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dimanche 28 avril 2013

Question d'argent

Le froid est revenu. Malgré un grand soleil, un ciel sans nuages et tous ces airs d'été que la ville peut prendre. Mes grands amis strasbourgeois G. et A. sont arrivés à la maison hier matin, vers 11h30. Nous sommes allés chercher Charlotte chez son amie Paula, puis à la "loja" d'Isabel. Nous avons déjeuné dans un excellent petit restaurant du Campo d'Ourique, pas loin de la "loja". Où j'ai choisi du poisson. Du riz à la lotte. Délicieux mais aussi, première dérogation de la journée à mon végétarianisme grandissant. Et le soir, j'ai remis ça (deuxième dérogation) dans un restaurant japonais de Carcavellos avec le thon cru, le saumon cru et quelques sushi aux fruits que j'ai bien appréciés.
Il est maintenant 7h25 et dans deux heures je vais conduire G. et A. à l'aéroport. Ce fut un séjour vraiment trop court. J'espère qu'après ce premier contact avec Lisbonne, ils reviendront pour plus longtemps.
Je reviens sur ce sens que l'astrologue d'I. avait donné à mon nodule : question d'argent. Cela me fait penser à cette "théorie monétaire du cancer" que j'avais esquissée il y a un peu plus de trente ans et dont j'avais parlé à l'époque avec Dominique S. : intériorisation du fonctionnement monétaire anarchique des sociétés modernes occidentales. Il y a du "social" dans le cancer, du social dérégulé. Mais, bien évidemment, ce n'est pas à cela que pensait cette astrologue très freudienne en réalité, qui établissait un lien entre l'emplacement de mon nodule et les problèmes d'argent qui n'ont pas cessé de pimenter ma vie. Au fond, je me rends compte que je n'aime pas penser à l'argent. J'aime bien le penser (cf. le titre de ma thèse Ecriture, monnaie et connaissance), je n'aime pas y penser. Le penser, c'est un défi philosophique intéressant puisque l'argent est fait pour être dé-pensé. Y penser, c'est se préoccuper de sa propre survie (et de la survie des siens) dans un monde que l'argent justement rend sauvage.

2 commentaires:

  1. Vraiment ? L'argent rend le monde sauvage ? Est-ce que l'argent (avec l'écriture et la connaissance) n'est pas plutôt un élément fondamental qui nous éloigne de la "sauvagerie" ? Après tout fondamentalement l'argent n'est qu'un moyen de réguler et objectiver nos échanges. De plus l'argent nous permet d'exister en tant qu'individus libres (condition nécéssaire mais non suffisante) ! Il me semble qu'une société sans argent risquerait d'étre plus proche du totalitarisme que du "paradis".

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  2. J'ai toujours défendu ce point de vue : l'argent, la monnaie plutôt, est une invention extraordinaire qui a permis le développement de beaucoup de choses précieuses comme la liberté, la possibilité pour la langue de servir à autre chose qu'à se parler, et notamment à explorer le monde pour mieux le connaître sans être contraint par le poids des rapports interpersonnels, etc. Mais l'argent me semble aussi favoriser une sorte d'égoïsme profond qui peut rendre les hommes très sauvages. Il faudrait presque que l'argent ne puisse valoir quelque chose que dans le mouvement qu'il initie à travers les échanges. Pour moi, l'argent représente l'extériorité du social. Toute tentative d'intériorisation subjective de cette extériorité aurait des effets néfastes.

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