dimanche 14 octobre 2018

Zibeline

Je suis en train de finir le roman de Remizov, Volia Volnaïa qui met en scène les chasseurs de zibelines, ces petits animaux de la taïga de Sibérie qui sont si appréciés pour leur fourrure. Un passage intéressant, page 199 :
"Tu sais pourquoi nous n'aurons jamais de gens bien au pouvoir ?
— Pourquoi ?
— Parce que nous n'en avons pas besoin. Je le sais parfaitement ! Regarde. Ce dont j'ai besoin, la technique par exemple, ou l'arme, je me les procure, et de bonne qualité. J'y veille, j'essaie de les améliorer. Le pouvoir ? Je n'en ai pas besoin, c'est pour ça qu'il est comme il est. J'ai tout ce qu'il faut, je me débrouille sans eux. Non, sérieusement, il faut l'abolir complètement, le pouvoir. Autrefois, avant les bolcheviks, il n'y avait pas d'autorités ici, un policier et demi, c'est tout. Les gens venaient dans le coin pour trouver la liberté. Qu'est-ce que tu crois ? La Sibérie a toujours été libre."

Mais comme le dit le roman, les choses changent et le pouvoir s'insinue dans tous les coins du monde, même en Sibérie, sous la forme de "flics" qui viennent des grandes villes, qui n'ont pas de racines ni de lieu propre, et qui saccagent la vie des communautés.

*  *  *

Isabel et moi sommes allés voir l'immeuble, curieux de voir si la tempête que Lisbonne a subie la nuit dernière avait causé des dégâts. Et bien non : le toit est pratiquement terminé et l'on voit de mieux en mieux ce que ça va donner. Au retour, je disais à Isabel : "Je me réjouis de vivre là-bas dans un an."

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