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mardi 30 mars 2021

Proverbes

 J’ai presque terminé le livre qu’L m’a recommandé : Traverser la rivière en tâtant les pierres. Dix proverbes de la sagesse chinoise, par Christine Cayol (Tallandier, 2019). J’ai été particulièrement sensible au 5ème proverbe : « Ne Pas ajouter de pattes au serpent » qui correspond assez bien au précepte qui était inscrit au fronton du temple de Delphes : « Rien de trop ». Le dernier paragraphe de ce petit chapitre décrit une expérience que j’ai souvent ressentie dans le passé mais que je n’ai plus vécue depuis très longtemps : « Il m’est souvent arrivé de me dire que j’avais trop bu, mais aussi trop expliqué, ou bien que je m’étais trop tue. Conscience intime d’avoir manqué une justesse qui demeure parfois inaperçue, mais dont l’absence blesse et produit l’inverse de l’effet attendu. La crise de foie tient lieu d’ivresse, les paroles insistantes ressemblent à un sermon. C’est alors que j’essaie, mais bien trop tard, de reprendre à mon propre compte le proverbe du serpent auquel l’on a bien tort d’ajouter des pattes. » (p.74)

lundi 29 mars 2021

Bronnec

 Je viens de terminer Les initiés (NRF, 2015) de Thomas Bronnec. Il s’agit d’un polar qui vous plonge dans les intrigues, les magouilles et les chantages qui constituent la vie quotidienne de Bercy, le cœur des finances de la République. Les acteurs sont tous des membres de cette nouvelle aristocratie, très peu aristocratique, fabriquée par l’ENA.  Ce roman semble bien documenté et son auteur est un journaliste d’investigation tout-à-fait sérieux. 

Ce matin, j’ai vu l’un des chatons poursuivre sa mère avec furie, sans doute pour continuer à se nourrir de son lait maternel, ce que la mère, justement, lui refusait. La colère du chaton n’était certainement pas feinte. Il sautait sur son dos en la mordillant sauvagement ce qui lui faisait pousser des cris étonnants. Finalement il s’est contenté d’une partie de la carcasse de poulet que j’avais donné à sa mère.

dimanche 28 mars 2021

P

 Avec Richard, j’ai enfin eu raison des auteurs dont le nom commence avec un « P ». Je pensais qu’il s’agissait de la dernière lettre à ranger dans ma bibliothèque mais je me suis aperçu avec consternation que les « S » étaient en désordre eux aussi. J’arrangerai cela demain avec Richard également.

samedi 27 mars 2021

Salazar

 Toujours en rangeant des livres, ceux notamment dont j’ai hérité à travers la famille d’Isabel, je suis tombé sur le livre d’Henri Massis (de l’Académie française), Salazar face à face (Editions La Palatine, Paris, Genève, 1961), livre qui fait l’éloge des idées de ce dictateur qui ne ressemble ni à Hitler ni à Mussolini, mais qui n’en est pas moins un dictateur. J’en ai lu la moitié assez rapidement. S’y trouve tout ce que je déteste : l’arrogance, le culte sans nuances de la vérité comme si celle-ci était une arme que l’on peut s’approprier, le mépris du peuple qui doit être conduit selon les règles de l’habitude. « Habituel-lement, pour ce dictateur de l’intelligence, cela ne signifie pas, en effet, qu’il entende passivement se plier aux dispositions de son peuple. (...) Oui, faire vivre le Portugal habituellement, c’est perfectionner ses dispositions innées, c’est les diriger vers le haut, vers le grand, c’est les intensifier, mais sans en changer la nature... » (p.60). Et qui connaît le mieux ces dispositions dites naturelles ? Le dictateur, justement ! Comme c’est étrange !

jeudi 25 mars 2021

Sternum

 Depuis quelques jours je ressens des douleurs lancinantes au sternum, surtout lorsque je me mets au lit pour dormir. Ce ne sont pas des douleurs aigües. C’est plutôt une oppression. Je n’ai aucun mal à respirer mais ce n’est pas agréable et à deux reprises, cette oppression s’accompagnait de nausées. Bref, il faudra que j’en ai le cœur net. 

En alternance avec les récits d’Anderson, je me suis décidé à lire la biographie d’Elisée Reclus écrite par Jean-Didier Vincent et publiée en 2010 chez Robert Laffont, qui se trouve dans ma bibliothèque depuis longtemps et que je n’avais pas encore lu. Enlisée Reclus était géographe, anarchiste et écologiste avant l’heure. Il est né 1830 dans une famille très protestante, calviniste, à Sainte-Foy-la Grande en Dordogne. Son père était un pasteur très austère et sévère. Il admirait beaucoup son frère aîné Elie, qui l’a accompagné pendant toute son enfance et son adolescence. Ils devaient tous les deux suivre la même voie que le père et devenir pasteurs mais ils ont très vite décroché de cette destinée.

mercredi 24 mars 2021

Anderson

 J’ai reçu hier un paquet venant de Book Depository, une librairie anglaise on line, que m’avait recommandé mon ami Z. J’ouvre le paquet et je trouve le livre de Sherwood Anderson, Winesburg Ohio (Wilder Publications, 2010). Je ne me souviens plus d’avoir commandé ce livre et, surtout, pour quelle raison. Je suis sûr que l’un de mes amis me l’a recommandé. Peut-être ma sœur Martine ? En tout cas, j’ai commencé à le lire et j’ai été aussitôt capturé par le style et le contenu de cet ouvrage qui est un ensemble de petites histoires qui se passent toutes à Winesburg, un village perdu dans le Middle West américain. Les thèmes qui sont à la base de ces petits récits de quelques pages seulement, sont très singuliers. En voici quelques uns :

1. Hands , Concerning Wing Biddlebaum ; 2. Paper Pills, Concerning Doctorat Reefy ; 3. Mother, Concerning Elizabeth Willard ; 4. The Philosopher, Concerning Doctor Parcival ; etc. 

On trouve des résumés assez parlants de ces récits sur Wikipedia.

mardi 23 mars 2021

Culture

 Je trouve une belle définition de la culture chez Viveiros de Castro (L’inconstance de l’âme sauvage, Labor et Fides, 2020, p. 67) : « Une culture n’est pas un « système de croyances », mais —si elle doit être quelque chose— un dispositif de structuration potentielle de l’expérience, capable de conserver des contenus traditionnels et d’en absorber de nouveaux : c’ est un dispositif culturant de fabrication des croyances. »

Sur les rapports entre intérieur et extérieur, (rapports que j’ai tenté d’analyser dans un article il y a longtemps « L’intérieur et l’extérieur dans les sciences » in Science dite et interdite, GERSULP, 1994, disponible sur le site de « Research Gate »), de nouveau Viveiros de Castro (ibidem, p. 83) : « La religion topinamba, enracinée dans le complexe de l’exo-cannibalisme guerrier, dessine une forme dans laquelle le socius se constitue par la relation à l’Autre, où l’incorporation à l’Autre dépend d’un sortir du soi : l’extérieur est en constant processus d’intériorisation, et l’intérieur n’est rien d’autre qu’un mouvement vers le dehors. Dans cette topologie, il n’y a pas de totalité, de monade ou de bulle identitaire qui surveille inlassablement ses frontières et fasse de l’extérieur un miroir diacritique de sa coïncidence à soi-même ; le socius est ici littéralement une « limite inférieure de la prédation » (Lévi-Strauss 1984, P. 144), le résidu indigeste ; ce qui le meut est la relation au Dehors. L’Autre ici n’est pas un miroir, c’ est un destin. [...] Les outils européens, outre leur évidente utilité, étaient aussi des indices des pouvoirs de l’extériorité qu’il fallait capturer, incorporer et faire circuler ; il en était de même des écrits, des vêtements, des salamalecs rituels des missionnaires et de la cosmologie bizarre qu’ils propageaient ; il en était de même, d’ailleurs, des valeurs contenues dans le personne des ennemis dévorés. Les Tupinamba furent toujours une « société de consommation » (p. 88).

lundi 22 mars 2021

Lambrusco

Au milieu de la nuit dernière, j’ai eu des « crampes d’estomac » si douloureuses que, au bout d’un moment, je suis allé vomir, ce qui m’arrive très, très rarement. D’ où la question qui, depuis, me turlupine : qu’ai-je donc bien pu manger qui aurait pu avoir les effets indésirables que j’ai ressentis et qui m’ont poussé à m’abstenir depuis ? Je n’ai pas de réponses à cette question. J’ai repris deux ou trois petits gâteaux aux amandes comme dessert, le tout étant arrosé de ce vin italien, le Lambrusco, le vin de la Contessa Carlotta que notre invitée Sonia nous amène chaque fois qu’elle vient chez nous. Peut-être était-ce le Lambrusco ? C’est un vin rouge qui pétille sans contenir beaucoup d’alcool. Assez agréable bien qu’un peu trop doucereux à mon goût. Charlotte, qui n’aime pas le vin en général, l’a apprécié tout en disant qu’elle avait eu, elle aussi mal au ventre après l’avoir bu. 

dimanche 21 mars 2021

Déshonneur

 Célia m’avait envoyé un lien avec un entretien de Marie Monique Robin dans Le Média. Entretien passionnant qui fait un lien entre la pandémie et la mise en danger de la biodiversité, notamment à travers la déforestation. Il faudrait dès maintenant instaurer une sorte de « tableau du déshonneur » qui épinglerait les personnes qui sont aujourd’hui responsables, directement ou indirectement, des plus gros dégâts sur la planète. On honore les gens qui font le bien. Nous devrions déshonorer les gens qui, souvent de manière délibérée, font souffrir l’environnement et mettent en danger le monde du vivant.

samedi 20 mars 2021

Thérapie

Hier soir, nous avons vu les dernières séances de la série « En thérapie » que nous avions ratées jeudi soir, en raison de notre excursion à Ferreira do Zezere. J’ai beaucoup apprécié cette série qui montre à quel point les humains sont à la fois compliqués et émouvants. Le docteur Dayan joue parfaitement son rôle. Certes, nous n’avons pas eu affaire à des thérapies lacaniennes, auquel cas, on n’aurait eu droit à pas grand chose du côté du thérapeute. Mais la série montrait bien comment la parole peut nous embarquer dans de grandes aventures, dignes des plus grandes tragédies intérieures.

vendredi 19 mars 2021

Pinhas

 Ce matin, nous sommes allés ramasser des pommes de pin (pinhas, en portugais) au bord du Zezere, un fleuve dont le barrage un peu plus en aval a créé un lac artificiel, le « lac bleu », qui allonge ses bras entre les collines couvertes de forêts d’eucalyptus. Et oui, c’est là, au pied des eucalyptus que nous avons ramassé plusieurs sacs de pommes de pin ! Il faut dire que l’on trouve de temps en temps un pin au milieu des eucalyptus, sans quoi notre récolte n’aurait rien donné, évidemment. La vue était magnifique. C’est dans cette région qu’il y a eu ces immenses incendies en 2018, qui ont fait plusieurs morts. 




jeudi 18 mars 2021

Ribeiro

 Il est passionnant, le livre de Chevelev. Une ambiance tchétchène comme on les aime...

Ceci dit, ce matin nous avons vu le Dr Ribeiro, le chirurgien qui me suivait et surveillait ce pancréas qui , dans mon propre corps, a eu le culot de produire une tache noire qui m’a inquiété. En fait, il nous a grandement rassuré. Il y a effectivement un nodule au pancréas qui, en tout cas, n’est pas un cancer, ni une métastase. Il demandera quand même que l’on fasse des images RMN, qui sont plus fines que les TAC. Mais il a été très rassurant et nous a parlé de sa connaissance de la Belgique, des Flamands et des Wallons. C’était quelque peu hors sujet, mais cela nous a permis d’être plus tranquilles.  

Nous sommes arrivés vers 18 heures dans la Quinta dos Girassols à Zezere, là oú habite Elsa, la sœur d’Isabel. L’endroit est magnifique. Nous allons boire un peu de champagne pour célébrer ce qui nous apparaît comme une bonne nouvelle. 

mercredi 17 mars 2021

Chevelev

 Mikhaïl de son prénom et auteur du livre que je suis en train de lire : Une suite d’événements (traduit du russe par Ludmila Oulitskaia, NRF, 2021) qui traite d’une prise d’otages dans une église et des négociations que le narrateur doit engager avec Vadim, le chef des rebelles. C’est un petit roman russe, qui réussit assez bien à nous plonger dans l’atmosphère de ces événements. On sent la vodka à chaque page.

Sinon, je ne connais toujours pas la gravité de cette tache que j’ai au niveau du pancréas et que le dernier TAC a pu voir, lui aussi. Il semblerait qu’il faille que je subisse un autre examen pour en avoir le cœur net.













mardi 16 mars 2021

Eczema

 Je viens de terminer La griffe du chien.  Un peu long certes, mais, comme me l’avait dit Frédéric, il est difficile d’interrompre la lecture. 

J’ai de nouveau de l’eczéma, aux bras, au genou droit et sur le dos de mes mains. Ce n’est pas très agréable.

Je n’ai toujours pas les résultats du TAC de vendredi dernier. Le 18, je dois revoir le médecin qui doit m’en donner une interprétation médicale. Pour des raisons que j’ignore, je crois ne rien avoir de grave.

dimanche 14 mars 2021

Winslow

 Après l’hôpital, vendredi matin, nous sommes allés dans la Nouvelle Librairie Française qui, curieusement, était ouverte malgré le confinement assez strict à Lisbonne. « — Comment cela se fait-il ? », demandai-je à Frédéric, le libraire. « —C’est parce que nous sommes également papeterie. » me dit-il. Tiens ? Le papier vierge est considéré comme relevant d’un besoin primaire, comme, la bouffe ou les drogues du pharmacien ! Par contre, couvert de hiéroglyphes, le même papier n’est plus de première nécessité. Voilà qui en dit long sur la hiérarchie des valeurs de nos gouvernants. Encore que, avec Costa comme premier ministre, nous n’avons pas à nous plaindre, vraiment ! Ceci dit, j’acheté plusieurs livres dont l’un m’a été recommandé très chaleureusement par Frédéric justement. Il s’agit de La Griffe du chien de Don Winslow. J’ai commencé à le lire et je ne suis pas aussi enthousiaste que mon libraire. Mais bon ! Ce sera vite lu malgré un grand nombre de pages.

vendredi 12 mars 2021

Armes

 Les chatons ont colonisé notre terrasse Est. Nous avons donc pu rejoindre notre propre lit pour une nuit relativement tranquille : quatre réveils seulement. Hier après-midi, j’ai participé à mon groupe de lecteurs/trices de l’Institut français. J’ai parlé du livre d’Ocean Vuong et de celui de Kehlmann. Le soir, nous avons mangé le lapin à la moutarde que j’avais initialement préparé pour midi. Je l’ai trouvé très savoureux ou plutôt d’une saveur inhabituelle ce qui la rend intéressante. 

L’autre jour je lisais un article sur les dépenses militaires de la Chine et des États Unis. C’est effarant de voir les sommes dépensées pour une défense de moins en moins pertinente étant donné les liens de solidarité voire de dépendance économique qui régissent actuellement la marche du monde. Si on mettait tout cet argent dans la poursuite de nos efforts pour minimiser le réchauffement climatique, je pense que l’on aurait plus de chances d’atteindre les objectifs de la Cop 21. Pourquoi toutes ces armes ? Il est temps que les pays changent leurs habitudes et que les politiques sortent de leur bulle de pouvoir. 

jeudi 11 mars 2021

Rêves

 Cette nuit, nous nous sommes réfugiés dans la chambre de Charlotte pour être tranquilles. Enfin une bonne nuit de sommeil pleine de rêves dont, en me réveillant, j’avais des souvenirs très vifs, mais bon, dès qu’on essaye de s’en souvenir de manière plus précise, ils s’échappent par le trou d’une image dont on voudrait absolument garder les détails mais qui, justement parce qu’on en cherche les détails, s’évanouit dans une sorte de néant bizarre. Peut-être ces détails me reviendront-ils plus tard.

Isabel m’a demandé une recette de lapin. J’ai choisi le lapin à la moutarde ancienne. C’est ce que je dois commencer à préparer maintenant.

mercredi 10 mars 2021

Dormir ?

 Cette nuit, j’ai été attaqué par les chatons qui n’arrêtaient pas de venir sur moi, essayant de s’introduire sous ma couverture, grattant les draps, pissant dans tous les coins, bref, un cauchemar qui malheureusement, ne se cantonnait pas à sa dimension onirique. Dès qu’ils s’approchaient d’un peu trop près de mon visage, je les saisissais pour les jeter hors du lit, non sans mal ni coups de griffes, mais cela ne servait à rien, ils revenaient à la charge, plus déterminés que jamais à m’empêcher de dormir. Si bien que, à 5 heures du matin, je suis venu me coucher sur le divan du salon pour pouvoir trouver un peu de repos, ce que j’ai fait pendant trois heures environ, interrompues par notre chatte noire, Tatou, qui, en quête de chaleur humaine, est venue se blottir dans le creux de mes jambes. Dans ce demi-sommeil du matin, j’entendais Maïs, la mère des chatons, exercer ces petits crocs sur les carcasses de poulet que notre nouvelle vétérinaire nous a conseillé de lui donner plutôt que cette bouffe industrielle qui ne leur fait aucun bien. En tout cas, ce nouveau régime transforme leur digestion assez radicalement : Maïs nous fait maintenant de petites crottes dures comme du bois et qui n’ont plus cette odeur de merde (c’est le cas de le dire) qui vient de leurs aliments industriels. Au réveil, le couloir de notre cuisine était parsemé d’osselets brisés, assez bien nettoyés d’ailleurs. On aurait dit les résultats d’une fouille archéologique mettant au jour des restes humains  dépareillés datant de la préhistoire. Je n’ai pas tenté de reconstituer  le squelette entier comme le font les spécialistes, mais j’ai pris une photo que j’espère pouvoir inclure à la suite de cet article.

Après mon petit déjeuner, coup de fil de ma fille Charlotte qui préparait un exposé sur Max Weber. J’ai essayé de lui expliquer l’importance de ce sociologue qui voulait réfuter Marx, mais je ne sais pas si j’ai été bien clair. Elle doit être en train de faire sa présentation maintenant, en « distanciel » comme on dit maintenant. Mais juste avant ce coup de fil, nous avons eu droit à un appel de notre locataire de la chambre jaune. Il n’arrivait plus à sortir de sa chambre, la clenche —tout neuve, évidemment— lui étant restée dans la main. Je me suis porté à son secours et lui ai ouvert la porte. J’attends les ouvriers qui devraient remettre ça en état de marche (une porte qui « marche », c’est une porte que l’on peut ouvrir ou fermer à loisir, n’est-ce pas ?). 

lundi 8 mars 2021

Visage

 Ce matin sur France Culture, des psychologues s’alarmaient des conséquences cognitives que pouvait avoir le port du masque Covid des adultes qui s’occupent de nouveaux nés. Ils soulignaient l’importance du visage, avec le sourire, le mouvement des lèvres quand on parle, l’expression du regard en liaison avec les traits du visage, etc., pour le développement cognitif de l’enfant. J’ai pas mal travaillé cette question dans le cadre de ma thèse de doctorat. J’y défendais l’hypothèse d’une détermination de notre style cognitif selon que c’était le visage de la mère, avec l’alternance entre sa présence et son absence, ou sa voix, dont la perception peut perdurer sans contact visuel avec son origine, qui se trouvait prépondérant dans le développement affectif du nouveau né. Il s’agissait de la troisième partie de mon premier chapitre. C’est la partie de ma thèse que j’ai eu le plus de plaisir à écrire. C’est aussi, sans doute, la partie la plus délirante de mon texte !

dimanche 7 mars 2021

Visé

Visé, c’est la petite ville belge, tout près de la frontière avec la Hollande, où notre famille a habité de 1948 à 1950. Cette photo a été prise dans la maison que nous habitions. On y voit ma mère, occupée à laver sa progéniture. Nous faisons la queue devant la bassine en zinc, pour économiser l’eau chaude, qui n’était plus très chaude quand c’était au tour du plus grand, à droite sur la photo. Devant lui, c’est moi. Assis sur la chaise, mon frère Jean-Pierre, qui est mort en 2013, si je me souviens bien.


Comme je n’étais pas très inspiré, j’ai choisi de publier une photo que j’ai retrouvée récemment. C’est une photo que je trouve assez émouvante. Je devais avoir 6 ou 7 ans.

samedi 6 mars 2021

Ligne

J’ai passé une bonne et longue nuit, sans réveil intempestif, d’une traite, un long trait du soir au matin, sans tremblement intempestif, une ligne sans parallèles comme un ciel sans nuages et qui se définit comme le plus long chemin entre deux moments... une ligne infinie...


vendredi 5 mars 2021

Cadeau

Je craignais le pire avec cet examen qui exige que l’on vous fasse avaler une caméra qui ira jusqu’à votre duodénum afin d’échographies votre pancréas. Tout d’abord l’examen n’a pas été douloureux du tout. Il y a eu anesthésie locale dont je ne me suis même pas aperçu. J’ai encore attendu un peu, puis ils sont venus me dire que je pouvais m’habiller et que ma femme allait venir me chercher. C’est vrai qu’on reste un peu dans les vapes après l’intervention. Évidemment, le médecin n’était pas là pour nous expliquer les résultats mais ils n’ont pas vu de lésion semble-t-il. Il n’y aurait donc pas de tumeur. Bon ! Sachons nous réjouir de cette information même si elle n’est pas tout-à-fait complète et tant qu’elle ne sera pas atténuée par quelque chose d’autre. Le 14 mars, je dois subir un nouveau TAC. Le 14 ou le 18 ? Je n’en sais plus rien. En tout cas, un examen aussi rassurant est une sorte de cadeau pour l’anniversaire de ma sœur Martine. 

mercredi 3 mars 2021

La Fontaine

 Le livre de Kehlmann sur Humbolt et Gauss m’a bien plu. Entre-temps, je me suis fait happer par La Fontaine et ses fables. Un volume sorti de la bibliothèque des parents d’Isabel, s’ennuyait tout seul sur un coussin. Je le pris et l’ouvris, interrompant ainsi la fin de ma lecture de Kehlmann. J’ai relu un certain nombre de ces fables que tout le monde connaît et d’autres, moins connues. L’introduction de ce volume, écrite par Edmond Pilon et Fernand Dauphin, inclut une vie de La Fontaine que j’ai trouvé très intéressante. La Fontaine était très certainement un homme charmant et plein d’esprit bien qu’un tantinet rêveur et négligent. Voilà un ancêtre qui me conviendrait parfaitement !


mardi 2 mars 2021

Tumeur

Comme ce blog est là pour donner de mes nouvelles à plusieurs personnes de ma famille et plusieurs bons amis en même temps, il m’est difficile de ne pas parler de la nouvelle que j’ai eue ce matin : on m’a détecté en effet une petite tumeur au pancréas. Le médecin a précisé que le foie ne montrait aucune anomalie ce qui est encourageant. Dès demain matin, je retourne à l’hôpital pour un test Covid et vendredi matin pour subir une endoscopie qui permettra plus de précision dans le diagnostic. Bon ! Sur internet, le cancer du pancréas n’a pas bonne réputation. Mais je ne m’en fais pas trop. Je pense que je suis dans de bonnes mains médicales. 


lundi 1 mars 2021

Kehlmann

Page 223 du livre d’Ocean Vuong que j’ai terminé hier, on trouve ce bel éloge de la lecture :

« Une page qui se tourne, c’est une aile soulevée sans sa jumelle, et donc sans vol possible. Et pourtant nous sommes transportés. »

J’ai entamé l’ouvrage qui m’a été recommandé par Eric H., Les Arpenteurs du monde de Daniel Kehlmann (traduit de l’allemand par Juliette Aubert, Babel, Actes Sud, 2007). Il s’agit d’une double biographie romancée : celle d’Alexander von Humbolt, dont l’auteur nous raconte les voyages extraordinaires en Amérique du Sud et celle de Carl Friedrich Gauss, le prince des mathématiciens.