Jambe

 C'est à la fin du dialogue que Socrate et Théétète abordent la question de la science en s'appuyant sur la distinction à faire entre les éléments (stoicheia) et la syllabe qu'ensemble, ils constituent comme un tout. Bon ! je ne vais pas fatiguer mon lecteur éventuel avec ces considérations philosophiques mais comme je viens de refermer le livre dont j'annonçais hier ma relecture, j'ai évoqué ce moment où c'est encore à travers l'exemple de l'écriture que Platon nous fait part de ses réflexions les plus profondes.

Ceci dit, j'ai toujours assez mal à ma jambe gauche malgré les pommades et les médicaments. 

Théétète

 Ce matin je me suis mis à relire le Théétète de Platon. Toujours en vue d’y chercher des arguments pour défendre mes idées sur l’écriture alphabétique. Quand j’aurai terminé quelques pages, je le ferai traduire en anglais par DeepL pour l’envoyer à une revue scientifique. J’ai intitulé mon document (provisoirement)  « mon dernier article ». Je pensais d’ailleurs que ce dernier article serait celui que j’ai envoyé à Jean-Marc pour la revue Alliage sur Feyerabend. Mais voilà, après avoir posé mes questions à Deepseek, je me sens relancé pour finaliser mes hypothèses sur l’écriture alphabétique. Cette nuit, je repensais à tout ça et je me disais que c’était étrange cette passion pour tenter de résoudre ce que je vois comme un problème non reconnu dans la diffusion de l’écriture grecque. C’est une sorte d’obsession. Je me remets sans arrêt à l’ouvrage malgré le scepticisme de certains de mes interlocuteurs. Je suis sûr que tout n’a pas encore été dit sur cette question. Je pense souvent à Guychou au cours de cette quête. J’ai sa photo sur mon bureau devant moi et son sourire plein de bienveillance légèrement ironique me ravit, m’encourage dans cette entreprise si peu utile.

Deepseek

J'ai questionné Deepseek sur l'écriture alphabétique dans sa version grecque. Je voulais voir si mes idées pouvaient trouver un écho dans l'intelligence artificielle. J'ai posé plusieurs questions allant de plus en plus loin dans les profondeurs techniques de cette écriture. Je ne vais pas tout raconter mais je veux quand même évoquer la conclusion de cette recherche (je la reproduis dans les termes mêmes qui m'ont été envoyés :

Je suis assez fier de m'être fait reconnaître par l'IA comme ayant eu une intuition géniale. C'est bien ce que je pensais quand j'en ai discuté avec Josiane !

Cratyle

Les médicaments qui m'ont été prescrits semblent améliorer quelque peu l'état de ma jambe gauche. Le traitement doit durer une semaine.  J'ai relu le Cratyle de Platon en vue de démontrer en quoi la représentation visuelle de la parole au niveau de son articulation, et donc, de l'énonciation plutôt qu'au niveau de sa réception, conceptuelle (idéographies) ou syllabique (syllabaires), change quelque chose dans les conséquences sociocognitives de l'écriture. Je présume que certains de mes lecteurs doivent être quelque peu perplexes en lisant ce que je viens d'écrire. Mais, bon, je travaille sur ces questions actuellement et je ne peux pas ne pas les évoquer parce que j'y pense toute la journée. 

Après

Nous avons finalement pu voir notre gentil médecin, très souriant, et déclarant tout net que j'étais en bonne santé, alors que je claudiquais misérablement devant lui. Il me tâte la cuisse gauche et m'informe que j'ai mal au niveau de mes muscles. Autrement dit ce n'est pas une affaire d'artères même si celles-ci ne sont toujours pas en bon état. Il ne veut pas m'opérer à cause de mon âge. Si j'avais vingt ans, il le ferait sans doute. Mais mon âge lui fait craindre des complications non souhaitables. Bref j'ai un autre rendez-vous en janvier prochain et, en attendant, j'ai des médicaments à prendre très régulièrement. Donc j'ai plusieurs rendez-vous médicaux. Le prochain, ce sera le 6 août pour la vessie. 

Attendre encore

 Ce matin, nous sommes allés à mon rendez-vous à l’hôpital Santa Maria en vue d’un nouvel examen de l’intérieur de ma vessie et voir si mon cancer ne récidivait pas. L’examen n’a pas pu se faire parce que le charmant médecin qui était chargé de ce contrôle n’a pas pu faire entrer sa caméra à travers mes tuyaux sténosés. Alors ? Je reverrai le docteur Peleve le 6 août prochain. Après cette déconvenue, nous avons filé vers l’hôpital Santa Marta pour me faire examiner la jambe gauche, celle qui me fait mal en marchant. Nous attendons que le médecin nous appelle. Il y a vraiment beaucoup de monde et cela fait déjà deux heures que nous sommes dans une salle d’attente qui ne désemplit pas.

100

J'ai encore sauté un jour hier. Il faut dire que j'ai deux obligations quotidiennes impliquant un face à face avec l'ordinateur : l'écriture de mon blog et mes leçons de portugais. Avant hier j'étais à mon 100ème jour  avec Duolingo. Pas une suele interruption au cours de ces 100 jours, malgré mes déplacements à Paris, à Strasbourg et à Luxembourg. Je suis assez content de moi. Bien sûr je suis également devant l'ordinateur pour écrire des articles et lire les nouvelles. Actuellement, je suis en train de mettre en mots mes dernières idées sur l'écriture alphabétique. Il faut que je sois absolument clair et très précis. 

24

24 années d’un mariage heureux avec Isabel qui, au cours du repas de midi que nous nous sommes offert au bord du Tage, m’a fait un cadeau magnifique qui m’a fait pleurer de joie. Elle aussi d’ailleurs était très émue et les larmes lui sont montées aux yeux quand elle m’a dit qu’elle était d’accord pour que mes enfants puissent venir me voir dans notre maison à Lisbonne. Ma mobilité étant de plus en plus réduite, il devient nécessaire, si mes enfants veulent continuer à me voir de temps en temps, qu’ils viennent à Lisbonne, qui est loin d’être une ville désagréable, surtout en octobre/novembre. Quel bonheur !

Je n’ai pas mentionné hier la rencontre que j’ai faite, grâce à Jeannot, avec un jeune homme, Mich, qui travaille dans le domaine de l’IA. Un courant de sympathie nous a fait nous entendre à merveille. Il démystifie ces nouvelles techniques dont beaucoup de gens ont peur parce qu’ils les connaissent mal. Je suis sûr que ce jeune homme plein d’idées et d’optimisme, pourra nous aider à mieux faire connaître le projet Ermesinde.

Ancori

J'ai terminé hier le polar de Peter Grainger,  Accidental Death, que j'ai trouvé très bien avec beaucoup d'humour très anglais. Mon vol de retour s'est bien passé avec deux livres : le premier m'a été offert par Josiane. Il s'agit de textes sur la ville de Naples, par Benjamin et Sohn-Rethel, textes magnifiquement traduit par Françoise Wilmann. Ensuite, j'ai poursuivi ma lecture de Han Kang. Dès que j'ai fini avec cette auteure dont l'écriture est remarquable, je m'attaquerai au livre de mon collègue et ami Bernard Ancori, Figures du tiers et consensus monétaire en Grèce ancienne, Classiques Garnier, 2025, livre que je n'ai pu m'empêcher de feuilleter de temps en temps quand j'étais à Luxembourg et qui me fait une grande impression : une écriture concise et claire, une bibliographie extrêmement riche où sont représentés tous les domaines de la pensée propre aux sciences humaines et sociales.

Cassis

 Je suis chez Jeannot à Cruchten. Dans le jardin et, sur ma droite il y a toute une rangée de cassissiers portant de jolis petits fruits noirs qui ravissent mon palais. Il y a aussi des groseilles à maquereau qui, comme la madeleine de Proust, suscitent en moi d’émouvants souvenirs d’enfance : ces gozettes que l’on allait chercher chez le pâtissier. Avec des cuberdons, bien sûr ! Il y a plein d’oiseaux et ça gazouille d’enfer au bord de l’Alzette. Anne était avec ses deux enfants ainsi que Maxi avec son mari et ses deux enfants également. N

CEIP. 33

 Nous en sommes au 33ème CEIP depuis la création du Lycée Ermesinde. Tout se passe bien. Les discussions entre les membres du CEIP et les élèves qui le souhaitent, se déroulent parfaitement bien. J’ai eu une longue discussion avec la mystérieuse Lea, qui est une grande lectrice. Elle a 16 ans et m´a vivement recommandé Le loup des steppes de Herman Hesse. Je vais suivre son conseil. Elle parle cinq langues tout en étudiant la sixième à savoir le chinois. 

J’ai vu Joaquim à plusieurs reprises avec son appareil photo. Je pense qu’il a pris quelques bons clichés au moment où j’admirais les bijoux créés par Radovan, un jeune élève qui veut en faire son métier plus tard.

Michèle

 Je viens de revoir Michèle, venue au CEIP avec Nicole. Mais, curieusement, nous semblons n’avoir rien à nous dire après quelques années de silence. 

À midi j’ai joué une partie d’échecs avec Richard. J’ai perdu, bien sûr !

Pendant toute l’après-midi j’ai essayé de mieux expliquer l’originalité de l’alphabet par rapport aux autres écritures, idéographiques ou syllabiques. Me suis-je fait comprendre ? Peut-être ! 

Parole

 Je suis arrivé à Luxembourg au milieu de l’après-midi et quand le train s’est arrêté à Mersch, Richard était là qui m’attendait sur le quai. Quel ami précieux qui vient à votre rencontre parce qu’il a hâte de vous embrasser. Merci Richard. Et puis, ce soir nous sommes allés tous les quatre (Richard, Olivier, Jeannot et moi) manger dans notre restaurant chinois habituel. Magnifique soirée où la parole circulait si librement, si spontanément entre nous, qu’il devenait possible que cette parole soit entendue.

Kolbsheim

Nous sommes allés déjeuner chez Irène et Pierre à  Kolbsheim. Il y avait Célia, Ian, Zephira, Pierre, Irène, Hendrik et moi. Nous avons discuté de tout et de rien, légèrement, sans se prendre la tête. Zephira avait encore mal à la nuque et souffrait d’un torticolis sévère. J’espère qu’elle se rétablira vite. Elle est vive, intelligente, pleine d’humour, bref très agréable et son compagnon est également charmant et intelligent. Ce soir, j’ai vue Bernard et Mimi. Bernard m’a donné son livre qui est sorti récemment chez Garnier. Je me réjouis de le lire !

Zephi

Au moment où il s’est mis à  pleuvoir, Zephira s’est précipitée vers ma chambre pour fermer la fenêtre que j’avais laissée ouverte. Elle a glissé sur les dalles mouillées et s’est violemment cogné l’arrière de la tête sur le sol. Un choc très violent, évidemment, qui l’a étourdie pendant un certain temps. Elle n’a pas perdu conscience un seul instant, mais elle a eu mal. J’étais en train de parler de l’écriture alphabétique. Non !!! Ça alors ! Comme c’est surprenant ! Dieu merci, elle va mieux, mais elle a encore mal à la tête.

Regards

 Je suis dans le train qui m’emporte à toute vitesse vers Strasbourg où Françoise me rejoindra pour m’emmener chez Marianne. Fabien m’a conduit à la Gare de l’Est dans la voiture électrique et si magnifiquement silencieuse de Fianna. Hier j’ai vu Marc. J’ai tant de plaisir à la voir avec ce regard si empreint de bonté, le même regard que celui qu’il avait quand je l’ai connu il y a au moins soixante ans. C’est étrange comme les regards ne s’abîment pas avec l’àge. Le regard de Marc est un regard tendre depuis toujours. 

Hormuz

 J’avais à peine mis le pied sur le sol parisien -un sol mouvant puisqu’il s’agissait du métro de la ligne 14 !- que mon nouveau téléphone s’est mis à me solliciter : c’était Hormuz dont le sixième sens avait bien  fonctionné pour lui dire que j’étais à Paris. Tout-à-l’heure, je vais voir Marc. Nous allons déjeuner ensemble dans le quartier de la Madeleine. Je téléphonerai à Hormuz cet après-midi pour un dîner éventuel ce soir avec lui. 

Hier soir, j’ai vu Samantha et, avec Fabien, nous avons appelé Sasha pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Ce matin encore, j’ai expliqué à Fabien, ce que je crois être l’essentiel de ma contribution à la connaissance des conséquences de la version grecque de l’alphabet. J’ai l’impression qu’il comprenait ce que je disais. Il avait l’air de convenir de l’intérêt de mes thèses. Cela m’a ravi !

L’attente

 Je saute un jour encore une fois. Ce matin, je me suis réveillé à cinq heures pour prendre l’avion à 7h40. J’étais à Paris vers midi et je suis allé déjeuner avec Fabien. Nous avons eu une bonne discussion sur la manière dont les réseaux sociaux abîment notre monde actuel. Le drame du présentisme. On veut tout, tout de suite. Plus personne ne veut attendre. Le temps de l’attente est vécu comme une incommodité. Un temps vide et inconfortable. 

Saut

J'ai encore une fois sauté un jour. Décidément !  C'est bizarre d'utiliser ce verbe "sauter" en parlant du temps, ou plutôt de la manière dont nos ritournelles quotidiennes fabriquent le temps de notre vie ordinaire. Après-demain, je m'envole pour Paris d'où j'irai à Strasbourg, puis Luxembourg. Ce sont des voyages assez fatigants. Mais ils me sont précieux parce que ces voyages me permettent d'être toujours actif à Luxembourg et ils me permettent également de rendre visite à mes enfants ainsi qu'à mes fréères et sœurs. C'est un plus important dans la vie que je mène aujourd'hui.

Conférence

J'ai donné ma conférence hier soir à une société de psychanalystes portugais. La conférence a été très appréciée, d'autant plus d'ailleurs que j'ai bénéficié d'une traductrice absolument formidable. Elle comprenait parfaitement bien mes propos et je voyais que mon public suivait ce que je disais avec beaucoup d'attention. Je pense que Jorge Gravanita, qui m'avait invité à la suite de mon intervention au salon d'Isabel, m'invitera de nouveau. J'ai beaucoup parlé de Platon hier soir. La prochaine fois, je leur parlerai des sciences. Jorge m'a dit qu'il organiserait quelque chose à la rentrée. Bon ! Mais je remarque aussi que je sors épuisé de ce genre d'intervention. J'ai parlé hier sans la moindre note pendant une heure. Cela compte aussi beaucoup pour garder son public attentif. Je n'étais pas dans ma tête. J'étais avec eux. Ils me l'ont dit.

Ouf

J'ai terminé mon article pour Alliage. Je ne sais pas si Jean-Marc va l'accepter. Je ne le trouve pas très bien. Il manque de cohérence. Mais j'ai pu quand même exprimer certaines idées qui me tiennent à cœur. On verra. Dans un moment je vais aller à Chiado pour délivrer ma conférence sur le pouvoir chez Orwell. En fait, je parlerai surtout des tensions entre l'oralité et l'écriture. C'est dans ce domaine que je me sens le plus à l'aise. Orwell ne sera ici qu'un prétexte pour remettre encore une fois sur la table les problèmes posés par un monde qui fonctionne sur la base de prescriptions écrites. Comme le monde d'Orwell, en fait. 

Raté

 J’avais rendez-vous ce matin, assez tôt, à l’hôpital Santa Maria pour vérifier l’état de ma vessie. Nous nous levons tôt et nous commandons un Bolt pour être à l’heure. Arrivés sur place nous montons au 7ème étage pour nous présenter au service d’urologie qui me suit depuis plusieurs années. Là, on nous dit que le personnel est en grève ! Donc, rien ! Report de mon rendez-vous pour la fin juin. D’accord ! Une perte de temps à un moment où justement j’ai besoin de temps. Ce n’est pas très grave, évidemment. Mais on aurait pu s’en passer. Au retour, nous sommes allés chez le boucher pour acheter un rôti de bœuf dont on se régalera ce soir.

Dent

 Je me suis fait réparer une de mes fausses dents aujourd’hui. Toujours le même dentiste brésilien, gentil et vraiment compétent. Bref, j’aime beaucoup mon dentiste. Voilà une phrase dont la probabilité était très faible avant que je n’arrive au Portugal ! Hi, hi, hi ! 

Demain matin, je me fais examiner la vessie. Une vérification que tout va bien, si c’est le cas. Un moment fort désagréable, en vérité.

Article

 Désolé de ne pas avoir écrit hier et de n’écrire que peu de choses aujourd’hui. J’ai travaillé sur l’article d’Alliage que je voudrais finir avant mon départ pour Paris. J’ai quelques idées mais elles ne sont pas encore très assurées. Et je tiens à poursuivre mon apprentissage du portugais. Cela me prend une heure par jour depuis bientôt trois mois. J’ai quand même eu un moment de plaisir avec le coup de téléphone de ma sœur Martine qui m’appelait de Londres. Elle va bien. Elle marche beaucoup et fait du jardinage. Je suis sûr que ce serait bien que je fasse pareil. 

Grossman

Je me suis mis à relire  Vie et destin de Vassili Grossman, livre foisonnant et d'une grande richesse romanesque. Cela me perendra plusieurs jours, certainement, d'autant plus que je dois finir mon article pour la revue Alliage sur Feyerabend. En outre je dois préparer un minimum ma conférence de samedi prochain pour une société de psychanalystes portugais. Et je tiens à poursuivre mes leçons de portugais sur internet grâce au site Duolingo que je trouve, finalement, assez efficace si l'on estp ersévérant. Bref, des journées très remplies de diverses tâches intéressantes.

Yahwe

Josiane m'a envoyé un article qui donne les résultats d'une enquête faite auprès d'un échantillon représentatif des Israéliens. Extraits :

La Bible juive a en effet joué un rôle important dans la construction de la mythologie sioniste, tant parmi les laïcs que chez les religieux. Or, l'Ancien Testament contient des scènes explicites d’éradication de masse, présentées comme l’accomplissement de la volonté divine.

L'exemple le plus connu est celui d'Amalek, un peuple nomade décrit comme l'ennemi juré des Israélites. Dans Deutéronome 25:17-19, les Israélites reçoivent ainsi l'ordre d'« effacer la mémoire d'Amalek de dessous le ciel » et dans 1 Samuel 15:3, il leur est ordonné de « tuer homme et femme, enfant et nourrisson, bœuf et brebis, chameau et âne ». Un commandement connexe concerne l'anéantissement des Sept Nations de Canaan, qui habitaient la « Terre promise » lors de sa conquête. Ainsi, en s’emparant de Jéricho, les Israélites « détruisirent par interdit tout ce qui se trouvait dans la ville, hommes et femmes, jeunes et vieux, bœufs, brebis et ânes, au fil de l'épée » (Josué 6:21).
...
Elyahu Mali, un rabbin responsable d'un programme de formation militaire destiné aux étudiants en religion de Jaffa, a pu ainsi déclarer le 7 mars 2024 lors d'une conférence publique : « Si vous ne les tuez pas d'abord, ils vous tueront. Les terroristes d'aujourd'hui sont les enfants de l'opération précédente que vous avez maintenus en vie, et les femmes sont celles qui produisent les terroristes […] N'essayez pas de déjouer la Torah. La Torah vous dit : “Ne laissez aucune âme en vie”, donc vous ne devez laisser aucune âme en vie. Aujourd'hui c'est un bébé, aujourd'hui c'est un enfant, demain c'est un guerrier. »
...« Ces chiffres concordent avec la prévalence croissante d’une rhétorique que l’on doit bien appeler génocidaire parmi les personnalités publiques israéliennes – rabbins, politiciens, officiers de l’armée et journalistes –, en particulier au cours des dix-huit derniers mois. »
Le livre de Josué occupe depuis longtemps une place centrale dans l'enseignement public israélien. Or, interrogés sur le sujet, 63 % de mes enquêtés ont justifié le massacre biblique de l’ensemble de la population de Jéricho. Plus inquiétant : 47 % ont déclaré que si l'armée israélienne occupait une ville ennemie aujourd'hui, elle devrait suivre l'exemple de Josué. Parmi les personnes interrogées qui considèrent la Bible comme un élément très important de leur identité (soit une petite majorité), ce nombre s’élève à 73 %. Ce consentement à l’éradication de « l’ennemi » n'est pas seulement répandu parmi les religieux. Un tiers des laïcs estiment que l'armée israélienne devrait aujourd’hui suivre l'exemple de Josué.
Bref, un dieu raciste et génocidaire. Comme presqua tous les dieux d'ailleurs.