jeudi 31 décembre 2020

Hors-temps ?

 Le 31 décembre, il est difficile de ne pas penser que quelque chose se termine. Que nous arrivons à la fin de quelque chose. La fin d’une année, celle-ci n’étant rien d’autre qu’une période de temps, c’est-à-dire rien. 2020 appartiendra au passé, à quelque chose qui n’existe plus et qui, donc, n’existe pas, si ce n’est, à la rigueur, en tant que souvenir, mais même les souvenirs n’ont guère de réalité. Et puis, quand quelque chose se termine, et que ce quelque chose est une année, la même chose commence. Il n’y a pas de période intermédiaire, un petit temps qui n’appartiendrait ni à l’année qui finit ni à celle qui commence, juste pour se reposer un peu du temps, reprendre son souffle pour entamer un nouveau cycle. Il faudrait inventer ces moments qui sortiraient de l’écoulement sans fin du temps. Peut-être que c’est ce que les hommes voulaient quand ils ont inventé les fêtes. Des moments « hors-temps ». 

mercredi 30 décembre 2020

Parker

 Je termine actuellement un polar de Robert B. Parker, Chance, Penguin, 1996. Je ne me souviens pas l’avoir déjà lu. Il se trouvait sur mon bureau depuis quelque temps et je ne sais pas comment il est arrivé là. Spenser est le détective qui résoudra l’énigme. C’est un « privé » assez sympathique qui contrairement à la plupart de ses confrères américains, est marié avec une femme qu’il aime, boit plutôt de la bière que du whisky, tout en restant, évidemment, un vrai dur. L’écriture de Parker est également intéressante : il y a peu de descriptions —mais quand il y en a, elles sont très précises et évocatrices— tout se passe en dialogues rondement menés, sans tirades, ni confessions. Cela donne un rythme soutenu à la lecture.

J’ai encore quelques ennuis niveau « tripes ». Ce n’est vraiment pas drôle !

mardi 29 décembre 2020

Maïs

Maïs, notre petite chatte rousse, est manifestement enceinte. Son ventre s’arrondit à vue d’œil ce qui implique que nous aurons quelques chatons à distribuer bientôt. Elle est moins curieuse de tout et plus pensive qu’auparavant. Une chatte peut-elle être « pensive » ? Bien sûr c’est nous qui interprétons son regard en croyant qu’il reflète, d’une manière ou d’une autre, la connaissance de son état. Mais a-t-elle connaissance de son état ? C’est le terme « connaissance » qui me semble ici inapproprié.  Si on pouvait lui poser la question : « — Maïs, est-ce que tu sais que tu attends deux ou trois chatons auxquels tu vas donner bientôt naissance ? » Elle répondrait peut-être quelque chose comme « mon corps est ce savoir » ! Et c’est sans doute ce qui le rend pensif !


lundi 28 décembre 2020

Rassurant

Comme prévu, mon médecin nous a téléphoné pour nous dire qu’il n’avait pas encore les résultats de la biopsie de ce qu’on m’a enlevé lors de la dernière opération. Par contre, on m’avait prescrit un TAC de toute la région abdominale —j’allais faire un lapsus calami et écrire « abdominable » !— et les résultats indiquent quelques petits problèmes, notamment au pancréas, qui vont nécessiter de nouveaux examens. Voilà ! Le médecin est rassurant, mais tous les médecins sont toujours rassurants, ce qui en fait, n’est guère rassurant. Enfin vous voyez ce que je veux dire. 

samedi 26 décembre 2020

Vida

Isabel a étrenné son Venilu (Vida) hier après-midi et elle en a été enchantée. Elle peut remonter la rue sans problème. Elle compte bien s’en servir pour toutes ses courses dans Lisbonne. Il faudrait que je m’en achète un moi aussi. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. 


vendredi 25 décembre 2020

McConnell

Il est 11h30. Isabel et Charlotte dorment encore. Pourtant le Père Noël est passé chez nous et il y a de nombreux cadeaux sous le sapin. Il faut dire que la sœur d’Isabel est là avec son mari et sa fille Béatrice. Donc nous sommes six à recevoir des cadeaux du Père Noël, ce qui fait que, même s’il ne s’agit pas de la montagne habituelle, c’est quand même tout-à-fait respectable. Cette année je n’ai pas du tout participé à la course aux cadeaux de dernière minute. Mon état ne le permettait pas. J’ai confié ma part de cette tâche à Isabel et Charlotte qui s’en sont acquittées magnifiquement. 

Je viens de lire un article sur le leader de la majorité du sénat aux États Unis, Mitch MacConnell, l’horrible MacConnell, d’un cynisme inégalé. C’est vraiment l’homme qui peut vous dégoûter à tout jamais de cette politique politicienne qui ne pense qu’aux intérêts des plus riches. 

jeudi 24 décembre 2020

Hammett

Juste avant d’assurer l’ouverture des huîtres, un petit mot en cette veille de Noël. Après quoi, il faudra que je m’occupe des champignons et du cerf, enfin du filet de cerf, que nous mangerons ce soir. C’est dommage que Fabien ne soit pas là, c’est avec plaisir que j’aurais fait la cuisine avec lui. A part ça, je me suis lancé dans la lecture d’un polar de Hammett, une valeur sûre dans le monde du polar. J’ai également reçu un coup de téléphone d’Isabel Serra qui me réclame mon papier et qui va m’envoyer le sien en vue de notre publication en l’honneur de notre ami Zbyscek. 

mercredi 23 décembre 2020

Noël

 Nous recevons de nombreux messages de joie de la famille réunie à Raon-l’Etape pour fêter Noël. Nous allons essayer de nous mettre sur la même longueur d’onde mais cela va être difficile pour Charlotte qui est triste à cause de Johni. Il habite à moins de cent mètres de chez nous mais ils se voient rarement en raison de la rupture qu’ils ont décidée ensemble quand Charlotte est partie pour Paris. Actuellement, il fait très gris. Le soleil d’hier est parti voir ailleurs pour réchauffer les cœurs ! 

Je viens de faire une marinade pour les filets de cerf que nous aurons à Noel. Cela sent délicieusement bon.

mardi 22 décembre 2020

Océan

 Je suis allé à Carcavelhos pour manger des sushis avec Charlotte et Jonhi. Il faisait grand soleil. 18°. Charlotte est allée se tremper les pieds dans l’océan. Il fait vraiment très beau. J’ai rejoint Isabel. Nous sommes maintenant dans le bureau de l’architecte qui va transmettre nos papiers à la mairie pour obtenir enfin la permission d’habiter là où nous habitons. Ouf, cette aventure de l’immeuble est en voie de se conclure. Ouf, ouf, ouf ! 

lundi 21 décembre 2020

Genièvre

Nous avions fait deux terrines de taille moyenne et une petite. Aujourd’hui à midi, nous avons goûté à notre pâté de lièvre tiré de la petite terrine. Je l’ai trouvé très bon. Vraiment très réussi. L’odeur de cette terrine participe beaucoup à la délicatesse de son goût. Peut-être aurait-elle pu être plus épicée notamment avec des baies de genièvre. 

dimanche 20 décembre 2020

Assouline

 Finalement, ce roman d’Assouline qui raconte comment l’Hôtel Lutetia a traversé les turbulences du XXe siècle, est vraiment pas mal. Je m’ennuyais un peu au début mais la période de la guerre et surtout, celle où l’hôtel est devenu le refuge des déportés de retour, est vraiment intéressante. Avec souvent, des remarques qui portent, comme celle-ci : « Seule la forme est esclave des circonstances, pas ce qu’il y a à l’intérieur » p. 269 ou bien, p. 285 : « La vie ne vaut d’être vécue que si elle a en elle autre chose que ce qu’elle est. Quelque chose qui la dépasse et sur laquelle on ne peut faire aucun compromis. » Cette dernière citation pourrait être un sujet de dissertation philosophique car on pourrait très bien ne pas être d’accord avec l’idée qu’elle exprime.


samedi 19 décembre 2020

Terrine

En souvenir des Noëls passés en famille et qui étaient marqués par les exploits culinaires de mon père —il nous faisait du massepain cuit et cru absolument délicieux, une terrine de lièvre avec des baies de genièvre, des gaufres quatre quarts avec des morceaux de sucre dans la pâte qui craquaient sous les dents, etc.— je me suis lancé aujourd’hui, avec Isabel, dans la confection d’une terrine de lièvre. Nous avons acheté un lièvre surgelé et après avoir prélevé les râbles, j’ai désossé l’animal. Nous avons fait une marinade avec vin blanc, cognac et quatre épices, puis nous avons mélangé les viandes hachées au préalable avec des morceaux d’échine de porc et de lard très gras... Tout cela doit reposer pendant 12 heures au frigidaire. Demain, nous rajoutons les échalotes et nous passons à la cuisson en terrine. Je me réjouis de goûter à notre œuvre. 

Exercices

Je suis très conscient qu’il faut que je fasse beaucoup plus d’exercice, en particulier la marche, pour me maintenir en forme. Hier, j’ai fait un peu moins de 4km à pied et, d’après mon iPhone, j’ai gravi l’équivalent de 31 étages. J’ai également repris mes exercices du matin : l’équerre et la planche. La planche, je tiens une minute alors que je n’avais plus fait cet exercice depuis au moins un mois ! Il faut que je m’y remette parce que je sens que mon dos redevient fragile. Aujourd’hui, j’ai déjà fait environ trois km à pied et monté 17 étages. Pas mal quand même !

jeudi 17 décembre 2020

Portes

Quel plaisir de rencontrer, au détour d’une page du roman que je suis en train de lire —Lutetia de Pierre Assouline (Gallimard, 2005)— ce qui pourrait passer pour un portrait, certes très incomplet, de mon ami Richard : « J’avoue que sa spécialité me laissait songeur, du moins celle à laquelle il vouait désormais toutes ses recherches avec un enthousiasme que le grand âge n’émoussait en rien. Si j’avais bien compris, son érudition était entièrement focalisée sur les plus belles portes de maisons et d’immeubles. Il photographiait les décors sculptés avec son Leica, puis étudiait centimètre par centimètre volutes et rosaces, rinceaux et cariatides, guirlandes et acanthes en se délectant déjà de la sonorité de ce lexique reflétant l’influence néoclassique. Un univers dont, pour être franc, je ne savais rien et dont il m’apprit tout. Je me demande si la nuit il ne se transportait pas sur les lieux  pour faire déposer les portes clandestinement par des artisans afin de les examiner vraiment sous toutes les coutures ; il en aurait certainement été capable. Le travail d’ornementation sur les vantaux, panneaux et oeil-de-bœuf le passionnait au-delà du raisonnable. » (p.63)

mercredi 16 décembre 2020

Klein

 Récemment, mon ex-belle-sœur Pauline, m’a vivement recommandé les conférences d’Etienne Klein. Je connaissais ce physicien philosophe que j’ai rencontré une ou deux fois avant de prendre ma retraite. J’ai donc écouté deux ou trois conférences d’Etienne Klein, disponibles sur internet. J’ai bien apprécié ce qu’il disait. Mais l’unanimité des éloges que ses conférences suscitent m’intrigue. Il ne parle pas comme un physicien. Mais il n’est pas non plus philosophe. Plusieurs commentaires insistent sur le fait que ce qu’il dit nous rend plus intelligent. Même si une certaine partie des choses qu’il évoque nous échappe complètement. En fait, je crois qu’il y a quelque chose dans le débit de sa parole (ainsi que dans le timbre de sa voix) qui nous fascine. Mais entre Étienne Klein et Jean-Marc Lévy-Leblond, tous deux physiciens et philosophes, tous deux excellents orateurs, je donne quand même la préférence à mon ami Jean-Marc. Parce que c’est mon ami, sans doute !

mardi 15 décembre 2020

Neutralité

Bon... Ma belle-sœur Elsa vient de m’envoyer quelques informations sur la fabrication du documentaire que je recommandais dans mon dernier message. C’est ainsi que la page « ChekNews » de Libération nous apprend que les médecins qui interviennent dans ce documentaire sont aussi en conflits d’intérêts avec des boîtes qui vendent les compléments alimentaires qu’ils recommandent. C’est assez désolant. Tout se passe comme si aucune neutralité n’était possible. Bref ! Je recommandais ce documentaire Mal traités.  Je continue à penser qu’il n’est pas inutile de le visionner mais les informations qu’il rendait publiques ne sont sans doute pas aussi innocentes qu’il paraît.

Je suis allé à mon rendez-vous à l’hôpital hier en fin d’après-midi. Malheureusement, mon médecin n’avait pas encore reçu les résultats de la biopsie de ce qu’ils ont retiré de ma vessie fin novembre. Un nouveau RV a été pris pour le 28 décembre. En attendant, il m’a dit qu’une reconstitution de mon urètre n’était pas à conseiller pour le moment, c’est-à-dire tant que je suis soumis à des contrôles tous les trois mois pour s’assurer qu’il n’y a pas de récidive de mon cancer de la vessie. Après, on verra ce qu’il sera peut-être possible de faire.

lundi 14 décembre 2020

Yul

J’ai vu hier soir, sur Arte, ou plutôt revu pour la ixème fois, The Magnificent Seven avec Yul Brynner (1960), ce magnifique western de John Sturges qui n’était que le remake des Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa (1954). Il y avait également un documentaire sur Yul Brynner, l’homme et l’acteur qui parlait couramment 11 langues différentes. J’ai donc revu ce film avec beaucoup de plaisir ce qui n’est pas le cas de tous les westerns que je revois quand j’en ai l’occasion. C’est une sorte de fidélité à mon adolescence qui me pousse ainsi à revoir ce genre de film de temps en temps, mais bien souvent, ils me déçoivent.  

Je viens de voir le documentaire que m’a recommandé Josiane : Mal traités, un documentaire réalisé  par Alexandre Chavouet sur la Covid-19. Excellent ! Rien à voir avec Hold up, justement accusé de complotisme. Tout le monde devrait voir ce documentaire qui redonne un peu d’espoir à tous ceux qui misent sur des solutions thérapeutiques naturelles.

samedi 12 décembre 2020

Accrocher

Charlotte m’a demandé de l’aider à fixer le miroir que l’on vient de lui acheter au mur de sa chambre. À la bonne hauteur évidemment. Ni trop à droite ni trop à gauche. Il faut aller chercher la perceuse et choisir une mèche. Le miroir est assez lourd mais cela devrait fonctionner avec l’une des mèches les plus minces. Je fais le trou dans le mur. Évidemment, le mur s’écaille autour du trou mais finalement, ça fonctionne. La cheville que je choisis est parfaite et la vis que j’introduis me semble assez solide. Voilà ! Quelques tours de vis et le miroir est accroché. Je n’avais plus fait ce genre de choses depuis des années. Quelle satisfaction !

vendredi 11 décembre 2020

Consentir

 Ce matin, j’ai lu le livre de Vanessa Springora, Le Consentement, Grasset, 2020. J’ai trouvé ce livre très intéressant. C’est l’autobiographie amoureuse d’une femme qui a été séduite par le fameux Gabriel Matzneff, pédophile notoire qui a défendu la possibilité de rapports sexuels entre adultes et personnes mineures, filles ou garçons. On a parlé de lui récemment en tant qu’écrivain. Je n’ai jamais rien lu de lui. Le livre de Vanessa Springora raconte comment, à treize ans, elle a consenti aux désirs de cet écrivain de plus de cinquante ans qui exerça sur elle une emprise dont elle a eu beaucoup de mal à se déprendre. Bien sûr qu’elle n’était pas véritablement consciente de ce à quoi elle consentait et qui, malgré elle, engageait toute sa vie amoureuse dans une impasse. Au fond, elle ne pouvait pas connaître les risques qu’elle prenait en se laissant faire par ce séducteur professionnel qui la manipulait en connaissance de cause. Mais alors, peut-on encore invoquer le consentement quand celui-ci ignore les conséquences de ce à quoi il consent ? 

jeudi 10 décembre 2020

En passant...

Pris par les oreilles
Le coussin m’a dit comment
On fabrique un rêve

Haïkusé, debout !
Coupable de tout, vous êtes
Condamné à tout

 

mercredi 9 décembre 2020

Serpent

Mon texte d’hier pourrait faire croire que je suis, comme beaucoup de mes semblables en cette période de confinement, un peu déprimé. C’est vrai que je suis loin de mes enfants et qu’ils me manquent. Charlotte arrive demain. Comme d’habitude, elle m’injectera une bonne dose de ce dynamisme de la jeunesse qui la caractérise. Mais je voudrais revenir à cette idée d’insignifiance que j’évoquais dans mon texte d’hier. N’est-il pas évident que la vie sur terre n’a pas beaucoup de sens ? Les humains ont inventé plein de dispositifs destinés à les pourvoir en raisons de vivre, mais c’est bien parce que, fondamentalement, ces raisons n’étaient pas données avec l’existence, qu’il a fallu les inventer, tout en cultivant l’illusion, que ces raisons venaient d’ailleurs (d’un Olympe peuplé de dieux à leur image, d’un ciel constellé de bavardages rassurants, d’un complot conçu par des anges ou des diables, d’un nœud de destinées aveugles, etc.). Il n’y a que nous, humains, à croire que ce monde dans lequel notre naissance nous a jetés, a un sens qui pourrait  dépendre d’autre chose que de nous-mêmes. C’est là que l’insignifiance se glisse, comme un serpent. 

Je lis actuellement un recueil de nouvelles de Julio Cortazar, Façons de perdre (1977), que l’on trouve dans le volume Quarto, Nouvelles, histoires et autres contes, Gallimard, 2008, pp 850-965. J’aime beaucoup l’écriture de cet auteur. 

mardi 8 décembre 2020

Insignifiance

Ce blog manque un peu de consistance. Certes, je donne des nouvelles de ma santé et de mes lectures, j’évoque les choses qui m’étonnent et parfois je donne mes avis sur des questions d’actualité. Je m’indigne parfois en apprenant les comportements indignes d’hommes politiques, divers et variés, je m’indigne du cynisme des super-riches, je me sens plein de compassion pour les pauvres et les faibles, etc., mais au fond, je n’exprime pas souvent le fond de mes pensées sur la vie, la mort, l’amour, et tout le reste. Je me sens en deçà des attentes que l’on pourrait nourrir à mon propos. Comme si j’avais déjà tout dit, ou plutôt, comme si, ce que je pourrais avoir à dire encore, n’avait aucune importance, ni pour moi, ni pour ceux qui me lisent. Cette insignifiance de mon existence me désole. Mais non ! Pourquoi faudrait-il que je m’en désole alors qu’il n’y a là rien que de très ordinaire, de très normal. Je ne suis sans doute ni plus ni moins insignifiant qu’un autre. 

lundi 7 décembre 2020

Nonagénaire

J’ai demandé à Charlotte de me ramener Le Consentement de Vanessa Springora. Il est probable que ce sera sur ce livre que le groupe de lecteurs de l’Institut français entamera sa chronique littéraire dans la revue Le Lisboète. Il faut que j’appelle Eliot, le responsable français de cette publication pour le prévenir. J’espère qu’il sera d’accord !

Mes petits ennuis de santé me gâchent un peu la vie pour le moment. Je n’ose pas trop m’éloigner de la maison en raison des risques d’incontinence. Voilà ! J’ai lâché le mot qui me fait vieillir de vingt ans d’un seul coup à mes propres yeux. En ajoutant vingt ans à mon âge actuel, je me retrouve en nonagénaire ! Ouhhh lala, ça m’impressionne. 

J’ai terminé Hervé Le Tellier et son roman étrange, L’anomalie, prix Goncourt 2020. Ce n’est certainement pas un roman qui va connaître un succès populaire. Sa lecture n’est pas aisée, on bifurque en permanence, on se perd un peu pour se retrouver après un cheminement pas toujours très clair.  

dimanche 6 décembre 2020

Fatigue

 Le roman d'Hervé Le Tellier relève du fantastique. Je suis sur la fin. 

Avec Isabel, j'ai monté deux étagères supplémentaires Billy d'Ikea dans mon bureau. Je sais que c'est un pis aller. Surtout quand les livres que je vais installer sur cette étagère sont particulièrement lourds. Ce sont les livres d'art, les dictionnaires, les manuscrits de mes travaux divers, ma petite collection de bandes dessinées, etc. En fait, il faudrait renforcer les étagères avec un morceau de bois placé sur la tranche et soutenant chaque étagère sur toute sa longueur. Mais je n'ai pas la force de faire cela maintenant. Avec l'âge, on se fatigue beaucoup plus vite qu'avant.


samedi 5 décembre 2020

Anomalie

Le roman d’Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020, est passionnant. Son titre : L‘Anomalie. Comment un rien, une blague de mathématicien probabiliste, prise au sérieux parce que ce n’est sans doute pas une blague, déclenche une réponse parfaitement rationnelle au plus improbable des événements que l’on puisse imaginer... je n’ai pas fini le roman et je vais me mettre à la cuisine...

vendredi 4 décembre 2020

Jeûner ?

Ce matin, je suis allé à mon rendez-vous à l’hôpital. Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Le rétrécissement de mon urètre se situe à un endroit très délicat et risqué si l’on voulait y intervenir chirurgicalement. Mon chirurgien m’a dit qu’il faudrait continuer à recalibrer chaque fois que ce sera nécessaire. Les derniers temps, c’était une fois par mois. En tout cas, la reconstitution de mon urètre en empruntant quelques bouts de chair à mes joues ne semble pas possible. C’est un peu décourageant. Disons que je suis un peu découragé. Je crois bien qu’il faudra que je vive le reste de ma vie avec ça. Peut-être que les choses pourraient s’améliorer avec un jeûne. Il faudra essayer. Prochain rendez-vous : le 14.

J’ai commencé le roman de Le Tellier. Prometteur !

jeudi 3 décembre 2020

Giscard

 Finalement, le roman très autobiographique de Sarah Gysler n’est pas mal du tout. Une grande voyageuse, éprise de liberté. 

Giscard est mort. Il est né un 2 février. Ce n’est pas pour autant quelqu’un que j’appréciais vraiment. Je le trouvais prétentieux et souvent arrogant. Ce sont des défauts qui me dérangent vraiment. Ceci dit, il a fait pas mal de choses pour changer les choses justement. 

Je reviens de la Librairie Française où j’ai acheté le dernier Goncourt. Hervé Le Tellier dont j’adorais les billets qu’il publiait quotidiennement dans Le Monde

mercredi 2 décembre 2020

Petite

C’est le titre du roman que je suis en train de lire depuis hier soir. L’auteur : Sarah Gysler. Intéressant. 

mardi 1 décembre 2020

Plotin

Ce matin, Adèle van Reeth semble avoir suivi les idées qu’elle articulait la veille à travers la lecture du Phédon, en passant à Plotin, auteur que je connais très mal et qui, pourtant, m’a toujours semblé digne du plus grand intérêt philosophique, à travers les échos qui me parvenaient de mes cours de philo, au lycée et à l’université. Tout tourne autour de l’âme dont on ne peut rien savoir sans le processus qui consiste à descendre en soi-même. Je ne vais pas développer maintenant mais cela [l’âme] reste un thème qui me fascine depuis bien longtemps. Je reviendrai certainement sur cette question.

Actuellement, il est clair que mon corps me tient, me retient dans les filets nerveux de ma sensibilité à la douleur. Il me tient dans ce qui m’apparaît comme des griffes internes, intérieures.

lundi 30 novembre 2020

Socrate

Une très belle émission d’Adèle van Reeth ce matin sur la manière dont Platon nous raconte la mort de Socrate dans le Phédon. Et juste auparavant, nous avions également une belle émission sur l’histoire de l’Arménie, premier pays chrétien. Dans « les chemins de la philosophie » nous reprenons la formule attribuée d’habitude à Montaigne mais qui nous vient tout droit de Platon : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. » Mais apprendre à mourir, c’est surtout vivre d’une certaine manière en vue de cette déliaison de l’âme et du corps qui surviendra à notre mort mais à laquelle on peut se préparer en philosophant. Apprendre à mourir, c’est apprendre à se déprendre de tous les particularismes de notre identité aussi bien physique que mentale pour ne retenir de nous-mêmes que ce qui relève de la raison, et donc, de l’universel. C’est ici que l’âme intervient. Nous n’avons pas une âme qui, en nous appartenant en propre, serait le reflet de notre personnalité particulière. Notre âme serait cette part d’universel que tout être humain possède à travers l’exercice de la raison. En cela, notre âme ne nous ressemble pas le moins du monde. Dans la vie ordinaire, notre âme s’agrippe à notre corps, elle ne le lâche pas, et dans la souffrance surtout, l’âme se perd dans les tourments du corps. Philosopher, ce serait réussir à se détacher de toutes ces contingences qui nous singularisent pour rejoindre cette part d’universel qui nous revient. Pas simple ! 

dimanche 29 novembre 2020

Orage

Un gros orage cet après-midi avec quelques coups de tonnerre et une forte pluie qui, au bord de la terrasse sud, a déclenché une fuite à l’intérieur de la maison. Il faudra revoir l’étanchéité de la maison à cet endroit. Je n’ai rien en lecture pour l’instant. Je pense que je vais commencer à lire sur min iPad plutôt que sur mon Kindle qui, de toute manière, ne veut plus rien entendre de moi. J’ai eu beau mettre à jour mes coordonnées bancaires, l’appareil ne veut rien savoir et se refuse à relayer mes commandes d’ouvrages. J’ai très envie de lire le roman que Josiane m’a recommandé : Apeirogon de Colum Mccann, auteur dont j’ai lu récemment le beau roman Zoli (voir 19 juillet 2020).


samedi 28 novembre 2020

Pas de nouvelles

Nous avons déjeuné aujourd’hui avec Lucia et Pedro, nos chers amis portugais, adorables, intelligents, cultivés, superbes... 

Nous n’avons pas de nouvelles de Charlotte qui est allée manifester contre les violences policières. Cela m’inquiète un peu. En principe elle devait être avec Louis et Ian, et Constantin... J’ai essayé d’appeler Louis, sans succès. 

vendredi 27 novembre 2020

Home

 Je suis enfin rentré à la maison. En quittant l’hôpital, j’avais un peu peur que les choses se gâtent parce que j’étais loin d’être à l’aise avec mon appareil urinaire. Mais le médecin m’a convaincu en disant qu’en cas de problème, je pourrais aller directement dans son service. Mais je n’ai pas eu besoin de retourner à l’hôpital, dieu merci ! Je viens de faire une flambée dans notre cheminée parce qu’il fait assez froid. En fait, j’ai souvent froid actuellement. 

Le VAE que j’ai offert à Isabel est très beau. Une marque belge : le Vanilu. Nous avons téléphone au producteur de ce vélo et il nous assuré qu’on pouvait baisser la selle au delà des limites indiquées. Cela permettra à Isabel de l’utiliser. Nous sommes très contents de cette possibilité.

jeudi 26 novembre 2020

Vide

 L’infirmière vient de m’enlever le tube. Ça sent la quille ! En principe, Isabel venir me chercher vers midi. Je me réjouis de retrouver mes lieux. C’est bizarre : je suis resté deux jours à l’hôpital et pourtant, j’ai l’impression que cela a duré beaucoup plus longtemps. Sans doute que les attentes donnent un poids supplémentaire aux journées. Celles-ci sont lourdes de vide. Cela doit être à peu près pareil en prison : des journées qui n’en finissent pas. À moins que l’on se trouve un rythme à soi, pour donner une scansion au temps.

Il est 16 heures et je ne suis toujours pas à la maison. Avant de pouvoir partir, je dois faire un pipi normal. J’ai bu plus de deux litres d’eau pour remplir ma vessie mais celle-ci ne veut pas se vider. Pourquoi ? Nul  ne le sait. j’ai demandé à ce qu’on prévienne le médecin mais les infirmières ne semblent pas s’affoler. En tout cas c’est un peu angoissant !


mercredi 25 novembre 2020

Noctis...

 Noctis horribile : un sommeil peu profond de minuit à 4 heures ; ensuite une succession de spasmes très très éprouvants suivie par l’ingestion par voie intraveineuse de métamisol, un pain killer qui s’est révélé assez efficace. J’ai vu le chirurgien vers 10 heures. Il m’a annoncé que je devrais rester à l’hôpital un jour de plus; mais quand je sortirai, je n’aurai plus de tube pour pisser. Hier, j’ai terminé le roman de Dostoïevski. C’est un roman inachevé qui, finalement, ne m’a pas passionné.


lundi 23 novembre 2020

Sang

Nous avons de nouveau passé plusieurs heures à l’hôpital, non seulement pour passer le test du Covid dont j’aurai les résultats ce soir, mais encore pour aller aux urgences signaler ce qui nous semblait être une anomalie dans le petit sac de plastique qui recueille mes urines. En effet il y avait vraiment beaucoup de sang. Aux urgences, comme on leur a dit que de toute manière je me faisais opérer le lendemain, on pouvait sans doute attendre pour régler cette anomalie. Le médecin a été d’accord ce qui fait que j’écris ici de la maison où je viens de rentrer.

À la maison, surprise, le vélo d’Isabel est arrivé. Nous le déballerons tout à l’heure. Je me réjouis de voir de quoi ce vélo électrique pliant qui nous a été recommandé par Fred, a l’air. 


dimanche 22 novembre 2020

Écritures

 « L’Odyssée de l’écriture » tel était le titre du programme d’Arte, hier soir, que j’ai voulu regarder du début à la fin. Il y avait trois épisodes. Ce fut un beau programme qui ne m’a pas appris grand chose quoique l’insistance du réalisateur sur les conditions matérielles de l’écriture —ses supports les plus anciens en Égypte avec le papyrus, au Moyen-Âge avec le parchemin, en Chine avec le papier, etc.— m’a beaucoup plu. On nous offre une vision rapprochée des processus de fabrication de ces différents supports. Merveilleux ! On ne peut qu’être fasciné par les graphies chinoises et arabes illustrées par des personnes de l’art qui tracent, comme en dansant, des caractères au pinceau, parfois avec de l’eau sur le trottoir : les caractères s’estompent alors peu à peu en sèchant. 



samedi 21 novembre 2020

Dostoïevski

Samantha m’a envoyé l’adresse d’une vidéo qui fait le point sur le documentaire Hold up. J’ai trouvé cette mise au point excellente : intelligence, lucidité, absence de tout catastrophisme, clarté et précision. Bravo ! Voici l’adresse du site. Et dites-moi ce que vous en pensez.

et, pour plus d’infos et une deuxième vidéo :

Je me suis remis au lit pour la journée aujourd’hui. Je ne me sentais pas trop bien ce matin. Mais bon ! Je suis sûr que cela ira mieux dans quelques jours.

Hier soir j’ai entamé la lecture de Nétotchka Neznanova de Dostoïevsti. On se retrouve tout de suite dans l’ambiance créée par son écriture et qui imprègne si fortement le lecteur qui pénètre dans le monde de Crime et châtiment ou de L’Idiot ou Les Frères Karamazov. 
 

vendredi 20 novembre 2020

Branco

 Toujours sur ce documentaire controversé, je voudrais quand même dire que ce film a un mérite important : il nous met en garde contre la peur. Il me parait indubitable que nos gouvernants ont misé sur la peur pour faire passer leurs mesures les plus coercitives alors qu’ils auraient dû miser sur la responsabilité des citoyens ce qui est toujours possible quand on traite ces citoyens correctement. Ce qui m’étonne c’est que les attaques de ce film que l’on peut lire dans les médias ne relèvent jamais les aspects positifs de cette mise en question critique —parfois exagérée, certes— de la gestion de l’épidémie, oublient complètement la mise en évidence des conflits d’intérêts entre la pratique de la médecine en France et Big Pharma, négligent totalement cette dénonciation de la corruption, pourtant attestée par toutes les enquêtes les plus sérieuses. Les accusations de complotisme me semblent bien peu de choses à côté de cette nouvelle alerte contre la corruption à tous les niveaux.

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Hier soir j’ai vu l’entretien que Juan Branco, l’auteur du livre Crépuscule, que je n’ai pas lu mais que j’ai envie de lire, a donné sur Thinkerview, un site qui s’est sans doute spécialisé dans la diffusion de la parole critique en France. Branco est apparemment également accusé de complotisme —décidément, il semblerait que ce soit le crime à la mode— parce qu’il rue dans les brancards du « petit Paris » dont il dénonce la fatuité, le vide abyssal d’idées, l’arrogance inversement proportionnelle à leur nullité, l’avidité.  On a aucune difficulté à croire ce qu’il dit.


jeudi 19 novembre 2020

Complot ?

Je voudrais revenir sur le documentaire que j’ai enfin pu voir en entier hier soir. Il s’agit de Hold up. C’est vrai qu’à la fin, ce film verse quelque peu dans une sorte de paranoïa peu propice à l’exercice de l’esprit critique. Je ne suis pas un adepte du Great Reset que les riches participants aux séminaires de Davos évoquent en vue d’une amélioration de l’organisation du monde. De toute manière, dès que l’on parle d’  « amélioration » à initier à partir de tous ceux qui n’ont pas besoin de cette amélioration parce que, soit ils sont très riches, soit ils sont au pouvoir, il n’y a pas grand chose à espérer. Mais revenons sur cette « paranoia » évoquée précédemment. Nous savons tous que les dernières années ont vu un accroissement sans précédent des inégalités économiques, sociales et culturelles dans presque tous les pays du monde. David Graeber a également dénoncé depuis longtemps ce qu’il a appelé les bullshit jobs, les travaux inutiles et il y a quelque temps je me souviens d’une conférence d’Alain Badiou qui faisait le constat du fait qu’au moins un tiers de l’humanité peut être considérée comme inutile : 3 milliards d’individus qui ne servent à rien. (Voir mon article du 30 novembre 2014) Tous ces éléments ne nous autorisent aucunement à imaginer un complot des riches contre les pauvres, mais il n’y a pas besoin de complot. Il n’y a pas besoin de l’intention malveillante ou diabolique qui, seule, permettrait d’imaginer un véritable complot, pour que, néanmoins, l’état actuel du monde soit de nature à nous faire frémir. (Je poursuivrai plus tard car j’ai une réunion sur Zoom maintenant.)

mercredi 18 novembre 2020

Varia

 De retour de l’hôpital —où l’intervention s’est déroulée relativement bien même si, comme la dernière fois, cela n’a pas été une partie de plaisir. Les médecins ont découvert une inflammation à l’intérieur de ma vessie, apparemment due au fait que je ne bois pas assez. En tout cas, ils ont finalement réussi à insérer un tube plus large qui devrait permettre l’opération. Celle-ci aura lieu mardi prochain. Il faut que je passe un test Covid au préalable. Cela se passera lundi prochain. Mardi matin je vais à l’hôpital pour une opération qui se déroulera mardi après-midi. Espérons que tout se passera bien. J’ai un peu l’impression que toutes ces interventions ne finiront jamais. Je suis de plus en plus tenté par un jeûne hydrique d’une trentaine de jours mais pas tout de suite. Il faut d’abord que je me rétablisse complètement des interventions chirurgicales que je vais devoir subir.

On ne peut pas s’empêcher d’observer la manière dont le personnel hospitalier traite vos maux. Certes, il y a une certaine empathie, en particulier chez les infirmières et les aides-soignants. Même les médecins sont parfois sensibles à l’expression de détresse que l’on peut parfois avoir. Mais il est clair que pour eux, mon corps est une sorte de machine qui présente des dangers de panne auxquels il faut remédier avec des solutions locales. Entre leurs mains, je ne suis plus une personne, mais un bout de corps abîmé, sans plus. Ils peuvent faire usage de dispositifs particuliers adaptés à mon cas. Alors, je me retrouve les jambes écartées, mon appareil génital bien exposé au regard scrutateur du médecin, sans réelle possibilité de voir ce qui se passe. Et les voilà, avec des tubes de sections plus ou moins larges, des petites caméras qui peuvent manifestement se faufiler partout, des seringues pleines d’anesthésiants, one voit d’eux que les yeux qui, sans le reste du visage, ont du mal à transmettre leurs inquiétudes ou leur soulagement. Avec les masques, nos yeux sont comme ceux des chats, qui ne transmettent rien d’autre que le fait qu’ils voient. 

Hier soir, j’ai vu l’entretien avec le Pr Peronne du film Hold up. Je n’ai pas pu voir tout le film, car il semblerait qu’il ait été retiré de la circulation sur les réseaux sociaux. J’ai ensuite vu une interview d’une des scientifiques qui avait été sollicitée dans le film, le Pr Alexandra Henrion Caude. J’aimerais beaucoup parler de cette histoire avec mes amis pour savoir ce qu’ils en pensent. Les accusations de complotisme qui prolifèrent dans la plupart des médias me semblent un peu trop unanimes pour ne pas susciter quelque méfiance. Bien sûr le complotisme me fait horreur mais nous sommes tous un peu tentés par ce besoin de cohérence qui nous fait établir des liens entre des faits apparemment isolés. J’ai connu ça dans ma propre recherche de thèse sur l’écriture. Mes lectures m’ont fait concevoir une hypothèse sur les liens entre l‘apparition de l’écriture alphabétique et l‘émergence aussi bien de la connaissance scientifique que de la connaissance historique. Une fois l’hypothèse posée, mon effort a consisté à vouloir la vérifier en faisant feu de tout bois plutôt que de vouloir la réfuter. On aime bien avoir raison encore que, dans mon cas, je ne suis pas absolument sûr que j’aime avoir raison. Comme si je craignais les responsabilités que cela me forcerait à assumer. Le fait d’avoir tort vous dégage des conséquences de la vérité. Il y a une sorte de lâcheté dans une telle attitude, j’en suis bien conscient.






mardi 17 novembre 2020

Bref

Je suis plutôt bref, ces jours-ci. Ce n’est pas facile d’écrire du fond de mon lit. Certes, je me lève de temps en temps, et je pourrais peut-être m’installer à mon bureau à l’étage au dessus, mais ce n’est pas commode. Hier j’ai lu le livre de François Cheng ainsi que celui de Baptiste Morizot,  Pister les créatures fabuleuses, Bayard, 2019, transcription d’une petite conférence adressée aux enfants. Le livre se lit facilement mais je l’ai trouvé moins bien que les autres dont j’ai déjà parlé dans ce blog. 

lundi 16 novembre 2020

Fin de série

Juste avant d’éteindre, je voudrais signaler l’excellent article de Simon Blin dans Libération : « Clap de fin pour Trump, les fans ont le blues ». Les quatre années qui viennent de s’écouler, avec l’envahissement médiatique de Trump, sont devenues une sorte de fiction très analogue à la fiction que les séries mettent en place. 


dimanche 15 novembre 2020

Carlsen

 Journée dîfficile ce dimanche : j’ai moins mal quand je suis couché, mais les spasmes continuent à me rappeler que je suis encore bien vivant ! Au lit, je passe mon temps à refaire des parties d’échecs célèbres comme celle de Carlsen - il avait treize ans - contre Kasparov. Carlsen montre une subtilité de jeu assez étonnante. Je suis plein d’admiration ! Je lis également. François Cheng, pour l’instant, Quand reviennent les âmes errantes, Albin Michel, 2020. 

samedi 14 novembre 2020

Cynisme

Cette nuit, dans mon rêve, ça y était : Trump faisait assassiner Joe Biden et Kamala Harris et prenait le pouvoir pour faire des États Unis, une dictature complice de toutes celles qui existent (ou vont exister en raison même de l’exemple américain) dans le monde : Bolsonaro, Xi Jinping, Sissi, Erdogan, Poutine, Loukachenko, Bachar al Assad, Kim Jong un, Duterte, Kadyrov, Berdimuhamedow, ben Abdelaziz al-Saud,... c’est vrai que Bolsonaro n’est pas véritablement un dictateur mais il en a l’étoffe et peut-être le désir, sans doute. Dans mon rêve, Trump devenait Big Brother, délibérément, cyniquement. Il fallait absolument que je prévienne Joe Biden et qu’il prenne des mesures le plus rapidement possible pour éviter cette catastrophe. Ce qui est terrible, c’est de voir à quel point Trump a pénétré dans nos consciences, jusqu’à y susciter de tels cauchemars.

vendredi 13 novembre 2020

Cathéter

Donc... je suis allé à l’hôpital aujourd’hui pour me faire changer de cathéter afin de pouvoir, dans deux semaines sans doute, refaire l’opération qui doit me débarrasser de ce polype qui s’est aménagé un petit coin sympa au cœur de ma vessie pour prospérer. L’intervention s’est bien déroulée mais j’ai dégusté. Médecins et infirmières me disaient de me calmer et de respirer profondément mais, c’est plus facile à dire qu’à faire. Prochain rendez-vous : mercredi, pour à nouveau, changer de cathéter. Bon, d’ici là, j’aurai lu quelques uns des ouvrages que je suis allé acheter à la librairie française : Baptiste Morizot, François Cheng, Philippe Pajot et Dostoïevski, un roman que je ne connaissais pas et que je me réjouis de lire. Isabel m’a ensuite déposé à la maison pour aller à Ikea acheter deux Bylis supplémentaires pour augmenter encore un peu et à bas prix, nos surfaces de rangement.

jeudi 12 novembre 2020

Coup

 Je me sens très concerné par ce qui se passe aux États Unis actuellement. Sur le site Alternet beaucoup d’articles nous font craindre la préparation d’un « coup » de la part de Donald Trump et ses alliés, comme Mike Pompeo qui nous annonce tranquillement, avec un petit sourire entendu, la transition en douceur de Trump à Trump. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai le sentiment que les choses pourraient tourner très mal aux US. Le matraquage républicain concernant les fraudes supposées de l’élection me fait trembler parce que je sais que des millions d’Américains sont prêts à souscrire à ces affabulations. C’est une véritable catastrophe politique qui s’annonce. J’ai regardé hier le programme d’Arte sur Huxley et Orwell et je n’arrive pas à comprendre comment il est possible que des gens puissent choisir une voie qui mènerait au monde d’Orwell. Il y a là un véritable mystère : les gens ne peuvent ne pas être conscients des conséquences d’un Trump tenté par sa propre identification à Big Brother

Mon attention est également très sollicitée par ce qui se passe en Arménie. Il me semble que Pachinian a capitulé. Au fond, l’Arménie a perdu la guerre que l’Azerbaïdjan avait déclarée avec le soutien du tyran Erdogan. Pachinian pense sans doute qu’il vaut mieux ne perdre qu’un peu, plutôt que de tout perdre. J’aurais tendance à penser comme lui dans un premier temps mais n’est-ce pas comme ça que la France s’est ralliée à une collaboration honteuse avec les Nazis ? Je sais que les situations ne sont pas les mêmes et que Pachinian n’a rien à voir avec Pétain. Que va-t-il se passer ?

mercredi 11 novembre 2020

Safouan

J’ai appris hier le décès, à 99 ans, de Moustapha Safouan, psychanalyste lacanien, qui a longtemps vécu à Strasbourg. Ce fut avec lui que j’entrepris une psychanalyse en 1974/75. Je revenais d’Angleterre et mon ami Jean Guir m’avait vivement conseillé de travailler avec Safouan. J’ai donc eu des entretiens préliminaires avec lui et après trois séances, il m’a accepté tout en me disant qu’il me mettait sur une liste d’attente qui reportait le début de mon analyse à plus d’un an plus tard. Cela ne me convenait pas, car je voulais commencer tout de suite. Une fois que l’on a décidé d’entamer une aventure de ce genre, tout délai devient insupportable. Du coup, Jean Guir toujours —à qui j’ai demandé à nouveau conseil— m’a dit d’aller chez Lydie Tordo, une femme qui avait fait son analyse chez Safouan justement. Pour me convaincre, Jean m’a dit : « C’est une femme qui a beaucoup souffert. Elle revient de loin. Elle est plus ou moins spécialisée dans les psychanalyses d’enfants. » Cela me convenait. J’y suis resté pendant 7 ans, à raison de deux ou trois séances par semaine. J’ai arrêté l’analyse quand j’étais en train de terminer ma thèse de doctorat sur l’écriture et la monnaie. Je lui ai dit : « Pour terminer cette thèse, je dois y croire un minimum. Or, avec l’analyse, c’est difficile de croire en ce genre de choses. » Elle fut d’accord avec moi et je l’ai quittée. Ensuite, j’ai pu rencontrer Moustapha Safouan à nouveau à Paris. Je crois qu’il a compris mieux que quiconque la position que je défendais sur les rapports de Freud avec la science, ce qui donna naissance à cette idée d’un « désir de scientificité » qui ne se structure pas au nom de ce que la science pourrait être l’objet du désir mais plutôt au nom de ce que la science serait cause d’un désir au sens de l’objet petit a de Lacan.

mardi 10 novembre 2020

Françoise

Hier, en fin d’après-midi, j’ai consulté, sur le conseil de mon ex, Annik Dörsdal, qui pratique dans le cadre de « l’harmonisation globale », un site que l’on peut trouver sur internet et qui, apparemment, peut fournir une aide à y voir plus clair en soi. C’est vrai que notre paysage intérieur est bien souvent plongé dans l’ombre, l’ombre que le passé projette sur notre présent sans doute. Au cours de cette consultation, je suis revenu en effet sur ma naissance en 1942 et sur le fait que mes parents attendaient une petite Françoise plutôt que ce garçon dont ils n’avaient pas anticipé la venue et pour lequel ils n’avaient pas prévu de nom, ce qui a donné « Baudouin » (voir mon article du 14 mai 2013 — en pleine radiothérapie pour mon cancer colo rectal).. Ce fut certainement une première déception pour mes parents. Mais cela a très certainement induit une sorte d’anticipation du fait de décevoir, m’inscrivant dans ce qu’on pourrait appeler un « habitus », ou une logique comportementale et émotionnelle de la déception. Bon ! Pour qu’il puisse y avoir déception, il faut qu’il y ait des attentes. C’est toute une dynamique de vie qui s’annonce à travers ces deux idées. 

lundi 9 novembre 2020

Bouquetin

 Je viens de parler avec Charlotte. Elle a l’air en grande forme, ce qui fait plaisir, surtout par rapport à hier après-midi : elle faisait grise mine, la mine d’un dimanche après-midi en novembre. 

Pour le moment, je reviens souvent dans mon lit parce que ma mobilité est forcément assez réduite en raison des appendices en plastique auxquels mon corps doit s’habituer pour que l’opération puisse se faire dans de bonnes conditions. Mais je monte et descends les escaliers comme un bouquetin ! Pourquoi ai-je choisi de me comparer à cet animal plutôt qu’à une chèvre ? Je n’en sais rien mais cela me donne un titre pour ce petit article.

dimanche 8 novembre 2020

7000000

Article intéressant de François Bonnet dans Médiapart aujourd’hui, sur les quatre leçons à tirer de la victoire des démocrates aux États Unis, avec des informations pertinentes sur la répartition des 7 millions de votes supplémentaires par rapport à 2016 obtenus par le président sortant. C’est beaucoup. On est très loin d’une vague bleue. Je suis certainement très favorable à un retour de la « décence » —quel beau mot et quelle belle idée— dans cette vie politique américaine qui a tant d’influence sur le monde occidental. Mais cela risque de nous faire oublier trop vite à quel point la politique définit un monde brutal, violent et presque toujours totalement indécent.





 

samedi 7 novembre 2020

Disparaître

Je trouve l’attitude de Joe Biden intelligente dans ces élections. C’est vraiment l’anti-Trump et c’est incroyablement reposant. Le plus difficile pendant ces quatre années trumpesques, ça a été de le voir ou de l’entendre tous les jours, de voir son visage dans les médias en permanence, d’être obligé de s’indigner en permanence à cause de ses mensonges... c’est comme si l’on était forcé de ne plus faire attention qu’à lui et que tout le reste, les affaires de notre vie quotidienne, qui requièrent beaucoup plus d’attention que des images télévisées, toujours les mêmes, quel ennui ! et en même temps, combien il était difficile de négliger ce qui nous était imposé... au fond, le plus grand cadeau que pourrait nous faire l’année 2021, c’est la disparition de Trump, du nom « trump », qui est en lui-même une sorte de calamité envahissante... oui, je voudrais vraiment voir disparaître « trump », cette tromperie d’un nom qui n’en finit pas de tromper, à la fois comme un éléphant et comme une escroquerie de langue... 

*. *  *

Par ailleurs...

Je viens de voir une petite vidéo remarquable de Mikaël Launay sur le Nœud de Conway qui rapporte la découverte de Lisa Piccirillo concernant le fait qu’il n’est pas bordant ce qui était resté un mystère depuis cinquante ans ! Surtout, cette petite vidéo nous donne un petit aperçu sur la topologie et la théorie des nœuds, domaine qui m’a l’air d’une richesse prodigieuse. À creuser !

vendredi 6 novembre 2020

Échecs

 Hier j’ai regardé (sur Netflix) les quatre premiers épisodes de The Queen’s Gambit que Charlotte m’avait vivement conseillé. C’est une série assez fascinante qui met en scène une jeune fille qui, à huit ans, alors qu’elle se retrouve brusquement orpheline, se découvre une passion, doublée d’un « don » extraordinaire pour les échecs. Je crois comprendre pourquoi Charlotte a beaucoup aimé cette série. Tout d’abord, cette jeune fille se fait harceler à l’école par des camarades assez superficielles et plutôt stupides. Je présume que Charlotte s’est émotionnellement reconnue dans la manière dont Beth (l’héroïne de la série) se débrouille pour souffrir le moins possible de ce harcèlement. 

J’ai d’ailleurs téléphoné à Charlotte ce matin pour le lui dire. Elle était en train de faire un devoir d’histoire de la mondialisation en Espagne au XVIe siècle autour de Séville. En tout cas elle semble contente de sa nouvelle chambre au 6e étage de l’avenue des Gobelins.

jeudi 5 novembre 2020

Riefenstahl

 Je suis dans ma chambre à l’hôpital après une opération qui, semble-t-il, n’a pas réussi comme on pouvait l’espérer. On m’a mis un cathéter en vue d’une nouvelle tentative, dans une semaine peut-être. Bref, ce n’est pas brillant. En outre j’ai terminé le livre que j’avais emporté avec moi : Lilian Auzas, Riefenstahl aux éditions Léo Scheer. C’est une biographie de cette femme qui fut une grande amie d’Hitler mais qui était surtout passionnée de cinéma. Très connue pour son film Olympia sur les jeux olympiques en 1936.

J’attends avec impatience l’annonce de la victoire de Biden. Fabien m’enverra les résultats au fur et à mesure qu’on les aura. 


mercredi 4 novembre 2020

Opération

 J’ai participé hier en fin d’après-midi à une réunion internet avec les membres du comité de la Fondation Feyerabend. Cela ne fonctionnait pas très bien ce qui fait que la discussion n’était pas très fluide. En fin de réunion, nous avons émis nos prognostics concernant les élections américaines qui venaient de commencer et j’ai dit que j’avais l’impression que Trump allait de nouveau gagner. En trichant peut-être mais j’avais le sentiment qu’on était bon pour quatre années de trumpisme en plus. Ce matin, les premiers résultats ne sont pas très encourageants : la Floride est rouge, l’Ohio également et on attend les résultats pour la Pensylvanie et quelques autres mais on est loin de la « vague bleue » comme certains le prédisaient. Bref, vu d’un point de vue démocrate, ce n’est pas brillant.

En fin de matinée, j’irai à l’Hôpital en vue d’une nouvelle opération à la vessie qui aura lieu demain. J’espère que tout ira bien. Cela ne m’amuse pas du tout, ce qui est normal, évidemment.

Je suis à l’Hôpital Santa Maria. Je suis assez frustré parce que je ne reçois plus mes mails. C’est curieux parce que justement j’ai mis mes mots de passe à jour. Je suis dans une chambre à deux lits. Je ne sais pas de quoi souffre l’homme, assez âgé, dont le lit est en face du mien. Il est assis sur son lit, parfaitement silencieux, et sans rien faire ; en grande méditation, semble-t-il. Je viens de recevoir un coup de fil de Martine. Cela m’a fait très plaisir. 8

lundi 2 novembre 2020

Prédictif

Ben voilà : finalement, Jason, le héros du roman de Lock, se jette volontairement sous la voiture de son voisin. C’est un suicide. On s’y attendait un peu. En réalité, j’espérais plus de surprises mais non, aussi bien dans son style que dans son récit, ce roman est totalement prédictif. C’est peut-être ce qui fait son charme très « british » !

Charlotte a repris l’avion hier en fin d’après-midi pour revenir à Paris et, surtout, déménager dans sa petite chambre de bonne au 6e étage du 22 de l’Avenue des Gobelins. Elle sera à cinq minutes de la Fac mais, à cause du Covid, cela ne lui sert pas à grand chose puisque les cours seront principalement donnés on line.

dimanche 1 novembre 2020

Suspense

Le livre de Samuel Lock est très prenant. Il raconte cette lente dérive d’un homme à l’affût de ses propres démons et qui, très doucement, se laisse aller. Je ne sais pas encore où cela va le mener mais le suspense est bien entretenu. 

Hier soir, nous sommes allés manger dans le nouveau restaurant de Sarah qui était la jeune assistante d’Isabel quand elle avait monté Trocarte. Une jeune fille tout-à-fait adorable et qui a réussi à obtenir un poste de fonctionnaire dans  un Institut de Sciences de l’éducation à Lisbonne. Isabel me disait hier qu’elle voulait devenir Ministre de l’Education nationale à Lisbonne. Je lui souhaite bonne chance ! 

samedi 31 octobre 2020

-ismes

Après Rebecca Lighieri, j’ai voulu lire autre chose qu’un roman et j’ai choisi dans ma bibliothèque le livre de Caroline Fourest, La tentation obscurantiste (Grasset, 2005). J’ai été très déçu, non pas que le livre ne soit pas intelligent et bien informé, mais les nuances subtiles qu’il essaie de démêler entre l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme, l’intégrisme, le totalitarisme, l’intellectualisme, etc., m’ont paru obscurcir plutôt qu’éclairer ce qui est à débattre. L’essai est incroyablement ennuyeux et déplaisant à lire en raison de tous ces -ismes qui apparaissent à chaque phrase. Bref, au bout d’une soixantaine de pages, j’ai abandonné la lecture. 

J’ai lu également ce matin un article de Courrier international, qui vantait le bilan de la présidence de Trump. « Pourquoi Trump doit être réélu » du Las Vegas Review - Journal. Cela me changeait des articles que je lis d’habitude et qui, pour la plupart, disent beaucoup de mal du 45ème président des Etats-Unis. Cet article affirmait notamment que reprocher à Trump de ne pas contrôler l’épidémie est très injuste car, quel est le gouvernement qui peut prétendre avoir réussi sur ce plan là ? À part la Chine, bien entendu. Mais qui voudrait vivre en Chine aujourd’hui et troquer sa liberté contre une certaine sécurité ? Voici la conclusion de l’article : Malgré tous ses défauts, Donald Trump tient bon face aux coups incessants des progressistes contre cette nation – des attaques qui nient et minimisent les progrès accomplis depuis plusieurs décennies pour mieux incarner et honorer nos idéaux fondateurs. Nous devons maintenir le cap, c’est indéniable. Mais nous devons le faire en épousant et non en détruisant les principes de liberté qui ont fait des États-Unis un modèle pour le reste du monde. Donald Trump en a conscience et il a par ailleurs un projet économique qui permettra au pays de rebondir après la pandémie. Il mérite un second mandat. 

Il n’est pas inintéressant de lire des textes avec lesquels on n’est, a priori, absolument pas d’accord. 

Après avoir abandonné la lecture de Caroline Fourest, j’ai trouvé parmi mes livres un roman policier anglais que je n’avais pas lu, ou en tout cas, dont je n’avais aucun souvenir. Il s’agit de Nothing but the Truth de Samuel Lock (Vintage, 1999). J’ai beaucoup de plaisir à retrouver des situations typiquement « british » comme le five-o’clock tea, les soins au jardin, les conversations (très conventionnelles) d’un vieux couple, etc.

vendredi 30 octobre 2020

Lighieri


 Je viens de terminer l’excellent roman de Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours (P.O.L, 2020), qui décrit la vie dans les quartiers les plus pauvres de Marseille, la cité Artaud, le passage 50 où vivent les Gitans, l’histoire d’un père d’une brutalité inouïe avec ses trois enfants et d’une mère un peu folle... Je ne connaissais pas cette auteure et j’ai été captivé par la manière dont son style nous tient en haleine. Voici ce qu’elle écrit, page 367 : « La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance quand elle s’est mal passée : on y reste coincé à vie... » Cette phrase s’applique sans doute assez bien à mon jeune frère Patrick, pas pour les mêmes raisons que les enfants de la famille Claes du roman, certes, d’ailleurs cette phrase s’applique peut-être à tout le monde.

Hier nous avons fêté l’anniversaire d’Isabel. Nous sommes allés dans un restaurant réputé assez cher avec notre chère amie Izilda. Un excellent repas avec un vin si bon que nous avons demandé au garçon qui nous servait où on pouvait le trouver. Il va nous en commander deux caisses de 6 bouteilles. Je me réjouis de le faire connaître à nos invités. Charlotte a offert un magnifique bouquet de fleurs à sa maman. J’ai pris des photos mais je ne peux plus les insérer dans mon blog depuis que le format a été légèrement modifié. C’est bien dommage !

mercredi 28 octobre 2020

Roman

 J’ai vraiment trouvé le roman de Mauvignier très passionnant, avec cette écriture si spéciale qui décrit si bien tout ce qui se passe dans la tête de ses personnages au moment où ils passent à travers toutes sortes de situations étranges. Le livre est tissé avec les fils de ces émotions que les mots nouent entre eux pour créer  cette hâte de la lecture qui ne vous lâche pas, qui vous tient page après page sans que l’on puisse vraiment s’arrêter. 

mardi 27 octobre 2020

Le nouveau

 L’écriture de Mauvignier est fascinante. J’ai presque fini son roman de plus de 600 pages. Comme je le disais hier c’est une écriture qui induit une lecture rapide, une lecture marathonienne presque ! 

Hier soir, Charlotte nous est revenue de Paris pour une semaine. Et même s’il s’est passé à peine un mois depuis son départ pour étudier à Paris, j’ai l’impression que nos relations ont changé. Elle a maintenant une vie à elle, indépendante de nous. Cette indépendance est précieuse pour que, précisément, elle ne soit plus que notre fille, mais aussi quelque chose, ou plutôt, quelqu’une à découvrir, quelqu’un de nouveau qui doit s’épanouir de ses propres forces et dans sa propre direction. Voir la nouveauté dans le familier, ce n’est pas complètement évident. 

lundi 26 octobre 2020

Mauvignier

Sur le conseil d’une des lectrices de notre groupe de lecteurs, je viens de commencer Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier (Éditions de Minuit, 2020). J’aime beaucoup l’écriture de cet auteur qui fait penser un peu à celle de Maylis de Kerangal avec des phrases auxquelles de multiples pensées s’accrochent en permanence ce qui fait qu’elles n’en finissent pas. C’est une écriture faite pour la lecture, une lecture rapide.

J’en profite pour remercier mon ami Fred pour son conseil à propos des VAE pliables et légers. Le Venilu Urbana me semble effectivement très intéressant. J’irai demain avec Isabel dans un magasin pour essayer quelques unes de ces nouvelles machines destinées à transformer la mobilité urbaine des prochaines années !

dimanche 25 octobre 2020

VAE

 Bon... j’ai classé la lettre « K » et vais m’attaquer à la lettre « L » qui comprend quatre étagères. En attendant, ce matin, je me suis informé sur les vélos à assistance électrique (VAE) pliants et légers. Le choix est vaste. Et, quand on n’y connaît rien, il est difficile de sélectionner le vélo qui satisfera les besoins d’Isabel. Je voulais demander conseil à Fred qui, en Hollande, est bien placé pour donner les meilleurs conseils. Mais c’est sûr qu’il me recommandera le Brompton dont le prix est supérieur à 3000 euros et qui, malheureusement, est très lourd. Or il nous faut une machine aisément transportable, pas plus de 15 kg si possible. Cela se trouve, certes, mais le vélo doit également être absolument fiable. Bref, beaucoup d’exigences et peu de compétence pour effectuer le meilleur choix.

J’ai lu sur Médiapart, l’article qui rapporte la mise en examen de Nicolas Sarkozy, avec toutes ses dénégations et ses trahisons vis-à-vis de ses anciens collaborateurs et amis, Claude Guéant et Brice Hortefeux. Certes, ce ne sont certainement pas des anges, mais quand même ! Je ne voudrais pas être à leur place pour avoir été un ami de Nicolas Sarkozy car la façon dont il les traite est tout simplement scandaleuse. Comment peut-il se défausser ainsi sur les gens sans qui il n’aurait jamais pu conquérir le pouvoir ? C’est tout simplement abject.

samedi 24 octobre 2020

Deville

Je lis maintenant un roman déjà ancien de Patrick Deville, La femme parfaite, Éditions de Minuit, 1995. C’est un auteur assez attachant dont le style est très particulier. Il nous plonge dans le monde de l’artifice : les plastiques, les produits de beauté, les marques, les lumières artificielles, etc. 

Ce matin je vais me remettre au classement des livres de la bibliothèque. La lettre « G ».  

Non. J'avais déjà fait la lettre "G". Cet après-midi j'ai classé les lettres "H", "I" et "J". 

jeudi 22 octobre 2020

Lésion

 Je suis allé à l’hôpital ce matin pour un contrôle de ma vessie. Le médecin qui a fait l’intervention était très sympathique et parlait un anglais parfait. Malheureusement les résultats ne sont pas aussi bons que je l’espérais. Ils ont trouvé une lésion, assez superficielle apparemment, qui avait tout l’air d’être cancéreuse.  Bon ! Cela veut dire que, dans à peu près deux mois, je devrai être opéré à nouveau. Il faut enlever cette lésion. Il est possible que ce ne soit pas cancéreux mais le médecin semblait assez sûr de son fait. 

Hier, j’ai entamé un roman de André-Marcel Adamek, Le Fusil à pétales, Robert Laffont, 2003 ; un auteur sympathique qui a vécu dans les Ardennes et qui fut un grand admirateur de Jean Giono, ce qui se remarque de façon très évidente dans son style et dans le sujet qu’il aborde dans son roman, une histoire d’amour courtois. 

En fin de après-midi, je rejoins enfin le groupe de lecteurs/trices de l’Institut français du Portugal. Je me réjouis de retrouver ces bonnes personnes dont j’appréciais les avis en littérature.

mercredi 21 octobre 2020

Dick

Je viens de terminer l’un des plus beaux romans de Philip K. Dick, Coulez mes larmes, dit le policier, une sorte de roman d’amour très étrange et dont le bref commentaire qui clôt le volume sous la plume d’Etienne Barillier nous assure qu’il est l’un des plus autobiographiques du romancier. Je l’ai lu en français, ce que je regrette un peu. La version anglaise doit être encore plus saisissante.Pourtant je ne suis pas un grand fan de cette littérature de science-fiction mais Philip K. Dick est auteur à part. Je vais essayer de trouver Substance mort de 1977. 

Hier soir nous avons regardé le documentaire d’Arte dans THEMA sur l’histoire des Black Panthers aux Etas-Unis. C’était très intéressant de voir à quel point ce mouvement a pu séduire les jeunes notamment par l’aide alimentaire qu’il apportait aux plus pauvres des Afro-Américains du Sud. Après ce documentaire nous avons vu une rétrospective sur le mandat du président Jimmy Carter qui, après l’échec de sa réélection pour un deuxième mandat, a pu dire que durant sa présidence, son gouvernement n’a été à l’origine d’aucune guerre, qu’aucun missile n’a été lancé à partir de son territoire sur aucun pays, qu’aucun fusil de guerre américain n’a été pointé vers d’autres êtres humains. C’est un bilan plus qu’honorable et l’on ne peut que regretter que la politique étrangère des USA n’ait pas pu continuer sur cette voie. Jimmy Carter a été récompensé du prix Nobel de la Paix en 1998. Il le méritait sans doute bien plus qu’Obama, en début de mandat.

Depuis hier soir, je suis en jeûne sec, ce que je fais quand j’ai un rendez-vous à l’hôpital le lendemain, ce qui est le cas. Il s’agira d’un nouveau contrôle de ma vessie pour s’assurer qu’aucune récidive de mon cancer n’est en cours. 

mardi 20 octobre 2020

Matteotti

 Prénom Giacomo. C’est le nom de ce député socialiste qui, en juin 1924, s’est fait assassiner par les sbires de Mussolini, pour avoir, la veille de son assassinat, énoncer les faits qui démontraient la gestion catastrophique du gouvernement fasciste. Ce sont des pages terribles, les dernières de ce gros volume qui m’a tenu en haleine pendant quelques jours. Je lis ces pages tout en me tenant au courant de ce qui se passe aux États Unis et qui pourrait bien déboucher sur une violence analogue dans la plus grande de nos démocraties. En tout cas, le livre de Scurati est effectivement passionnant et je ne peux m’empêcher d’être impatient de lire la suite (trois volumes de plus en perspective !). Mais cette façon d’aborder l’histoire en reprenant le détail des événements, mois après mois, et parfois jour après jour, même si le style est celui d’une œuvre littéraire, me semble incroyablement juste. On vit ces moments tragiques de l’histoire de l’Italie sans vraiment se rendre compte qu’il s’agit d’une tragédie. On y est. On est pris par cette proximité du quotidien. C’est un livre dont je recommande chaleureusement la lecture en ces temps troublés par les dangers d’une violence qu’il sera difficile de maîtriser si jamais elle se déclenche. 

lundi 19 octobre 2020

Anonymat

    J’ai passé une nuit pleine de rêves. Avec, dans les premiers, la figure centrale de Guy Ourisson qui m’invitait à descendre, par une trappe qu’il ouvrait à mon intention, dans une bibliothèque au sous-sol. Mais la nuit s’est poursuivie avec plein d’autres rêves qui, malheureusement, se sont envolés au réveil.

Comme tout le monde j’ai été effaré par le meurtre terrifiant de Samuel Paty et, pour une fois, je me suis vu en accord avec Blanquer qui préconise, semble-t-il, la levée de l’anonymat dans le fonctionnement des réseaux sociaux. Je ne comprends d’ailleurs pas comment une telle mesure n’a pas encore été prise. La démocratie implique une prise de responsabilité sur ce que l’on fait et sur ce que l’on dit. L’anonymat des réseaux sociaux ne profite qu’à la haine. On voit les dégâts produits notamment par le réseau anonyme de QAnon aus Etats-Unis. Quels sont les arguments qui militeraient en faveur du maintien de cet anonymat ? 

dimanche 18 octobre 2020

Fascisme

 Je poursuis ma lecture du livre d’Antonio Scurati sur l’ascendance de Mussolini au début des années 20. Je suis frappé par le fait que les événements qui ont marqué le parcours de cet homme si singulier ne sont pas sans nous faire penser à ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment et aux dangers de guerre civile qui menacent. Les fascistes italiens ont provoqué la guerre civile à travers des exactions sans nombre contre les socialistes qui étaient pourtant majoritaires dans le pays en 1919. 

samedi 17 octobre 2020

Guy

La nuit dernière, j’ai fait un rêve qui est resté très présent. Le personnage principal en était Guy Chou. Je voulais lui montrer des poèmes que j’avais écrits. Mais dès le premier poème, que je venais d’écrire un peu rapidement il est vrai, il referme le recueil en me signifiant très clairement que ce n’était pas bon. Je me sentais très honteux de lui avoir montré ce recueil, à lui que je considérais comme un véritable maître.  

vendredi 16 octobre 2020

Crumble

Il est tard. Je ne suis pas sûr que je réussirai à publier cet article aujourd’hui. Je sors de table et nous avons mangé un délicieux crumble aux poireaux et aux pruneaux dont j’avais trouvé la recette aujourd’hui sur internet. À refaire, certainement, me disait Isabel. Nous avions invité Johni, qui malheureusement n’est pas venu. C’est pourtant à lui que je pensais quand j’ai préparé ce plat. Too bad !

À part ça, je continue à lire la conquête du pouvoir par Mussolini. Ce livre est intéressant et assez curieux. En effet, la partie romancée du livre —qui semble néanmoins fondée sur une documentation très précise à la référence de laquelle nous n’avons malheureusement pas accès— nous fait suivre la vie de Mussolini, pas à pas. Les 800 pages que je suis en train de lire couvrent seulement 4 ou 5 années de cette aventure. De 1919 à 1924. C’est dire que l’on a droit à des détails très précis sur les acteurs, les événements, les luttes, la manière dont Mussolini est passé du socialisme au fascisme notamment à travers son amitié avec d’Anunzio, le poète commandant qui voulait faire de la ville de Fiume le fer de lance d’un grand mouvement de droite. C’est très passionnant de raconter l’histoire avec tous ces détails.

jeudi 15 octobre 2020

M

Je viens de commencer M L’enfant du siècle, d’Antonio Scurati (Traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Les Arènes, 2020), livre de 850 pages qui raconte sion de Benito Mussolini dans l’Italie du début du XXe siècle. J’en aurai pour un moment. Je me demande ce que mon ami Paul Ginsborg en pense. Je lui écrirai après avoir bien entamé le volume.

On vient d’installer l’air conditionné dans mon bureau. Il y fait un froid de canard. J’ai demandé aux ouvriers d’arrêter cette machine qui n’aura d’utilité que l’an prochain je suppose. A moins que cet hiver, je ne puisse l’utiliser pour avoir chaud. En principe ces machines peuvent servir aussi bien pour refroidir que pour réchauffer ! 

Sur le plan de la santé, je suis allé me faire « recalibrer » hier à l’Hospital Santa Maria. Le médecin qui a pratiqué l’intervention m’a dit que cela ne peut pas continuer indéfiniment et qu’il faudra bien choisir une autre solution. Selon lui, il sera nécessaire de recourir à la chirurgie pour régler le problème de manière plus définitive. Il en parlera à mon urologue attitré que je dois revoir, en principe dans une semaine pour un contrôle du cancer. Bref, mes ennuis ne sont pas finis. 

mercredi 14 octobre 2020

Woman

J’ai vu hier, avec Isabel et son amie Kaula, dans le cadre du festival du film français organisé par l’Institut Français du Portugal, le film d’Anastasia Mikova et Yann Arthus Bertrand, Woman. Un film qui ne peut que nous émouvoir, tant cette succession de visages de femmes de tous les pays du monde, ces sourires qui sont presque toujours empreints de bonté et de bienveillance malgré des épreuves, souvent terribles, ces ventres de mères qui vont accoucher, ces rides qui gardent les traces de vies dures, « plus dures que celles des hommes » semble-t-il, ces histoires si personnelles sur l’éveil de leur sexualité, leurs premières règles, les coups dont elles sont victimes, tout cela, raconté à travers des images si belles qu’on ne peut guère éviter de les accuser d’esthétisme, tout cela, disais-je, est bouleversant.  

Cet après-midi j’ai regardé le programme THEMA d’Arte diffusé hier soir sur l’histoire du Ku Klux Klan, l’équivalent dans les années 1920 de l’actuel QAnon dont le succès aux États Unis juste avant l’élection présidentielle ne laisse pas d’être bougrement inquiétant. 

mardi 13 octobre 2020

Vérité

Hier, j’ai regardé le film que m’avaient vivement conseillé Fabien et Fianna : The Social Dilemma, un documentaire de Netflix. C’est un film effrayant dans la mesure où il nous montre que l’on arrive au bout de quelque chose dans ce monde mais on pourrait dire tout aussi bien que l’on arrive au commencement de quelque chose car la révolution internet avec Facebook, Twitter, Instagram, Tiktok, etc... transforme complètement les conditions de notre vie en société et nous ne savons pas très bien comment y répondre avec nos vieux réflexes. Ce qui est inquiétant, c’est la disparition de la vérité comme but de toute discussion entre humains. La vérité comme quelque chose qui ne nous appartient pas en propre, qui n’appartient à personne mais qui pourtant est censée guider nos propos, inspirer nos poètes, régler nos différends, faire réfléchir nos philosophes, bref, y a-t-il quelque chose de plus important dans notre vie que la vérité ? 

lundi 12 octobre 2020

Yoga

Je viens de terminer Yoga d’Emmanuel Carrère. C’est un très beau livre, apparemment très autobiographique avec un long passage sur les migrants dans l’île grecque de Leros et de très beaux poèmes d’amour de Louise Labbé (1522-1566) dont je connais mal l’œuvre poétique. Mais les poèmes cités par Carrère sont absolument magnifiques. J’ai beaucoup aimé ce roman qui, à mon avis, démystifie complètement la méditation en en donnant de multiples définitions successives :

« La méditation, c’est d’être assis, en silence, immobile. La méditation, c’est tout ce qui se passe dans la conscience pendant le temps où on est assis, en silence, immobile.La méditation, c’  est faire naître à l'intérieur de soi un témoin qui observe le tourbillon des pensées sans se laisser emporter par elles. La méditation, c'est voir les choses comme elles sont. La méditation, c'est se décoller de son identité. La méditation, c'est découvrir qu'on est autre chose que ce qui dit sans relâche : moi ! moi ! moi ! La méditation, c'est découvrir qu'on est autre chose que son ego. La méditation, c'est une technique pour éroder l'ego. La méditation, c'est plonger et s'établir dans ce que la vie a de contrariant. La méditation, c'est ne pas juger. La méditation, c'est faire attention. La méditation, c'est observer les points de contact entre ce qui est soi et ce qui n'est pas soi. La méditation, c'est l'arrêt des fluctuations mentales. La méditation, c'est observer ces fluctuations mentales qu'on appelle les vritti pour les calmer et à terme les éteindre. La méditation, c'est être au courant que les autres existent. La méditation, c'est plonger à l'intérieur de soi et creuser des tunnels, construire des barrages, ouvrir de nouvelles voies de circulation et pousser quelque chose à naître, et déboucher dans le grand ciel ouvert. La méditation, c'est trouver en soi une zone secrète et irradiante, où on est bien. La méditation, c'est être à sa place, où qu'on soit. La méditation, c'est être conscient de tout, tout le temps (cette définition est de Krishnamurti). La méditation, c'est accepter tout ce qui se présente. La méditation, c'est laisser tomber, ne plus rien attendre, ne plus cherche à faire quoi que ce soit. La méditation, c'est vivre dans l'instant présent. La méditation, c'est pisser et chier quand on pisse et chie, rien de plus. La méditation, c'est ne rien ajouter. Voilà." (p. 350-351)

dimanche 11 octobre 2020

Vedda

 Richard est parti ce matin : Paris d’abord, puis l’Italie où il cherchera sa maison. Pendant tout l’après-midi d’hier nous avons restauré l’ordre alphabétique de plusieurs lettres dans ma bibliothèque. Richard s’est chargé du « f » et du « e ». Moi je me suis concentré sur le « d » et aujourd’hui, j’ai terminé la lettre « g ».  J’ai également poursuivi ma lecture de Yoga d’Emmanuel Carrère. C’est un livre intéressant, plein de doutes, plein de craintes et de tremblements. 

J’ai également longuement réfléchi à ce projet que nous avions reçu et qui visait à inventer un dispositif destiné à sauver la langue des Veddas du Sri Lanka. Apparemment c’est une langue qui est en train de mourir. Que faire ? Comment redonner toute sa santé à une langue malade de ce que de moins en moins de gens la parlent au quotidien. Une langue dominée. Comment définir la santé d’une langue sinon en liaison avec e nombre de ses usagers ? C’est difficile. 

samedi 10 octobre 2020

C

Je viens de terminer le rangement alphabétique strict de la lettre C. Cela prend beaucoup de temps car il faut sans arrêt modifier le nombre de volumes sur chaque étagère. Et surtout, il arrive que l’on se trompe et que l’on range à tort les « cr » avec les « chr » au nom de leur ressemblance phonétique. 

Nous avions deux amis d’Isabel actuellement. Et Richard ne va pas tarder.

vendredi 9 octobre 2020

Vipassana

J’ai commencé hier soir à lire le livre d’Emmanuel Carrère, Yoga, (P.O.L., 2020). Je ne savais pas qu’il s’agissait d’un récite sur Vipassana, ces dix jours d’immobilité et de silence dont j’ai fait l’expérience il y a quelques années, en septembre 2014. Jusqu’à présent, je trouve le récit assez ennuyeux bien que très fidèle à ce que j’ai moi-même vécu à l’époque. Je préfère le récit de Tim Parks, Teach Us To Sit Still, ouvrage que m’avait recommandé Martine, si je me souviens bien et qui m’avait tellement plu que je l’ai lu plusieurs fois (cf. mon blog à la date du 20 octobre 2016).

Je me suis aperçu que j’ai un (ou une) nouvel.le abonné.e à ce blog. Il s’agit peut être de ma fille Charlotte qui est à Paris pour ses études. C’est une bonne manière pour elle d’avoir des nouvelles régulières de son père. Je ne réussis pas à voir qui s’est ainsi inscrit comme abonné alors qu’auparavant je n’avais aucune difficulté à identifier mes lecteurs réguliers. Dommage.

Nous sommes aussi allés, hier après-midi, voir l’exposition des sculptures De Corpo Perdido (à corps perdu) de Kyo, une jeune femme française que nous avons rencontrée là-bas, au Musée d’Histoire Naturelle du Jardin botanique. 

jeudi 8 octobre 2020

Amara

 Tout le monde devrait lire ce livre magnifique : La Voix d’Amara, par Joëlle Le Marec et Amara Camara, aux éditons Sikit (2020). C’est un ouvrage essentiel dont la dimension politique est incontestable, parce qu’il traite de l’humain, de notre condition humaine dans la vie. La politique oublie trop souvent que son domaine a quelque chose à voir avec les humains, avec leur chair, leurs émotions, leur voix. Ce livre devrait faire l’objet d’une diffusion maximale : tout le monde devrait le lire en ces temps troublés par de grandes peurs et de grandes menaces sur l’humain précisément. C’est un livre d’une immense générosité. Il ne faut pas l’ignorer. Merci, Joëlle pour ces moments de lecture passés en ta compagnie avec Amara. 

mercredi 7 octobre 2020

Covid

 Voilà : nous sommes de retour à Lisbonne. La maison est superbe et Richard a pris soin des chats. Je viens d’apprendre que certains étudiants qui ont joué la controverse scientifique théâtralisée sur le Covid ont été eux-mêmes testés positifs. Nous étions au premier rang. J’espère ne pas avoir reçu trop de postillons. La représentation a été superbe et j’étais heureux de me retrouver avec ces étudiants si motivés et curieux du Master de Journalisme scientifique que j’ai dirigé pendant de longues années. J’ai pu discuter un peu avec Jean-François et Frédéric. Cela a réveillé d’excellents souvenirs.

Le voyage de retour a été long mais nous avons fait une première étape à Mauroux Saint Martin où j’ai pu voir Samantha et Sasha, malheureusement trop brièvement.  L‘étape suivante nous a amenés jusqu’à Burgos. Isabel a conduit pendant tout ce trajet de 600 km. Le matin, après notre petit déjeuner, nous nous sommes un peu promenés dans la ville autour de cette magnifique cathédrale de Burgos. Isabel s’est acheté un petit sac à dos, rouge vif. Quant à moi, j’ai choisi un sac à dos en cuir noir (moins encombrant que celui que Fabien m’avait donné il y a au moins deux ans) pour pouvoir me promener facilement avec mon iPad sans être obligé de trimbaler de grandes poches vides. 

À la maison, j’ai vu avec plaisir que Richard avait classé les lettres « a » et « b » de ma bibliothèque. C’est à moi maintenant d’aller jusqu’à la lettre « z ». Cela va me prendre un certain temps. Je pourrais décider de faire une lettre par jour. Je viens de terminer la lettre « t ». 

mardi 6 octobre 2020

Burgos

Nous sommes arrivés hier soir à Burgos. Peu après avoir passé la frontière, Isabel a@ choisi un hôtel un peu au hasard car nous ne nous étions jamais arrêté à Burgos. Quand nous sommes arrivés dans la ville que nous ne connaissions vraiment pas, le GPS nous a amenés dans le dédale des ruelles du centre de Burgos. Nous avons tournés dans ce véritable labyrinthe, l’estomac dans les roues de notre Toyota, revenant à plusieurs reprises dans les mêmes rues très étroites, autour d’une cathédrale superbe, à le recherche du « palace » à 48 euros la chambre, dont le Minotaure Internet nous avait inspiré le choix.


lundi 5 octobre 2020

Mauroux

 Je suis encore au lit et par la fenêtre je vois la tête ébouriffée d’un sapin qui gribouille ses tourments sur la page grise d’un ciel sans lumière. J’ai refermé les yeux dans les plis du papier noir où de vagues restes de rêve traînent encore. Nous sommes arrivés hiers soir, vers 23 h, à Mauroux Saint Martin, après de longs kilomètres d’autoroute sous une pluie battante. C’est la première fois que j’utilise mon iPad pour écrire mon blog. Pour une telle tâche, c’est presque mieux que l’ordinateur. Je reprends donc mon écriture quasi quotidienne. Les bruits discrets d’une maison qui se réveille me font sortir du lit pour aller prendre ma douche froide.

lundi 28 septembre 2020

Arménie

 J'apprends ce matin par mon ami Richard que l'Azerbaidjan, fort du soutien de la Turquie d'Erdogan, vient d'entrer en guerre avec l'Artsakh, cette petite république indépendante soutenue par l'Arménie. Décidément, on dirait que les jeunes générations au pouvoir n'ont rien compris au fait que la guerre n'est jamais la solution de quelque problème que ce soit. Evidemment je suis sûr qu'Erdogan est à la manœuvre pour foutre le bordel pas seulement en Arménie mais aussi en Grèce et dans toute l'Europe. 

samedi 26 septembre 2020

iPad ?

 J'écris cet article de l'appartement de ma sœur Martine à Paris. C'est vraiment très agréable de se retrouver en plein Paris dans un lieu confortable, propre et si bien situé, rue Marie Stuart, à proximité de la rue Montorgueil. En début d'après-midi j'irai voir mon fils Fabien avec qui j'irai acheter soit un ordinateur soit une tablette iPad pro. J'espère que Charlotte viendra avec moi.

vendredi 25 septembre 2020

Courçon

 C'est le nom du petit village où habitent nos amis Cécile et Stephane avec leurs trois enfants, enfin, maintenant il n'y en a plus qu'une, la petite dernière qui est encore au lycée. Nous sommes à la campagne, dans la France profonde entre La Rochelle et Niort à quatre heures de Paris, nous dit-on. Nous avons roulé pendant plus de huit heures dans la journée d'hier, de Salamanque à Courçon. Un peu plus de 800 km. Il pleuvait à verse sur la dernière partie du trajet. Isabel a pris le volant pour les premiers 400 km et je l'ai relayée à partir de la frontière. Voyage sans histoire. Nous sommes dans une maison qui, comme le disait Isabel, en est au degré zéro de la décoration. Cela veut dire que les gens qui vivent ici n'en ont manifestement pas le moindre souci. C'est assez étrange. Par contre ils font très attention à ce qu'ils mangent et le repas auquel nous avons eu droit hier soir était délicieux. Avec un vin rouge de la région très agréable. 

jeudi 24 septembre 2020

Paradores

 C'est le nom de l'hôtel de Salamanque où nous sommes arrivés ce matin à 1h30. Il est maintenant 9h30. Nous avons malheureusement perdu une heure en passant la frontière à Villa Formoso. Notre hôtel est très confortable. Nous avons pris une chambre pour nous trois. Nous reprenons la route dans une heure environ pour aller directement jusqu'à Niort où nous attend la famille Poirou. 

mercredi 23 septembre 2020

Paris

 Nous partons pour Paris aujourd'hui après-midi. Une première étape à Burgos et, sans doute, une seconde étape à Niort, où nous devrions revoir Cécile P., une amie du quartier que nous habitions à Paris justement, une jeune femme médecin, tout-à-fait adorable et mère de trois ou quatre enfants. Richard habitera chez nous pendant notre absence. C'est qui s'occupera des chats.

mardi 22 septembre 2020

Brume

 Toujours en relisant çà et là des fragments d'archives je tombe sur cette réflexion datant de décembre 1965 : "Une lourde brume faisait de la ville un nid d'impasses.Le brouillard me voilait la route de mon âme également. Le brouillard me jetait hors de moi où ce n'était également que brouillard. L'angoisse : l'univers omniprésent me tiraille de tous côtés..."

lundi 21 septembre 2020

Andrée

 

J'ai appris le décès à Strasbourg, d'Andrée Tabouret-Keller, linguiste, psycho-linguiste, psychanalyste, l'une des personnes les plus importantes de ma vie professionnelles. En rangeant des archives, je relisais ce matin, l'histoire de vie "style Oscar Lewis" d'une des familles que j'ai longuement pratiquées au British Honduras (aujourd'hui Belize). Ce sont de vieux manuscrits que je n'ai jamais voulu publier tant je les estimais imparfaits. Andrée m'avait dit que je devrais faire quelque choses avec ces textes. Mais je me sens découragé rien qu'à l'idée de reprendre l'ensemble de ces textes qui témoignent de ma présence au BH en 1970. Il y a cinquante ans.


dimanche 20 septembre 2020

Grands livres

 J'ai enfin pu ranger les grands livres (livres d'art, bandes dessinées, atlas, architecture et décoration, photographes célèbres, dictionnaires variés) dans mes étagères Billy, qui ne sont guère solides mais bon, cela fera l'affaire en attendant mieux. J'ai encore mes archives à ranger mais pour cela, il faudrait que je m'achète de jolies boîtes. Peut-être des boîtes en plastique que l'on peut superposer. Il faut en tout cas que je dégage bien mon bureau parce que, en mon absence, Richard viendra y travailler.

samedi 19 septembre 2020

Escaliers

Hier, alors que je travaillais avec Johni et Charlotte pour monter mes Billys d'Ikea afin de compléter la bibliothèque de mon bureau, je suis descendu au deuxième étage et j'ai failli me casser la figure de belle manière. Heureusement, j'ai réussi à me rattraper, non sans me cogner à la vitre de l'ascenseur. Cela m'a fait un peu peur car si je ne m'étais pas rattrapé, je pense que je me serais fait très mal. 

Cet après-midi, je vais aller de nouveau chez Ikea pour me procurer les petites vis qui permettent de solidariser des étagères Billy en ligne. Je mettrai une photo de mon installation dès qu'elle sera terminée.


vendredi 18 septembre 2020

Forman


C'est la troisième fois que j'essaye d'écrire cet artricle. Blogger a changé les paramètres de la rédaction des articles et c'est maintenant beaucoup moins facile d'écrire et de mettre des illustrations. J'avais écrit que ce matin, je suis tombé sur une clé USB que j'avais oubliée dans une de mes poches perdues. En vérifiant son contenu, je m'aperçois qu'il y a un film de Milos Forman, Taking Off. Je le regarde et je suis complètement accroché aux images de ce film magnifique que je ne connaissais pas. Je crois que c'est Sarah, la fille de Claude, qui m'a fait cadeau de ce film en le transférant sur ma clé USB. En tout cas, j'ai trouvé ce film tout-à-fait exceptionnel. À voir absolument. À revoir de temps en temps. 

jeudi 17 septembre 2020

Charlotte

Isabel, Charoltte et Johni étaient de retour hier en fin d'après-midi après quelques jours en Algarve. Très en forme, en particulier Charlotte dont la peau a pris une jolie couleur. Malheureusement, ce matin, alors qu'elle transportait des choses avec Johni, elle s'est fait mal à son genou droit et je crains qu'elle n'ait un épanchement de sinovie. Elle arrive à peine à marcher. J'espère que ce ne sera pas grave car cela pourrait compromettre notre voyage en France et son installation à Paris, ce qui serait assez facheux.

J'essaye de m'informer le plus possible sur les choix que j'ai en matière de nouvel ordinateur et pour l'instant mon cœur (et ma tête) penchent plutôt vers l'iPad Pro 2020 qui, apparemment, peut faire tout ce que fait un Macbook air. Ce qui est déterminant pour moi, c'est le poids. L'iPad pèse deux fois moins que le Macbook air.

mercredi 16 septembre 2020

Big Pharma

Big Pharma : J'ai vu hier l'émission Thema sur Arte consacrée à l'industrie pharmaceutique et au scandale des prix que cette industrie pratique sans que l'on puisse y faire quoique ce soit apparemment. L'un des traitements les plus chers dont ils ont parlé dans cette émission coûte plus de 300.000 euros aux Etats Unis. Bien entendu, cela ruine les états qui ont développé des systèmes efficaces de sécurité sociale. La justification de tels coûts se trouvent dans la nécessité de faire de la recherche. Celle-ci coûte excessivement cher. Mais cette justification ne tient pas complètement parce qu'une grande partie de cette recherche est effectuée dans des laboratoires publics (universités, centres de recherche, etc.). Je me souviens de ce que me disait mon ami et collègue chimiste Francis Schubert de l'Université Louis Pasteur, souvent appelé en consultation par des groupes pharmaceutiques. Je m'aperçois d'ailleurs qu'un de mes anciens copains de Strasbourg a publié un livre sur Big Pharma. Il s'agit de Mikkel Boch-Jacobsen qui avait participé au Livre noir de la psychanalyse il y a quelques années. 

lundi 14 septembre 2020

Nobel

J'ai reçu une demande de participation à un sondage lancé aux Etats Unis pour savoir si l'on était pour ou contre l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Trump !!! Comment est-il possible de poser la question ? 

dimanche 13 septembre 2020

Parfum


  J'ai relu un polar hier soir : Web of Murder de Harry Whittington, un écrivain américain qui a publié 85 polars en dix ans. J'avais déjà lu ce roman mais il s'est retrouvé dans mes mains alors que celles-ci voulaient ranger le livre à sa place, dans les "W", et l'ouvrant pour me remémorer l'intrigue, j'ai été emporté par le suspense que l'auteur a réussi à créer avec cette histoire ténébreuse d'un avocat qui tue son épouse pour épouser sa maîtresse qui, elle, est tuée, par son mari. L'avocat s'en tire au nom d'une erreur de l'enquête mais s'il évite la chaise électrique, il est condamné à vivre le reste de ses jours dans la prison du parfum d'une troisième femme qui réussit à lui mettre le grapin dessus alors qu'il la déteste, enfin... surtout son parfum ! Les descriptions de ce sentiment de dégoût que le héros éprouve pour le parfum de cette femme sont extrêmement intéressantes.

J'ai téléphoné à Célia aujourd'hui. Je me réjouis de l'entendre quand elle donnera son concert le 7 novembre prochain à 20h30 dans une salle ( NoosToos) contiguë à Saint-Pierre le Vieux à Strasbourg(juste en face de là où habite ma sœur Françoise). Elle chantera toute une série de vieilles chansons médiévales et de la Renaissance.

samedi 12 septembre 2020

Détresses

Hier soir, Isabel et Charlotte me téléphonent pour me raconter l'événement de leur première journée en Algarve. Ils sont évidemment allés se baigner dans une mer qui, paraît-il, est absolument délicieuse, ni trop froide ni trop chaude, juste bien. À un moment donné, ils se sont un peu éloignés et ils ont senti qu'un courant les emmenait au large. Aussitôt, Johni a un peu paniqué car il ne se sent pas en sûreté dès qu'il n'a plus pied. Charlotte, qui a une bonne voix, a appelé des secours qui sont arrivés rapidement. Johni a été très secoué comme moi-même je l'ai été un jour à Préfailles où moi aussi, m'étant senti entraîné, j'ai été pris de panique et c'est seulement en apercevant ma détresse que, juste avant que je renonce à tenter de rester en surface, une main s'est tendue vers moi pour me tirer sain et sauf hors de ce piège aquatique. 

À propos de détresse, j'en fus témoin au cours de ces deux derniers jours. La petite Maïs est en chaleurs et elle se tord en gémissant sur le tapis... Elle appelle désespérément le matou qui devrait la calmer. De temps en temps elle miaule avec une voix d'enfant. Ses yeux témoignent d'une détresse terrible. Je me sens tout-à-fait impuissant devant cette désespérance inéluctable. Tout-à-l'heure, elle est venue se faire caresser sur mes genoux et son regard de reproche me disait : "Ben alors... ne peux-tu vraiment rien faire pour moi? Qu'attends-tu ? "