Cette semaine, je dois prendre contact avec "le Centre d'Olga" à l'Université de Lisbonne, centre consacré à la philosophie des sciences où enseigne mon nouvel ami Zbigniev, spécialiste de Bachelard. J'ai également reçu hier une invitation à faire partie d'un jury de thèse à Grenoble, le 12 juin. Serai-je en état d'y aller ? Je l'espère. A part cela, Charlotte est rétablie.
Je continue à être assez strict avec mon régime alimentaire : pas d'alcool, pas de produits laitiers (encore que samedi je n'ai pas pu m'empêcher d'engloutir deux Pasteis de Belem en compagnie de G. & A.) pas de viande. Je n'en suis pas encore au régime d'une alimentation exclusivement végétarienne et crue, telle qu'elle est préconisée par le Dr Morse. Son livre est sur ma table de nuit, mais généralement le soir, je lis et relis l'Année chauve de Robert Jaulin. Pendant la journée je reprends Une méditation de Juan Benet. Et là également, je retombe sur les mêmes pages que je lis et relis comme si j'y cherchais la clef du mystère de l'écriture de cet auteur si particulier, une écriture à laquelle on revient comme à une drogue, une écriture qui nous requiert, qui demande que la lecture ne l'abandonne pas à n'être plus qu'une écriture. Et pourtant ce danger la guette car si elle a besoin de son lecteur, c'est aussi une écriture sans concession aucune. On dirait vraiment, surtout dans Une méditation, que l'auteur ne s'est pas relu et que son écriture est devenue totalement intransitive, le résultat d'un pur acte d'écrire, sans qu'il y ait la moindre visée d'un résultat quelconque, sans qu'il y ait le moindre calcul sur l'effet que cet acte pourrait avoir sur ce lecteur hypothétique que l'on devient quand on lit Benet. Benet écrit pour que ce soit écrit, point. D'où cette obligation de lecture qui envahit le lecteur et qui demande un effort. Mais il ne s'agit pas d'un effort douloureux. C'est comparable à l'effort d'un marcheur en montagne, ou d'un amateur de pèlerinages peut-être. (Là, je ne sais pas, puisque je n'en ai encore jamais fait.)
[Du coup, est-ce le moment de promettre d'aller de Paris à Saint Jacques de Compostelle ? — Qui vient avec moi ?]
Entretemps, le 12 juin s'est transformé en 19 juin pour Grenoble, ce qui m'arrange mieux. Et je viens de recevoir un courriel des Editions du Seuil m'annonçant la signature imminente d'un contrat pour la traduction de The Tyranny of science, de Paul K. Feyerabend. Rien que de bonnes nouvelles ce matin !
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RépondreSupprimerAs-tu pensé à soutenir ton traitement quel qu'il soit par de l'homéopathie ? J'ai eu des témoignages de l'efficacité de ce soutien en particulier pour les effets secondaires.
RépondreSupprimerMoi je t'accompagnerai un bout sur le chemin de Compostelle !
Pourquoi faire un pèlerinage religieux alors que je te propose un pèlerinage athée et éthéré : Hendaye - Banuyls [GR10 pour les intimes] !
RépondreSupprimerMatière a réflexion la HRP (Haute Route des Pyrénnées) : 800km - 42,000m de montée - 30 jours de marche!
RépondreSupprimer800 km ! C'est beaucoup, surtout en "snail walk" ! 30 jours de marche. Il faudrait s'entraîner un peu auparavant. On pourrait commencer par faire 8 jours de marche en juillet. A discuter !
RépondreSupprimerDe bonnes nouvelles aujourd'hui! Charlotte rétablie et de nouveaux projets pour toi Baudouin! J'espère que tu ne te mets quand même pas trop d'engagements sur le dos tant que Dudule n'est pas complètement vaincu. Je sais que c'est difficile de refuser des propositions quand on est actif comme toi. Il vaut sans douter mieux les retarder un peu.
RépondreSupprimerQuand est-ce que les médecins vont décider de ton traitement ? J'attends avec impatience que tu sois soigné. Tu sembles avoir le moral et ça me fait bien plaisir car je suis sûre que c'est important pour ta guérison. Un pèlerinage pourquoi pas? Mais je doute fort de mes capacités de marcheuse.
Pour les pèlerinages, Fatima n'est pas loin d'ici, mais qu'est ce que c'est plouc !!!
RépondreSupprimerJ'avais écrit un long message ce matin qui s'est perdu dans le cyber-espace. Très rageant.
J'avais envie de relever les bonnes nouvelles et la chance que nous avons eu hier de "tomber" sur une équipe médicale si disponible et courageuse.
Nous avons "marchandé" pendant presque 2 heures avec un jeune cancérologue qui voulait appliquer à la lettre ce qu'il sait qui fonctionne et tant pis pour les dommages collatéraux, et son ainé, un médecin radiothérapeute expérimenté qui a accepté de s'engager pour une cure "à la carte" et hors protocole pré-établi en commençant par la braquithérapie pour diminuer drastiquement le temps de radio externe et les brûlures qui vont avec.
Il pense pouvoir éradiquer la tumeur avec 4 séances en 2 jours (d'hospitalisation), et ne faire que le stricte minimum de radiations extérieures pour garantir que les ganglions seront aussi "nettoyés". Peut être même pas de chimio du tout...
Attendons l'avis des ingénieurs physiciens qui doivent calculer la dose de rayons de la braqui et la disponibilité du dispositif qui doit être utilisé.
Il a accepté le défi et nous a répondu que notre demande n'était ni absurde ni dangereuse, et qu'il y a toujours moyen de rectifier le tir si ça ne marche pas.
Ça m'a beaucoup soulagé d'entendre sa réponse et je me suis mise à penser à tous ces malades qui se soumettent aux traitements proposés sans les questionner, sans chercher d'alternative pour minimiser les effets secondaires hautement néfastes de ces cures. Pourquoi ? Alors que visiblement c'est possible.
Le jeune cancérologue nous regardait comme si on était des extra-terrestres qui voulaient le beurre et l'argent du beurre mais il a fini par admettre qu'il s'agit de traiter un homme et pas seulement d'éradiquer un cancer. Je suis contente pour lui et j'espère qu'il se souviendra de notre cas en le mettant dans sa liste des gloires de la médecine.
Je suis de la partie pour le pèlerinage mais ne comptez pas sur moi pour faire 800km! Je n'ai encore jamais fait de marche dans la montagne à part les quelques heures dominicales et occasionnelles en Alsace. C'est une expérience à faire.
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