dimanche 30 septembre 2018

Traversée

Voilà plus de 7 ans que je suis à Lisbonne et c'est la première fois, aujourd'hui, que je fais la traversée du Tage en bateau. Cela nous a évité le stress des embouteillages habituels du dimanche en fin de journée quand on revient de Cova de Vapor, où se trouve la maison que Richard a achetée. Le village était très encombré des centaines de voitures qui convergent sur ce petit village dès qu'il fait beau, ce qui était le cas aujoutrd'hui. Ce n'est pas avec cet afflux de voitures que l'on va régler le problème du réchauffement climatique. Mais comment faire, pour inciter les gens à consommer moins ? Je dis cela tout en ayant conscience qu'en ajoutant ma propre voiture à cette marée métallique, je suis en pleine contradiction, même s'il s'agit d'une hybride.

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En liaison indirecte avec ce constat, je veux évoquer cette belle citation de l'économiste Karl Polanyi que Richard m'a envoyée par mail hier après-midi au cours d'une garden party (très réussie), en l'honneur d'une amie d'Isabel : "L’idée d’un marché s’ajustant lui-même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert." Cette citation est tirée de La Grande transformation, ouvrage célèbre qui a été publié pour la première fois en 1944. Cette prédiction est en voie de se réaliser.

samedi 29 septembre 2018

Crevaison

Hier matin, au moment où j'allais sortir la voiture de notre garage, je sens une sorte de lourdeur crispée dans le mouvement du volant. Isabel était déjà assise à côté de moi. Je sors et vais voir les pneus. En effet, l'avant gauche —et il ne s'agit pas de football, ici— était plat. Ça ne fait jamais plaisir. Bon ! Isabel s'en va à pied tout en me recommandant d'y mettre bon ordre. Allons-y, me dis-je. Je débarrasse le coffre de tout ce qui y avait été oublié : des pulls, des foulards, des parapluies, des papiers, des disques durs, des sachets en plastique, etc., pour atteindre notre roue de secours, le crik —tiens  ! comment ça s'écrit ?— les clés pour déverrouiller, etc. Je déballe tout et me mets au travail : impossible de déserrer les écrous de la roue malade. J'ai bien sûr pensé faire levier avec un tube creux mais pour cela il faut un tube, qu'il soit creux et assez solide pour ne pas se plier à la première pression. Bref, après avoir appelé Johni à la rescousse, sans succès, je me décide à faire appeler par Isabel notre compagnie d'assurance. Quelques minutes plus tard, notre dépanneur arrive dans un magnifique camion jaune, un large sourire aux lèvres ; il entre dans le garage et se met à déserrer les écrous : ouf ! il est à la peine —j'étais déjà prêt à me culpabiliser à cause de ma faiblesse— et miracle, lui, dispose d'un tube creux et solide qu'il va pouvoir utiliser pour venir à bout de ces boulons récalcitrants. Je m'apprête à lui amener la roue de secours quand il me dit, non ! pas la peine ! il venait de voir l'arme du crime, l'objet qui nous avait mis à plat, mon pneu et moi. J'en ai pris une photo. Il a retiré l'objet du caoutchouc, me l'a montré en disant que ça venait d'une Volkswagen, a rebouché le trou avec une pâte mystérieuse, et nous a complètement regonflés, mon pneu et moi ! Il a même regonfflé le pneu avant de ma bicylette ce qui m'a permis de rejoindre Richard au Parc des Martyres de la Patrie, le même jour, vers cinq heures pour faire une partie d'échecs, que j'ai perdue, évidemment, mais qui a obligé mon partenaire à réfléchir intensément. Moindre consolation sans doute mais néanmoins bienvenue. Il me dit souvent : "Les échecs, ça vous apprend l'humilité."

vendredi 28 septembre 2018

Ponge

Revenir à Francis Ponge. Y revenir souvent pour se retremper dans ce travail de sculpture de la langue, cette finesse du regard qui n'est pas simplement posé sur les choses mais qui finit par venir des choses mêmes. Je lis le livre que lui a consacré Philippe Sollers, dont je n'aime pas beaucoup le style mais qui a l'intelligence de nous parler avec justesse de cet auteur si étonnant, ce poète qui ne ressemble à aucun autre.

jeudi 27 septembre 2018

Mezzé

Le mezzé que nous a préparé Richard hier soir, était délicieux. J'ai apprécié chacune des saveurs des petits plats auxquels nous avons eu droit, tout était vraiment très bon. Seule ombre au tableau : continuant sur ma lancée "ayahuasca" du 21 avril dernier, je ne bois toujours pas la moindre goutte d'alcool et parfois, cela me fait légèrement envie, surtout quand ce sont des personnes que j'aime bien qui boivent devant moi. J'aimerais partager leur plaisir. Mais je suis bien conscient que tous les prétextes seraient bons pour me faire renoncer à ce sevrage improvisé au détour de cette recommandation qui nous avait été faite à la fin de la "cérémonie" de ne pas boire d'alcool ni de manger de porc pendant un mois après notre initiation. Cela fera bientôt six mois. Je me demande souvent pourquoi je continue. Et je n'ai pas vraiment de réponse. Bien sûr, je me dis que ça ne peut pas me faire de mal ; et qu'en plus, ça coûte moins cher ; que c'est une sorte de défi ; que ça pourrait m'aider à guérir de mon cancer ; que si ça a duré plus de cinq mois, cela pourrait durer encore un peu ; etc., etc. mais aucune de ces raisons ne me convainc vraiment. Alors ? Alors, rien. Je ne sais pas. Une décision qui m'engage provisoirement. Peut-être que c'est le mot "provisoirement" qu'il faut interroger ? Avec l'âge, ce mot prend de l'importance. Pas étonnant d'ailleurs.

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Hier soir, Wanda était invitée avec nous. Elle m'a demandé mon avis sur un projet de recherche qu'elle veut présenter à l'UNESCO. C'est un projet qui concerne l'éducation. Wanda voudrait savoir pourquoi entre une chaise magnifiquement sculptée et un iPhone, la plupart des gens donneraient plus de valeur à l'iPhone qu'à la chaise. Pourquoi, face à la tradition, la modernité suscite-t-elle plus facilement l'adhésion ? Pourquoi donne-t-on plus de valeur à un objet technologique fabriqué à des millions d'exemplaires qu'à un objet ouvragé et absolument unique qui a demandé des heures de travail à un artisan spécialisé dans la sculpture du bois comme son père et son grand-père l'avaient été avant lui ?

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Je lis encore ce matin un article sur Manuel Bompard (LFI) dans Libé, qui évoque la religon en ces termes : "chacun est libre de croire ou non, mais ça reste personnel". Quel curieux paradoxe ! À mon avis, le seul intérêt de la foi, c'est le partage auquel elle invite pour que se crée une communauté. Dire de la foi que c'est une affaire personnelle me semble un non-sens, une absurdité. Croire solitairement en Dieu ? Pour quoi faire ? À moins d'être tenté par le mysticisme.

mercredi 26 septembre 2018

Gary

Je termine ma relecture de Romain Gary, La promesse de l'aube (10/18) qui est en quelque sorte une autobiographie de l'auteur. Il se savait lui-même plutôt mégalomaniaque mais, comme il le dit lui-même, l'humour rachète toutes les défaillances d'une personnalité entièrement moulée dans l'amour absolu de sa mère. Je ne me souvenais plus de la diatribe qu'il tient contre la psychanalyse lorsqu'il publie le deuxième article de sa vie dans Gringoire, article qui suscite un commentaire psychanalytique qui le fait bien rire. Il ridiculise l'obsession interprétative des psychanalystes qui font feu de tout bois pour lancer des diagnostics sauvages à la cantonade. Cette relecture complète bien la lecture que j'avais faite en juin dernier de la biographie de Romain Gary par Laurent Seksik.

mardi 25 septembre 2018

Floraison n°3


C'est la troisième fois cette année que notre "belle de la nuit" nous offre sa blancheur éclatante et son parfum envahissant. Merci à Jean-Marc et Roselyne pour ce cadeau qui nous fait penser à eux si souvent et toujours avec tant de plaisir. C'est une fleur absolument magnifique.

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Comme chaque mardi matin, nous sommes allés voir l'état du chantier. Le toit n'est toujours pas terminé et notre architecte s'inquiète un peu car, en octobre, il va certainement pleuvoir. Il faut que le toit soit terminé à ce moment-là. 

lundi 24 septembre 2018

Chimio n°7

En principe je devrais retourner à l'hôpital aujourd'hui pour subir ma chimio n*7.  J'ai un rendez-vous à 14h et j'ai été pris à 14h30. Cela s'est passé comme d'habitude. Assez bien. 

En tout cas à 10h30, donc bien avant cette chimio, nous avons assisté à la soutenance de thèse de Lucia L. sur la voix, l'importance de la voix dans tous les domaines. Elle a reçu le titre de docteur avec les félicitations. 

Pendant cette soutenance, aussi barbante que la plupart des soutenances académiques, et qui, en plus, s'est entièrement déroulée en portugais, j'ai lu quelques nouvelles de Krzyzanowski. Voici un passage:
"Cela dit, rien ne me soucie moins que la croyance en ma réalité : être un rêve a ses avantages, cela vous délie des liens de la cohérence, même si je n'ai pas l'intention d'abuser de ce privilège. D'ailleurs, si le rêveur peut douter de la matérialité de ce qu'il voit, le rêve, à son tour, peut remettre en question l'existence du rêveur." "Le Pont sur le Styx" in Fantôme, p. 148. 
Cet auteur est plein d'humour et de simplicité. Je le recommande chaleureusement.

dimanche 23 septembre 2018

Programme

Nous avons fait un saut vers le chantier hier matin. On se fait maintenant une idée assez nette de ce que sera le troisième étage. Par contre, il n'y a toujours pas de toit. Bizarre que ce soit avec le toit que j'aurai la sensation que oui, les travaux auront une fin et qu'un jour nous emménagerons, c'est sûr. Le toit, ce sera le commencement de la fin des travaux. Je me fais sans doute quelques illusions, mais voilà, c'est comme ça.

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Comme c'est au programme du bac de Charlotte, j'ai lu La princesse de Montpensier, par Madame de Lafayette. Comme tout le monde, je connaissais la Princesse de Clèves, livre préféré de Nicolas Sarkozy. Dans La Princesse de Montpensier, l'auteure  nous informe des amours de cette princesse avec le duc de Guise. Style magnifique, très précis qui nous donne une idée de la richesse de la syntaxe du français. Toujours au programme, Hernani de Victor Hugo que j'ai relu en vitesse également, pour pouvoir répondre aux questions de ma fille, si elle en a, après l'avoir lu. 

samedi 22 septembre 2018

Tombe

C'est aussi 21 septembre qu'est mort l'oncle de Cuercas, Manuel Mena qui faisait l'objet de cette enquête sur la guerre civile espagnole. Isabel et moi, sommes allés nous recueillir devant la tombe de notre ami. Nous étions seuls. Nous voudrions semer une plante devant la pierre tombale, pour délimiter son espace. De la bruyère ou du buis peut-être, avec des fleurs au centre du rectangle, des pensées ? Isabel me dit que ce ce sont des fleurs qu'il faudrait renouveler tous les ans, pourquoi pas  ? me dis-je : les semer au printemps et les voir écloses jusqu'en automne, jusqu'au prochain 21 septembre.  Je m'étonne moi-même un peu devant ma propre attention pour mon défunt ami. J'ai été rarement me recueillir sur la tombe de ma mère, comme si les morts de ma famille n'avaient pas vraiment besoin de moi. Ce n'est pas la même chose pour Zbyszek dont la "trop bruyante solitude" pendant sa vie m'émeut encore aujourd'hui. C'est comme si je me sentais responsable d'être avec lui, au delà de sa propre mort, de ne surtout pas l'abandonner dans les ténèbres de la terre.

vendredi 21 septembre 2018

Estrémadure

Il s'agit d'une région d'Espagne, l'une des plus pauvres du pays, qui fait frontière avec le Portugal et que nous traversons quand nous allons en France. Javier Cercas, dans Le Monarque des ombres (Actes Sud, 2018), nous parle du village de sa famille Ibahernando. Il y conduit une enquête sur l'un de ses oncles, Manuel Mena (photo tirée du livre de Cuercas) qui avait rejoint la Phalange et qui est mort au combat à 19 ans.  Cette histoire donne l'occasion à l'auteur de raconter comment la guerre civile a secoué les campagnes et les villages, divisant leurs habitants en plusieurs camps, pas toujours bien définis : les Phalangistes, les Républicains, les Franquistes, les Communistes, les Anarchistes, etc. Beaucoup de sympathisants de gauche, opposés à cette aristocratie invisible qui restait à Madrid, ont rejoint la Phalange avant même le déclenchement de la guerre en 1936, au nom même de leur opposition aux élites issues de la tradition : la Noblesse et l'Eglise. En tout cas Cuercas soulève avec beaucoup de doigté le voile de cette complexité de la vie dans les "vies simples" de la campagne. Le roman de Cuercas se veut l'expression d'une enquête soucieuse de vérités factuelles tout en se présentant comme une œuvre de fiction. Un mélange étrange qui caractérisait déjà Les soldats de Salamine (2002) ainsi que L'imposteur (2015).

C'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort de mon ami Zbyszek. Nous irons nous recueillir sur sa tombe surlaquelle j'ai fait inscrire cette citation de Bachelard qu'il aimait tant :

"L'être commence par le bien-être."

"C'est beau", disait-il en fixant sur moi ses magnifiques yeux bleu-vert. 

jeudi 20 septembre 2018

Adachi

Masao Adachi est un réalisateur japonais qui a fait un film sur A.K.A. serial killer en 1969, film que j'ai regardé sur mon ordinateur hier, dans l'après-midi. C'est un film étrange qui ne fait que montrer le Japon, tel qu'il était au moment des crimes. Les paysages du Japon. Tels qu'ils sont vécus par les Japonais. Mise en visibilité du monde qui fabrique des tueurs en série : "Tout comme Fritz Lang dans M. le Maudit témoigne en 1931 de l'immanence menaçante du nazisme, Adachi, dans son film A.K.A. Serial Killer (1969), charge donc le cinéma de rendre visible la "criminalité " immanente à tout l'espace urbain japonais, au paysage dans lequel est arrivé le pire, comme surgirait dans un espace "naturel" une cruelle et sanglante floraison. Le serial killer scintillait soudain comme un cristal où se reflétait la totalité qui l'environnait et ouvrait un site cinématographique à l'analyse politique, voire à l'action révolutionnaire. Le cinéaste décida de ne pas filmer le criminel  ni de scénariser une enquête, mais de ne filmer que le paysage du Japon dans lequel il vivait et dans lequel il ne pouvait plus que tuer." Marie José Mondzain, Confiscation..., p. 195.

Le soir, je me suis remis à lire Sigismund Krzyzanowski, Fantôme, un ensemble de nouvelles qui témoigne de l'imagination fantastique de cet auteur ukrainien qui a été si longtemps oublié.

mercredi 19 septembre 2018

Mondzain

Confiscation des mots, des images et du temps. Pour une autre radicalité par Marie José Mondzain (Pairs, Les Liens qui Libèrent, 2017), philosophe, née le 18 janvier 42, grande spécialiste des images et du regard, a capté mon attention sur cet essai, cette "méditation" écrit-elle, qui interroge toutes les questions associées à la radicalité, la radicalisation et la déradicalisation, la politique, la nécessité de plus en plus pressante de la parole pour que le monde devienne effectivement un monde commun, bref un bel essai, très actuel, qui devrait être lu et médité par les hommes politiques de tous bords. J'avais déjà lu, dans le temps, L'image peut-elle tuer ? (Editions Bayard, 2002) qui m'avait impressionné. Je ne suis pas déçu par cet essai plus récent dont voici un passage tiré des premières pages : "Écrire, faire de la philosophie, penser une action politique, partager des gestes de résistance, construire pas à pas la collaboration des colères, voilà ce que le flux industriel de la communication audiovisuelle du libéralisme est en train d'éroder par les images et les discours. Ce sont les saccades inanalysables et la violence ininterrompue de ce qu'on appelle l'actualité." (p.14) Page 84, elle abord un thème dont j'ai parlé hier, le thème de la transmission : "L'effondrement de toutes les formes de la transmission est à la source même de la catastrophe que dénoncent en vain ceux qui sont chargés de cette transmission. Tous les enseignements se trouvent soumis à des règles d'évaluation, de performance et de rapports comptables qui ont déprécié tout rapport au temps. Il faut aller vite, de plus en plus vite qu'il s'agisse d'enseigner, de soigner, d'informer."

mardi 18 septembre 2018

Transmission

J'ai fini mon roman norvégien hier soir. Un livre très étrange en effet dont le thème est, comme on pouvait l'imaginer, l'aléatoire et la dose d'absurdité qu'il recèle quand on est obligé de l'affronter pour faire sens. 

Ce matin, nous sommes allés sur le chantier et malheureusement, nous n'avons pas pu monter jusqu'au troisième étage. Je n'ai pas encore pu faire de photos de notre nouveau toit. Mais cela ne devrait pas tarder. Les ingénieurs ont des problèmes avec le 1er étage. En effet, l'épicerie du rez-de-chaussée n'a pas l'intention d'interrompre son business. Du coup, comment faire pour reconstruire le 1er étage si on ne peut pas démolir le plancher qui, évidemment, correspond au plafond du magasin ?

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Le dernier numéro des la revue Sciences Humaines contient un dossier sur le thème de la transmission —"Que transmettre aujourd'hui ?— avec des interventions de quatre philosophes contemporains : Edgar Morin (transmettre la lucidité), Marcel Gauchet (transmettre tout à tous), Philippe Meirieu (relier les savoirs aux valeurs) et Jacques Rancière (Transmettre ? Une fiction).

Le site me donne accès à quelques passages de leur réflexion et j'avoue que c'est Jacques Rancière qui me semble le plus juste et le plus radical. Voici un extrait de ce qu'il écrit :

"Reste que, à la vérité, le mot « transmission » est un leurre. Platon déjà se moquait de cet auditeur qui se collait à Socrate pour ne rien perdre de l’enseignement du maître : rien ne passe d’un cerveau dans un autre. Dans ce qu’on appelle transmission, il y a le rapport entre deux exercices ou, pour reprendre les termes de Joseph Jacotot, entre deux aventures intellectuelles. L’aventure intellectuelle de celui ou celle qui occupe la fonction de maître est de provoquer celles et ceux qui lui font face, à répondre, à engager leur propre chemin pour apprendre. Cet effet est crucial pour les individus : au hasard d’une leçon entendue, d’un exercice proposé, ils peuvent y saisir la chance de départs neufs et de trajets inédits sur le terrain du savoir. Ils peuvent y devenir des individus émancipés qui décident de mettre en œuvre cette capacité qui appartient à tous et qu’ils reconnaissent en tous. »

lundi 17 septembre 2018

Baraque 122

La vie onirique de notre esprit est parfois étrange. La nuit dernière, je devais surveiller deux sessions d'examen : une le matin et une l'après-midi. Tout se passe bien le matin. Je rentre pour déjeuner à la maison avec mon frère Jean-Pierre. Nous décidons de courir au moment d'enfiler l'allée de la Robertsau, à Strasbourg. Nous courons très vite. Je dois ensuite me rendre dans le baraquement 122 où se tiendront les épreuves de l'après-midi. C'est alors que commence un véritable calvaire. Je ne retrouve plus mon chemin et des obstacles de plus en plus éprouvants interrompent ma course. Pentes abruptes avec rochers instables, labyrinthes forestiers, je cours, je saute, j'escalade, je tourne en rond, je me perds, je reviens sur mes pas, je continue à courir, fou d'angoisse en raison de mon retard probable dans cette baraque 122 du camp (comme une baraque de chantier, mais il y en avait plusieurs), où mes étudiants m'attendent. Quand j'arrive, en retard en effet, ils ne m'en veulent pas le moins du monde sachant toutes les difficultés que je venais d'affronter pour venir.

Ce qui est curieux, c'est cette impression d'effort physique que j'ai eue pendant toute la durée du rêve. Au début, ma course est aisée : je cours sans grand effort et le vent siffle à mes oreilles. C'est ensuite que ça se corse et que je ressens physiquement l'effort requis pour surmonter les obstacles. Et malgré tout, on se réveille tout-à-fait reposé.

dimanche 16 septembre 2018

Kjærstad

Jan Kjærstad, auteur du roman Aléa, traduit du norvégien par Pascale Balcon et publié chez Gallimard en 1996. Je ne sais pas comment ce livre est arrivé sur l'une de mes étagères. Je suis sûr que ce n'est pas moi qui l'ait acheté et aucune indication ne me permet d'en identifier l'origine. Cela m'étonnerait que ce soit Isabel qui l'ai apporté chez nous... bref, ce livre est mystérieux par sa provenance. Sa lecture, entamée aujourd'hui, entretient le mystère, voire même l'augmente de façon étrange. Car le récit que j'y découvre est tout-à-fait bizarre également. Au fur et à mesure que j'écris ces mots, je me rends compte que j'ai déjà écrit quelque chose d'analogue à la suite de la lecture d'un autre auteur norvégien, dont je ne me souviens plus du nom —ils ne sont pas faciles à mémoriser—, dont Christine m'avait donné le dernier ouvrage il y a quelque temps. Le livre traitait des réseaux nazis subsistant en Norvège, si je me souviens bien. Mais c'est étrange que je ne retrouve pas le titre de ce livre que j'avais eu quelques difficultés à lire. 

samedi 15 septembre 2018

Nabokov

Je viens de lire La défense Loujine de Vladimir Nobokov où l'auteur raconte la vie sinistre d'un grand joueur d'échec qui interrompt un jour sa carrière au cours d'une partie laissée en suspens, faute de pouvoir trouver le coup qui mettrait en échec les attaques perfides et rusées d'un joueur italien. Mais le problème travaille le champion en sourdine pour ainsi dire malgré toutes les distractions que sa femme et son entourage lui imposent, jusqu'au moment fatal où il résoudra le problème en se donnant la mort. Un livre intéressant sur la passion dévorante des échecs, qui mobilise toutes les forces vitales d'un être humain pour les concentrer sur les 64 cases du damier.

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Hier nous sommes allés, Isabel, Charlotte, Johni et moi, avec Richard, notre cher ami arménien, manger dans un nouveau restaurant, ouvert depuis une semaine, un restaurant arménien justement, dont le nom Ararate indique bien l'origine. Le chef, originaire d'Yerevan, nous a offert à tous un délicieux plat aux aubergines, en plus de ce que nous avions commandé.

vendredi 14 septembre 2018

Interrompu

À la fin de son livre, Philippe Lançon, grand lecteur de Proust qu'il mentionne souvent pendant son hospitalisation à la Salpétrière et aux Invalides, évoque cette question du temps. Il écrit, p. 483 : "Proust se rappelle tout, peut-être parce qu'il ne lui est arrivé à peu près rien ; mais il aurait sans doute oublié comme la petite Ophélie, de quelle façon il est tombé un soir d'hiver du balcon des Guermantes sur le pavé disjoint — lequel ne lui aurait rien évoqué d'une enfance désormais abolie. Et, au lieu du temps perdu et retrouvé, nous aurions eu droit à ce que nous vivions : au temps interrompu. Le livre aurait été plus court, moins génial sans doute : le génie aussi est déterminé par les limites qu'il franchit. Le temps de l'événement brutal est obscur et infini. Il n'a pas de limites."

Cette idée d'événement brutal "obscur et infini", me fait penser à cet accident que j'ai eu, à Strasbourg (ou plutôt, à Schiltigheim, si je me souviens bien) il y a plus de trente cinq ans. Je roulais assez vite dans la rue Principale quand je vois, débouchant sur ma gauche une grosse voiture qui n'en finissait pas de traverser lentement, comme au ralenti, la rue devant moi. Je l'ai heurtée violemment à l'arrière et j'ai fait plusieurs tonneaux au cours de l'un desquels la portière avant s'est ouverte et j'ai été éjecté de mon siège. Je me souviens fort bien du vol circulaire de ma voiture bleu-azur au dessus de ma tête dans un geste dont la lenteur, reconstruite par le souvenir que j'en ai encore, manifestait une sorte de grâce surprenante. J'étais allongé sur l'asphalte, indemne, apparemment. L'autre conducteur qui, comme moi, avait un peu bu, a vu sa voiture virevolter en d'impressionnants tête-à-queue. Il était lui aussi indemne. Heureusement. 

jeudi 13 septembre 2018

Lançon

J'ai entamé la lecture du livre de Philippe Lançon, Le Lambeau (Gallimard, 2018) et il m'a été difficile hier soir d'éteindre ma lampe de chevet, tant j'étais pris par le récit de l'une des victimes de l'attentat du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo. Je suis absolument fasciné par l'écriture de l'auteur, une écriture qui va dans le détail de ce qui a été vécu avec une pudeur et une précision étonnantes. Son écriture me fait penser à celle de mon amie Joëlle, si juste dans sa manière de décrire ce qui se passe en soi quand l'expérience que l'on traverse tend à vous jeter hors de vous-même. 

mercredi 12 septembre 2018

Pied gauche

C'était hier l'anniversaire de l'attentat du nine/eleven. 17 ans. J'ai revu le spectacle de ces moments tragiques à la télé portugaise, pendant que je buvais une petite bouteille d'agua das pedras juste à côté de l'immeuble que nous restaurons. La réunion de chantier que nous avons eue n'a pas été aussi tranquille que d'habitude.

[Une fausse manœuvre m'a fait perdre la suite de ce que je disais de cette réunion.] Pas étonnant. Je poursuivais en racontant mes déboires au saut du lit aujourd'hui. Je casse un verre. Je pousse un juron : "Shit". Je m'engueule gentilment avec ma fille qui tarde à se lever. Je m'aperçois que j'ai oublié d'acheter mon fromage blanc habituel. Bref, comme on le disait dans ma famille, je me suis levé du pied gauche. Et dans ce cas-là, il vaudrait mieux faire comme ce général romain qui trébuche sur le seuil de sa maison en la quittant pour aller au combat : aller se recoucher plutôt que de passer la journée à travers de multiples déboires, comme de perdre ce qu'on venait d'écrire sur son blog. It set your mind to awkwardness for the whole day. Je ne sais pas si cela peut se dire ainsi en anglais. Peut-être. En fait cela fait trois/quatre jours que je lis exclusivement de l'anglais et cela me vient spontanément. J'ai d'ailleurs terminé la trilogie de Peter May. J'ai relevé ce passage dans le troisième volume :

"God knows, you’ve no brain to speak of, but what little you have has a wee bit at its stem that regulates your internal temperature, along with your breathing and circulation. The hypothalamus. We want to keep that warm and in good working order. It was typical of Whistler that knowledge like that could trip off his tongue almost without thought." Peter May, The Chessmen.

Un exemple d'intégration culturelle spontanée de connaissances scientifiques ? 

lundi 10 septembre 2018

Lodestar

L'auteur anonyme de l'article qui prétend qu'il y a des adultes responsables à la Maison Blanche pour protéger le monde des conneries trumpistes se serait-il trahi par l'usage d'un mot peu courant, le mot lodestar, "étoile polaire", ou, plus généralement, "l'étoile qui guide" ? Ce qui voudrait dire que non, la Maison blanche n'aurait pas perdu le nord et que les US ne vont pas tomber dans le précipice... Dans l'entourage du président, ce mot a souvent été utilisé par le vice-président, Mike Pence, qui pourrait bien ainsi, être démasqué. Le Huffington Post publie une petite séquence sonore sur cette théorie qui me paraît bien tournée, en réalité. Quand on sait en plus que Mike Pence est lui-même convaincu qu'il sera un jour Président des Etats-Unis, on peut penser que c'est de lui qu'il s'agit quand il parle de lodestar. L'article serait donc moins anonyme qu'il paraît dans la mesure où sa signature serait dans le texte. Ce qui n'étonnera personne évidemment. À moins que, ... à moins que ce mot n'ait été utilisé sciemment par quelqu'un d'autre pour mieux brouiller les pistes ??? 

dimanche 9 septembre 2018

Travaux

Hier, en fin d'après-midi, nous sommes allés voir notre future maison. J'ai pris quelques photos pour montrer l'avancement des travaux. Mais il y a encore beaucoup à faire. Je présume que le toit sera fini à la fin de la semaine prochaine mais j'ai hâte de voir la terrasse déblayée. L'entrepreneur va monter un échafaudage sur toute la surface de l'immeuble. On va enlever les anciens azulejos, qui ne sont pas particulièrement beaux et, surtout, qui manquent sur de grandes surfaces au pied de l'immeuble. Ils seront remplacés par un enduit spécial de couleur blanche. 

À gauche, mon bureau ; à droite, la salle de séjour qui comprendra la cuisine et une grande table pour manger.

*  *  *

Hier j'ai terminé le deuxième volume de la trilogie de Peter May. Je l'ai trouvé un peu moins bon que le premier. Sans doute parce que la description des paysages si sauvages des Hébrides n'a plus cette dimension de nouveauté que le premier volume nous garantissait. Mais je confirme que l'écriture de cet auteur est très intéressante. Il me reste un volume à lire pour terminer. 

samedi 8 septembre 2018

Architecture

Quand j'ai ouvert mon ordinateur ce matin, il faisait encore nuit. Les voitures avaient leurs phares allumés. L'air de la nuit était sombre et immobile. Je repensais à mon rêve : je visitais une école d'architecture. J'avais froid mais les architectes qui me recevaient, avaient gardé leurs manteaux et me disaient qu'ils avaient bien chaud. Ils riaient. Sans doute ce rêve vient-il de mon séjour si agréable dans l'immeuble que Le Corbusier a construit à Genève en 1932. Peut-être cela ne suffisait-il pas et qu'il fallait une conjonction supplémentaire pour susciter un rêve ? Il faut dire que récemment, mon fils m'apprend, par le biais de son blog, (voir ici) qu'il a l'intention de prendre des cours d'architecture. Voilà sans doute la conjonction nécessaire pour déclencher le rêve. Un troisième élément en creux s'est ajouté récemment à cette conjonction. Ma fille a commencé son année de philo et nous avons eu une discussion sur l'art en liaison avec un texte qu'elle devait faire en classe. Nous avons évoqué des exemples dans plusieurs domaines artistiques. J'ai omis de mentionner l'architecture alors que j'y pensais. Mais ce domaine aurait compliqué l'argument. Aussi l'ai-je tu. Ce qui ne l'a pas empêché de revenir en rêve accompagné de rires ! Et, en y repensant à l'occasion de l'écriture de cet article, l'architecture est également venue dans la conversation que j'ai eue avec Jacques G. à Genève, quand nous évoquions les différents domaines qu'il a abordés dans sa vie de chercheur-lecteur. "N'oublie pas la passion que tu as eue pour Vitruve" lui ai-je rappelé.

vendredi 7 septembre 2018

Hébrides

Retour à Lisbonne. Ce matin, le ciel a disparu. Un monde vague subsiste, estompé par une légère brume uniforme qui semble également ralentir les bruits du matin. Peut-être est-ce moi qui entends mal ? Phares allumés, les voitures se suivent, dans le calme. On dirait que la ville s'essaye à l'automne, pour voir si ça va marcher, ce passage à un monde moins ensoleillé.

Hier, 6 septembre, c'était la journée du jeûne à Genève. Les Genevois sont censés ne rien manger ce jour là, sauf... sauf, ce qu'ils appellent de la tarte aux pruneaux, et qui correspond, mais en moins bon quand même, à notre tarte alsacienne aux quetsches !

Le soir, j'ai téléchargé le deuxième volume de la trilogie de Peter May, Lewis Man. C'est bien la même atmosphère des îles du nord de l'Ecosse, l'archipel des Hébrides avec de la mer, du ciel, de la bruyère, et ce découpage des peats, ces blocs de tourbe sèchée qui servent à chauffer les maisons noires, les black houses, de ce pays étrange et sauvage. Que j'ai très envie de visiter.

Mais j'ai plein d'autres choses à faire dans les jours qui viennent. 

jeudi 6 septembre 2018

Sandrier

J'ai vu Viviane J. hier après-midi. On s'était donné rendez-vous à Cornavin à 12h31 et j'y étais bien sûr. Son train (de Lyon) est arrivé avec du retard. Nous avons failli nous manquer mais finalement au bout d'une demi-heure nous nous sommes reconnus alors que nous ne savons toujours pas —même après une discussion qui a quand même duré environ quatre heures— les circonstances de notre première rencontre... à Strasbourg très certainement, il y a cinquante ans environ. C'est étrange. Nous avons quelques repères : les mêmes personnes que l'on a cotoyées à l'époque mais pas aux mêmes moments. Il y a donc là un mystère ! Elle m'a beaucoup parlé de son amoureux de quand elle avait 15 ans : Yves Sandrier, poète, acteur, chanteur... disparu alors qu'il n'avait que 20 ans, de la maladie de hodgkin, celle dont est morte ma mère le 4 janvier 1960. Nous avons aussi beaucoup échangé sur nos lectures respectives et elle m'a fait cadeau de deux livres que je ne manquerai pas de lire dès que j'aurai fini le livre de Peter May, c'est-à-dire aujourd'hui.

*  *  *

En fin de matinée, je suis allé rendre une visite chez les voisins de Danielle et Michel, Oscar et Paulette K., un couple adorable qui m'a accueilli très chaleureusement. Oscar m'a parlé des physiciens du CERN qu'il connaissait, en particulier Charpak. L'appartement qu'ils occupent est un petit musée anthropologique dont l'image que je publie peut donner une idée. La table que l'on voit fut un jour le lit d'un grand chef africain. Plus dur, certes, que celui que j'ai utilisé chez Michel et Danielle. Je leur ai laissé les clés que m'avait confiées Danielle. J'aurais aimé rester plus longtemps avec ce couple plein de vivacité malgré un âge avancé (ils ont chacun plus de 90 ans). 

* * *

J'ai en effet terminé le premier volume de la trilogie de Peter May et j'ai commencé le livre de Atiq Rahimi, Syngué sabour. Pierre de patience (POL éditeur, 2008), que m'a donné Viviane J. Merci, Viviane.

Je l'ai terminé dans l'avion et l'ai trouvé superbe : très belle écriture et grande justesse dans la description des émotions d'une femme devant son mari paralysé par une balle dans la nuque, une balle reçue au cours d'une des guerres qu'a connues l'Afghanistan ces dernières années.

mercredi 5 septembre 2018

Diodati

J'ai dîné hier avec Jacques G. à son club au bord du lac. Retrouvailles chaleureuses. J'ai fait la connaissance de Stéphanie. Nous avons évidemment parlé de nos lectures respectives ce qui m'a permis de constater, une fois de plus, son incroyable érudition. Il m'a raconté sa mésaventure d'il y a plusieurs années quand il s'est fait tabasser par trois voyous qui voulaient le voler. Il a été sauvé par un "grand noir" muni d'une machette dont les voyous ont eu peur. Bizarrement, il n'a jamais pu savoir qui l'avait ainsi sauvé des griffes de ces bandits. Nous sommes ensuite allés contempler le lac dans la nuit à partir d'un point de vue à proximité de la maison Diodati où Mary Shelley, invitée par John Byron, a écrit son Frankenstein il y a un peu plus de 200 ans.

mardi 4 septembre 2018

Peter May

J'ai reçu des nouvelles d'Eric H. aujourd'hui. Il me conseillait la lecture de la trilogie Lewis par Peter May. J'ai aussitôt téléchargé le livre en anglais sur mon kindle et j'ai commencé à lire. Il s'agit d'un polar qui se passe dans les Hébrides au nord de l'Ecosse. Le livre est superbe et, comme souvent, j'ai sélectionné un passage qui m'a paru intéressant. Le voici :


It’s odd how people can get locked into a kind of timewarp. There’s a time in their lives that defines them, and they hang on to it for all the subsequent decades; the same hair, the same style of clothes, the same music, even though the world around them has changed beyond recognition. My aunt was locked in the sixties. Teak furniture, purple carpets, orange paint, The Beatles. Mr Macinnes listened to The Eagles. I recall tequila sunrises and new kids in town, and life in the fast lane. » (de « The Blackhouse: Book One of the Lewis Trilogy » par Peter May)

L'écriture de ce roman est magnifique et l'on ne peut guère abandonner la lecture. C'est sans doute pour cette raison que je suis en retard pour écrire mon billet quotidien. Après La vie devant soi, d'Emile Ajar dont j'ai dégusté la relecture il y a deux jours, c'est un tout autre monde qui s'offre à mon attention de lecteur.

lundi 3 septembre 2018

PKF

Nous avons terminé hier le Conseil de la Fondation Paul K Feyerabend.

Josiane, Grazia et moi sommes allés au bord du lac à Vevey, une petite ville très suisse et très propre,  nichée au pied de montagnes magnifiques. Il y avait une brocante dans l'avenue qui longe le bord du lac et nous avons vu plein de vieux objets, bijoux, outils, livres que l'on aimerait acquérir parce qu'on les trouve "sympas", mais deux secondes de réflexion suffisent pour renoncer sans regret à de telles acquisitions intempestives qui ne peuvent qu'encombrer la vie. En tout cas cette ballade m'a permis de faire plus d'une heure de marche, d'un pas très tranquille certes, mais j'en avais bien besoin.

Josiane et moi, allons partir aujourd'hui pour aller à Genève où nous retrouverons Dominique et Delphine Pestre pour déjeuner. Demain, je vais également prendre contact avec Jacques Grinevald que je n'ai plus vu depuis plusieurs années. 

samedi 1 septembre 2018

Automne


Surface du lac
De ses tourmentes profondes
Noire oubliée





L'eau de ma douche du matin est plus froide ici qu'à Lisbonne. Elle doit avoir 14 ou 15 degrés, maximum. La température extérieure est tombée à 13° ce matin dans la région où je séjourne. Depuis hier, le temps ne s'est pas amélioré et de lourds nuages gris se disputent la vue au dessus du lac. Il y a aussi le vent. On dirait que ce premier jour de septembre nous annonce un retour de températures plus normales pour la saison. Serait-ce déjà l'automne ?