Rechercher dans ce blog

mercredi 30 novembre 2022

Quitter

Il y a des rêves que l'on ne veut pas quitter. C'était le cas cette nuit. Cela se passait au 10, rue Richard Brunck à Strasbourg, là où j'ai vécu mes premières années de couple avec Irène. Il y avait une grande fête avec beaucoup de jeunes, des amis de Maurin et Gaspard qui étaient là. L'ambiance était très animée, les gens fumaient et j'avais un cigare au bec. Beaucoup de gens m'écoutaient. Ils me suivaient du jardin à l'intérieur de la maison et puis de nouveau au jardin. Maurin ne se gênait pas pour critiquer ma manière un peu professorale de dire les choses, mais très gentiment, et je lui répondais que c'était mon passé d'enseignant qui me faisait adopter ce ton. Mais, pour moi, ce que je disais était très simple. Sans fioritures ni emphase. Je reconnais à un moment donné Irène Jacob qui se penchait au balcon. Isabel avait quitté la fête assez vite ce qui fait que je comptais sur Irène pour qu'elle me ramène à la maison. "Ne m'oublie pas au moment de partir", lui disais-je. Quand je me réveille pour aller faire pipi, je dis à tout le monde : "Ne partez pas, je reviens tout de suite !" Évidemment j'ai eu beaucoup de mal à revenir justement. C'est difficile de reprendre un rêve là où on l'a quitté. 

mardi 29 novembre 2022

Métiers

Isabel est en train de refaire les étagères de son bureau. Elle peint, scie les planches, visse des supports au mur, bref elle fait tous les métiers les uns après les autres. Elle est pleine d'énergie et très déterminée.  Ce sont de grandes qualités. 

J'ai terminé le texte —qui sera traduit en portugais— de mon intervention lors de ma prochaine intervention dans le cadre des "salons du contrefort" le 16 décembre prochain, le lendemain de mon retour de Luxembourg. Isabel l'a trouvé bien ce qui m'a fait plaisir, évidemment. 

lundi 28 novembre 2022

Verbes

Comme je l'ai mentionné il y a quelques jours, j'ai repris ma collection de verbes. C'est un projet d'écriture assez curieux. J'y engage souvent des bribes de souvenirs d'enfance même si je ne me souviens guère d'Alexandre le Grand qui revient de temps en temps hanter mes phrases. J'écris et j'associe, assez librement, quoique toujours sous les contraintes du plaisir d'écrire. Voici le dernier ajout de ma collection :










dimanche 27 novembre 2022

Longo

Welcome - Valter Longo

Il s'agit de Valter Longo que j'ai pu voir sur Arte hier soir et qui disait ceci : "Les meilleurs médicaments contre le vieillissement, ce sont le jeûne et l'exercice physique." Explication : avec le jeûne, vous vous débarrassez des vieilleries toxiques qui embarrassent vos tuyaux, vos muscles, votre sang, vos organes et toutes ces vieilleries devront être remplacées par du neuf, tout ce que votre propre corps peut encore produire pour sauvegarder ce qu'il y a de vivant en vous. 

samedi 26 novembre 2022

Nuages

 Vu ce soir même de notre terrasse à Lisbonne.



Couper

C'est le verbe qui a nourri ma résilience contre l'insomnie de cette nuit. Ce qui ferait renouer avec cette œuvre inachevée que j'ai encore un tête, Le parti pris des verbes, comme me le suggérait Guychou.  Je trouve que cette idée d'obliger les verbes à nous interroger sur la langue reste intéressante même si mes tentatives me semblent assez dérisoires. 

Couper.— Il faut aiguiser cette lame dont le fil va entrer, avec élégance et délicatesse, dans ce morceau de viande argentine. Il y a une espèce de plaisir étrange à sentir le couteau sur la chair qu'il ne fait qu'effleurer pour que l'entame soit déjà là et que s'ouvre le rouge. Comment la chair peut-elle se soumettre si facilement, si gracieusement, au tranchant de la coupe ? Le geste du boucher me fascine. Il défait les adhérences graisseuses du gigot avec une efficacité qu'il ne doit sans doute qu'aux qualités de lame dont l'homme sait entretenir le fil en deux trois mouvements rapides qui font glisser le bruit dans nos yeux.  

vendredi 25 novembre 2022

Ghana

 Les Ghanéens ont bien joué mais c'est le Portugal avec Ronaldo qui l'a emporté. Je ne réussis pas à voir la plupart des matchs —je ne sais pas comment se forme le pluriel de "match"... il y a discussion entre "matches" et "matchs" que j'ai choisi, sans en être bien fier, d'ailleurs !— à la télévision. Il semble que la France contre l'Australie a été un grand moment sportif. Je veux bien le croire. 

J'ai reçu aujourd'hui le livre Engagements. Actualité d'Andrée Tabouret-Keller (1929-2020), Lambert Lucas, 2022, qui rassemble des textes réunis par Gabrielle Varro, une linguiste que j'adore même si nous ne sommes pas toujours d'accord, notamment sur les qualités littéraires du livre de Jonathan Littell, Les bienveillantes, livre qu'à l'époque (2006), j'avais trouvé très intéressant et bien écrit. Les contributions très diverses à ce livre d'hommage à Andrée sont tout à la fois très personnelles et stimulantes. Ma propre contribution est un peu chétive mais elle a le mérite d'exister.

mercredi 23 novembre 2022

Vide

Je me sens bien. Ce matin, j'ai commencé à boire. J'ai d'abord pris une gorgée d'eau de coco. Puis je me suis mis à l'eau. Sans exagérer. Une gorgée après l'autre. Évidemment, je ne mange rien. Ce n'est pas difficile. Ce qui dérange un peu c'est que, tout à coup, on n'a plus à penser à la nourriture, à faire des courses, à commencer à cuisiner, etc. Et c'est cela qui crée un vide. 

mardi 22 novembre 2022

Sec

 Deuxième jour de jeûne sec. Ce matin nous avions la gymnastique. Pour le moment je n'ai ni faim ni soif. Sans doute qu'une gorgée d'eau fraîche me ferait plaisir. Mais je réussis assez bien à oublier l'eau et le pain. 

lundi 21 novembre 2022

Jeûne

 J'ai commencé mon jeûne aujourd'hui. Je fais une première journée de jeûne sec pour accélérer la venue d'un état de cétose, d'après une suggestion de mon voisin Jerôme. Je poursuivrai sans doute demain ou après-demain avec un jeûne hydrique. Il s'agit essentiellement de décrasser mes artères.

 Cette nuit j'ai fait un rêve très plaisant, très agréable. 

Je prépare activement la conférence du 16/12. Je me dis qu'il ne faut pas que ce soit trop compliqué. Sinon, personne ne comprendra quoi que ce soit. Il faut dire que le thème de cette conférence n'est pas évident : "Des sciences de la nature aux sciences de l'homme et retour avec la psychanalyse". Il y a longtemps j'ai traité d'un thème très semblable devant le conseil scientifique de l'université Louis Pasteur. Les économistes et les psychologues présents ont trouvé ma présentation claire et bien argumentée. Un ami chimiste, présent lui aussi, a levé la main pour me dire : "Je n'ai absolument rien compris." J'ai beaucoup réfléchi à cette incompréhension déclarée pour essayer de comprendre pourquoi il ne comprenait pas ce que je disais. Je crois avoir trouvé une raison. Dans les sciences de la nature, l'interrogation des chercheurs porte sur des choses concrètes, des fragments de réalité. Dans les sciences de l'homme, il faut d'abord s'interroger sur notre accès aux choses du monde, sur le langage qui nous ménage cet accès. Dans les sciences de l'homme on met les mots en question ce qui est très insupportable pour ceux qui s'interrogent sur les choses elles-mêmes.





dimanche 20 novembre 2022

Trompettes

Le rêve de cette nuit : il ne m'en reste que des bribes mais je me souviens avoir été aux champignons et avoir trouvé de magnifiques trompettes de la mort, grandes et bien fermes. Je m'étonnais d'ailleurs que personne ne les avait repérées malgré leur taille.  

Aujourd'hui, j'ai travaillé sur la "conférence" que je dois faire dans le cadre des salons du contrefort le 16 décembre prochain, le lendemain de mon retour de Luxembourg. J'ai pris plaisir à retrouver les joies (et les difficultés) de l'écriture. 

samedi 19 novembre 2022

Salon

Le couscous d'Isabel a été très apprécié par les 19 convives qui ont écouté les propos de Vitor sur les temps néolithiques dans le cadre des salons du contrefort lancés par Isabel. Moi, j'ai quitté la soirée vers 11h parce que j'étais fatigué et que je ne me sentais pas bien. Mais la prochaine fois, à savoir le 16 décembre prochain, c'est moi qui aurai la parole pour parler de ce que j'ai appelé un jour "le paradoxe épistémologique des sciences sociales". Comme il y aura pas mal de psychanalystes dans le public, j'ajouterai quelques mots, dizaines de mots, voire centaines de mots sur la scientificité de la psychanalyse. D'ici là, j'ai un voyage à Luxembourg et plusieurs écrits à terminer. Je ne chôme pas depuis quelque temps.

vendredi 18 novembre 2022

Couscous

 Hier je suis allé dans un labo pour me faire examiner les artères de mon cou. Il sembkerait qu'elles soient assez encrassées et que l'artérosclérose me guette. Lundi, je vais commencer un jeûne pour décrasser mon organisme. Par contre ce soir, nous avons un "salon du contrefort" et nous attendons 19 personnes pour écouter Vitor qui nous parlera du néolithique. Isabel a préparé un énorme couscous qui parfume toute la maison. Ce n'est pas vraiment ce que je devrais manger à la veille d'un jeûne mais bon, ça ira quand même.

jeudi 17 novembre 2022

Vian

Hier, j'ai continué ma lecture de Sebald en français. C'est vraiment un livre merveilleux. J'ai noté un passage sur le temps que j'évoquerai tout-à-l'heure, après mon rendez-vous médical à 17h où les machines examineront mon cou. Le soir, j'ai vu une émission sur Boris Vian / Vernon Sullivan, et le roman qui fit scandale en 1947 : J'irai cracher sur vos tombes, avec des commentaires très intéressants d'Hervé Le Teillier dont j'ai longtemps apprécié les billets dans Le Monde. 

Aujourd'hui à midi j'ai cuisiné des asperges avec la célèbre mayonnaise de Baudouin que j'ai failli rater d'ailleurs, mais que j'ai pu rattraper avec le mixer. 

mardi 15 novembre 2022

Céramiste

Ce midi, nous sommes allés à Trafaria rejoindre Izilda avec qui nous avons déjeuné tout en lui présentant nos nouveaux amis iraniens, Alimo et Mo, ce dernier étant un céramiste photographe qui nous a offert un très beau livre sur les portes à Téhéran et le travail du métal qu'elles nous permettent d'admirer. Un déjeuner très joyeux sous une pluie battante. Nous étions sur la terrasse, bien abrités sous l'auvent. Nous avons tous mangé le "polvo a lagareiro" sauf Izilda qui ne mange plus de poulpe depuis qu'elle sait que ce sont des bêtes pleines d'intelligence. Mo est céramiste, et s'est intéressé au travail d'Izilda en poterie. Nous les avons fait se rencontrer au nom de leurs intérêts communs.

lundi 14 novembre 2022

Iraniens

 Nous avons reçu hier soir à dîner un couple d'Iraniens qui compte s'installer ici à Lisbonne à partir du mois d'avril. Ce sont des amis de Karim, l'un de nos amis au Maroc qui, par l'intermédiaire d'Ali, nous a offert un livre magnifique sur le parc national de Khenifiss, au sud du Maroc. En tout cas nous avons passé une soirée très agréable et nous nous réjouissons d'avance de les revoir très bientôt. 

Je me suis mis à relire Austerlitz de Sebald, livre magnifique que j'ai lu dans sa version anglaise sur mon Kindle, il y a longtemps, en mai 2015. Richard m'a laissé la version française du roman et j'ai recommencé à le lire dans cette traduction de l'allemand. C'est vraiment un très beau livre, comme je le disais déjà après l'avoir lu en anglais.

dimanche 13 novembre 2022

Beatles

Je viens de lire le livre que Richard a offert à Isabel, Et si les Beatles n'étaient pas nés, de Perre Bayard (Minuit, 2022) un auteur que je pratique depuis longtemps et qui, chaque fois, me séduit, non seulement par son écriture limpide et si simplement argumentée mais surtout pas les idées qu'il promeut dans ses livres. Cette fois, il titille la fibre de l'uchronie, se posant la question de la manière dont certains auteurs en éclipsent d'autres qui auraient pu atteindre une célébrité analogue à celle dont ils ont bénéficié... injustement ? non ! pas forcément. Il ouvre ainsi devant nous la porte qui nous mène à de multiples univers parallèles. Marx plongeant Proudhon dans l'ombre des oubliés, Proust noyant Anatole France dans une obscurité qu'il veut ne pas être définitive, Ben Jonson refoulé par Shakespeare, les Beatles pourfendeurs involontaires des Kinks, etc. Ce livre est magnifique parce qu'il nous montre les biais qui nous font voir les choses d'une certaine façon et nous font négliger d'autres façons de voir.

Avant de me plonger dans les univers parallèles de Bayard, j'ai fait une petite exploration médicale sur internet pour voir dans quelle mesure l'étourdissement que j'ai vécu hier après midi sur mon chemin vers la boulangerie Soares pouvait être lié à ma tension qui, semble-t-il, est anormalement basse. J'ai pu constater que, contrairement à ce qui m'était souvent dit, une tension très basse, à partir de 75 ans, n'est pas du tout bénéfique. Bien au contraire. Les statistiques montrent que la mortalité des vieux à basse tension est bien plus fréquante que celle des vieux dont la tension est plutôt élevée (pas trop, bien sûr). Donc il faut que je tienne ça en compte si je veux survivre encore suffisamment longtemps. Boire de l'eau, manger salé (j'ai aussitôt été me couper un morceau de Padano), supprimer l'alcool, etc. 

samedi 12 novembre 2022

Lalande

Ce matin j'ai reçu une annonce des archives HAL. Le mémoire de Master d'Antoine Lalande est consultable en ligne et j'ai commencé à le parcourir. Le thème du mémoire est "la vulgarisation des sciences sociales" dont j'ai postulé, il y a environ 50 ans, l'impossibilité théorique. Je me promets de lire ce mémoire en entier car il est très intéressant d'après les quelques pages que j'ai pu parcourir rapidement. Je me réjouis à l'avance de cette lecture. Le mémoire a été dirigé par Joëlle.  

vendredi 11 novembre 2022

Gautier

Tous les jours, sur Arte, juste avant "28 minutes", nous avons droit à la publicité des meubles Gautier avec son patron (sans doute) qui fait le tour d'une table ronde et qui esquisse un ou deux pas de danse pour vanter ses compétences avec un air constipé en diable. Cette pub est absolument insupportable. Le mec essaie d'être gracieux avec avec la gueule qu'il a, c'est évidemment impossible. Bref, pour moi qui adore Arte, c'est un moment difficile à supporter. Souvent je ferme les yeux.

jeudi 10 novembre 2022

Typhon

J'ai lu hier le petit livre de Joseph Conrad (un auteur que j'apprécie énomément) intitulé Typhon, qui rapporte l'expérience d'un bateau au cœur de la tourmente. C'est une lecture qui vous secoue comme si vous partagiez l'épreuve avec l'équipage. Magnifique. 

J'ai commencé aujourd'hui un livre que j'hérite de Richard : Treize façons de voir de Colum Mc Cann (10/18, Belfond, 2016), dont j'ai déjà lu le roman Zoli dont j'appréciais déjà, en juillet 2020, l'écriture pleine d'humour et de trouvailles stylistiques intéressantes.

mardi 8 novembre 2022

Pluie

C'est sous une pluie battante que j'ai refait aujourd'hui une peu plus de trois km pour aller chercher du pain et des côtelettes d'agneau que j'ai préparées avec du thym comme je le fais d'habitude. La pluie m'a surtout mouillé les jambes et j'ai dû changer de pantalon à mon retour. Mais j'ai trouvé dans l'armoire un ciré noir assez efficace pour la tête —grâce à une bonne capuche— et le reste du corps. L'eau coulait le long des pans —malheureusement un tout petit peu trop courts— de mon ciré me faisant devenir une homme-cascade ambulant. Je suis quand même assez content d'être sorti malgré la pluie. 

lundi 7 novembre 2022

Verdure

3,5 km + 10 étages : voilà mes exercices d'aujourd'hui. Au retour, j'ai pris une photo des grands arbres impressionnants du petit parc des "martyres de la patrie". 

Isabel a jardiné sur nos deux terrasses pendant toute la matinée. L'idée est de construire une grotte de verdure, avec des fleurs et des fruits, sur notre terrasse sud, ne fut-ce que pour y garder une certaine fraîcheur les jours de grand soleil. Donc, il nous faut des plantes grimpantes le long de la structure qu'Isabel a installée. Ça commence à avoir de la gueule. 

dimanche 6 novembre 2022

Rudolf

Nous avons vu Antony Rudolf, le grand ami de Zbyszek, aujourdhui. Nous sommes allés au cimetière nous recueillir sur la tombe de notre ami commun. Tony est un homme charmant. Il fut le modèle préféré de Paula Rego, la grande peintre portugaise qui est morte cette année. Et puis, Richard est parti, chercher ses affaires au couvent transformé en hôtel de luxe géré par l'une de ses amies de Santorin.

Le soir, nous avons revu Le pianiste de Polanski, film magnifique.

samedi 5 novembre 2022

Bougainviliier

J'ai lu hier un polar fabriqué à partir de l'histoire sanguinaire de Francis Heaulme, ce tueur en série qui a fait couler beaucoup d'encre médiatique. Titre : L'ombre de l'autre, auteur : Fabio M. Mitchelli. Un récit qui tient la route et vous tient en haleine, assez bien. Sans style malheureusement. Une écriture sans ancun relief. 


Hier nous sommes allés manger des soles au bord de la mer avec Richard et, au retour, nous avons acheté un pied de bougainvillier rouge qu'Isabel a transplanté aujourd'hui sur un coin de notre terrasse avec Richard. Ce soir, nous avons dîné avec Lindsay, de retour à Lisbonne jusqu'à mardi prochain. Richard avait fait un délicieux crumble pour le dessert. Merveilleux amis !

jeudi 3 novembre 2022

Engrenages

Nous accueillons aujourd'hui Richard, notre ami arménien qui passera quelques jours avec nous. Il est en forme, comme d'habitude. Hier, j'ai regardé la série Engrenages. Une histoire policière assez compliquée mais qui retient votre attention malgré vous. 

mercredi 2 novembre 2022

Kourkov

J'ai terminé hier ma lecture de Kourkov, L'oreille de Kiev (Liana Levi, 2022), un roman qui se passe en l'année 1919 et qui montre le chaos qui règne dans la ville à la site de la révolution de 1917.  C'est un roman qui nous fait vivre à Kiev, à une époque très agitée, à travers les activités d'un héros qui n'en est pas vraiment un. Au début du roman, il perd son oreille droite, coupée nette par un cosaque qui vient de fendre le crâne de son père. Il va mettre son oreille dans une boîte à bonbons qui le suivra partout, dans ses pérégrinations à travers la ville. Je ne trouve pas ce roman très réussi. Kourkov est l'auteur du Pingouin, livre que j'avais bien aimé, et des Abeilles grises, que j'ai trouvé bien également. Mais là, ce n'est pas la même chose. À part l'oreille, aucun fil ne relie les événements qui nous sont racontés, ce qui crée une sorte de désordre fictif qui devient finalement ennuyeux.

mardi 1 novembre 2022

Da Empoli

Dans l'avion, hier, j'ai dévoré le roman de Giuliano Da Empoli, Le Mage du Kremlin (NRF, 2022), un livre d'une écriture magnifique et qui contient une réflexion très intéressante sur le pouvoir, celui de Poutine en particulier mais le propos de l'auteur dépasse, grâce à la fiction, les éléments conjoncturels liés à ce qui s'est passé en Russie après l'épisode éphémère du chaos eltsinien. Le personnage créé par Da Empoli, Vadim Baranov, sur le modèle du bien réel Vladislav Yuryevich Surkov surnommé le "Raspoutine de Poutine", dont la complexité psychologique est fascinante, est très convaincant. Bref c'est un livre à lire et à relire tant il contient de réflexions profondes sur les Russes bien sûr, mais aussi sur l'exercice du pouvoir. La scène de la rencontre entre Angela Merkel et Poutine qui, connaissant la phobie de Merkel pour les chiens, se fait accompagner de son labrador, est d'une cruauté absolue : "La chancelière pétrifiée sur sa chaise tandis que Koni s'avance, joueuse, à la recherche de câlins. La chancelière au bord de la crise de nerfs quand Koni enfile le museau dans son giron pour renifler l'odeur de sa nouvelle amie. Le Tsar, à ses côtés, sourit, relax, jambes écartées : "Vous êtes sûre que le chien ne vous dérange pas, madame Merkel ? Je pourrais le mettre dehors, mais il est tellement gentil, vous savez. Je m'en sépare difficilement." Le labrador.Voilà le moment où le Tsar a décidé d'ôter ses gants et de commencer à jouer la partie comme il l'avait apprise dans les cours de Leningrad, où tu n'avais pas le temps d'effleurer le ballon que déjà quelqu'un t'avait donné un coup de genou dans les couilles. (...) La politique de très haut niveau, c'est un peu la même chose." (p.204)

Nous avons quité Marseille, Charlotte et Constantin, hier, après un petit séjour très agréable. Nous avons eu le temps d'apprécier l'humour et la grande gentillesse de Constantin.