

jeudi 16 août 2018

Oderint

Mon fils Fabien [https://fabien-daytoday.blogspot.com/] a intitulé son article du 14 août Hate. Je le mentionne parce que la dernière nouvelle de Krzyzanowski, intitulée "La houille jaune" a justement pour thème la haine. Dans ce récit qui date de 1939, grâce aux recherches et aux innovations technologiques du professeur Lekr, la haine devient la source d'énergie qui permet à la planète de continuer à vivre après la ruine de toutes les autres sources d'énergie. Le diagnostic posé au début de cette nouvelle est impitoyable : on dirait que l'auteur fait le constat de ce qui se passe aujourd'hui, en 2018. Jugez-en plutôt :
"Le baromètre économique de l'université de Harvard indiquait en permanence "mauvais temps". Mais si précises que soient ses mesures, elles ne pouvaient prévoir une aggravation aussi rapide de la crise. Sous l'action conjuguée des guerres et des éléments la planète s'était mise à dilapider toutes ses énergies. Les puits de pétrole avaient tari. La puissance énergétique des houilles noire, blanche, bleue et verte diminuait de jour en jour. Une sécheresse sans précédent, multipliant les équateurs par dix, avait, semblait-il, désorienté la terre exténuée. Les blés étaient brûlés sur pied. La fournaise enflammait les forêts. Les selves d'Amérique et les jungles des Indes flambaient, noires de fumée. Les pays agraires furent les premiers ruinés. Il est vrai qu'à la place des arbres réduits en cendres, s'élevaient, comme des forêts aux troncs cendrés, les fumées des usines. Mais leurs jours étaient comptés. La pénurie de combustible menaçait d'immobiliser les machines. Même la neige des glaciers, fondue par la chaleur de l'été permanent, ne pouvait constituer une réserve sûre d'énergie hydraulique ; les rivières bombaient leurs fonds dénudés et les turbogénérateurs étaient sur le point de s'arrêter.
La terre avait la fièvre. Fouettée par les verges jaunes du soleil, elle tournait comme un derviche finissant sa danse frénétique.
Si les États avaient supprimés leurs frontières politiques, s'ils s'étaient venus en aide, il y aurait quelque espoir de salut. Mais les idées atatistes [du latin atat (cri de guerre, de victoire des Romains de l'Antiquité). Ici : patriotisme cocardier. Note de l'auteur SK] ne faisaient que se renforcer dans l'adversité, et tous les reichs des vieux et des nouveaux mondes, tous les staats, toutes les républiques et tous les lands se recouvraient, comme les poissons au fond des lacs asséchés, d'une pellicule visqueuse, se retranchaient derrière leurs frontières comme dans un cocon, augmentant de façon inouïe leurs droits de douane. La seule organisation de type international était la Commission pour la recherche de nouvelles énergies : la CORNE. Elle promettait une somme à sept chiffres à celui qui découvrirait une nouvelle ressource énergétique, une force motrice jusqu'alors inconnue sur terre." (p.138-139)
Oderint [en français : "qu'ils haïssent"] est le projet présenté par le professeur Lekr, lauréat du concours de la CORNE. 
"— Mon projet est simple : je propose d'utiliser l'énergie de la haine partagée entre un grand nombre d'individus. Il se trouve que sur le clavier étendu des sentiments, les touches noires de la haine ont une tonalité spécifique, nettement différenciée. Alors que d'autres émotions, comme par exemple la tendresse, la sympathie... s'accompagnent d'une baisse du tonus musculaire et d'un certain relâchement du système moteur de l'organisme, la haine, elle, est entièrement musculaire, elle est toute dans la tension des muscles, le serrement des poings et la crispation des mâchoires. Ce sentiment ne trouve aucune issue car la société l'étouffe avec des sourdines, le mouche comme une lampe, et voilà pourquoi il produit de la suie et non de la lumière. Mais si on retire les sourdines, si on permet à la bile de s'infiltrer au travers des barrages sociaux et de jaillir, alors cette houille jaune, comme je l'appelle, refera tourner les volants immobilisés de nos usines et des millions de lampes brilleront grâce àl'électricité biliaire et..." (p.142-143)




mercredi 15 août 2018

Pupille

L'écriture et l'inspiration de Krzyzanowski me rappelle celles de Julio Cortázar. Dans une de ses nouvelles (Dans la pupille), il raconte comment les amoureux d'une jeune femme se retrouvent à titre de souvenirs plus ou moins vifs dans sa pupille. S'ensuivent des dialogues très savoureux entre ces 12 amoureux échaudés qui se sont succédés dans le regard de cette femme dont on ne sait rien. C'est passionnant. 

Charlotte et Johni vont à Paris aujourd'hui. Ils y resteront jusqu'au 21 août et dormiront au 9, passage des Marais, dans l'appartement de Marten. J'espère que tout se passera bien. 

mardi 14 août 2018

Krzyzanowski

Sigismund de son prénom, auteur de ce recueil de nouvelles intitulé Le Marque-page (Verdier, 1991) avec une introduction de mon amie Hélène Châtelain, ancienne compagne d'Armand Gatti, avec qui j'ai travaillé quand ils étaient tous les deux à Strasbourg au début des années 90, je crois. Mais revenons à Krzyzanowski, né en 1887 et mort en 1950 sans avoir jamais rien publié alors qu'il a une œuvre importante derrière lui, redécouverte après sa mort. Cet auteur a une écriture très attachante même si  les récits qu'il nous offre témoignent d'une imagination débridée. J'ai beaucoup aimé les deux premières nouvelles de ce recueil et me réjouis de pouvoir continuer un peu plus tard.

C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma belle-sœur Elsa. Nous allons à un dîner de fête ce soir. 

lundi 13 août 2018

Chimio n°4

Encore deux séances avant de passer à la fréquence mensuelle : ouf ! Aujourd'hui, cela s'est passé très rapidement : nous sommes arrivés à 11h45 à l'hôpital et à 12h15, je me rhabillais pour être dehors, cinq ou dix minutes plus tard. C'est toujours aussi peu agréable mais parfaitement supportable. Voici l'entrée du bâtiment où cela se passe. Les infirmières sont gentilles et efficaces.


Hier j'ai fait mes 5600 pas. Ce n'est pas encore 10000 mais j'y arrive progressivement. Il faut dire qu'il fait très chaud pour marcher pendant la journée alors que notre appartement actuel est particulièrement frais et que l'on s'y sent mieux que dehors. 


Charlotte et Johni (je crois que cela s'écrit comme ça en brésilien) sont revenus de leur séjour avec Wanda. Ils se sont bien reposés, apparemment. Isabel est allée les chercher en voiture hier. Elle y a passé la journée et nous a ramené au moins dix kilos de quetches portugaises, qui ne sont pas aussi bonnes que les alsaciennes mais qui feront certainement l'affaire pour plusieurs tartes à venir. Espérons ! Wanda lui a assuré qu'il y avait des champignons dans le coin en février. Je me demande de quelles espèces il peut bien s'agir. 


samedi 11 août 2018

Olivier


Nous sommes allés hier rendre visite à Wanda dans ce magnifique couvent restauré avec tant de goût dont j'ai déjà parlé il y a quelque temps, le dimanche 13 mai, pour être exact.  Nous y avons laissé Charlotte et son ami Johnny qui, invités par Wanda, y resteront trois jours. Séjour de rêve dans un environnement "luxe, calme et volupté". Richard était avec nous et j'ai passé l'après-midi avec lui dans un fauteuil à l'ombre d'un vieil olivier (pas celui de la photo) et d'un citronnier, devant un paysage très ouvert avec des collines au loin, un verre de jus de maracuja sur la table devant moi et un livre sur les genoux, celui de Zamiatine dont j'ai parlé hier et que j'ai presque fini. Nous nous sommes arrêtés le soir à Almeirim, un faubourg de Santarem, pour dîner dans un retsaurant très populaire où j'ai partagé avec Isabel une côte de bœuf (en fait, du veau) absolument délcieuse. 

vendredi 10 août 2018

Confusing

C'est ce mot anglais qui s'est imposé à moi au sortir d'un rêve qui m'a lancé dans de multiples pensées propres à meubler une insomnie pendant au moins deux heures. Dans ce rêve, j'animais une sorte de séminaire avec des spécialistes internationaux de la communication scientifique et technique. Je ne me souviens pas de ceux qui étaient là mais tout se passait en anglais. Brian Trench était là. J'argumentais sur le fait que la vulgarisation scientifique avait pour effet principal d'embrouiller (confusing) l'esprit des gens ordinaires, ce qui mène à une sorte de cacophonie épistémique et culturelle désastreuse dont l'un des exemples les plus flagrants est l'alimentation, domaine où abondent les fake news. Les participants à ce séminaire étaient attentifs. Ils "découvraient" cette perspective qui leur paraissait contre-intuitive puisque la vulgarisation est censée éclairer l'esprit et non l'embrouiller par le biais d'un langage, sorti tout droit d'une écriture qui se développe en dehors du champ de la parole. Mon heure de gloire était arrivée. Mais ce n'était qu'un rêve.

*  *  *

J'ai entamé deux livres en même temps hier : L'enlèvement d'Hortense de Jacques Roubaud (Collection Points) et Au diable vauvert d'Evgueni Zamiatine. Le roman de Roubaud me rend perplexe. Bien sûr qu'on y sent l'influence déterminante de l'Oulipo. Roubaud était un mathématicien. Quant à Zamiatine, j'aime beaucoup l'impertinence de son écriture.

jeudi 9 août 2018

Tatouages

Magnifique ce livre, Le Nazi et le barbier, de Edgar Hilsenrath. Une vision ironique de l'histoire des Juifs avant, pendant et après la guerre, l'histoire d'Itzig Finkelstein, le coiffeur génial, alias Max Shulz, le génocidaire SS qui termine sa vie en Israël. Je recommande chaleureusemnt ce livre que Richard m'a offert avant-hier.

Depuis quelque temps, Johnny, le petit ami de Charlotte vit avec nous à la maison. C'est un garçon très gentil, couvert de tatouages en tout genre et tatoueur lui-même. Je m'étonne un peu que Charlotte résiste si bien à la tentation. Mais comme elle nous le dit, elle n'est pas tentée. Ce qui fait qu'elle n'a pas besoin de résister.

Charlotte est revenue de ses pérégrinations à travers Lisbonne avec un petit cadeau pour moi : il s'agit d'un petit lézard qui a sèché au soleil. Quand elle avait environ huit ans, elle avait trouvé un gros œuf d'oie dans le parc des Récollets. On a pris une photo d'elle, revenant des buissons alentour avec ce cadeau étonnant. J'adore recevoir les trouvailles de Charlotte.

mercredi 8 août 2018

Gilbraltar

Entendu ce lapsus "Gi-l-braltar" pour Gibraltar, ce matin sur France Inter, proféré par la journaliste qui, à 9 heures, nous donnait les infos du matin. Ce qui m'a étonné, c'est justement d'avoir pu "entendre" ce "l" surnuméraire. L'ai-je d'ailleurs vraiment "entendu" : une petite hésitation entre la première syllabe "gi" et le reste du mot "braltar" pourrait aisément se faire passer pour un "l". Pourquoi ? Pourquoi pas un "r" ? 

*  *  *

J'ai commencé hier soir le roman d'Edgar Hilsenrath, Le Nazi et le barbier, Le Tripode, 2018. Dès les premières pages, on se retrouve dans l'ambiance joyeuse et légèrement distancée que crée l'écriture pleine d'humour de cet auteur dont j'ai déjà parlé ici. Je me réjouis de poursuivre.

mardi 7 août 2018

Étanches

Nous avons traversé le Tage pour aller à la rencontre d'un ingénieur chimiste qui a conçu les revêtements dont nous habillerons notre immeuble. Ce sera un mélange de chaux en pâte, d'huile et de savon, avec, pour les habillages intérieurs (salles de bain ou cuisines), de la cire d'abeille qui rend ce revêtement légèrement brillant et parfaitement étanche, aussi étanche sans doute que la paroi interne de ma vessie après mes séances de chimio. Nous y sommes allés avec Richard qui entretenait sa maison à Santorin avec les mélanges dont les habitants du cru lui donnaient des recettes très variées. 

Nous avons mangé chacun une daurade dans un restaurant de plage. Honnête sans plus. Trop de touristes évidemment. Le tourisme est devenu une maladie de l'humanité. 

lundi 6 août 2018

Chimio n°3

Hier nous sommes allés manger à la Ceviccheria avec Régis et Teresa. Une soirée bien agréable avec des gens intelligents. Régis m'a fait cadeau du numéro 2 d'une nouvelle revue, Electra, qui sort en langue anglaise et en langue portuguaise. Ce numéro est thématiquement centré sur la stupidity, thème auquel j'ai moi-même consacré de nombreuses pensées nourries par des lectures appropriées telle que L'homme sans qualités, de Robert Musil ou Bouvard et Pécuchet de Flaubert. La première de couverture est illustrée par un tableau d'Alexander Paulus, intitulé living the dream.

*  *  *

J'ai rendez-vous en début d'après-midi pour ma chimio n°3. Si ça fonctionne comme d'habitude, je n'ai aucune crainte. Je fais cette chimio dans l'hôpital où j'allais rendre visite à mon ami Zbyszek, quand on lui a diagnostiqué son cancer. Nous nous promenions dans le jardin de l'hôpital. On allait s'asseoir sur un banc à l'ombre car il faisait chaud. C'était il y a un an, exactement. Il était très énervé par le médecin qui devait lui prescrire son traitement. Je crois que ce médecin avait compris déjà à ce moment-là que son cas était désespéré et que, sans qu'il en ait informé Z., cela devait transparaître dans son attitude à son égard.

*  *  *

J'ai quelques belles citations tirées du livre de Marcel Cohen :

"Importance énorme de la marge dans ce qui est écrit, dans ce qui est vécu. Le plus vrai est là, qui jamais ne se montrera." Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, Mercure de France, 1970.

"Ce qui importe, c'est ce qui ne peut être dit, l'espace blanc entre les mots. Les mots eux-mêmes n'expriment jamais que l'incidence, qui n'est pas ce que nous pensons réellement." Max Frisch, Sketchbook (1946-1949), Harcourt Brace Jovanovich, New York & London, 1977.
J'apprécie particulièrement cette citation qui rejoint l'une de mes convictions anciennes, selon laquelle je situais la pensée entre les mots, précisément dans les interstices, les espaces blancs, les marges. Voir mon article "De l'espace blanc au trou noir", paru dans la revue Futuribles au début des années 80.  Un article quelque peu délirant, si je me souviens bien.

dimanche 5 août 2018

Ourisson


Guy Ourisson, président de l'Université Louis Pasteur quand, revenu à Strasbourg en 1974, j'ai été recruté au GERSULP, est une personne qui revient souvent dans mes rêves. (Il est mentionné environ huit fois dans mes articles précédents, depuis 2013, le plus souvent justement dans mes rêves.) Ce fut le cas cette nuit. Il était venu me voir pour me parler d'un livre écrit par un certain "de Becker". Il était déjà à la retraite et me demandait d'intervenir, ce que je ne pouvais pas faire dans la mesure où moi aussi, j'étais à la retraite. Je lui ai recommandé de parler du problème à Dominique Pestre. Lui aussi avait vieilli, d'ailleurs. Dans ce rêve, il y a une grande proximité entre lui et moi. Il est clair que pour moi, il fut un modèle. Je le considérais un peu comme mon père, même si j'étais bien loin de la chimie. Je  lui vouais une grande admiration. Dans le rêve je me vois à un moment donné escalader comme une sorte de digue pavée, mais mes mains s'enfoncent dans la terre, les pavés ne tiennent pas ensemble et je risque de retomber en bas à tout moment. Le sommet de cette digue est rond. Les pavés se défont, mes mains et mes bras sont dans la terre, je ne réussis pas à me hisser sur le sommet malgré mes efforts et sous le regard d'une multitude de gens qui habitent cette rangée de maisons qui surplombent la digue. Finalement, j'y parviens. Mais j'ai eu très peur.

*  *  *

Je lis dans Marcel Cohen (déjà cité) :

Je vais vous dire le secret.
Écoutez.
Qu'est-ce que c'est ? Vous le demandez ?
Je vous répète :
Écoutez.

C'est une citation de L'entretien infini de Maurice Blanchot.

samedi 4 août 2018

Ni fleurs...

... ni couronnes. C'est le titre du petit livre de Maylis de Kerangal que je viens de lire. C'est une nouvelle, publiée en 2006 aux Editions "Minimales". C'est un texte dont le style se déguste comme une rareté gastronomique. Je le recommande vivement. 

Hier soir, juste avant de m'endormir j'ai rouvert Les Frères Karamazov de Dostoïevski (traduction d'Henri Mongault, Gallimard, 1948. Cela fait longtemps que j'ai envie de relire ce roman dont j'ai des souvenirs trop vagues pour qu'ils me soient encore utiles pour penser. Peut-être que la lecture que j'en ai faite à 15/16 ans continue à m'habiter, à habiter mon inconscient.

Ce matin, j'ai marché pendant une heure et demi et je perçois une nette amélioration. Serait-il possible que je retrouve un usage de mes jambes "de fumeur" tel que je pourrais à nouveau envisager de grandes ballades en montagne ? Dans les Vosges par exemple ? En automne de préférence...

vendredi 3 août 2018

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C'est le nombre de pas que mon logiciel "Pacer" a compté hier. Cela correspond à presque 8 km, d'après mon logiciel dont je ne suis pas sûr de l'exactitude ni de la précision. Une bonne marche, sans aucun doute, surtout dans une ville chauffée à blanc par le soleil (entre 35° et 40°). Au cours de cette marche, je suis passé à la Nouvelle Librairie Française où j'ai pu discuter avec Fred, revenu récemment de vacances. Il faudra que je reprenne contact avec Philippe, ce poète français qui vit à Lisbonne et que je vois de temps en temps. J'ai acheté un livre de Marcel Cohen, Autoportrait en lecteur (Eric Pesty Editeur, 2017). Il s'agit de citations issues des lectures de Marcel Cohen et qu'il a lui-même rassemblées pour dresser cet "autoportrait". J'ai aussi acheté un petit polar de Didier Daenninckx, Meurtres pour mémoire, à lire au lit le soir avant de m'endormir. 

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J'écris tout en écoutant les émissions de France Culture consacrées depuis lundi dernier à Sigmund Freud. Et je saisi au passage cette phrase prononcée (en allemand) par Freud : "La science est toujours vivante, mais l'humanité est morte." À mettre en rapport avec notre intervention de Toulouse sur la science et l'humanisme.

jeudi 2 août 2018

Gira

J'ai en effet terminé ce long roman de Zadie Smith hier soir. Dans ce que j'en ai dit hier, je ne rends pas justice à ce livre qui aborde avec beaucoup de finesse britannique la question des intellectuels noirs dans le monde universitaire américain. Les rapports entre les gens, tels qu'ils peuvent être marqués par des désirs lubriques, de l'amour, du mépris, de la piété filiale, de la jalousie, de la méfiance, etc., sont examinés minutieusement. Je n'ai pas trop aimé la fin du livre qui est amenée de manière un peu artificielle avec l'histoire d'un tableau volé qui devient le nœud d'un drame conclusif qui n'apporte pas grand chose. Mais la lecture de cette œuvre reste agréable jusqu'au bout. 

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J'essaye actuellement de m'abonner au système "Gira" de Lisbonne qui est un système de location de bicyclettes comme Vélib' à Paris, qui d'ailleurs ne fonctionne plus à Paris, semble-t-il. Mais l'inscription à ce système est vraiment très compliquée. Je ne suis pas sûr de pouvoir réussir. Isabel a essayé également, sans succès. 

mercredi 1 août 2018

Impatience

Je suis en train de terminer un  roman qui se trouvait dans les rayons de ma bibliothèque et que je n'avais certainement jamais lu. Je suis pourtant certain de l'avoir acheté ne fut-ce qu'en raison du titre, De la beauté, par Zadie Smith (NRF, 2007,  prix Orange du roman). Ce titre serait plutôt celui d'un essai que d'un roman. C'est peut-être pour cette raison qu'il m'a attiré. En tout cas, en le lisant maintenant, je trouve ce livre très prenant. Pourtant il ne s'y passe pas grand chose à part les événements ordinaires d'une famille ordinaire dans un milieu académique ordinaire dont la haine et la concurrence expliquent en partie l'agitation et les vagues.

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Hier soir, quand j'ai voulu écrire l'article de mon blog, la présentation de celui-ci avait complètement changé et au lieu du bouton "nouvel article" j'avais un bouton "créer un blog". Impossible de me dégager de cette page qui faisait obstacle à ma prodigieuse créativité. Hum ! Alors, on essaye n'importe quoi pour revenir à la situation familière. On devient impatient. On peste contre ces gens qui, tout-à-coup, veulent changer les règles. On insulte Google. On lui reproche de s'immiscer dans nos vies et de nous surveiller. On est prêt à jeter l'ordinateur par la fenêtre. On ameute les copains. Alors que la solution est toute simple. C'est celle que Guychou m'a souvent répétée quand j'avais des problèmes informatiques : souvent il suffit de redémarrer. C'est ce que je fis... et le problème fut réglé.

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Hier encore, nous avons reçu une amie psychanalyste d'Isabel, Anne. J'avais proposé d'essayer le plat délicieux que Sami m'avait cuisiné quand j'étais chez eux à Saint Martin/Mauroux. Des tranches assez fines d'aubergines que l'on roule sur une pâte faite de noix mise en poudre, citron, oignon, persil et coriandre. C'était assez bon mais pas complètement réussi. Ma pâte de noix était un peu trop citronnée et mes aubergines étaient un peu sèches ce qui m'a empêché de les rouler proprement. A refaire, évidemment.

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Hier enfin, j'ai fait environ deux heures de marche : tout d'abord pour aller voir l'état de notre immeuble et ensuite, vers midi, pour aller rejoindre Isabel S. à l'Université. Nous avons eu beaucoup de choses à discuter et il est probable que nous irons leur rendre visite —à Isabel et Joao— dans leur maison de campagne à proximité de Sesimbra, de l'autre côté du Tage.