jeudi 31 mars 2016

Belle de jour

J'ai revu Belle de jour, de Luis Bunuel, hier soir sur Arte, avec Catherine Deneuve. Il y avait ensuite un reportage sur l'œuvre de Bunuel. Son retour en Espagne. Ses films, et notamment le dernier dont je me souvenais particulièrement bien : Viridiana. Où le religieux est toujours très présent à travers des références constantes qui ne témoignent pas d'une foi — Bunuel ne croyait pas en Dieu — mais plutôt d'une imprégnation sensible, voire sensuelle, qui, justement, peut aisément nourrir l'imagination esthétique de l'artiste.

Hier soir, avant de m'endormir, j'ai repris le livre de David Abram. La version anglaise et je suis à nouveau charmé par la pertinence de ces réflexions sur le corps sensible. Abram utilise souvent ensemble les deux termes anglais sentient et sensible. En fait il explore le paradigme associé aux sens avec beaucoup de mots différents : sensorial, sensate, sensuous, sensitive, etc. Il y a chaque fois des nuances qu'il est parfois difficile de rendre en français. Mais j'apprécie quand même cette traduction de Didier Demorcy et Isabelle Stengers. Ils ont fait un travail remarquable.

mercredi 30 mars 2016

Partir

Reprochant à son accusateur d'être juge et partie, il en prit son parti sans pour autant faire partie d'un parti quelconque pour finir la partie qui se jouait là entre les deux parties.

J'ai repris l'esprit, avec cette phrase, de la "parenthèse du correcteur" que Le Monde publie dans sa "Checklist" tous les matins mais que je trouve généralement assez fade. La mienne n'est guère plus piquante mais elle est justifiée par l'orthographe fantaisiste que les journalistes adoptent pour ce terme, "parti" ou "partie" dont ils usent fréquemment dans leurs articles. Alors que je suis d'habitude assez tolérant en cette matière, les erreurs sur ce terme m'énervent plus qu'elles ne le devraient, évidemment. En outre, une insomnie tenace m'empêchait de m'arrêter de remuer ce propos dans ma tête. La seule manière de s'en départir fut de la noter à trois heures du matin, ce qui fut fait.

Hier, j'ai donc accompagné Charlotte chez le dentiste qui lui a arraché deux dents de sagesse au fond de la partie droite de sa mâchoire. Elle a été très courageuse et s'est même mise à chanter pendant que les deux femmes penchées sur elle, la charcutaient joyeusement. Nous sommes rentrés en taxi et elle a mis des compresses glacées sur sa joue endolorie. J'espère que très bientôt, cette opération ne sera plus qu'un souvenir. Pour qu'elle puisse quand même manger le soir, j'ai cuisiné un hachis parmentier qui fut très apprécié en effet. Charlotte en a mangé la moitié. Il faut dire qu'elle avait sauté le repas de midi.

J'ai pris contact avec le Teatro Maria Matos à Lisbonne qui organise une rencontre avec David Abram les 20 et 21 avril prochains. Il y aura également un séminaire de trois jours ensuite, dans la nature à Bovilla (pas loin de Setubal, si j'ai bien compris), auquel j'ai très envie de m'inscrire également. Trois jours avec David Abram, cela devrait être passionnant. Mais cela tombe sur le week end que Claire et moi avons plus ou moins choisi pour sa visite à Lisbonne. Il est même possible que cela puisse l'intéresser comme cela pourrait intéresser d'autres lecteurs de ce blog. Malheureusement, les places sont limitées. Et je pense que tout se fera en anglais.

mardi 29 mars 2016

Greffes

Ce fut le thème du dernier rêve de cette nuit. Je me trouve avec un ami devant un arbuste encore un peu décharné par les froidures de l'hiver et, m'avisant de plusieurs arbres alentour, je me mets à greffer des branches de diverses espèces bourgeonnantes à celles de mon arbuste maigrelet. Je lui associe une branche de lilas, et d'autres feuillages dont je ne connais pas les noms. Cela se passe au passage des Marais à Paris. Auparavant j'avais fait un long rêve où je me retrouvais chez Josiane avec Anouk et Fabien N. Fabien N. avait reçu pour son anniversaire une sorte de binoculaire impressionnant tandis qu'Anouk nous avait ramené d'énormes poissons pour le déjeuner, des poissons qui faisaient toute la longueur de la table.

Aujourd'hui, je vais chez le dentiste avec Charlotte pour une opération délicate : il s'agit de lui enlever les deux dents de sagesse qu'elle a du côté gauche. C'est une opération importante qui l'angoisse quelque peu, ce que l'on peut comprendre. Mais généralement, cela se passe assez bien. C'est moi qui l'accompagnerai. Pendant ce temps-là, Isabel devra amener la voiture chez Toyota, ou faire venir une dépanneuse car le système de freins ne semble plus fonctionner. D'autres frais en perspectives.

lundi 28 mars 2016

Volker Kutscher

C'est l'auteur du roman que je suis en train de finir, La mort muette, sur mon Kindle. C'est un polar très intéressant. Il se situe dans les années 1930, au moment où le cinéma parlant est en train de prendre la place du cinéma muet. Voici le témoignage de l'auteur sur son propre livre :

"La Mort muette, mon deuxième roman mettant en scène le commissaire Gereon Rath, nous plonge au cœur de l’industrie cinématographique de l’année 1930. Dans les coulisses de ce monde scintillant, le cinéma muet et le cinéma parlant se livrent un combat acharné. Je me suis toujours demandé comment l’Histoire, qui a posteriori nous semble écrite à l’avance, est perçue par ceux qui la vivent, ceux pour qui elle est une page qui reste à écrire. En 1930, les gens ne savent pas que le cinéma muet a déjà perdu contre le cinéma parlant, comme ils ne savent pas non plus que la République de Weimar n’a plus que trois ans à vivre. Pour Gereon Rath, les nazis ne représentent pas un réel danger." 

Ce projet est servi par une plume alerte et attentive aux détails de la vie à l'époque. Je ne peux pas savoir comment ça passe en allemand mais ça fonctionne bien en français après un temps d'adaptation un peu long au début.

J'apprends que Jim Harrison est mort hier à 78 ans. Alain Decaux aussi est mort, mais plus vieux, beaucoup plus vieux. Bon, il ne faut pas que je transforme ce blog en chronique nécrologique.

dimanche 27 mars 2016

Avec Lola

Nous, c'est-à-dire Lola, la grande amie de Charlotte, et moi, sommes allés chercher cette dernière à l'aéroport. L'avion avait du retard. Mais quand les deux amies se sont revues, elles se sont tombées dans les bras et, déséquilibrées, en sont tombées sur le sol où elles ont roulé, enlacées, pendant quelques minutes de joie. C'était impressionnant et l'immense public en attente —il y avait vraiment beaucoup de monde pour le week end pascal —assistait, médusé, au spectacle. Il y eut quelques applaudissements timides. Il se passe parfois de belles choses dans les aéroports.

Nous changeons d'heure aujourd'hui. Il va falloir remettre les pendules à l'heure. Alors qu'hier, la grisaille avait envahi Lisbonne et ses collines, aujourd'hui, le temps semble vouloir se mettre au beau avec un ciel très bleu, un bleu encore un peu pâle, certes, légèrement voilé à l'horizon, mais suffisant pour qu'on puisse espérer une belle journée, plus chaude qu'hier.

Avant hier, j'ai longuement discuté avec Joao Cao, un jeune biochimiste qui m'avait demandé de diriger sa thèse de PhD. J'ai refusé parce que je crois qu'il vaut mieux qu'il choisisse quelqu'un de plus jeune mais je lui ai quand même proposé de venir discuter de son travail avec moi chaque fois qu'il en aurait envie. Cet étudiant m'a annoncé la venue de David Abram à Lisbonne les 20 et 21 avril. Il faut écrire une lettre de motivation pour pouvoir le rencontrer, ce que je vais faire aujourd'hui. Je me réjouis de rencontrer l'auteur de ce livre, The Spell of the Sensuous, dont j'ai conseillé la lecture à tant d'amis. Je suis d'ailleurs en train de le relire en vue du séminaire que je dois animer au CELSA le 8 avril prochain.

samedi 26 mars 2016

Bernie Sanders

J'aime beaucoup Bernie Sanders. Je viens de lire un article, que l'on peut trouver ici :
<http://www.capital.fr/enquetes/documents/bernie-sanders-candidat-aux-primaires-americaines-les-riches-vous-baisent-1112456#utm_campaign=20160326&utm_medium=e-mail&utm_source=NL_CAP_matinaleeco&xtor=EPR-226-[NL_CAP_matinaleeco]-20160326&srWebsiteId=25&srAuthUserId=8216d51326670d34184c6872718a3e65>
et qui retrace les quelques éléments connus de ce personnage surprenant, assez secret sur sa vie privée, et pour lequel la majorité des jeunes américains ont décidé de voter. [Il faudrait d'ailleurs inventer un système de pondération des votes dans une élection comme celle-là, de telle sorte que le vote des jeunes aurait plus de poids que celui des "vieux cons" dont la réputation de sagesse est généralement totalement usurpée. Un système qui tiendrait compte de l'espérance de vie des électeurs. Plus cette espérance serait grande, plus de poids aurait leur vote. ]

Hier j'ai eu une longue discussion avec Isabel sur cette idée de "personnage". J'avais écrit quelque chose là-dessus que je n'avais pas publié tout de suite. Voici ce que j'avais écrit :
"Je n'ai jamais réussi à être un personnage. Mais que veut-on dire là ? Qu'entends-je par personnage ? Il s'agit de quelqu'un susceptible de représenter autre chose que lui-même dans sa manière de faire, de parler, d'exister. Quelque chose qui, d'une manière ou d'une autre, fait écho à un fantasme, une idée, une image chez l'autre. Mon père était un personnage, mon frère Jean-Pierre également. Tous deux cultivaient "leur" personnage. En fait nous sommes entourés de personnages. De gens dont l'image symbolise des idées, des valeurs, des œuvres. Le monde est un théâtre peuplé de personnages : 1% de la population peut-être, tout au plus. Quant au reste, il s'agit d'humains ordinaires. Comme moi."
Plus haut, je dis de Bernie Sanders qu'il s'agit d'un "personnage" en ajoutant d'ailleurs le terme de "surprenant". Mais j'ai peut-être tort. J'ai l'impression que Bernie Sanders ne joue aucun rôle. Il n'est que lui-même. C'est très réducteur de n'être que soi mais c'est aussi ce qui me rend ce genre d'humains très sympathique.

Cette nuit, j'ai fait un magnifique rêve érotique. C'était vraiment délicieux !

vendredi 25 mars 2016

Invitation

J'avais été invité par le père de Francis. Un ami de son frère Michel était là. Un théologien dont le nom commençait par la lettre B. J'avais été invité expressément pour discuter avec lui. La villa était au centre d'un jardinet sans clôture. J'ai été placé juste en face de lui. Je ne me souviens pas de ce dont nous avons parlé. La salle à manger était plongée dans l'obscurité. Une table de bois noire, ressemblant à la table de salle à manger que nous avions rue Philippe Grass.

* * *

Je n'ai pas commenté le roman de Tim Parks que j'ai terminé avant-hier. Painting Death. Une fin un peu compliquée mais c'est souvent le cas avec les polars. Par contre j'ai bien apprécié l'émission d'Arte sur les romans policiers traitant de la deuxième guerre mondiale avec des entretiens passionnants mettant en scène l'Anglais Philippe Kerr, l'Allemand Volker Kutscher et la Française Dominique Manotti. Je connaissais déjà assez bien les livres de Philippe Kerr mais je n'ai jamais rien lu de Kutscher ou Manotti. Un beau programme d'été en perspective.

* * *

Isabel m'a montré également une très belle vidéo sur Alice Sommer Herz, une pianiste de 106 ans qui est la plus vieille survivante de l'holocauste. On la voit au piano avec une telle allégresse que c'en est très émouvant. C'est une vidéo magnifique qui exprime très bien comment l'amour de la vie peut se confondre avec l'amour de la musique. Avoir sur YouTube à cette adresse :
https://www.youtube.com/watch?v=_sXBt7Y9e7Q

* * *

A part cela, rien de bien nouveau, à part que je viens de rater deux rendez-vous médicaux. Il va falloir redemander ces rendez-vous qui, pour le deuxième, m'avait été fixé il y a six mois. Il s'agissait de voir ce que l'on pourrait faire pour mes lombaires. J'espère que je n'attendrai pas à nouveau six mois pour être informé de leur état.

jeudi 24 mars 2016

Habiter

Dans le rêve de cette nuit, je retrouvais une maison que j'avais l'impression d'avoir déjà habitée dans d'autres rêves antérieurs, une maison qui était à refaire complètement : deux étages mansardés avec des poutres noires qu'il fallait enjamber pour aller d'une pièce à l'autre. Elle se trouvait dans l'angle formé par deux rues, pas loin de l'eau. J'avais de vieux habits sur le bras, en particulier des cravates qui s'échappaient, une par une, en s'accrochant à quelque obstacle du quai que je suivais pour m'y rendre. Je reconnaissais la maison, sa topographie bizarre. J'avais retrouvé la clé à un endroit convenu, accrochée à l'extérieur sur la paroi du fond d'un abri de bus ou quelque chose de ce genre. La propriétaire de la maison me guettait par la fenêtre. En fait quand j'y suis entré, je me suis aperçu qu'elle était habitée par une famille nombreuse de Tchèques en train de cuisiner. Il y avait des rideaux à carreaux blancs et bleus partout et de nombreux adultes circulaient dans les pièces, en costume folklorique. Ce qui est bizarre, c'était que je croyais vraiment que cette maison était à moi, et que je pourrais la récupérer dans l'un de mes rêves quand je voudrais, en cas de nécessité.

Dans un demi-sommeil ensuite, j'ai tenté de recenser les habitations de ma vie : 615, rue de Herve à Bois-de-Breux à ma naissance juqu'à l'âge de 5/6 ans.
Ensuite ce fut Visé, 37 A, Porte de Souvré ; ensuite ce fut 2, rue Ohmacht à Strasbourg suivi par le 7, quai des Joncs à la Robertsau, puis le 8, allée Spach. Après quoi je me suis installé au 2 rue des Pierres (aujourd'hui rue de la Courtine à l'angle du quai Lezay Marnésia) à Strasbourg juste avant de déménager au 11, rue Philippe Grass avec Irène. Nous ne sommes pas restés très longtemps dans cet appartement et avons déménagé au 10 rue Richard Brunck à Strasbourg toujours, que nous avons quitté pour l'Angleterre, 5 Bleachfield à Heslington tout près de York. Revenus cinq ans plus tard à Strasbourg nous avons réintégré le 10 rue Richard Brunck avant d'aller au 33, rue Goethe où il n'y avait pas de chauffage central. Ensuite je suis allé tout seul rue de l'Arc-en-Ciel et, quelques mois plus tard au 16 rue des Veaux.
(à suivre)

mercredi 23 mars 2016

Dégager

Il y a des verbes qui sentent bon. A l'impératif, celui-ci dégage un parfum de jasmin et nous rappelle la fureur des printemps arabes qui ont eu raison de Benali en Tunisie et de Moubarak en Egypte. Peut-être Dilma Rousseff va-t-elle en percevoir bientôt les effluves rageurs et ravageurs ? Mais c'est sous sa forme réflexive que j'y pensais dans mon lit, ce matin : se dégager. Cela commence avec les effluves de ma literie nocturne, l'imbroglio onirique qui m'a tenu en haleine toute la nuit, le réseau de ces souvenirs qui grignotent le présent, le piège de ses propres idées, voilà ! je pensais à ce que la chenille peut vivre en devenant papillon : se dégager de soi-même. Plus précisément même, se dégager de l'énonciation. Se mettre à l'extérieur de soi grâce ce que l'on fait dire à la langue ou grâce à ce que la langue nous fait dire. C'est ici qu'on atteint la limite de cette métaphore de la chenille devenant papillon. La chenille n'a besoin de rien d'autre qu'elle-même pour se dégager d'elle-même. Alors que pour l'être parlant, il faut qu'il y ait de l'autre, un dehors, une langue. Il y a là un idéal poétique qui rejoint le scientifique. Peut-être que la différence entre les deux ne tient-elle que dans la nature du dehors : linguistique pour l'un, le poète, empêtré dans les effluves de sa langue-mère, mais pour l'autre ? le scientifique ? comment le saurais-je ?

mardi 22 mars 2016

Pivot

Je suis tombé hier, par hasard, sur la fin d'un programme documentaire sur Arte qui reprenait les anciennes émissions d' "Apostrophes" animées par Bernard Pivot. Tout d'abord, c'était assez drôle de voir Bernard Pivot lui-même, tout jeune, interviewer les différentes figures du monde des lettres de l'époque et de voir également les auteurs, dans leur prime jeunesse : André Glücksmann, BHL, Soljénitsyne et Serge Gainsbourg, notamment. Le programme a repris certains passages de l'interview de Bukowsky qui, en fait, était complètement saoul ce jour-là et qui a dû quitter l'émission avant même qu'il ait pu dire quoique ce soit d'intéressant. J'ai revu Marguerite Yourcenar et d'autres écrivains devenus très célèbres depuis comme J-M. Le Clézio. J'ai regretté d'avoir raté le début de ce programme émouvant. Malheureusement, les images reprises par le documentaire étaient vraiment trop brèves pour qu'on ait le temps de vraiment savourer ce retour dans le passé.

Après Paris, Bruxelles. Je sortais de la douche quand Isabel m'apprend qu'il y a eu des attentats à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles. Il n'y a pas grand chose à dire. Je pense aux victimes mais je ne les connais pas. Je ne les connais sans doute pas. C'est difficile de penser à des gens que l'on ne connaît pas. Ils n'ont pas de visage, pas de voix. Souvent, ce n'est qu'après coup que l'on apprend qui ils étaient, comme pour les attentats de Paris. Aussi bien Le Monde que Libération ont publié les biographies de ceux qui avaient trouvé la mort dans ces attentats. On ressent beaucoup de compassion en lisant ces textes. Une compassion tardive. Etrange.


lundi 21 mars 2016

Mandala

Nous sommes allés nous promener en ville hier après-midi avec l'idée de rejoindre une place bien précise où Inès, une amie d'Isabel, organisait la confection publique d'un immense mandala. Nous y avons participé chacun avec une case. Il s'agissait de fêter l'arrivée du printemps. C'était tout-à-fait tranquille et serein. Il y avait une trentaine de personnes. Inès avait apporté du sable, des fleurs, des fruits, des feuilles, des écorces, des branches de mimosa avec leur petits chatons de velours jaune — il faudra que j'aille relire le poème de Francis Ponge sur le mimosa —, des brins de paille, des baies de toute taille, bref toute une végétation multicolore propre à nous offrir un tableau de printemps éphémère certes mais néanmoins plein de promesses. Au centre du mandala, une petite flamme vacillante. Nos participations à Isabel et moi sont les deux cases au premier plan. A droite, la contribution d'Isabel et à gauche ma propre contribution. Le soir, nous sommes allés célébrer l'anniversaire de Z. chez Isabel Serra et Joao. Très chaleureux et sympathique.

dimanche 20 mars 2016

Tim Parks

Dans l'avion, j'ai entamé un nouveau livre. Auteur : Tim Parks. C'est Martine qui m'avait fait connaître cet auteur avec cet ouvrage autobiographique, Teach Us To Sit Still — qui racontait son aventure Vipassana, en Italie — et que j'ai lu et relu plusieurs fois, ainsi que Sex is Forbidden qui traitait également de Vipassana, mais sur le mode de la fiction. Dans l'avion donc, j'ai entamé Painting Death, l'un de ses livres les plus récents (2014), un roman. J'aime beaucoup ses portraits, toujours avec un grain d'auto-dérision et d'humour.

Nous avons retrouvé notre appartement avec George, Elsa et Beatrice, en route pour New-York. Et Zuky aussi bien sûr, qui avait sa gamelle remplie à ras bord de croquettes. Pour moi qui tente de contrôler un peu son alimentation, on peut dire que c'est raté. Zuky en sera quitte pour jeûner tant qu'il n'aura pas fini sa gamelle.

Nous avons vu Charlotte pendant trois jours. C'était très agréable et je crois qu'elle va plutôt bien. Elle évolue beaucoup et vite en ce moment. Dans une semaine elle sera de nouveau avec nous à Lisbonne. Je m'en réjouis.

samedi 19 mars 2016

Tibet

Je viens de terminer The Rose of Tibet de Lionel Davidson publié pour la première fois en 1962, un livre intéressant avec comme arrière-plan, l'invasion chinoise du Tibet. C'est un livre assez surprenant qui raconte l'aventure de Charles Houston à la recherche de son frère, membre d'une équipe de cinéastes et qui se retrouve enfermé dans un temple tibétain. Après un voyage épuisant et risqué à travers l'Hymalaya, le héros réussira à pénétrer dans ce temple —le temple Yamdring (la photo ne représente pas ce temple mais celui de Samye au Tibet) —et tombera follement amoureux de l'abbesse, Mei-Hua, appelée la "rose du Tibet" en raison de sa grande beauté.

Aujourd'hui, avant de s'envoler à nouveau vers Lisbonne, nous irons participer à la Journée Portes Ouvertes du Lycée Ermesinde. Charlotte m'y rejoindra avec Isabel. Nous y verrons également Esther l'amie islandaise d'Isabel que nous avons retrouvée hier à Midi dans un restaurant près de la gare de Luxembourg et François C., qui devrait également venir.

vendredi 18 mars 2016

Revisiter

Il s'agit de revisiter un rêve. Dans une première partie de la nuit j'avais fait un rêve qui avait suscité un sentiment de culpabilité assez intense. Mon affaire était très embrouillée et je ne savais pas comment m'en sortir. En me rendormant, j'avais l'intention de débrouiller l'affaire. Et j'ai en effet retrouvé la scène de mon rêve antérieur. Pratiquement comme je l'avais  rêvée précédemment. Je me suis donc attaché à débrouiller l'affaire mais non, cela n'a pas marché et je me suis réveillé une seconde fois avec le même sentiment de culpabilité. Mais le fait de pouvoir revisiter le même rêve ou cours de la même nuit m'a semblé étrange. L'inquiétante étrangeté dont parle Freud.

Nous avons revu Charlotte-Hermione hier soir au cours d'une soirée mieux réussie que la première. On sentait que les chanteuses et le chanteur étaient plus à l'aise dans leur rôle. En particulier Charlotte qui a magnifiquement interprété sa chanson de Sardou.

jeudi 17 mars 2016

Sur scène



Hier, nous avons donc assisté à l'Acoustic Evening du Lycée Ermesinde avec une Charlotte-Hermione très émouvante quand elle s'est mise à chanter en solo la chanson de Sardou "Je vole". Ce fut la seule chanson en français. Toutes les autres étaient, non, pas en luxembourgeois ni en allemand, mais en anglais. Charlotte a d'ailleurs participé à plusieurs d'entre elles. Elle avait le trac avant d'entrer en scène, mais cela s'est très bien passé. Comme elle nous l'a dit après coup, elle ne voyait pas le public à cause des projecteurs. Et je crois que cela l'a aidée. Comme quoi, à son âge, c'est sans doute le regard des autres —et l'interprétation bien souvent erronée qu'on en donne— qui peut créer le stress.
Le spectacle était très réussi. Un peu trop bruyant à mon goût avec les jeunes chanteuses du lycée qui ont des voix extrêmement puissantes. Un seul jeune chanteur, lui aussi à la voix puissante, sympathique et doué. Il y avait une excellente ambiance sur la scène.

mercredi 16 mars 2016

Beringen

Le petit village dort encore au pied de la colline pendant que de premières pâles lueurs se devinent derrière une belle couche de nuages.
Notre voyage s'est bien passé. Nous avons vu Charlotte qui avait encore du travail à faire avant d'aller se coucher. Nous avons une chambre double à l'internat mais j'ai quand même pris ma douche dans la chambre qui m'est réservée depuis le début. C'est là que j'ai mon savon préféré, mes livres et mes habitudes. Pendant le trajet, j'ai terminé Le Fantôme de l'Opéra, entamé il y a quelques jours, puis interrompu par d'autres lectures et repris pour l'avion hier. Dans la foulée de ce roman de Gaston Leroux, j'ai lu Le Mystère de la chambre jaune que je n'avais jamais lu auparavant avec le fameux détective Rouletabille, tout jeune reporter et détective qui va résoudre le mystère justement.

Dans le train qui nous amenait à Mersch, nous rencontrons Félix, un jeune élève du Lycée Ermesinde, qui y a fait toute sa scolarité. Il prépare son bac, cette année et est plutôt content de son parcours scolaire. C'est un garçon très charmant et plein de ressources semble-t-il.

Dans une heure, j'irai au Lycée pour revoir le film Demain.

mardi 15 mars 2016

Harald MacDonald

J'ai continué à faire quelques trous dans les murs de béton du nouvel atelier d'Isabel hier matin. Bien sûr en pensant à la chanson de Gainsbourg. Il s'agissait d'installer une tringle pour le rideau et une autre pour accrocher en hauteur les chaises en passe d'être refaites. Isabel est revenue hier soir, très contente de ce qui avait été fait.

Hier soir j'ai lu un article intéressant sur le site "Alternet" dont voici l'adresse :
http://www.alternet.org/election-2016/5-ways-donald-trumps-entertainment-factor-hijacked-american-politics
Il s'agit d'une analyse assez fine des cinq facteurs qui rendent compte du succès médiatique de Donald Trump. J'en conseille vivement la lecture à tous ceux qui s'intéressent à cette histoire abracadabrante.

Je voudrais également mentionner l'apparition sur la scène européenne d'un nouveau prix destiné à récompenser un premier travail original et esthétiquement réussi sur les relations internationales entre Europe, Asie et Amérique du Nord. Il s'agit du Harald MacDonald Prize, d'un montant de 5000 euros. Le prix est lancé par les "Friends of MacDonald . The Dutch Connection". Voici les liens qui permettent d'en savoir plus sur ce prix dans l'organisation duquel mon ami Fred Dijs est très engagé :
facebook.com/friendsofmacdonald

lundi 14 mars 2016

Liquidation

Le mot n'est pas très beau. Il a en outre des connotations macabres mais bon, c'est quand même de ce qu'il désigne dans le domaine commercial qu'il s'agit. Trocarte, l'entreprise qu'Isabel avait montée et qu'elle a défendu pendant longtemps, ferme ses portes. C'est certainement triste mais c'est aussi un soulagement pour Isabel. Elle a trouvé un lieu plus modeste, dans le même quartier, où elle pourra avoir son atelier et hier, nous y avons installé deux lampes et des prises de courant. Le travail n'est pas fini et il faudra sans doute y retourner ce matin. Mon rôle se borne à faire des trous avec ma perceuse pour fixer les lampes et les prises.

dimanche 13 mars 2016

Trump

Les nouvelles qui nous viennent de la campagne de Mister Trump aux USA sont déprimantes. Il est vraiment difficile d'exprimer ce qu'on pense des triomphes que cet homme réussit à engranger pour accéder à la présidence du pays le plus puissant au monde. Ses appels à la violence, la vulgarité qu'il affiche pour en faire un élément essentiel de sa stratégie, les mesures qu'il préconise pour "rendre sa grandeur à l'Amérique", l'étalage de ses milliards de dollars, sa promotion de la haine, sa défense de la torture, tout me le rend profondément antipathique, en fait, détestable, oui, vraiment détestable. Cela fait plusieurs jours, voire plusieurs semaines que je me dis qu'il faudrait dire quelque chose à ce propos mais ce qui se passe est tellement incroyable qu'on ne peut qu'en rester coi. Il réussit à faire en sorte qu'on recule devant la nécessité de penser un tel phénomène comme si la seule tentative de réfléchir à son propos risquait de corrompre l'acte même de penser. Il est entouré d'une sorte de fange protectrice dont il faudrait surmonter le dégoût pour réussir à y risquer sa raison. C'est très inquiétant.

samedi 12 mars 2016

Parfait

Cela faisait longtemps que je ne les entendais plus, les oiseaux du matin. Aujourd'hui, ils sont manifestement plusieurs à se raconter leurs histoires d'hiver, alors qu'un soleil magnifique illumine toute la ville, nous promettant sans doute une journée plus chaude que les précédentes.

Hier, j'ai enfin fixé un luminaire Ikea assez fonctionnel au plafond de notre cuisine. Le résultat est éblouissant. Notre femme de ménage nous avoue en riant que maintenant elle peut voir enfin tout ce qu'elle ne voyait pas depuis longtemps. Elle se sentait coupable alors que ce n'était qu'une question de clarté. Ce petit bricolage domestique m'a rappelé des jours anciens, quand il fallait précisément faire ce genre de choses après les déménagements. Il y avait bien longtemps que je n'avais plus à faire cela. En tout cas l'agrément d'une cuisine où l'on peut voir ce que l'on fait est inestimable. Dans la foulée, j'ai remplacé une trentaine d'ampoules dans nos lustres du salon. Là également : opération lumière parfaitement réussie.

Et ce matin, j'ai mangé un œuf à la coque pour mon petit-déjeuner. Cuit comme il faut, l'œuf à la coque est une délicatesse matinale insurpassable. Le jaune est crémeux et chaud, le blanc bien coagulé, avec une pincée de sel et de poivre, c'est un délice. Quand on tape "œuf à la coque" sur internet, on obtient un peu moins de 300.000 entrées. Le mot qui revient le plus souvent dans les premières pages que vous consultez est le mot "parfait". L'œuf à la coque se doit d'être parfait. Et cette perfection s'obtient à travers une multitude de conseils différents.

vendredi 11 mars 2016

Nègres

J'ai reçu Z. hier à déjeuner. Son livre sur Bachelard va peut-être paraître avant septembre. En tout cas, cela s'annonce bien. Malheureusement, nous ne pourrons pas fêter son anniversaire avec lui le 15 mars prochain chez Isabel Serra, notre collègue du CFCUL. Nous serons en effet partis pour Luxembourg où nous retrouverons Charlotte qui, actuellement, s'entraîne pour l'Acoustic Evening. 


Je viens d'apprendre que Christiane Taubira sortait un livre qui s'adresse aux jeunes. Je me pose une question à ce propos. Il semblerait que tous les hommes politiques se mettent à écrire des livres à l'heure actuelle. Non pas un seul, mais plusieurs. Je présume que pour la plupart, ils ne tiennent pas la plume eux-mêmes. Après tout, ce sont des hommes très occupés. Du coup, il doit exister à Paris toute une communauté de "nègres" politiques. Ils se connaissent sûrement entre eux. Comment sont-ils recrutés ? Combien sont-ils payés ? Voilà une belle enquête anthropologique à faire. Un beau "terrain" à explorer, non ? Ou peut-être seulement une fiction à inventer ?

jeudi 10 mars 2016

Décortiquer

Qu'y a-t-il de commun entre une crevette et un texte ? Ben voyons, c'est le titre de ce matin : tous les deux se décortiquent. Mais, de façon plus précise : qu'enlève-t-on à un texte quand on le décortique ? On lui enlève la tête et la queue ce qui fait qu'il se retrouve sans queue ni tête. On lui enlève également, aussi délicatement que possible, les pattes et l'écorce (ou la coque, peut-être, la carapace) — mais un texte, pas plus qu'une crevette, n'est ni un arbre, ni un œuf —. Il s'agit d'accéder au corps vivant, —non, pas vivant quand même —, la chair morte dans toute l'élégance de sa blancheur et de sa saveur. Que reste-t-il d'un texte après qu'on l'ait décortiqué ? Bien moins semble-t-il que ce qui reste de l'opération quand on la pratique sur une crevette.

Non ce n'était pas un rêve. Je me suis réveillé avec ce mot en tête sans vraiment savoir quoi en faire. Il faudra sans doute que j'y revienne. J'ai l'impression que le mot m'indique un petit secret que je n'ai pas réussi à percer.

mercredi 9 mars 2016

Vallsaille

Encore une "vallsaille" dans Le Monde d'hier. Invité au dîner annuel du CRIF, notre premier ministre dénonce la montée de l'antisémitisme en France —bien, très bien même — mais ce qui est grave, c'est que dans le même discours, dans la même envolée, pourrait-on dire, il fait de l'antisémitisme un "synonyme" de l'antisionisme. De quoi est fait cet acharnement à mettre l'Etat d'Israël au dessus de tout soupçon, autorisé à transgresser toutes les règles du droit international et à poursuivre sa politique d'occupation violente et arbitraire de la Palestine ? Les hommes politiques français refusent de penser. Ils obéissent à des impératifs politiques (ou économiques et financiers, sans doute) obscurs, incompatibles avec le bon sens le plus élémentaire. Au moment où la campagne BDS commence à porter ses fruits en inquiétant vraiment le gouvernement israélien, l'Etat français se montre de plus en plus virulent contre ses militants en France. C'est désolant.

Par ailleurs j'ai repris la lecture de Gaston Leroux, Le fantôme de l'opéra, interrompue par celle de Quite Right, de Norman Biggs. Il faudrait vraiment que Charlotte le lise, même si ce n'est qu'en version abrégée, pour pouvoir poursuivre son travail personnel sur le chant en abordant le chant lyrique comme elle en a l'intention.

En attendant, je suis tombé à la télévision (ARTE) sur Maigret tend un piège de Jean Delannoy (1958) avec Jean Gabin et Annie Girardot, d'après le roman de Georges Simenon. Excellent. J'ai été particulièrement frappé par la musique de Paul Misraki dont le thème — celui de la chanson "Ça ne sert à rien" <https://www.youtube.com/watch?v=vSkBIn_be6c> — était celui que je sifflais au tout début des années 60, dans la rue, sous les fenêtres d'Irène à Strasbourg pour qu'elle vienne me rejoindre.

mardi 8 mars 2016

Quite right

Il était 7h17 quand je me suis levé ce matin. 1717 : 2001, juillet, 17,  jour de naissance de Charlotte. Il y a beaucoup de soleil. Je n'ai pas encore repris mes habitudes de jus de légumes du matin. Il fait trop froid dans l'appartement vers 5/6 heures et après, c'est trop tard. Mais, tous les jours je me dis qu'il faudrait que je m'y remette.

Je suis en train de lire, pour JMLL, un livre d'histoire des mathématiques en vue d'une publication éventuelle au Seuil. L'ouvrage est bien écrit mais aussi très dense, avec beaucoup de formules qui risquent de rebuter le lecteur peu familier des mathématiques. Je dois lui envoyer ma fiche de lecture aujourd'hui. J'ai encore quelques pages à lire avant de pouvoir le faire. En tout cas j'aime beaucoup le titre du livre en anglais : Quite Right, suivi d'un sous titre un peu plus explicite sur le contenu historique de l'ouvrage. Le programme de ma journée est arrêté.

Petit problème de santé en vue. A prendre au sérieux dès demain matin.

lundi 7 mars 2016

Phantom

J'ai revu hier matin ce film de 1974 réalisé par Brian de Palma Phantom of Paradise, dont l'histoire est celle du "fantôme de l'opéra" de Gaston Leroux avec une multiplicité d'influences et d'emprunts :
Faust de Goethe, bien sûr, mais aussi, Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, Marcel Proust, etc. C'est un film certainement un peu daté, mais que l'on peut revoir sans s'ennuyer.  Peut-être en raison même de cette multiplicité de références culturelles.


dimanche 6 mars 2016

Limbes

Les Limbes d'Olivier Bal. C'est le roman que j'ai lu sur le kindle dans mon avion de retour à Lisbonne. Une sorte de roman mi-fantastique, mi science fiction qui met en scène l'exploration du monde des rêves. Je l'ai trouvé très moyen, même si la partie "exploration des rêves" de l'autre, qui me faisait penser aux exploits du rêve lucide, a réussi a suscité mon intérêt. Mais tout le décor d'un laboratoire secret américain, situé au fin fond de l'Alaska, avec vie souterraine des scientifiques mettant en observation un rêveur exceptionnel qui, à la suite d'une balle reçue dans la tête au Vietnam, réussit à pénétrer dans la tête des autres quand ils rêvent, etc., etc., tout ce décor disais-je manque singulièrement d'originalité.

J'ai pu discuter avec Charlotte avant de prendre l'avion. Elle réussit de mieux en mieux à gérer son intégration au Lycée Ermesinde et les enseignants reconnaissent ses efforts. C'est encourageant.
A Lisbonne, Isabel m'attendait et elle semblait très contente de me revoir après une semaine d'absence. Ce fut une semaine difficile pour elle, comme pour moi d'ailleurs, mais elle se terminait plutôt bien avec une solution satisfaisante concernant sa loja. Ce matin, le soleil est magnifique.

samedi 5 mars 2016

Martine

C'est l'anniversaire de Martine aujourd'hui. Je viens de lui écrire un message personnel. J'espère que sa journée sera pleine de joie et de rires. Bon anniversaire Martine.

Cette nuit j'ai rêvé de Daniel J. On était très heureux de se revoir et il m'annonçait qu'il allait s'installer comme détective privé à Bruxelles. Aussitôt, je lui proposais de m'associer avec lui pour fonder l'Agence J&J. Pourquoi pas ? avait-il l'air de dire en souriant. Et Yves se joindrait à nous, et cela ferait J&J&J, ou bien JJJ. Et Joëlle serait notre commissaire, comme dans les séries télé où c'est toujours une femme un peu fragile d'aspect qui organise les poursuites des pires criminels, pas comme dans No Offence, de Paul Abbott dont j'ai parlé récemment, et où la femme qui dirige ne semble pas avoir quoi que ce soit de fragile comme l'indique la photo ci-jointe.

Bien que réveillé de nombreuses fois cette nuit, j'ai passé une plutôt bonne nuit. Hier soir, grande discussion avec Jeannot et Nadine. Intéressante à plus d'un titre. Charlotte dort profondément.

Hier vers midi, la femme très sympathique qui tient la caisse à la cantine, m'a donné 60/62 ans au plus. Quand je lui ai dit que j'en avais 74, elle n'en croyait ni ses oreilles ni ses yeux.

vendredi 4 mars 2016

Cross purposes

C'est là une jolie formule de la langue anglaise qui, dans Linguee, donne lieu à une multitude de traductions diverses. On se croise sans se voir. Nos intentions se croisent sans se rencontrer. On persiste chacun dans sa voie, dans sa raison, dans sa perspective sans pouvoir (ou sans vouloir) se mettre à l'écoute de l'autre, à la place d'où l'autre vous parle. On comprend de travers. Nous faisons tous cette expérience dans nos échanges avec autrui. Les malentendus peuvent alors être amplifiés et créer des tempêtes dans nos relations et dans nos têtes. On monte en épingle telle ou telle formulation derrière laquelle on découvre une montagne d'intentions malveillantes, de désirs secrets, de mensonges délibérés. L'imbroglio —voilà encore un mot italien bien expressif qui peut décrire des situations analogues. Mais, pourquoi ai-je recours à des langues étrangères pour désigner des difficultés de communication ? La langue française serait-elle moins riche dans les situations de dispute ? J'ai comme l'impression que la réponse est dans la question justement.

Dans The Guardian, aujourd'hui, les menaces d'attaque nucléaire de Kim Jong-un, président de la Corée du Nord à la suite des décisions de sanctions proposées par les Etats Unis. Mais aussi, et surtout peut-être, les progrès accomplis dans la lutte contre le cancer et notamment, la promesse de traitements adaptés au système immunologique de chaque patient. C'était la spécialité de Yoko, la femme de mon ami Hiroyuki Mitsuishi, qui a monté une clinique à Kyoto où ce type de traitement se pratique depuis de nombreuses années déjà, avec beaucoup de succès, semble-t-il.

jeudi 3 mars 2016

Dur thé

Les trois mugs de thé noir que j'ai bus hier soir avant d'aller dormir ont eu raison de mon sommeil. J'ai donc "souffert" d'une nouvelle insomnie à partir de 2h59 jusqu'à... je ne sais pas, mais ce matin, je n'ai manifestement pas les yeux en face des trous, si je puis m'exprimer ainsi. La nuit a été difficile, la journée le sera sans doute aussi. Mais bon, "c'est le vie" (à lire à haute voix et avec un léger accent anglais !).

Je viens de prendre connaissance de certains travaux de Bernard Delvaux sur l'éducation. Les idées de cet auteur qui travaille à l'université catholique de Louvain, semble-t-il, se rapprochent beaucoup des idées que nous essayons de faire avancer au Lycée Ermesinde. Je vous propose de prendre connaissance de cet article "Réformer la vieille institution scolaire" que l'on peut trouver sur internet à l'adresse suivante :
<http://politique.eu.org/spip.php?article3249>.
L'article est passionnant. Cet auteur a également écrit un essai dont le titre est Une toute autre école. Pensées libres, Girssef, 2015. Je vais bien entendu le lire. En attendant j'ai adhéré à ce mouvement en train de naître.

mercredi 2 mars 2016

Dîner grec

Le Guardian d'aujourd'hui mentionne les résultats du Super Tuesday, dans la course à la Maison Blanche des candidats en présence, et il faut noter les belles performances de Bernie Sanders, face à Hillary Clinton qui, pourtant a remporté des victoires majeures.

Beaucoup de rêves tourmentés cette nuit. Je me suis réveillé avec un rêve qui m'a angoissé parce que je n'y voyais aucun sens. J'étais angoissé par l'absence de sens, alors que, généralement, ce n'est pas une bonne raison de s'angoisser quand on rêve puisque la plupart d'entre eux sont assez absurdes, il faut le dire.

Le dîner grec d'hier soir, organisé par certains élèves du lycée, a été très joyeux et, à vrai dire, assez bon. Un potage au citron et au riz pour commencer, délicieux, la moussaka traditionnelle, et une glace accompagnée de cerises griottes au sirop pour finir. J'étais à la même table que Christelle et Eloïse, avec leur famille respective. Très bonne ambiance. Et j'ai fait la connaissance du père de Lucas, (un copain de classe de Charlotte) kinésithérapeute dans un village voisin, belge d'origine, très sympa.

mardi 1 mars 2016

No Offence

C'est le titre de la série télé de Paul Abbott dont j'ai vu quelques échantillons hier soir, après les infos sur France 2. Tournée dans des quartiers déshérités de Manchester, cette série est étonnante. Elle nous présente une Angleterre étrange avec un trio féminin atypique à la tête d'un commissariat de police saisi par des affaires elles aussi complètement déjantées : un serial killer  s'attaque à des filles trisomiques qu'il tue en les noyant après les avoir violées. Racisme, psychopathologie, fanatisme religieux, homosexualité, humour, tout y est, mais, justement, sans violence outrancière, toujours à l'intérieur des limites du célèbre — et quelque peu fictif — pragmatisme bon enfant des forces de police britanniques. Je n'ai jamais vu une telle crudité sociale dans les images. C'est très prenant. Un bon document d'anthropologie, en tout cas.