vendredi 31 janvier 2020

Idées

Hier soir, Isabel et moi sommes allés à la "nuit des idées" dont le thème était être vivant. J'ai ainsi pu entendre une conférence d'Erik Orsenna. J'ai été très déçu. Notamment quand il s'est moqué de l'assemblée des 150, choisis par tirage au sort, qui doivent faire des propositions pour affronter le changement climatique. Il s'est moqué de cette assemblée en disant que cela n'avait rien de démocratique alors que, justement, si l'on se réfère à l'origine grecque de la démocratie, c'est bien le tirage au sort qui permet au peuple d'assumer la responsabilité de sa souveraineté, ce qui n'est pas une mince affaire, j'en conviens. Très déçu donc par Orsenna qui nous a servis quelques blagues pour faire passer la nullité de son intervention. Par contre, la conférence de Ramïn Farhangi, créateur de "l'école dynamique" en 2015 à Paris, école qui a essaimé incroyablement vite puisqu'on en compte aujourd'hui une quarantaine dans tout le pays, a été magnifique. Elle a d'ailleurs été très applaudie par une immense salle, apparemment conquise par ses propositions d'école où les enfants sont absolument libres de faire ce qu'ils veulent pendant leurs journées scolaires. J'ai déjà évoqué cet auteur quand j'avais lu son livre Pourquoi j'ai créé une école où les enfants font ce qu'ils veulent livre qui m'avait été envoyé par Jérôme Saltet et qui m'avait vraiment impressionné. [Voir mes commentaires des 29 et 30 juin 2019.] Je trouve qu'il faudrait vraiment l'inviter à Luxembourg et lui demander de faire une conférence analogue à celle que j'ai entendue devant tous les enseigants du Lycée Ermesinde. J'ai parlé avec une femme qui était la proviseure d'un lycée de 2000 élèves en France et qui a présenté Ramïn Farhangi au public. Elle disait à quel point elle se sentait complètement paralysée par les règles du système éducatif français, les nécessités d'une évaluation quasi permanente, le respect des programmes, etc...

C'est bizarre, cette "nuit des idées", car d'idées, il y en avait très peu, à part celles qui étaient évoquées dans la conférence de Ramïn Farhangi. Par contre, tous les autres conférenciers nous faisaient part de leurs savoirs. Pas inintéressants, certes, mais le plus souvent dénués d'idées justement.

jeudi 30 janvier 2020

Chauffage

Une équipe d'ouvriers est venue ce matin pour faire fonctionner nos climatiseurs au 4e étage ce qui veut dire que nous aurons enfin un chauffage dans cette pièce. Car il fait encore très froid à Lisbonne et cela sera utile pour lire au salon dans la soirée. 

Je m'apprête à aller à la Fac rejoindre Isabel Serra et Elisa pour travailler sur le projet que nous voulons présenter à la FCT sur le thème des "épistémologies ouvertes".

*  *  *

De retour à la maison, je suis monté au 4e étage et il y faisait délicieusement bon. Une douce chaleur nous venait du plafond, grâce, semble-t-il, à une pompe à chaleur. Les ouvriers aperçus le matin même étaient encore là, occupés à des règlages finaux. J'espère que cela va fonctionner sans trop de dérapages.

Ce soir, je vais avec Isabel à "la nuit des idées". Le thème de cette année est "être vivant".  Je ne sais pas trop de quoi on va discuter après les interventions de toute une batterie de scientifiques, de philosophes et d'écrivains que nous écouterons religieusement dans la grande salle de Gulbenkian. 

mercredi 29 janvier 2020

Sumaya

Sumaya c'est le nom d'une grand-mère libanaise qui vient régulièrement au restaurant auquel elle a donné son nom pour renouveler les stocks de produits authentiquement libanais qui servent à la composition des menus. Nous y sommes allés hier soir avec Richard et nous avons été conquis par cette cuisine traditionnelle et délicieuse. Les prix sont un peu plus élevés que ceux de la restauration locale mais cela vaut la peine. Richard, qui connaît bien cette cuisine proche de la cuisine arménienne, était tout-à-fait d'accord avec nous.

mardi 28 janvier 2020

Luz

Je suis donc allé ce matin à l'hospital da Luz de Lisbonne pour me faire faire une radiographie du pénis afin de localiser avec précision la sténose qui me fait souffrir chaque fois que je dois uriner.  Ils ont failli nous renvoyer parce que la personne en charge de ce type d'opérations n'est là que dans l'après-midi. Nous avons tenu bon au nom du rendez-vous qui nous avait été imposé : 11 heures du matin. Finalement, le technicien chargé de l'opération est arrivé vers 13h45 et j'ai pu me faire faire cette intervention dont je n'aurai les résultats que le 5 février.  Je suis sorti de cet hôpital avec une fatigue qui m'a moi-même surpris. Pourtant, l'examen que j'ai subi n'exigeait pas le moindre effort physique. C'est peut-être le stress que je ressentais.

Après l'hôpital nous sommes allés chez Leroy-Merlin pour choisir la robinetterie de notre future salle de bains. J'avoue que ce fut assez pénible. Je n'éprouve aucun intérêt pour ce genre de choses et, pour moi, n'importe quel robinet ferait sans doute l'affaire. Mais voilà : nous sommes obligés de choisir. 

lundi 27 janvier 2020

Parasite

Hier après-midi, nous sommes allés chez des amis pour voir Parasite de Bong Joon-ho, film très encensé par la critique mais qui ne m'a plu que moyennement. Il faut dire que j'avais du mal à comprendre. Tout était en coréen avec des sous-titres en portugais. J'ai trouvé le caranage à la fin assez grotesque. Il s'agit sans doute du goût de l'époque. Dans la discussion qui a suivi notre petite séance, certains ont parlé de Tarantino. Comparaison qui m'a paru très inappropriée. 

Ce matin, la maison a été de nouveau envahie par les ouvriers à partir de 8 heures. On voit leurs pieds sur des échafaudages à travers les fenêtres, ils font gémir leurs machines et n'épargnent guère nos oreilles avec des martèlements divers. Bref, on se demande quand nous pourrons enfin être chez nous et surtout quand on pourra se mettre à nettoyer. Patience !

dimanche 26 janvier 2020

Socialité

Hier soir : un dîner soi-disant "français". J'y suis allé en me disant que je pourrai sans doute profiter des convives qui, tous, pouvaient parler français. En réalité, ils ont surtout parlé portugais pour se dire des choses que j'ai trouvées totalement inintéressantes. Il y a parfois des dîners comme ça : personne ne dit quoique ce soit d'intéressant. On parle de tout et de rien, surtout de rien, en fait. C'est bizarre. A midi par contre, nous étions chez Lucia et Pedro, et cela n'a pas arrêté d'être passionnant. Il s'agit sans doute d'une alchimie particulière. Il y a des gens qui vont ensemble et d'autres où ça ne marche pas du tout. Pourquoi ? Mystère ! C'est sans doute une question de socialité !

samedi 25 janvier 2020

Pedro


Comme il reste difficile de faire la cuisine chez nous, nous allons souvent manger chez Pedro, le petit bistrot qui se trouve à côté de l'épicerie au rez-de-chaussée. Nous avons mangé du filet de porc avec des frites assez réussies —c'est un belge qui vous le dit ! mais il est possible que mes standards aient baissé sur la question des frites—. Hier soir, nous avons dîné avec notre voisin d'en face, Jérôme, un musicien qui joue du cor dans un orchestre à Lisbonne. Il nous a raconté mille et une histoires sur la NDE (near death experience) et la EMI (expérience de mort imminente).  

vendredi 24 janvier 2020

Effervesciences


C’est le sous-titre du nouveau livre de Jean-Marc Lévy-Leblond, Le tube à essais (Seuil, 2020) dont j’ai lu plusieurs chapitres dans la journée d’hier, juste après l’avoir reçu. J’ai particulièrement apprécié la vision, assez pessimiste —il faut le dire— qu’il présente d’ « Une histoire (et même deux) de la science au XXIe siècle » (pp 9-31) L’un de ces textes est daté de l’an 2218 publié à Tombouctou, l’autre est daté de la même année et a été publié à Singapour [qui a dû survivre à l’augmentation du niveau des océans en liaison avec la « Catastrophe »] de 2040-2060 dont JMLL nous donne une description très réaliste.  À part cet essai de science-fiction, les autres textes de cet ouvrage, souvent déjà publiés ailleurs antérieurement, sont tout-à-fait passionnants. La lecture de Lucrèce par un physicien moderne m’a particulièrement intéressé. Bref, c’est un ouvrage à lire.

*  *  *

Finalement, la radiographie de mon urètre n’a pas pu se faire hier en fin de journée. Elle a été déplacée à mardi prochain.

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La maison est toujours un grand chantier, plein du bruit des machines et des voix des ouvriers. Il n’y a toujours ni frigidaire, ni chauffage, ni internet, ni machines à laver le linge ou la vaisselle, ni eau chaude, ni armoires pour la vaisselle, ni étagères pour mes livres, ni... Difficile d’en faire son nid pour le moment !

jeudi 23 janvier 2020

Aristote


Le rêve de cette nuit m’a replongé dans les théories monétaires d’Aristote, celles qu’il défend dans le chapitre V de l’Éthique à Nicomaque : « La monnaie est le substitut du besoin. » Mais le philosophe ne manque pas de préciser que le besoin est le même chez tous les hommes et que c’est pour cette raison que la monnaie peut fonctionner. Qu’est-ce qui fait dire à Aristote que le besoin est le même chez tous les hommes ? La seule interprétation qui permet d’adhérer à la thèse aristotélicienne est celle qui, comme le précise l’auteur, nous oblige à considérer le besoin avant que celui-ci ne s’exprime concrètement dans et par l’échange, c’est-à-dire, au moment où le besoin correspond à l’expérience d’un manque qui, certes, va nous inviter à l’acte d’échange, mais qui, en attendant que cet acte se réalise, n’est rien d’autre que l’expérience d’un manque. Ce qui est important ici c’est la référence au manque, car c’est par là qu’un manque peut être dit équivalent à un autre manque puisque ce qui pourrait les différencier manque justement. En tout cas, tant que nous nous situons avant l’acte d’échange. Ex ante, comme disent les économistes. Aristote ne manque pas de préciser que c’est bien cette expérience du manque qui rend les hommes égaux. La monnaie est le signe qui authentifie socialement cette expérience du manque.

Le rêve traitait de la rédaction d'un article pour Le Monde Diplomatique. Jean-Marc était impliqué dans l'affaire. En tout cas j'étais complètement replongé dans les difficultés de la rédaction de ma thèse d'Etat. 

Il faut d'ailleurs que je reprenne les textes originaux pour éclaircir certains aspects, notamment celui qui intriguait tant Rodolphe, et qui évoquait l’obtention par l’un des partenaires de l’échange d’un « double avantage », si la condition d’évaluation ex ante n’était pas respectée.

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Avant-hier, je suis allé avec Isabel voir un urologue dans le privé. Il m'a prescrit une "urétrographie" c'est-à-dire une radiographie de mon urètre pour pouvoir bien situer l'endroit exact où une sténose s'est installée à la suite de l'une de mes nombreuses opérations. C'est aujourd'hui qu'ils vont me faire cette radiographie un peu particulière.  Malheureusement je suis encore une fois obligé d'entamer un traitement aux antibiotiques.


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Enfin, j'apprends aujourd'hui qu'Alexandra Besson a été condamnée pour diffamation dans le procès qui l'opposait à Pierre Joxe qu'elle accusait d'attouchements inappropriés au cours d'un opéra. Je trouve ce jugement scandaleux, parce que, à mon avis, le ministre était certainement coupable. 

mardi 21 janvier 2020

Psy

Il y a de très belles descriptions des tableaux du Caravage dans le livre de Yannick Haenel que j'ai effectivement terminé hier. On aurait pu regretter que le livre n'intègre pas quelques reproductions des œuvres du peintre mais les descriptions sont telles que l'ont peut s'en passer. On comprend parfaitement de quoi il est question. Par contre, je me serais volontiers passé des interprétations à tendance psychanalytique que l'auteur nous sert assez souvent. Ça gâche un peu le propos et ça limite la passion. Dommage. La vie du Caravage est fascinante. Il est mort à 39 ans en laissant derière lui une soixantaine de tableaux majeurs. Je publie la photo du tableau de David et Goliath en précisant que la tête de Goliath a été peinte d'après sa propre tête (que l'on peut voir à gauche).

Aujourd'hui, en fin d'après-midi, je vais voir un urologue qui exerce dans le privé. Il s'agit d'avoir un avis sur mes problèmes urinaires. 

lundi 20 janvier 2020

Caravage

Je termine aujourd'hui le livre de Yannick Haenel sur Caravage. Je trouve sa passion pour ce peintre de la fin du XVIe/début XVIIe siècle très justifiée, mais il l'exprime dans des accents qui parfois me gênent. Il évoque en permanence la "vérité", ce "mot-ascenseur" comme l'appelait Ian Hacking, qui disait ainsi que le mot lui-même est propre à "élever" le discours. Depuis que j'ai traduit ce livre de Hacking, je ne peux pas m'empêcher de me méfier de ces mots souvent trop lourds malgré leur tendance à nous élever dans les plus hautes sphères de la pensée. Ceci dit, le livre de Haenel sur Caravage est superbe malgré ce ton emphatique qu'il prend assez souvent pour dire le trop plein de son émotion devant les œuvres de son peintre préféré. On reconnaît dans ce tableau Judith en train de couper la tête de Holopherne

On m'a enlevé aujord'hui les fils qui avaient servi à me recoudre la joue. On ne voit presque plus rien.

dimanche 19 janvier 2020

Haenel

De son prénom, Yannick, auteur du roman que je viens de terminer, Tiens ferme ta couronne, qui a reçu le prix Médicis 2017. C'est un roman intéressant et certainement très autobiographique qui traite des rapports ambigüs entre la littérature et le cinéma. J'ai bien aimé ce livre qui m'a été prêté par Richard. J'ai commencé aussitôt, du même auteur, La solitude. Caravage (2019).


Hier nous sommes allés Isabel, Richard et moi à Emmaüs voir s'il n'y avait pas de trésors à découvrir dans l'immense fatras des objets exposés. Nous n'avons rien trouvé d'intéressant.

vendredi 17 janvier 2020

Inconfort

L'infirmière que nous sommes allés voir pour qu'elle enlève mes points de suture, n'en a enlevés que quatre sur les onze qui soulignent mon œil droit. J'ai fait une photo. Je dois y retourner lundi pour les sept restant.  Ce matin, j'en ai eu brusquement ras-le-bol de cette vie au ralenti dans un chantier peuplé d'ouvriers que l'on rencontre à tout moment. Non seulement on n'est pas vraiment chez soi, mais en plus on est dans des conditions de confort absolument déplorables. Je me réfugie dans Montaigne mais là également ce n'est pas confortable parce qu'il fait froid et que nous n'avons toujours pas de chauffage. 

jeudi 16 janvier 2020

Montaigne

Je lis Montaigne en ce moment, dans une édition nouvelle préparée par Claude Pinganaud, Editions Arléa. Le texte est mis en français moderne ce qui facilite un peu la lecture par rapport à La Pléiade, qui est l'édition dans laquelle je lis et relis Les Essais. Je voulais comparer les deux textes et j'avoue que le texte que je lis est plus agréable que l'autre. Ce qui gêne un peu dans La Pléïade, c'est l'orthographe du XVIe siècle. Hier, j'ai lu le chapitre sur les livres, dans lequel l'auteur montre à quel point il est décontracté vis-à-vis des auteurs qu'il critique volontiers, voire dont il abandonne la lecture quand celle-ci devient ennuyeuse : "Si ce livre me fâche, j'en prends un autre ; et ne m'y adonne qu'aux heures où l'ennui de rien faire commence à me saisir. Je ne prends guère aux nouveaux, pour ce que les anciens me semblent plus pleins et plus raides : ni aux grecs, parce que mon jugement ne sais pas faire ses besognes d'une puérile et apprentisse intelligence." [P. 302] 

mercredi 15 janvier 2020

Engenheiro

Comme nous n'avons toujours pas de machine à laver le linge —ni la vaisselle, d'ailleurs !— nous sommes allés dans une lavandaria où nous avons lavé 16 kg de linge. Il faudra sans doute y retourner encore car je ne sais pas quand nous allons pouvoir nous payer toutes ces machines. Elles étaient prévues dans le devis proposé par notre Senhor Engenheiro et donc, en principe, nous ne devions pas nous en occuper mais notre Senhor Engenheiro n'a plus d'argent et de toute manière, s'il devait avancer de l'argent, il faudrait qu'il fasse marcher l'ascenseur. C'est certainement l'une de mes priorités car depuis quelque temps, je n'arrête pas de monter et descendre.

mardi 14 janvier 2020

Galeto

Nous sommes allés chercher Richard à l'aéroport et nous sommes allés manger au Galeto, un vieux restaurant portugais (1966) qui, auparavant, était ouvert toute la nuit. Cela fait vraiment plaisir de retrouver Richard, en pleine forme. Je vais prendre une photo du sofa que nous avons acheté hier dans un endroit style "Emmaüs". En tout cas, il est très confortable. Il faut simplement le nettoyer un peu et changer son tissu. Encore des courses à faire avant de pouvoir en jouir complètement.

*  *  *

Nous sommes allés prendre une douche chez notre voisin d'en face, Jérôme, dont j'ai fait la connaissance le jour de l'an. C'est un musicien, très attaché à ses deux chats, Vanille et Caramel, qui sont très beaux Il vit là depuis dix ans, dans un petit appartement dont l'aménagement donne une grande place aux chats. Ceux-ci bénéficient de petites terrasses surélevées, d'une multitude de grattolirs pour qu'ils puissent se faire les griffes, etc. 

lundi 13 janvier 2020

Blocage

Ce matin à 9h, je suis allé à l'hôpital Santa Maria pour un contrôle. Comme je le pressentais, ce contrôle n'a pas pu avoir lieu parce que la sténose de mon urêtre a empêcher la caméra de passer. Et donc... ??? Ils doivent faire en sorte qu'ils puissent vérifier s'il y a ou non récidive. Je ne sais pas comment ils vont faire mais j'ai l'impression que je vais devoir être opéré à nouveau. Une perspective qui n'a rien de réjouissant.

Avec Isabel nous avons acheté aujourd'hui un canapé d'occasion pour notre salon. Nous l'avons payé 200 euros. Isabel se propose de le refaire évidemment, avec un beau tissu. Nous avons également eu pour le même prix deux petits fauteuils assez confortables, pour lire dans notre salon. 

dimanche 12 janvier 2020

Fringues

Charlotte et Johni sont à Madrid. Ils m'ont téléphoné aujourd'hui et tout va bien, semble-t-il. Ils sont allés dans une brocante et ont acheté des fringues. J'avoue ne pas comprendre cette fringale de fringues dont ils témoignent tous les deux. Ils ont un nombre incroyables de vestes, anoraks, manteaux, chapeaux et ils continuent à en acheter, heureusement dans des magasins de frippes ou dans des brocantes c'est-à-dire à des prix très modérés.

Hier après-midi, j'ai continué à lire les chroniques de Preciado et j'ai trouvé ces textes à la fois très violents et remarquables dans leur remise en question des normes et des prescriptions qui caractérisent nos sociétés. C'est un livre que beaucoup de gens devraient lire non pas pour qu'ils adoptent les idées de l'auteur mais plutôt pour qu'ils se rendent compte des œillères que notre monde civilisé nous imposent sur toutes les questions relatives au genre et au sexe.

samedi 11 janvier 2020

Mieux

Ça va mieux. Je ne suis pas encore très beau à voir, mais cela va mieux. Ce qui n'arrange pas vraiment les choses quant à mon apparence, c'est l'obligation, énoncée par le médecin, de ne pas mettre d'eau sur mon visage tuméfié pendant 48 heures. Du coup, je ne suis pas rasé et cela n'améliore guère ma tendance à ressembler à Quasimodo. Pendant que le chirurgien me recousait, j'avais évoqué avec lui ce personnage et il a ri en disant que non, je n'avais aucune chance de ressembler à Quasimodo. D'accord ! Ce sera pour une autre fois !

Hier les ouvriers ont accroché deux de nos lustres au 4ème étage. L'effet est très covaincant. Ils ne fonctionnent pas encore mais cela ne saurait tarder.

Je lis actuellement Un appartement sur Uranus de Paul Beatriz Preciado (Grasset, 2019) qui est le rassemblement en un volume des Chroniques qu'il a publiées dans Libération entre 2013 et 2018 et qui traitent toutes de la politique sexuelle et des normes qui régissent cette politique depuis que le monde est monde. L'auteur était une femme, qui est devenue un homme. Il raconte cette traversée des genres. Certaines de ces chroniques sont vraiment fascinantes. C'est le livre que lisait Isabel et j'ai trouvé intéressant de le lire aussi. Il a été préfacé par Virginie Despentes dont il a été question récemment dans ce blog.

vendredi 10 janvier 2020

Caiu

Tombé ! C'est le mot que l'on utilise avec les enfants quand, du haut de leur chaise, ils font tomber un objet par terre. Mais c'est aussi le mot que j'ai entendu hier soir dans un virage de la Calçada de Santana prononcé par plusieurs personnes qui sont venues pour me relever après une mauvaise chute sur les pavés de la rue. Beaucoup de sang, les lunettes cassées et aller rapidement, à pied, aux urgences de Sao Jose, l'hôpital qui était à cent mètres du lieu de ma chute. Pour une fois on n'a pas beaucoup attendu pour entamer les soins : beaucoup de points de suture pour raccrocher ma joue en dessous de mon œil droit. Après il a fallu faire un TAC pour voir si je n'avais pas de fracture au crâne et pour s'assurer qu'il n'y avait aucune hémorragie à l'intérieur du cerveau.

Charlotte et Johni étaient allés au cirque du soleil avec les billets que leur avaient offert Irène et Pierre. Ils ont adoré le spectacle mais quand Charlotte m'a vu, à 2h du matin, elle a dit : "Défiguré !" C'est d'ailleurs pour cela que je ne publie pas la photo que j'ai prise pour témoigner de cette chute. Johni a dit : "Dommage que ce ne soit pas Halloween. Tu n'aurais pas besoin de te déguiser !" Cela risque de remettre en question mon voyage à Luxembourg et mon opération en France. Le chirurgien m'assurait que si je le voulais je pourrais faire ce voyage. Il ne s'y opposait pas le moins du monde. Mais, j'hésite. Je ne suis vraiment pas beau à voir. Je prendrai ma décision dimanche.

jeudi 9 janvier 2020

Psoriasis

Je suis allé voir un dermatologue hier après midi, un médecin qui nous avait été recommandé par une amie d'Isabel. Nous avons rencontré ce médecin qui était un vrai, comme dans le temps, une femme assez âgée sans doute, parlant un excellent français, et dont l'examen était très attentif. Elle m'a charcuté très doucement pour prélever quelques bouts de ma peau en vue d'une biopsie. A priori, elle pense qu'il s'agit d'un psoriasis. Elle m'a rédigé une ordonance avec son écriture manuscrite. On était vraiment dans la médecine "old school" et j'ai trouvé ça très rassurant. Il existe encore des médecins attentifs, sérieux, qui ne réagissent pas comme des ressorts informatiques, mais qui prennent le temps de vous examiner comme il faut. Isabel et moi avons été vraiment charmés par cette dermatologue. 

Ce n'est pas comme la clinique Rhéna de Strasbourg où je dois me faire opérer de la cataracte de  l'œil gauche le 15 janvier. J'ai téléphoné plusieurs fois pour savoir à quelle heure je devais me présenter mais ils ne le savent pas. J'ai demandé à ce que l'on me mette en dernier sur la liste des patients, pour pouvoir avoir le temps de venir de Luxembourg le matin même. Quelle complication !
On n'en sort pas avec des réponses comme : "Ce n'est pas nous, c'est eux qui décident." "Il faut téléphoner à votre médecn." Personne n'ose prendre de responsabilités. Tout est devenu administratif et évidemment très cher. Bravo le progrès !

mercredi 8 janvier 2020

King Kong Théorie

J'ai lu hier le petit livre de Virginie Despentes, King Kong Théorie.  J'ai trouvé ce petit livre tout-à-fait intéressant et certainement très juste sur de nombreux points. Ce que l'auteure dit de la prostitution par exemple me semble à la fois rationnel et raisonnable : cest un travail comme un autre et il n'y a pas d'entorse morale dans cette pratique. Ce qu'elle dit également du viol m'a frappé. Oui, dit-elle, on peut s'en remettre, on peut ne pas s'identifier une fois pour toutes au statut de victime. Son traitement du porno est également assez original. Bref, c'est un livre féministe à lire attentivement.

mardi 7 janvier 2020

Archives

Comme je l'ai déjà dit, un déménagement est souvent l'occasion de réexaminer des archives. Je suis ainsi tombé aujourd'hui sur des échanges de lettres entre mon père et moi au début des années 60 et plus tard. Cette correspondance n'a sans doute pas d'intérêt pour mes propres enfants mais je l'ai gardée quand même parce qu'elle pourrait avoir un certain intérêt pour mes frères et sœurs. J'ai aussi redécouvert une lettre de ma mère à une certaine "Loulou" dans laquelle elle évoque ses enfants. 

lundi 6 janvier 2020

Dénégation

Retour à la Fac aujourd'hui pour rencontrer mes complices du Colloque de septembre dernier en l'honneur de mon ami Z. Nous allons rassembler les interventions pour publier l'ensemble en un volume consacré aux épistémologies ouvertes. En outre, nous allons réfléchir à un projet à présenter au FCT, le CNRS portugais. Nous avons évoqué l'idée d'une epistemology of denial, si tant est qu'une analyse épistémologique de la dénégation soit possible. Il faut y réfléchir. En tout cas, un tel thème pourrait avoir pas mal d'applications très actuelles.

dimanche 5 janvier 2020

Tamariokucha

C'est le nom du thé vert que j'ai fait ce matin. J'avais acheté 100g de ce thé dans une boutique Betjeman & Barton, tout près de chez Fabien et le vendeur m'avait recommandé ce thé vert. Il est effectivement très bon. Je le recommande à mon tour.

Nous avons rendu les clés de l'ancien appartement et nous attendons le remboursement de la caution ainsi que le remboursement du dernnier mois que nous avions payé en entrant dans cete appartement. Isabel l'a rendu absolument impeccable. On a repeint tous les murs et les plafonds. Il est important pour nous de récupérer cet argent. 

J'ai essayé de faire marcher notre appareil de musique et tout fonctionne sauf les DVD. Il va falloir que je m'y remette pour au moins avoir la possibilité d'écouter de la musique. Peut-être faudra-t-il que je m'achète un appareil pour la bibliothèque !

samedi 4 janvier 2020

Sourire

Il y a soixante ans que maman est morte. En me réveillant ce matin, j'ai pensé à elle, à sa douceur et à son inaltérable bonne humeur, toujours visible à travers son sourire. Je pense que certains de ses enfants ont hérité de ce travers heureux. Bien sûr je m'inclus dans ces héritiers. Au réveillon, Jérôme me demandait comment et pourquoi j'avais toujours un sourire à offrir aux autres. Il n'y a rien de composé dans ce sourire. Je me suis longtemps demandé si cela correspondait à une sorte de défense. Mais, je ne crois pas. Il s'agit seulement d'exprimer au monde qu'il est le bienvenu dans ce temps de mon existence qui, évidemment, ne durera pas éternellement. Je pense qu'il est important que certains humains puissent continuer à sourire pour dire au monde qu'il est le bienvenu !

vendredi 3 janvier 2020

L'inachevé

Hier aprèsmidi, dans mon bureau où il faisait un froid de canard, j'ai lu une partie du Spinoza, de Gilles Deleuze. C'était très calme. Les ouvriers étaient peu nombreux et ne travaillaient pas au même étage. Isabel était partie avec Charlotte et Johni pour chercher un dressing à IKEA. J'ai pu ainsi renouer avec un peu de pensée, seul dans cette grande maison vide et complètement inachevée. Drôle d'expression que celle-là : "complètement inachevée" ! Elle exprime que rien n'est vraiment fini : il y a une cuisine, certes, mais les surfaces de travail sont provisoires et l'évier est de travers, il y a des salles de bains, mais certaines ne sont pas encore fonctionnelles, notamment celle de notre chambre, il n'y a qu'une moitié de bibliothèque en place, internet ne fonctionne pas —il faut que je passe par mon iPhone— le branchement au gaz de la ville n'est pas fait ce qui empêche l'eau d'être vraiment chaude, toutes les chambres sont encombrées de caisses que l'on ne peut pas trop ouvrir faute d'espace de rangement, la terrasse est encore en chantier, etc., etc. À part ça, tout va bien ! Le moral reste bon. L'année commence merveilleusement bien. 

jeudi 2 janvier 2020

Handke

Il fait toujours très froid dans notre nouvelle maison ce qui rend la vie un peu difficile. C'est une froideur humide qui pénètre jusqu'à l'os. Nous n'avons toujours pas de chauffage et on dirait que ce n'est pas pour demain. La sœur d'Isabel est chez nous avec son mari et sa fille. 

Hier j'ai lu le petit livre de Peter Handke, La femme gauchère. L'écriture est assez belle, dépouillée d'artifices, simple avec parfois des expressions un peu énigmatiques. Une femme demande à son mari de la quitter. Elle se retrouve seule avec son enfant de huit ans. Et la vie continue sans aucun bouleversement. On pourrait presque penser que cela ne change rien. Presque rien. C'est un livre étrange. Je comprends que l'on puisse en abandonner la lecture assez vite. 

mercredi 1 janvier 2020

Vœux

On commence une nouvelle année et ça commence par une nouvelle journée, très ensoleillée ici à Lisbonne. Nous avions 25 personnes invitées sur la terrasse hier soir, pour voir le feu d'artifice. Je suis personnellement contre ces feux d'artifice qui sont très polluants et qui gaspillent l'argent public pour quelques "Ooooohhh" et "Aaaaaahhh" très éphémères. On me dit que c'est beau. Mmouais ! On remplit le ciel de lumières et l'air de coups de canon qui font trembler les chats. Bref je suis loin d'être fan de ce genre de manifestations onéreuses et polluantes. 

Parmi nos invités d'hier il y avait Amélie et son mari, philosophe que je me réjouis de revoir au cours de cette année si c'est possible. Ne fut-ce que pour partager quelques idées sur Platon et Aristote dont c'est, apparemment, un spécialiste. 

Bienvenue à l'année 2020. Et j'adresse à mes nombreux lecteurs mes meilleurs vœux de bonne année. On ne fait pas plus conventionnel comme souhait mais tous ceux qui me connaissent savent que, sous l'apparence d'une tradition très impersonnelle, le cœur y est.