mardi 7 mai 2019

Almodovar

Parle avec elle, c'est le film que l'on a vu sur Arte, hier soir. Je l'avais déjà vu une fois, mais je m'aperçois que, comme le livre qu'il faut souvent relire une fois, les bons films gagnent à être revus. Ce fut le cas pour La Chute et c'est le cas pour ce film absolument magnifique de Pedro Almodovar —est-ce que ce nom espagnol voudrait dire en français "l'âme du vrai" ? mais le vrai n'a pas d'âme, voyons—. Il s'agit bien de la parole dans ce film, de cet extraordinaire faculté innée chez l'homme, sa faculté de langage, dont il est impossible de connaître les ressources infinies. J'ai été complètement capturé par les images de ce film qui effleuraient délicatement mes fantasmes philosophiques les plus profonds (qu'est-ce que ça veut dire "fantasmes philosophiques profonds" ?). D'abord, il n'y a pas de profondeur dans les fantasmes. Certes, ils peuvent stagner au plus profond de nous-mêmes, mais il n'ont rien de profond en eux-mêmes.  

Par ailleurs, j'ai lu hier le nouveau livre de Marc Dugain, Transparence (NRF, 2019) qui met en scène une vision de notre avenir proche avec cette domination des algorithmes capables de traiter les milliards de données qu'un seul être humain devra fournir pour pouvoir conquérir l'immortalité après avoir été "réssucité" grâce à ces données aussi bien physiologiques que psychologiques recueillies au cours de toute la vie. Comme nous sommes des milliards d'êtres humains sur terre, la compagnie Endless —qui a avalé Google et qui est dirigée par une femme— devra traiter des milliards de milliards de données. Mille sabords ! Où va-t-on ?

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