lundi 31 mai 2021

Suite

Pour me défendre contre les accusations que j’ai évoquées hier d’être un grand « séducteur », j’avais l’habitude de dire : « Le séducteur est celui que l’on déduit du séduit ! »  Ce qui était une manière assez séduisante de se défausser de telles accusations malveillantes. Kierkegaard associe étroitement le séducteur à l’intention de séduire, aux stratégies et aux pièges utilisés délibérément par le séducteur pour capturer sa proie innocente. Cela m’amuse de considérer mon vieux professeur de logique comme une proie innocente qui a résisté vaillamment à tous les efforts que j’étais censé avoir faits pour le séduire. Nul doute qu’à une autre époque il se serait mis à la tête d’une cabale pour m’envoyer au bûcher sous l’inculpation de sorcellerie ! Mais les choses ne sont pas aussi simples. L’intention peut très bien se satisfaire de peu pour être reconnue comme telle. Il suffit parfois d’un regard teinté d’une légère lubricité pour que les âmes s’enflamment. Mais, est-on responsable de son propre regard ?  Ai-je eu parfois, à mon insu, l’œillade incendiaire des sorciers du Moyen-Âge ? Peut-être. Mais certainement pas en regardant mon professeur de logique ! 

Le séducteur a au moins cette qualité d’assumer pleinement sa responsabilité dans ses entreprises de séduction. Il est parfaitement conscient de ses propres manigances pour capturer sa victime. Il veut vaincre les obstacles qui s’opposent à l’accomplissement de son désir. Le séducteur « déduit du séduit » cherche à vaincre sans véritablement combattre. Il n’est pas une « bonne personne ».

dimanche 30 mai 2021

Sulfureux

 Au cours de l’insomnie de cette nuit —qui n’a pas duré très longtemps— j’ai repensé à certaines figures de mon passé et, notamment, à Zbyscek, cet ami ange-polonais [j’avais écrit « anglo-polonais » mais l’ordinateur m’a proposé ce beau lapsus que je ne corrige qu’aujourd’hui, c’est-à-dire, le lendemain !], qui est mort en septembre 2017. Je me souviens que Zbyscek était très préoccupé par le fait d’être une « bonne personne ». Il me posait souvent la question sans pourtant, qu’il en doutât un seul instant. Je crois qu’il avait raison. C’était très certainement une « bonne personne ». Mais on ne peut pas s’empêcher de poser la même question à propos de soi-même : suis-je une « bonne personne » ? C’est d’ailleurs les termes mêmes que Zbyscek utilisait pour exprimer sa préoccupation. Quant à moi, cette question m’a immédiatement fait penser aux personnes que j’ai connues et qui, non seulement ne me considéraient pas comme une bonne personne, mais au contraire comme quelqu’un de sulfureux, une émanation du diable lui-même ! Je pense à mon ancien professeur de logique à la Faculté de Philosophie de Strasbourg, Hervé Barreau, qui, paraît-il, me considérait véritablement comme le diable. Je me suis demandé ce qui pouvait fonder cette opinion très négative. Comme toujours, quand il est question de diable, il y a le problème de la séduction. Le séducteur est un diable. J’ai longtemps été considéré comme un grand séducteur. Cela m’étonnait dans la mesure où je ne ressentais aucunement cette intention de séduire, telle que Kierkegaard en parle dans son ouvrage célèbre. Mais l’intention est-elle indispensable pour définir le séducteur ? En tout cas, je ressentais très nettement cette méfiance dans l’attitude que certaines personnes, comme Hervé Barreau par exemple, exprimaient à mon égard. 

Cela me fait évidemment penser au diable dans le film de Marcel Carné, Les visiteurs du soir, film qui date de 1942, l’année de ma naissance. Jules Berry, dans le rôle qui lui a été confié d’être le diable dans ce film magnifique, me semblait absolument génial. C’est un film qui nous montre clairement que le mal vient de la séduction justement. 

samedi 29 mai 2021

Lenteurs

Isabel a repeint le mur de la chambre du studio du 2e étage. C’est très beau. Elle va également peindre de la même couleur une vieille commode, un peu déglinguée.  Je me demande vraiment ce que ça va donner !

Ce matin, nous avons donc sélectionné les projets qui obtiendront un financement de la Fondation. Celle-ci, malheureusement, a de moins en moins d’argent et nous avons décidé de subventions à la baisse. Il s’agit surtout de stimuler les initiatives qui visent à renforcer la solidarité des communautés. Les femmes Mapuche auront droit à une aide pour s’organiser ainsi que certaines communautés linguistiques au Kenya. J’ai fait peu d’interventions. Il faut dire que je suis très mal équipé. Mon ancien MacBook Air était sollicité pour afficher les projets pendant que l’iPad était consacré à la discussion en zoom. Mais ma vue baisse et le repérage des points pertinents dans le texte des projets me prenait trop de temps par rapport aux avancées de la discussion. Bref, je me sentais en retard sur les points discutés. En outre, les lenteurs de mon vieux Mac n’arrangeaient vraiment pas les choses. Vivement ce nouveau Mac 12 pouces dont ils promettent la sortie pour cet automne.

vendredi 28 mai 2021

PKF

 J’ai passé toute la journée à lire les projets de financement que la Fondation Paul Feyerabend a reçu pur cette année 2021. Beaucoup de projets impliquant très souvent des associations féminines en Amérique latine, en Inde et en Afrique. Des projets intéressants dont le comité discutera demain et après-demain pendant deux jours en vue de la sélection la plus pertinente possible.

J’ai aussi téléphoné à Sasha qui m’a envoyé un livre de Tyson Yunkaporta, un auteur australien, que je me réjouis de lire. En tout cas Sasha m’en a dit le plus grand bien. 

jeudi 27 mai 2021

Finalement..

 ... on l’a reçu, ce fameux papier de l’électricien qui doit nous permettre de clore le dossier d’habilitation de notre habitation à la mairie de Lisbonne. Au retour de sa première injection du vaccin Pfizer, Isabel m’a annoncé la bonne nouvelle. Il n’y a plus qu’à attendre maintenant l’enregistrement de notre immeuble auprès de la municipalité, ce qui nous permettrait également de lancer notre business Airbnb, en ce qui concerne le studio du 2e étage, puisque les autres chambres sont actuellement louées. Je ne sais pas encore combien de temps la mairie prendra pour nous communiquer notre numéro d’enregistrement mais il est à parier que ce ne sera pas immédiat. Enfin ! Nous verrons. 

mercredi 26 mai 2021

Départs

Jeanne et Simon ont repris l’avion ce matin pour Paris. Ils étaient très contents de leur séjour et ont trouvé le studio du 2e étage —qu’ils avaient loué pour une semaine— très confortable. Ils vont nous faire de la pub à Paris, à commencer par leurs parents respectifs. Je trouve que le bouche à oreille est l’une des meilleures façons de faire de la pub pour nos logements. Implicitement, il y a une sorte de garantie concernant les gens qui seraient susceptibles de venir. J’ai trouvé Simon, l’ami de Jeanne, tout-à-fait charmant : intelligent, souriant et serviable. 

Hier soir, sur Arte, j’ai regardé un documentaire sur la mafia :: Togo Riina de Corleone, ce petit village sicilien qui fournissait au « parrain des parrains » les tueurs nécessaire à son pouvoir. C’était assez effrayant. À la suite de ce documentaire il y en avait un autre sur les rapports entre la mafia et l’Église. Pas joli, joli ces complicités qui permet à l’Église de blanchir l’argent qu’elle recevait des mafieux. La Banque du Vatican a été impliquée dans ces opérations de blanchiment. Il semblerait que le pape François veuille remettre les pendules à l’heure.

mardi 25 mai 2021

Réservation

 Je viens de modifier mon billet d’avion Lisbonne - Paris et retour pour pouvoir assister au concerte de ma fille Célia. Je partirai donc de Lisbonne le 18 juin et serai de retour à Lisbonne le 28. 

lundi 24 mai 2021

Angoisse

Pour que notre habitation soit habilitée et enregistrée par la mairie de Lisbonne, nous avons encore besoin d’un papier qui attesterait que notre installation électrique a été réalisée par un professionnel habilité. Or, celui-ci nous fait des difficultés pour nous donner le papier qui certifierait son habilitation. Le délai est très court. La mairie exige ce document avant jeudi prochain. Isabel a téléphoné cinquante fois à cet électricien mais il ne répond pas. Nous avons sollicité l’aide de l’architecte, d’abord, puis de l’entrepreneur. Il paraît que cet électricien est vexé d’avoir été rappelé à l’ordre par l’architecte. Du coup, il ne veut rien savoir. Pour nous ce serait vraiment catastrophique si nous ne pouvions pas produire ce papier, le dernier qui soit nécessaire pour être enregistré. Il y a de quoi être angoissé.

dimanche 23 mai 2021

Congo

Mon intuition d’hier quant à la localisation de la ville dont parle Naipaul dans ce roman que je suis en train de finir ne m’a pas trompé, semble-t-il. Naipaul lui-même a évoqué le Congo quand on lui a demandé où se situait les événements dont il parle. La capitale qui revient souvent dans le texte comme le lieu du Président omniprésent à travers les photographies que l’on voit partout est sans doute Kinshasa. Dans la revue critique que j’ai lue aujourd’hui, Naipaul aurait été inspiré par Conrad’s In the Heart of Darkness, pour écrire ce roman qui figure parmi les 100 meilleurs romans du siècle. Naipaul a également été récompensé par le Prix Nobel !

VS Naipaul, 100 best novels

samedi 22 mai 2021

Africa

 Du livre de Naipaul se dégage une atmosphère très particulière : des bribes de modernité émergent de façon dépareillée à la surface d’un monde encore ancré dans la chaleur et la poussière des traditions. Ma lecture, qui a suivi d’assez près celle que j’ai faite d’Adichie, Half of a Yellow Sun, me replonge dans le désordre humain de l’Afrique. Le héros de Naipaul est un Indien, tenant un petit bazar dans une ville au détour d’une rivière. Les lieux ne sont pas nommés mais les références au « Big Man », le nouveau président du pays, avec son bonnet en peau de panthère et le sceptre-fétiche qui symbolise son pouvoir fait penser à Mobutu. Les Blancs apparaissent ici et là, un peu comme ces bribes de modernité que j’évoquais plus haut, avec leur langue parfaite au milieu d’un peuple hétéroclite, à peine sorti de la forêt et qui cherche les traces qui pourraient le mener à une sorte de rédemption aussi lointaine qu’un horizon reculant sans cesse pour bien rester hors de toute portée. L’atmosphère est très prenante. Le style magnifique de Naipaul m’hypnotise. 

Isabel et l’une de ses amies psychanalystes ont repeint aujourd’hui trois des murs de notre chambre à coucher : entre sable et feuilles sèches. C’est moins austère que le blanc que nous avions jusqu’à maintenant. Nous allons pouvoir accrocher les masques en terre qu’Agnès m’avait donnés et qui seront bien mis en valeur avec cette couleur.

jeudi 20 mai 2021

Loach

 J’ai vu hier le film remarquable de Ken Loach, I,Daniel Blake qui a obtenu la Palme d’Or à Cannes en 2016. C’est certainement l’un des plus beaux films que j’ai vus récemment. L’Angleterre de la précarité est tellement présente de manière si réaliste, c’est un film qui vous prend, qui vous submerge d’authenticité. Il y avait ensuite un documentaire sur la manière dont le film a été construit et filmé avec de nombreux commentaires de Ken Loach lui-même et de son alter ego, semble-t-il, Paul Laverty qui a écrit le scénario. C’était passionnant.

mardi 18 mai 2021

Naipaul

 Ce matin, Isabel est allée donner son sang. Du coup elle est un peu faitiguée et devra se reposer. Cela ne nous a pas empêché d’aller faire quelques courses et notamment acheter 12 kg de viande hachée et congelée pour nos chats. Cela va durer plus d’un mois. Sinon, tout va bien. Sauf que Zuky s’est fait mordre sur le côté droit de sa mâchoire qui est tout gonflé. Six jours d’antibiotiques pour le rétablir. 

Le livre de Joëlle et Mélodie est prêt pour l’impression. J’ai rajouté une postface qui retrace brièvement l’esprit de mon parcours professionnel. Je suis assez content de ce petit texte que j’ai envoyé à Sasha. Elle l’a bien apprécié, semble-t-il. D’ailleurs, en évoquant Sasha, elle a fait hier une intervention sur David Graeber à l’EHESS. Elle a parlé de son « terrain multisite » et du soulèvement des feux. Son travail a une dimension philosophique et politique importante. Elle a eu droit à beaucoup de questions. C’est vrai que son « terrain » doit sembler assez étrange aux yeux des ethnologues français.

Je suis en train de lire un roman de V.S. Naipaul, A Bend in the River, Vintage International, 1989. C’est un roman sur l’Afrique au moment où se déclenchent plusieurs guerres intestines en Afrique de l’Est. Une très belle écriture, en tout cas.

lundi 17 mai 2021

Rabe

 Peter Rabe est un auteur de polars américain dont je viens de lire Kill  the Boss Good-Bye (Vintage  Crime, 1993) qui raconte l’histoire d’un bookmaker atteint d’un syndrome bipolaire, assez bien décrit par l’auteur. J’avais envie de lire un polar et j’ai trouvé celui-là dans ma bibliothèque. Je ne l’avais pas encore lu. Je l’ai trouvé intéressant et assez bien écrit.

Nous avons accueilli hier soir Clara, la fille d’une de nos amies parisiennes que nous avons connue dans le quartier du Xe à Paris, grâce à Charlotte. 

Je suis épouvanté par les nouvelles du conflit entre Israël et les Palestiniens. J’ai lu à ce sujet un article qui me semble bien résumer le conflit et qui prend position de manière très nette contre le soutien financier, militaire et diplomatique des États Unis à l’Israël de Netanyahou. Voici l’URL de cet article publié sur le site « Alternet ».

https://www.alternet.org/2021/05/israel-palestine/

dimanche 16 mai 2021

O

 Le rêve de cette nuit était intéressant. En fait, j’en ai fait deux. Dans l’un d’eux, je suis chez mon frère Dominique. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de jeunes qui, à table, mangent du pain et des gâteaux. Ils ont un accent belge assez prononcé. Tout à coup quelqu’un crie : « Il m’as mordu jusqu’à un quart. » Je mets ça en relation avec l’habitude belge de demander 1/4 plutôt que 250 g pour la farine, le sucre ou le lait. Je remarque cet accent belge que j’aime assez entendre. Puis je repense à cette partie du programme « 28 minutes » sur Arte qui évoquait, hier soir, l’accent de la reine d’Angleterre qui, jusqu’à récemment prononçait le son « o » de lost ou often  avec un « o » fermé plutôt qu’un « o » ouvert. 

Hier, nous avons signé le contrat de location de la chambre verte avec deux jeunes Argentins, qui sont adorables, bien élevés et très sympathiques. J’espère qu’ils resteront quelque temps avec nous.

vendredi 14 mai 2021

Locataires

 À partir de demain, notre immeuble va se remplir. La chambre verte sera occupée par un couple d’Argentins qui ont débarqué récemment à Lisbonne et la chambre jaune sera le logement de Clara qui vient pour deux mois à Lisbonne. Par ailleurs, Jeanne et son compagnon vont louer notre suite du deuxième étage pendant une semaine. Il y aura du mouvement. 


mercredi 12 mai 2021

Espoir

 Hier nous sommes allés faire quelques courses avant d’aller chez le vétérinaire pour Maïs qui se plaint souvent de façon très bruyante. Elle avait une luxation et elle doit prendre des médicaments anti-inflammatoires. J’avais acheté six cailles pour les chats. Au retour, elle en a mangé une en cinq minutes et elle a avalé la moitié d’une autre tout de suite. Sans doute qu’elle avait faim. 

J’ai eu des nouvelles encourageantes de Guy. Il a recommencé à dire quelques mots, ce qui est un excellent signe. Je présume qu’avec son courage et sa détermination, il va se remettre assez vite de son AVC. C’est ce que je souhaite très ardemment. C’est ce que j’espère.

Il fait frisquet à Lisbonne. Avec des averses intermittentes. 

mardi 11 mai 2021

Haïr

 Cette nuit, j’ai eu une insomnie pendant environ une heure entre 2h20 et 3h30. Je pensais à Guychou et à sa suggestion de titre pour les petits écrits que je commettais sur les verbes de la langue française : « le parti pris des verbes », proposait-il, pour reprendre le titre de Francis Ponge,  Le parti pris des choses, texte pour lequel nous partagions une grande admiration. Au cours de mon insomnie je me suis arrêté sur le verbe « haïr » que j’avais déjà traité et qui ne me satisfait toujours pas. J’y pensais. Je retournais les mots dans tous les sens pour tenter d’y voir clair. Qu’est-ce que c’est que, haïr ? Et il m’est venu brusquement une formule qui m’a paru aussitôt comme juste —je ne dis pas « vraie », parce que ce n’est pas de vérité qu’il est question— mais comme « juste », c’est-à-dire suffisamment pertinente pour comprendre ce qui est en question dans la haine et pour y penser avec la distance requise par toute réflexion. Voici cette formule : « Haïr, c’est jouir du pouvoir de l’impuissance ». Cela s’applique certainement à ces déferlements de haine qu’enregistrent les réseaux sociaux. Mais cela s’applique certainement à d’autres situations. Peut-être devrais-je la modifier en ajoutant que c’est vouloir jouir du pouvoir de l’impuissance ? Mais non ! Je crois que ma formulation première est finalement la bonne car, disons-le, il y a certainement une jouissance dans ce sentiment de haine qui peut vous envahir si complètement. Quand j’en ai parlé avec Isabel, elle m’a demandé si j’avais connu se sentiment et je lui ai répondu que non. Je n’ai jamais ressenti de haine envers quiconque. C’est sans doute l’une de mes faiblesses ! Mais c’est aussi sans doute l’une des raisons qui pourraient légitimer la justesse de ma formule. 

lundi 10 mai 2021

Prière

J’ai appris aujourd’hui que mon très cher ami, Guy Chouraqui, physicien, psychanalyste et poète, grand joueur d’échecs et spécialiste des mots croisés de Georges Perec, celui qui m’a fait l’honneur de venir au GERSULP pour nous aider à mieux comprendre le fonctionnement des sciences et des ordinateurs, et qui m’a aidé à mieux comprendre l’âme humaine, j’ai donc appris aujourd’hui qu’il avait été victime d’un AVC et qu’il est actuellement en réanimation à l’hôpital. Je prie pour qu’il s’en sorte le mieux possible, pour que l’on puisse se revoir encore souvent et pour que nos échanges puissent se poursuivre indéfiniment. Je prie pour que cet homme exceptionnel ne nous abandonne pas. 

samedi 8 mai 2021

Kœring

 Nous avons reçu aujourd’hui un jeune couple italien qui s’est déclaré intéressé par notre petit appartement du 2e étage. Elle est architecte et tous les deux adorent les chats. Ils en ont un. Ils ont beaucoup apprécié la vue de notre terrasse. Nous les accueillerons volontiers de temps en temps pour en profiter.

Tatou est repartie ce matin au moment même où je leur préparais leur pâtée du matin.

Je me sens un peu dans les vaps depuis ce matin. C’est sans doute dû à la deuxième injection Pfizer qui m’a endolori le bras gauche, hier en fin d’après-midi. Je me suis allongé sur le divan du salon en écoutant le Concerto n°2 pour piano et orchestre de Rachmaninoff. Magnifique. Je me souviens que, pendant les récréations au lycéeFustelde Coulanges à Strasbourg, j’allais écouter René Kœring au piano dans la salle du musique. Il jouait souvent la partie piano de ce concerto et j’étais fasciné. J’ai déjà évoqué cet ancien camarade dans ce blog en utilisant quasiment les mêmes termes. Comme quoi, les mots qui nous rappellent un souvenir semblent faire partie intégrante du même souvenir. C’est assez curieux.

vendredi 7 mai 2021

Piano

 Tatou est revenue hier. Elle est allée directement dans mon bureau. Je suis très content.

Ce matin, ils sont venus nous livrer le piano de la,grand mère d’Isabel; on l’a placé juste à côté de la cheminée. Je l’ai essayé mais en fait, il a encore besoin d’être accordé. Cet après-midi, je suis allé chez le dentiste qui m’a enlevé mes implants pour les nettoyer. Après quoi, Isabel m’a téléphoné pour que l’on se retrouve et qu’on aille au centre de vaccination. J’y ai reçu ma deuxième dose de Pfizer avec un avertissement sur les fatigues qui pourraient s’ensuivre. Pour le moment, ça va !

Tatou est repartie.

mercredi 5 mai 2021

Tatou

 J’avais inséré dans mon message d’hier une photo des dégâts de notre Toyota mais il semblerait que cela n’ait pas été enregistré. Tant pis.

Cela fait trois jours que la jolie petite chatte noire sauvée par Charlotte et Johni il y a un an et demi et qui s’appelait Tatou, ne réapparaît plus. D’habitude elle venait quand même manger sa ration de viande, mais on dirait qu’elle a décidé de prendre le large. Elle avait pris ombrage de Maïs quand celle-ci a eu ses chatons, grognant vilainement chaque fois qu’elles se rencontraient. Quand elle partait elle allait très loin sur la vague de toits qui vient mourir au pied de notre terrasse. Je présume qu’elle a été adoptée par une famille du voisinage. Pourtant, je les gâte, mes chats. Avant hier j’ai acheté cinq cailles chez le boucher d’à côté. Zuky en a mangé une et les deux autres, Maïs et Gaston, se sont partagés la deuxième. J’en ai gardé une pour Tatou si elle daigne revenir aujourd’hui.

Je suis en train d’écrire une brève postface au Métier à penser. Il n’est pas si facile de se remettre ainsi à l’écriture mais je suis content de la première page que j’ai terminée hier. 



mardi 4 mai 2021

Vandalisme

 Nous voulions aller chercher des fleurs. Des buissons de lavande à faire pousser sur notre terrasse Sud. Malheureusement notre voiture avait été victime d’un chauffard qui a complètement déformé le capot. Malgré notre assurance tous risques, cet acte de vandalisme n’est pas couvert. Cela va nous coûter très cher. Bon ! Nous irons chercher nos buissons de lavande un autre jour !

lundi 3 mai 2021

Bolt

 Je reviens du centre ville où je suis allé à pied pour faire quelques courses et, notamment, renouveler ma réserve de gélules de vitamine C. J’ai aussi acheté mes deux premières pèches de la saison ainsi que des échalotes qui manquent toujours quand on en a besoin pour la cuisine. Je suis revenu du centre-ville en Bolt. Mais mon chauffeur m’à fait attendre pendant plus d’un quart d’heure.

J’ai aussi terminé aujourd’hui le livre d’Adichie sur la guerre civile entre le Nigeria et le Biafra. La fin est vraiment terrible avec tous ces enfants qui meurent de faim et cette sauvagerie des Yoruba du Nigeria contre les Igbo du Biafra. J’ai mis beaucoup de temps pour finir ce gros livre mais j’ai dû interrompre pédant une semaine pour corriger les textes du Métier à penser.

dimanche 2 mai 2021

Suisses

Aujourd’hui, nous recevons cinq amis suisses d’Isabel pour le petit déjeuner. Ils sont censés apporter des croissants. Les agapes sont prévues sur la terrasse mais nous les attendons encore. Il est déjà 9h30 du matin. Ah ! Ces Suisses qui se lèvent tard ! Je reviendrai au cours de la journée pour dire comment s’est passé ce petit déjeuner qui ressemblera sans doute à un brunch !

samedi 1 mai 2021

Fini

 J’ai fini de faire les corrections du Métier à penser. En relisant l’ensemble de ces textes, je me suis dit que je pourrais faire une postface, ne fut-ce que pour remercier tous ces lecteurs et commentateurs bienveillants qui ont donné une nouvelle pertinence à des écrits déjà bien anciens et parfois, quelque peu datés. Mais bon... 

Pedro, un ami d’Isabel, est venu avant hier pour tenter de renforcer avec des « chemises » de métal, les murs sur lesquels sont implantés les piliers qui doivent soutenir la voile qui devrait nous permettre d’avoir de l’ombre sur notre terrasse. L’entreprise qui avait commencé le travail n’a réussi qu’à détruire le mur qui soutient ces piliers. Pourtant, c’était bien une entreprise spécialisée dans ce genre de travaux. Elle a refusé de réparer ce qu’elle avait cassé. C’est ce qui nécessite maintenant le renforcement que va entreprendre Pedro.

Tous les soirs, malgré le grand soleil de la journée, il fait plutôt froid dans notre salle de séjour. Ce qui m’oblige —mais c’est un plaisir en fait— d’allumer un feu dans notre cheminée. Avec les pommes de pin que nous avons récoltées récemment, cette tâche est devenue incroyablement facile. Non seulement elles s’enflamment très vite mais le feu qu’elles engendrent dure assez longtemps pour que de grosses bûches puissent à leur tour commencer à se consumer et faire de belles braises qui nous réchauffent rapidement.