mardi 30 avril 2019

Relocaliser

Le livre de Servigne et Stevens secoue. Je lis p. 173 : "La fenêtre d'opportunité que nous avions pouréviter un effondrement global est en train de se refermer. Ainsi, dans sa tournée européenne en 2011-2012, Dennis Meadows, plus pessimiste que jamais, répétait dans les interviews, et dans un article qu'il a écrit pour l'institut Momentum : "il est trop tard pour le développement durable, il faut se préparer aux chocs et construire dans l'urgence des petits systèmes résilients". 
Il faut relocaliser le monde qui s'est délocalisé depuis longtemps. Un monde "délocalisé" ? qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Mais oui ! Nous avons délocalisé le monde en le mettant dans nos têtes et en s'entêtant à l'y maintenir envers et contre tout. Voilà la catastrophe ! 


Pendant ce temps-là les avions traversent le ciel devant ma fenêtre : un toutes les trois minutes environ, des avions pleins de touristes. Ce qui me fait penser que je dois aller chercher Eric et Christine à l'aéroport. Il viennent nous rendre visite pour quelques jours. Je me réjouis de les voir.

*  *  *

Ce matin également, j'ai écouté Fred Vargas sur France Inter et je l'avais déjà vue dans l'émission 28 minutes sur Arte hier soir. Elle vient de publier L'humanité en péril, livre qui attaque frontalement les lobbies et les gouvernants qui sont à la botte du capital. Je l'ai trouvée très convaincante.

lundi 29 avril 2019

Effondré

Effondré par la lecture des cent premières pages du livre de Pablo Servigne et Raphaël Steven, Comment tout peut s'effondrer, Paris, Seuil, 2015 : le diagnostic paraît sévère mais c'est bien de la réalité d'aujourd'hui que les auteurs parlent. Les effets du changement climatique se font sentir partout et pourtant je ne crois pas à des remèdes qui passeraient par une sorte de dictature écologique. Effondré aussi par une vidéo que Josiane à fait suivre par Facebook, qui nous montre le degré de surveillance que subit actuellement la société chinoise. Comme tout se sait sur chaque individu, certains particuliers auront de mauvaises notes ce qui leur rendra la vie bien plus difficile que celle de ceux qui ont accumulé les bons points et qui voyageront à tarif réduit, auront de multiplis avantages au marché et auprès de l'administration, etc.

dimanche 28 avril 2019

Notre Dame de Cova

C'est ainsi que Richard a appelé la maison qu'il a achetée à Cova de Vapor et qui est maintenant en train d'être reconstruite. Nous sommes allés voir le chantier aujourd'hui. Et nous avons tous les deux été surpris par le spectacle d'une maison qui n'avait plus du tout de toit. Mais cela est néanmoins très encourageant car cela veut dire que les travaux avancent. Voici deux photos de ce chantier. Nous avons rencontré Miguel, l'ouvrier qui gère ces travaux et qui dort sur place. Il avait l'air très content d'être là.

Samantha

De retour à Lisbonne, je découvre Charlotte et Johni au travail dans la cuisine. Ils ont nettoyé la cuisine à fond. Charlotte était en train de passer l'aspirateur. Johni avait réparé la machine à laver la vaisselle, réparation qui a consisté principalement à enlever toutes les saletés qui s'étaient accumulées dans les filtres et qui, sans doute, n'avaient pas été nettoyés depuis longtemps. Le soir, Samantha nous a invités, Charlotte et moi, à la Cevicheria. Charlotte avait choisi du thon mais, quand elle a eu son plat, elle a trouvé le thon un peu trop avancé. J'ai goûté et j'étais d'accord avec elle. Le serveur a changé son plat sans faire la moindre difficulté. Peut-être s'y attendait-il ! Nous sommes rentrés à pieds. Et aujourd'hui, il fait très beau même si quelques voiles traînent encore dans le ciel. La journée s'annonce chaude et ensoleillée. 

vendredi 26 avril 2019

Fatigue

Je ne sais pas pourquoi, les journées d'hier et d'aujourd'hui ont été marquées par une grande fatigue. Pourtant, j'ai dormi longuement et rapidement, sans me réveiller jusqu'à 6 heures du matin. Demain, il faudra que je me lève un peu avant 6 heures pour prendre un train à 8h10, et un avion à 10h30. 
Je me réjouis de retrouver Lisbonne. 

jeudi 25 avril 2019

Rêves

Je n'ai pas arrêté de faire des rêves la nuit dernière avec une impression de réalité très convaincante. Certains de ces rêves m'impliquaient dans la poursuite d'un effort physique : course en montagne, escaliers, marche, etc. Et ce matin, pendant la réunion au Lycée Ermesinde, j'ai eu un coup de pompe : je me suis senti tout-à-coup très fatigué comme si j'avais marché pendant des heures. Réveillé à 6h, je me suis rendormi pendant un quart d'heure, etaprès quoi je me suis rendormi à nouveau pour un quart d'heure, etc. jusqu'à 7 heures, avec chaque fois des rêves très intenses. Bizarre.

mercredi 24 avril 2019

Dieu

Je me demandais à quoi correspondait le titre "Silence" du livre de Shûsaku Endô que je lisais dans l'avion qui m'amenait à Luxembourg. Le silence dont il est question dans cet ouvrage est celui de Dieu. Pourquoi Dieu ne dit-il rien quand ceux qui ont consacré leur vie à son service sont torturés, martyrisés, mis à mort de la façon la plus cruelle possible ? Pourquoi Dieu fait-il le mort quand ses créatures les plus dévouées se font massacrer en son nom ? Pourquoi n'envoie-t-il pas quelques signes d'agrément devant ces multiples sacrifices ? 
(Image tirée de la bande annonce du film de Martin Scorsese —2017— d'après le roman de Shûsaku.)

mardi 23 avril 2019

Panne

Il fait froid à Lisbonne. Le ciel roule tranquillement ses gros nuages d'un bout à l'autre de l'horizon. Je suis quand même allé sur le chantier ce matin, un chantier qui m'avait l'air d'être en panne. Carlos n'était pas au rendez-vous ni les inspecteurs de la ville et de la banque. J'ai trouvé deux ouvriers en train de peindre nos balustrades de balcons mais la terrasse n'a pas changé : pas de rembarde, pas de pavement non plus. Joao Esteve m'a dit que les carreaux sont arrivés, ainsi que, m'a-t-il dit, les cadres des fenêtres qui devraient être installés prochainement. Bon ! Il faut attendre avec patience. Je lui ai demandé quand il pensait finir les travaux. Il n'a pas répondu et est passé à autre chose. 

J'ai commencé hier soir la lecture de Silence de Shûsaku Endô, un livre qui nous parle de la manière dont les Japonais ont tenté (et partiellement réussi) à éliminer la chrétienté de son territoire. Cela se passe au début du XVIIe siècle. Je n'en ai lu que quelques pages parce que j'étais fatigué et je me suis endormi. Je le lirai dans l'avion qui, demain de bon matin, m'amènera à Luxembourg. 

lundi 22 avril 2019

Céder

Actuellement, je relis certains de mes anciens articles en vue de leur publication sous le titre Science dite et interdite. Et ce matin, dans l'émission d'Adèle van Reeth consacrée à Lacan,  se trouve évoquée la seule raison qui peut induire en l'homme un sentiment de culpabilité, cette raison étant d'avoir "cédé sur son désir". Aussitôt, on s'interroge soi-même sous la forme : "serais-je coupable d'avoir cédé sur mon désir ? " Bien entendu, pour répondre à cette question, il faut avoir une idée de ce qu'est ce désir sur lequel il ne faut pas céder. En ce qui me concerne justement, je pense que mon drôle d'intérêt pour les sciences doit faire partie de cette dynamique obscure qui m'a tenu éveillé pendant toute ma vie. Que derrière cette passion curieuse pour quelqu'un qui, précisément n'a pas fait de science, que derrière cette passion, il y ait une ombre, l'ombre de l'écriture, ne doit pas m'étonner. Mon questionnement quasi obessionnel des enjeux de l'écriture alphabétique me relie aux tourments de mon enfance, au temps où je croyais être poète, comme mon père, non, justement pas comme lui. Mais la poésie est-elle autre chose qu'une pratique scientifique centrée sur les mots, par laquelle se définirait une science impossible ?

dimanche 21 avril 2019

Alcool

Il y a un an, jour pour jour, que j'ai participé à une cérémonie "ayawaska", à la suite de laquelle, sur les conseils de notre chamane et  de sa compagne, Kuitzy, j'ai arrêté de boire de l'alcool sous quelque forme que ce soit, et de manger du porc. Il faut dire que, il y a environ deux mois, Fabien m'a fait goûter un whisky japonais d'exception. Ce fut ma seule incartade. Je ne vois pas pourquoi je m'y remettrais. Ce qui est étrange, c'est que je ne peux pas m'empêcher d'être fier de moi, comme je l'étais aussi quand j'ai fait une grève de la faim pendant 14 jours et quand j'ai répété la même performance peu après en compagnie de mon frère Patrick. Le problème, quand on arrête complètement l'alcool, c'est que partout et tout le temps, l'alcool servant à faciliter les rapports humains, on se trouve désemparé quand quelqu'un vous demande ce que vous voulez boire en vous présentant une liste de boissons alcoolisées : whisky, cognac, Campari, Martini, Ricard, gin, rhum, vin blanc, vin rouge, bière, etc... Quand on répond à cette demande en disant "je prendrais bien un verre d'eau", "plate ou gazeuse ?", "plate", "de l'eau de robinet", on sent que l'on n'est pas drôle... comme si ne pas boire du tout, était une sorte de rupture de contrat avec la plupart de vos amis, de vos connaissances, des membres de la famille, etc. 

samedi 20 avril 2019

Chats

À Mauroux, j'avais deux chats à nourrir. Depuis quelque temps, une petite chatte noire est venue égayer la vie un peu trop tranquille de Zuky. Trouvée dans la rue par Johni, elle s'est complètement rétablie de ses divers traumatismes —le vétérinaire nous conseillait une intervention chirurgicale pour la remettre sur pattes (celles de derrière en particulier), mais je soupçonne ce vétérinaire d'avoir exagéré son handicap pour pouvoir faire cette opération qui nous aurait coûté 2000 euros (ce qui était hors de question)—, elle court maintenant dans notre appartement, sautant sur les meubles, saccageant des rouleaux de papier hygiénique, s'en prenant même à mes dossiers, bref, faisant les 400 coups devant l'œil plus ou moins imperturbable de Zuky même si, parfois, à bout de patience, il se met à la pourchasser, la mordillant quand il l'attrappe, ce qui lui fait pousser de grands cris de désespoir. 

vendredi 19 avril 2019

Autriche

Je m'apprête à conduire Isabel à l'aéroport. Elle part pour une semaine en Autriche où elle rejoint l'une de ses grandes amies de Strasbourg. Quant à moi, je pars le mercredi 24 pour Luxembourg et Charlotte sera seule à Lisbonne pendant environ deux jours. Il n'y aura rien pour célébrer les fêtes de Pâques. En plus il n'arrête pas de pleuvoir. Triste journées pascales. 

jeudi 18 avril 2019

Contrôle

Je suis allé ce matin à l'Hôpital Santa Maria pour y subir un contrôle de ma vessie où pourrait se développer une récidive de mon deuxième cancer. L'examen n'est pas très agréable mais, dieu merci, le médecin n'a découvert rien de suspect. Jusqu'ici ça va, me dit-il. Vous avez trois mois supplémentaires d'insouciance. Merci, Docteur.  Prochain rendez-vous, le 5 juillet pour le même contrôle, suivi d'une consultation le 8 juillet avec le médecin.

mercredi 17 avril 2019

Hopi

Je lis actuellement Soleil Hopi par Don C. Talayesva, l'autobiographie d'un chef indien Hopi. Je suis très ému par le ton et le style de ce texte qui présente une fraîcheur de ton et une spontanéité que l'on rencontre rarement dans la littérature autobiographique. 8.000 pages furent écrites par Don Talayesva mais la sélection effectuée par Leo W. Simmons n'a retenu qu'une page sur 5 environ pour fabriquer le livre de quelques 500 pages que je suis en train de lire. 

mardi 16 avril 2019

Recueillement

Est-il possible de dire ce que l'on a pu ressentir devant les flammes qui, hier soir, dévoraient la charpente de Notre Dame de Paris ? Quels mots pour dire la tristesse, l'immense tristesse de cet événement ? La précipitation avec laquelle il est question de la reconstruire, tout de suite, là, sans délai, comme pour combler très vite une faille dans le temps, cette précipitation qui évoque les énormes sommes d'argent qu'il faudra recueillir pour refaire, retrouver ce que le 15 avril 2019 a défait, détruit, sans laisser aucune place au recueillement justement, cette précipitation, cette fébrilité même à colmater cette brèche dans le temps avec les mots de la reconstruction immédiate et les calculs arrogants des dollars à réunir pour effacer cette soirée terrible, me gêne. Je suis, comme beaucoup, envahi de pensées sombres. Après le Musée National de Rio de Janeiro, la cathédrale de Paris, nous allons de désastre en désastre sans même nous arrêter un instant pour faire une place au recueillement, pour faire une place à l'esprit. Nous sommes à court de mots. 

lundi 15 avril 2019

Servigne


Sur les conseils de ma sœur Françoise, j'ai regardé le film Une dernière bière avant la fin du monde, où l'on voit Pablo Servigne et François Ruffin discuter de "collapsologie" devant une assemblée très silencieuse [voir ici]. Discussion passionnante qui rejoint tout-à-fait mes préoccupations et celles de beaucoup de gens autour de moi. Pablo Servigne prône une politique de l'effondrement, c'est-à-dire une politique qui ne vise pas à lutter contre l'effondrement mais qui veut nous apprendre à vivre, par l'entraide et la coopération, avec ce processus qui, comme on le voit, a déjà commencé. Très pertinent et très percutant également.

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Je tiens aussi à rendre hommage à Dominique Stéhelin, décédé très récemment. Dominique a été un ami. J'admirais son dynamisme et son intelligence, sa joie de vivre et sa simplicité. Le Monde publie aujourdhui quelques éléments biographiques et notamment l'injustice du comité Nobel qui a récompensé ses patrons américains pour une découverte qui lui était entièrement attribuable. C'est d'ailleurs sa signature en premier qui se trouve en tête des deux articles publiés dans Nature qui ont valu le rpix Nobel à ses patrons, Michael Bishop et Harold Varmus, en 1987.

samedi 13 avril 2019

Retour

Je retourne à Lisbonne ce soir. Ces 15 jours devaient me permettre de faire la traduction du livre de mon ami Zbyszek sur Bachelard. Je suis loin d'avoir terminé. En fait, je n'ai pas été très loin et j'ai préféré me promener et lire. J'ai d'ailleurs terminé L'insouciance de Karine Tuil. C'est un livre excellent qui nous parle de la guerre, du pouvoir et des réseaux dont ce pouvoir vit. C'est un livre qui nous parle également de l'amour et des espoirs fous qu'il peut générer quand on est amoureux, ce qui ne dure jamais très longtemps. On ne peut pas s'empêcher de référer la description que l'auteure fait du pouvoir et de ses réseaux à une époque bien précise : tout laisse penser que le président dont il est question est Sarkozy. En tout cas la connaissance que Karine Tuil montre de cette époque et de ses acteurs est assez impressionnante. C'est un livre à lire. 

vendredi 12 avril 2019

Insouciance

J'ai bien entamé hier soir le livre dont Joëlle m'a fait cadeau à Lectoure : L'insouciance, par Karine Tuil. C'est un livre très intéressant qui nous parle du monde d'aujourd'hui dans différents milieux. Les petits mondes organisant chacun leur "entre-soi" particulier sans se préoccuper du reste ou plutôt des restes, ceux-ci étant condamnés à l'invisibilité. 
Je m'aperçois également que je n'ai pas mentionné ma lecture du roman de Javier Cercas, Les lois de la frontière (Actes Sud, 2014). Ouvrage passionnant dans sa forme aussi bien que dans ses contenus. Je cite ce petit passage éloquent :
"—Je croyais que vous teniez beaucoup à la vérité.
— Et j'y tiens beaucoup, mais la vertu poussée à l'extrême devient un vice. Si on ne comprend pas qu'il y a des choses plus importantes que la vérité, on ne comprend pas combien la vérité est importante." (p.367)

jeudi 11 avril 2019

Lapon

J'ai terminé hier le livre d'Olivier Truc, que m'avait recommandé Joëlle, Le dernier Lapon (Métailié, 2012). Non seulement l'intrigue se tient, mais encore ce livre nous fait découvrir la Laponie, à cheval sur plusieurs frontières —Norvège, Suède, Finlande, Russie— et les traditions qui permettent à ce peuple de traverser la modernité sans y laisser trop de plumes. En fait, je me demande ce qu'il en est aujourd'hui : les troupeaux de rennes font-ils encore la transhumance ? Les exploitations minières (Kiruna, par exemple) n'ont-elles pas réussi à défaire les liens sociaux ? Les Samis parlent-ils toujours leur propre langue ? Je crains que la modernité n'ait là encore fait quelques dégâts. 
Ci-contre, une photo d'un tambour sami ancien, comme celui qui se trouve au cœur de l'intrigue policière du roman d'Olivier Truc.

mercredi 10 avril 2019

Dix ans

Je viens d'entendre une voix sur France Inter dire : "On a dix ans pour changer le monde." Voilà : c'est cette croyance qui nous rend aveugles et sourds à ce qui se passe maintenant.

mardi 9 avril 2019

Réponse

Ceci est une réponse au commentaire de Joëlle sur mon article d'hier, intitulé "Suite":
On assiste aujourd'hui à une inversion très étrange : ce qui jadis donnait un peu de profondeur à un texte ou à un discours nous référait à la complexité des intentions qui en sous-tendaient l'apparition. Aujourd'hui, l'évocation d'intentions semble appartenir à des instances de surface, des instances superficielles, des rationalisations qui bien souvent s'apparentent au déni. Et la profondeur, elle se trouve dans les contenus qui nous font ressentir quelque chose. La profondeur se confond avec l'attention à ce qui nous est le plus proche, à l'ingérable de proximité, à ce que le visible, le trop visible, rend invisible voire même inconcevable, le ressenti de la souffrance locale, toujours locale, des exclus. Le trop visible, qui pourrait être un autre mot pour désigner les médias, participe de l'exclusion de tout ce qui pourrait faire tache dans la gestion politique des apparences. Celles-ci, les apparences, sont déconnectées de ce qui les fait apparaître justement. Cette déconnection est ce qui définit le champ politique. Comment la surface d'un lac peut-elle se déconnecter des tourments de sa propre profondeur ?

Suite

J'ai écouté France Inter ce matin. Les nouvelles du monde. En dix minutes on a fait le tour des guerres, des menaces de guerre, des nouvelles migrations, des tueries ici et là, des accidents et des catastrophes, les noms de pays défilent... sans émotion, sans passion, dans une sorte d'indifférence, très bien rendue par le ton neutre, rapide, objectif du speaker. J'ai reçu un seul commentaire sur mon message d'avant-hier, titré "l'effondrement". On me disait que mon interprétation du Brexit, dans le cadre d'un effondrement hic et nunc, était erronnée comme le prouvaient la mauvaise foi et les mensonges des plus célèbres brexiters à savoir Nigel Farage et Boris Johnson. Mais les intentions humaines, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, n'ont rien à voir avec cette idée d'un effondrement se déroulant sous nos yeux. Celui-ci met en œuvre des forces beaucoup plus grandes que celles que les hommes peuvent mobiliser consciemment. Les humains suivent comme ils peuvent. Il faut voir les zadistes de Notre Dame des Landes et les Brexiters comme participant à une même force de relocalisation du monde qui, seule, peut faire en sorte qu'il sera peut-être possible de vivre l'effondrement avec nos propres faibles forces, en toute sérénité. Il faut voir les événements qui participent aujourd'hui à cet effondrement comme Newton voyait le mouvement des astres et la chute d'une pomme comme relevant d'un même processus. Les humains se cachent les réalités du monde actuel en gérant les apparences sur la base des contextes variés qui déterminent leur prises de conscience : politique, environnement, luttes de pouvoir, progrès technologiques, sciences, industries, etc. Tous ces contextes se sont détachés des forces qui les font exister. D'où cette idée d'une gestion humaine des apparences independamment des véritables forces qui président au déroulement de l'effondrement.

dimanche 7 avril 2019

L'effondrement

Ce matin, Joëlle et moi avons longuement dicuté sur l'état du monde actuellement et elle m'a dit quelque chose qui m'a bouleversé : l'effondrement, disait-elle, a déjà commencé ; nous sommes dans cette période dont tout le monde craint l'apparition à travers des images de terreur, des famines, des guerres, des épidémies, des migrations massives, des catastrophes naturelles, des tsunamis, etc. Mais comment ne pas voir que tout cela se passe effectivement, en direct, sous nos yeux. Dans nos fantasmes de fin du monde, nous voyons de grands désordres spectaculaires, la fonte des glaces du Pôle Nord, etc. Mais à travers ces images qui nous hantent, nous nous disons que nous ne sommes pas encore là, qu'il y a moyen de faire quelque chose et que même si l'effondrement est imminent, nous nous consolons en disant qu'il est moins une et qu'avec des politiques appropriées on pourra faire reculer les échéances. Mais cette attitude de déni nous emêche de voir que c'est bien ce qui arrive maintenant. 
De là, on est passé au Brexit et là encore Joëlle a exprimé une position étrange. Pour elle, le Brexit est un symptôme de cet effondrement, un symptôme qui indique une direction, une voie où aller, qui donnerait beaucoup plus d'importance à des phénomènes d'auto-organisation et d'autonomisation locale et/ou régionale. Les Anglais veulent se détacher d'un Bruxelles qui se propose de devenir le centre de contrôle des 27 pays européens pour pouvoir maîtriser un peu mieux leur capture dans un monde globalisé. Mais, contrairement à ce que l'on a tendance à penser, la globalisation ne peut pas devenir un atout dans la perspective de reculer l'échéance de l'effondrement. Celui-ci met en œuvre des forces bien plus importantes que celles que l'on imagine. Ce serait plutôt dans la concrétisation de nouvelles modalités de vivre ensemble à l'échelle de notre insertion dans un espace donné que résiderait une réponse plus appropriée aux défis du présent. C'est vrai que les oiseaux disparaissent maintenant, que les insectes ne couvrent plus nos parebrises après des kilomètres de route, que les poissons meurent d'avoir tenté de digérer trop de plastiques. Tout cela se passe maintenant, sous nos yeux ébahis. L'effondrement, ce n'est pas pour demain, c'est maintenant, et les politiques ne pourront rien y faire. C'est là.  

samedi 6 avril 2019

Blog

Mon fils Fabien a écrit hier soir son dernier message. Son blog [ici] a été remarquablement régulier pendant un an. Je me permets de lui donner un prix d'honneur pour cette constance. Je regrette seulement qu'il s'arrête maintenant car j'ai passé de bons moments à le lire. Je n'étais pas le seul et peut être que la vox populi, en se faisant entendre, le poussera à reprendre un jour cet effort. J'espère pour autant qu'il ne va pas arrêter les douches froides ! 

vendredi 5 avril 2019

Débat

Hier soir, j'ai regardé, grâce à mon ordinateur, le débat télévisé entre les candidats "tête de liste" aux élections européennes. Je veux bien croire qu'il s'agissait d'un exercice difficile car ils étaient douze à vouloir tenter de convaincre leurs électeurs en présence des autres. Comme les commentaires dans la presse l'ont souligné certains candidats tranchaient par leur clarté et la pertinence de leurs arguments. La plus mauvaise performances de toutes fut certainement celle de Nathalie Loiseau qui passait son temps à défendre son parti (celui du président) sans pouvoir réellement faire de propositions dignes d'intérêt. Les meilleurs, à mon avis, appartenaient plutôt à la gauche même si Manon Aubry, certes pleine d'émergie, ne m'a pas paru très convaincante. Par contre Bellamy et Ian Brossat m'ont paru particulièrement bons. Raphaël Glücksmann n'était pas à sa place. En tout cas c'est ce dont il a certainement convaincu les téléspectateurs. Je dirais d'ailleurs que c'est tout à son honneur.  Philippot était insupportable de même que son compère du Rassemblement national. Jadot disait bien ce qu'il avait à dire, ce qu'on savait qu'il allait dire. Bon, je n'ai pas regardé ce débat jusqu'à la fin. Leurs disputes ont fini par m'ennuyer.

jeudi 4 avril 2019

Cinéma

Hier soir sur Arte —que je reçois sur mon iPhone—, j'ai vu un documentaire sur la carrière de André Téchiné, sur ses films, ses acteurs et actrices préférées (Catherine Deneuve, Juliette Binoche, ...). J'ai été frappé par cette communauté qui habite le monde du cinéma. Tout le monde se connaît, on se revoit tous les ans à Cannes, Berlin et Venise, tous bien habillés et les femmes portent des robes savamment échancrées, on est bronzé et on sent bon, les sourires sont sereins, presque sages. Le champagne est très présent... Un tout petit monde, sans doute très différent des tout petits mondes de la science ! 
Après ce documentaire j'ai repris Destruction de Sebald, relisant certains passages sur le silence qui forme cette coque dans laquelle on a relégué le tonnerre des bombardements alliés sur les villes allemandes. J'aimerais beaucoup lire le livre d'Heinrich Böll, Le silence de l'ange. Je suis presque sûr de pouvoir le télécharger sur mon kindle. En attendant, je relis également Pierre Clastres, La société contre l'État, que j'ai trouvé dans la petite bibliothèque que Sasha a dans sa chambre à Mauroux.

mercredi 3 avril 2019

Écrire

La coupe du ciel est pleine de nuages qui débordent de temps en temps sur la terre. C'est bon pour l'agriculture me disait Simon, car en effet, il semble qu'il y avait une vrais sècheresse dans le Gers depuis quelque temps. 
J'avais l'intention en venant ici de me consacrer à plein temps sur la traduction du livre de Zbyszek sur Bachelard mais je viens de recevoir un message d'un collègue de l'Université de Metz qui attend mon papier sur la "scriptoralité de la science". Le délai était fin mars. Il est donc déjà dépassé. Mais je dois absolument avancer dans la rédaction de cet article qui sera sans doute mon dernier. Je sais parfaitement bien ce que je veux dire mais j'ai peur que le manque de références sur place ne me bloque à un moment donné. 
Hier soir, j'ai travaillé sur la Préface du livre de Christine. Je pense que je vais lui envoyer ce que j'ai écrit jusqu'à présent pour qu'elle me dise si ça lui convient. Les informations qu'elle m'a encore envoyées récemment sont précieuse pour finir ce travail.
J'ai également lu un livre récent de Pierre Lemaître : Couleurs de l'incendie. Les enfants du désastre (2019). C'est censé être la suite d'Au revoir là-haut, que je n'avais pas apprécié car j'y voyais une sorte de remake littéraire de La chambre des officiers de Marc Dugain. Il se prend un peu pour le "Zola" du XXIe siècle dans la description qu'il nous donne de la vie bourgeoise dans l'entre-deux guerres à Paris. Mais la qualité de son écriture est loin d'égaler celle de Zola.

mardi 2 avril 2019

Lectoure

Ce matin j'ai pris la voiture de Sasha pour aller à Lectoure, faire quelques courses. Des fraises délicieuses, des noix du Brésil, des endives, des graines de courge, etc... La voiture de Sasha roule très bien. Elle me rappelle les premières voitures de j'ai conduites. C'est surtout le bruit qu'elles font.
Mes chats se portent bien et en fin d'après-midi, Baïkal s'est approché de moi. J'étais en train de lire sur le divan du salon et il est venu sur mes genoux manifestement en quête de calins. Je crois qu'après une période où il se méfiait de moi, il en est venu à m'adopter. C'était trop mignon.
Il est allé se promener dehors. Maintenant, c'est Bombay qui cherche les caresses cr qui m'empêche de taper correctement. 

lundi 1 avril 2019

Pyjama

J'ai trouvé le film sur Marie Stuart très bon. Avec des vues sur les landes écossaises superbes. En plus, cette histoire est vraiment tragique. La belle Marie Stuart, reine d'Écosse, aura la tête tranchée sur ordre d'Elisabeth, semble-t-il. C'est l'époque où apparemment, l'Écosse va intégrer ce qu'on appelle depuis le Royaume Uni, qui, aujourd'hui, risque fort de demander son indépendance si l'on aboutit à un Brexit dur. La situation de Theresa May est vraiment difficile et j'ai hâte d'écouter les nouvelles. Ici, à Mauroux, je suis loin de tout. À tel point qu'aujourd'hui, par exemple, je n'ai pas quitté mon pyjama, un pyjama qui, à vrai dire, est un kimono de travail japonais ce qui fait que je n'ai pas l'impression d'être en pyjama. C'est très agréable d'être ainsi pendant toute la journée. Je précise que ce n'est pas moi qui prend la pause sur cette photo que j'ai pèchée dans le grand océan d'internet. Je ne sais pas qui c'est et aucune indication n'est donnée sur le site où je l'ai trouvée.