Ils étaient sept au bloc pour prendre soin de mes artères vieillissantes et encombrées de plaques. Je présume qu’il y en a moins, et peut-être plus du tout ! Moi, j’étais allongé sur un lit avec, tout autour de moi des grincements, des clics, des voix qui se lançaient des chiffres mystérieux à travers la salle. L’opération a duré deux heures avec une anesthésie locale. J’étais donc bien réveillé sans pour autant voir quoi que ce soit, à part quelques giclées de sang sur les plastiques de protection des appareils. J’ai aussi mieux compris l’intérêt d’une bonne visualisation de notre intériorité physique. Quand le chirurgien appuyait sur certaines zones de mon bas-ventre, je construisais une image de ces organes internes et aussitôt, je supportais mieux ces palpations qui étaient parfois douloureuses. Je pensais aussi très souvent aux chirurgiens de Gaza et aux opérations qu’ils effectuaient parfois sans anesthésie. Infliger de tels supplices en refusant l’entrée de l’aide à Gaza, est d’une barbarie insupportable. Isabel est avec moi pour l’instant. Le médecin m’autorise à rentrer chez moi vers 19h. L’attente est longue et je suis impatient de revoir Gaston qui, paraît-il, s’est plaint de mon absence.
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