Nedyalko

Nedyalko Nedyalkov, c'est le nom du quartet bulgare qui donnait un concert ce soir à Gulbenkian. Nous en revenons à l'instant. C'est une musique folklorique dont quelques morceaux invitaient certainement à la danse, mais, coincé dans mon fauteuil, je ne pouvais guère m'y mettre et je présume que mes jambes auraient rechigné à se mouvoir sur ces rythmes. Le problème c'est que c'est un peu toujours la même chose. Nous avons entendu 12 morceaux différents qui ne différaient pas beaucoup. Bon ! Je dis bravo aux musiciens qui ont été fort applaudis. 

Surplace

Je continue mes marches en surplace, ce qui ne ménage en rien les muscles de mes jambes. Les chats me regardent étonnés. Il y a de quoi ! Pendant que je marche, Isabel pédale, assise dans son fauteuil, avec un pédalier de salon. Il fait assez frisquet chez nous et je me demande si je ne vais pas faire un feu dans la cheminée. Tout est prêt. 

Je fais beaucoup de rêves chaque nuit. Il faut dire que comme je me réveille au moins quatre fois par nuit, j'ai à chaque réveil des lambeaux de rêves qui me reviennent à l'esprit de façon sporadique. 

J'aime bien le livre de Philip Roth. 

Défi

 Aujourd'hui, j'ai marché pendant une demi-heure sans interruption. Je suis assez content parce que je fais des progrès. Une manière très personnelle de célébrer le liberation day trumpien. Car oui, le fait de faire ce genre de progrès me libère d'une attitude passive par rapport au vieillissement que mon corps subit et ressent. C'est aussi l'une des raisons qui m'ont décidé il y a quelques semaines de m'atteler sérieusement à l'apprentissage du portugais. Je me suis inscrit sur le site en ligne Duolinguo, dont j'avais entendu beaucoup de bien et je trouve qu'effectivement, la méthode utilisée par ce logiciel me semble assez subtile. Cela me prend évidemment du temps mais c'est pour la bonne cause, n'est-ce pas ? Et puis, j'ai envie de relever ce défi qui consiste à apprendre à parler une nouvelle langue à 83 ans.

Tohu-bohu

 Quel tohu-bohu ! Marine Le Pen fait de la peine, tant sa colère se voit pour trop évidemment cacher sa culpabilité. Elle parle de "bombe nucléaire" ! Mais pour qui se prend-t-elle, d'évoquer ainsi la nécessité pour ses ennemis d'utiliser une bombe nucléaire afin de soi-disant la neutraliser ?  Elle a été déclarée coupable pour des faits avérés qu'elle-même ne nie pas.  Elle ne savait pas que "c'était mal" de piquer l'argent dans la caisse.  Le premier ministre en est troublé !!! Quelle histoire ! La majorité des Français ne semble pas épouser cette colère mal placée. Heureusement.

Tricholome

Tricholoma nudum : c'est le pied bleu, ce cher chamignon qui pousse dans les bois et dans les prés —celui des bois est plus fin au goût que celui des prés qui pousse en rond de sorcière—. Mais ce n'est pas la saison et le seul pied bleu que l'on peut voir aujourd'hui, c'est celui qui gigote au bout de ma jambe gauche et qui est toujours assez gonflé ! Bref, mon petit dérapage d'hier dans les escaliers fait encore sentir ses effets. Je viens de renouveler les glaçons censés faire diminuer le gonflement de mon pied. Mais ça n'a pas l'air d'être très efficace. 

L'inéligibilité de Marine Le Pen fait les gros titres ce matin et ameute la droite et l'extrême droite qui, sans la moindre honte, fustigent les juges qui n'ont fait qu'appliquer une loi ardemment souhaitée en son temps, par Marine Le Pen. Quelle indignité ! Quant à Mélanchon, ses commentaires m'ont beaucoup déçu. Quelle mouche l'a piqué pour qu'il défende l'idée que c'est le peuple dit "souverain" qui doit décider du sort de Mme Le Pen ? La justice ne serait-elle pas celle du peuple ? Pourquoi induire l'idée que la justice n'est pas en accord avec le peuple ? 

Eraflure

Cela devait arriver un jour. Je suis tombé dans les escaliers entre le quatrième et le troisième étage. En fait, j'ai glissé parce que j'étais en chaussettes et j'étais en chaussettes parce que j'ai essayé de marcher sans chaussures sur mon tapis roulant, ce qui est à la fois plus agréable et plus facile. Mais demain, j'enlèverai également mes chaussettes pour ne pas risquer de chute. Je me suis blessé au pied gauche. La blessure semble assez superficielle : c'est une large éraflure sur le coup de pied. Par ailleurs mon pied gauche s'est mis à gonfler très vite ce qui a requis quelques glaçons. J'ai donc assez froid aux pieds maintenant !

I

I comme inéligibilité ! c'est le mot que toutes les radios françaises vont reprendre sans modération dans leurs commentaires du jugement qui vient de tomber pour Marine Le Pen, coupable de détournements de fonds publics européens. Alors, on a déjà entendu les personnalités du RN qui dénoncent un déni démocratique alors que c'est tout le contraire : il faut saluer cette indépendance courageuse de la justice. L'une des premières réactions à l'annonce publique de ce jugement fut celle du Kremlin qui tente, lui aussi, de donner aux démocraties occidentales une leçon de... démocratie ! 

J'ai marché pendant 10 minutes sur mon tapis roulant mais au bout de ce temps, je souffrais pas mal des jambes et j'ai fait une pause de cinq minutes avant de reprendre ma marche pour dix minutes supplémentaires, ce qui fait vingt minutes avec petite pause au milieu. 

Roth

Une minute de plus, cette fois-ci. J'essaye d'augmenter mon temps de marche mais ce n'est pas facile.  

Le roman de Philip Roth que j'ai commencé, est évidemment très bien écrit. Il décrit ce qui se passe dans la tête d'un vétéran du Vietnam au moment où il voit son ex-femme faire une pipe à un vieil universitaire juif. La montée de la haine, le mélange des atrocités qu'il a vécues avec celles qu'il fantasme, la folie, l'hôpital psychiatrique, la camisole, la haine, pour tout ce qui lui arrive, la haine pour tout. C'est presque difficile à lire tellement cela nous oblige à confonter l'horreur, mais c'est puissant. 

15 minutes

Aujourd'hui, 15 minutes de marche alerte sur mon tapis volant... non, roulant. Mais c'est comme si je volais ! J'ai commencé La tache de Philip Roth. Intéressant. Beaucoup d'humour dans l'écriture même. Aujourd'hui j'ai rédigé un autre lemme pour illustrer les principes que Jeannot et moi avons conçu pour dire en peu de mots ce qui doit inspirer le fonctionnement d'une école idéale, où les enfants seraient d'abord heureux selon lavoie que chacun d'entre eux choisirait. Je ne suis pas encore sûr de garder ce lemme qui n'est pas encore tout-à-fait clair dans ma tête. À voir et à revoir. 

12 minutes

Le ciel de Lisbonne est bleu, bleu, bleu, sans la moindre touffe de nuages, avec un soleil chaud et revigorant. Aujourd'hui, j'ai fait mes 12 minutes de marche sur le tapis roulant qui me permet, à Lisbonne, de marcher sur du plat. C'est Isabel qui a fait cette acquisition il y a quelque temps et je m'en félicite alors qu'au début, je trouvais cette machine assez aberrante. Mais les conditions du terrain à Lisbonne sont telles que l'on est prêt à renier le principe des balades en plein air. En outre, le risque de trébucher sur des pavés mal ajustés est réduit à zéro. C'est le médecin qui m'a recommandé de marcher au moins dix minutes par jour. 

Alan Bates

Je viens de voir la série qui relate le combat judiciaire d'Alan Bates contre le Post Office britannique. C'est une histoire incroyable qui se termine par la reconnaissance par l''État du Royaume Uni de la plus grande erreur judiciaire de l'histoire de l'Angleterre. C'est vraiment incroyable et la série est bien faite. Les personnages sont magnifiques d'authenticité et surtout celui d'Alan Bates lui-même. 

À part ça, j'essaye de marcher au moins dix minutes par jour. Jusque maintenant ça va, mais il faut que je tienne le coup, ce qui n'est pas évident. 

Xinha

 Nous sommes allés déjeuner aujourd’hui avec Xinha, une vieille amie d’Isabel que nous avons toujours beaucoup de plaisir à voir. Elle a 89 ans et peut tenir une conversation sans problème. Elle est pleine de vitalité et parle un excellent français avec des mots qui lui manquent de temps en temps mais sans que cela nuise à la fluidité des échanges.

Jeûne sec

Aujourd'hui, lundi, jeûne sec pendant 24 heures. Pour ne pas perdre l'habitude. Résultat : j'ai vraiment très froid, dans mon bureau où j'ai néanmoins allumé le chauffage. Heureusement, Isabel (qui jeûne aussi mais en buvant du thé et de l'eau, bien sûr) m'a préparé une bouillotte que j'ai mise sur mon ventre et qui me tient bien au chaud. 

Hier j'ai commencé la lecture d'un livre d'une auteure que j'aime bien, ou, en tout cas, dont j'aime bien l'écriture. Il s'agit de Madelaine avant l'aube (JCLattès, 2024) par Sandrine Collette dont j'avais apprécié le roman précédent  dont j'ai parlé le 13 décembre 2022 dans ce blog : On était des loups (JCLattès, 2022).

Nowrouz

 En iranien, nouveau jour. C'est ce nouvel an persan (c'était jeudi mais la fête a été organisée pour aujourd'hui) que nous avons joyeusement célébré aujourd"hui avec nos amis iraniens et d'autres invités chez Alimo et Avissa. Une très bonne ambiance avec de nombreuses langues autour de moi. Et, ce qui ne gâte rien, un repas de midi somptueux, avec vins et champagne. Ci-joints les objets qui doivent nous assurer une année heureuse. 

Alimo nous a montré ses réalisations dans sa nouvelle maison ainsi que ses nombreux projets. J'ai déjà mentionné les chaises magnifiques qu'il fabriquait.

Alimo est un véritable perfectioniste. Tout ce qu'il fait est parfait. Et l'on sent qu'il veut qu'il en soit ainsi. 

Salon

 Il y a eu un salon d'Isabel ce soir. Avec une vingtaine de personnes. Luis a fait une présentation sur les incendies de forêt au Portugal. Je n'ai pas assisté à la conférence parce que mon portugais n'est pas encore suffisamment au point. Par contre j'ai dîné avec les invités et c'était très bon. En particulier les pâtes aux chamignons de la forêt. 

Microsoft

Insupportable informatique : ce matin, je veux poursuivre mon travail sur l'article promis à Jean-Marc et, brusquement, je ne réussis plus à taper une seule lettre sur mon document. Mon logiciel Microsoft est bloqué et quand je cherche à savoir ce qui se passe, on me dit que je ne suis pas abonné, qu'on ne trouve aucune trace de mon abonnement, etc. Je me sens complètement impuissant devanty ce genre de bug. C'est vraiment insupportable.

Cette nuit, il y a eu une tempête sur Lisbonne. Son nom Martinho. Il y a eu des dégâts, des arbres déracinés par des vents de 120km/heure, des pancartes arrachées, bref, une petite tempête pendant que je dormais tranquillement ! Isabel a eu un peu peur. 

Alzheimer

Hier soir j'ai vu un film qui m'a beaucoup secoué : The Father de Florian Zeller avec le magistral Anthony Hopkins qui nous offre le tableau clinique d'un Alzheimer qui empoisonne la vie de ses proches, sa fille en particulier, qui s'occupe de lui tou en étant en plein désarroi. Je n'ai pas l'impression que cette maladie me guette. Je fais fonctionner mes méninges avec les échecs, les livres, l'apprentissage (enfin !) de la langue portugaise, etc... Je soigne ma mémoire. Je n'oublie ni les noms, ni les mots, enfin... cela m'arrive de temps en temps, mais pas plus souvent qu'il y a dix ou vingt ans.

Pourquoi ?

J'ai décidé de reprendre complètement le papier que je destinais au prochain numéro d'Alliage sur la demande de Jean-Marc. Je pense que j'aurai bouclé ce papier dans trois ou quatre jours. Je sais que je suis en retard mais je ne pouvais pas laisser passer l'occasion qui nous est fournie par cette actualité scientifique mise sens dessus dessous par Trump, pour la confronter à cette question que Feyerabend pose avec insistance : Pourquoi la science ? 

Trumperies

Il est difficile de ne pas s'intéresser aux méfaits du président Trump, à ses extravagances guerrières, à ses caprices de businessman, à son idéologie naturelle d'extrême droite, à ses outrances permanentes, à ses grimaces oratoires, à ses mensonges d'enfant, à ses abus de pouvoir, à ses vélléités de faire de la langue un instrument de l'ignorance, à cette espèce de méchanceté qui s'ignore elle-même... 

Théétète

Nous allons aujourd'hui à un repas confectionné par Alimo et un autre chef iranien. La cuisine iranienne est délicieuse et je me réjouis quoique les plaisirs de bouche me seéduisent de moins en moins. C'est l'âge sans doute. À part ça, je travaille toujours sur mon papier feyerabendien. J'ai repris le premier des trois dialohues sur la connaissance que j'ai traduits pour le Seuil; ce premier dialogue traite du Théétète de Platon. Passionnant.

Platon

Je travaille sur le papier que je dois envoyer à Jean-Marc. Je m'intéresse notamment à la manière dont Feyerabend nourrissait sa réflexion philosophique avec les dialogues platoniciens. Feyerabend était certainement fasciné par Platon, son extraordinaire clarté, son intelligence lumineuse, sa dévotion pour Socrate. J'éprouve sans doute la même fascination bien que je n'aime pas du tout la philosophie de Platon.  

Obscurantisme

Comment est-ce possible ? Les attaques actuelles de la nouvelle administration américaine contre les sciences, contre l'éducation, contre les donnée du chaangement climatique, la suppression de certains mots dans tous les documents officiels, tout cela signale une volonté de faire de ce nouvel obscurantisme une arme contre le peuple. Pourquoi ce peuple aurait-il besoin de connaissances. Celles-ci sont indissociables d'un esprit critique mais celui-ci est banni du nouveau fonctionnement de la société américaine. C'est un désastre que l'on peut espérer provisoire mais, qui sait ? 

Bertolucci

 Sur Arte, je suis en train de regarder un film de Bernardo Bertolucci, Un thé au Sahara. Une leçon d'esthétisme. Superbe. La batterie de mon ordinateur faiblit. Ça me donne un bon prétexte pour arrêter d'écrire.

Un dimanche...

...avec le vent souffant en tempête et la pluie contre les vitres, qui s'arrête brusquement, et reprend, les chats demandent à rentrer, mouillés, ils vont près du feu et regardent les flammes, immobiles...

Big delete

Preciado a publié un article aujourd'hui dans Libé, qui évoque la manière dont Trump et Musk sont  en train de supprimer des mots de tous les réseaux sociaux. Il s'agit de mots susceptibles d'évoquer les questions d'inclusion, de genre, et d'environnement. Nous revenons ainsi à un pouvoir qui croit pouvoir s'immiscer dans la tête des humains grâce, selon moi, à l'exploitation de l'arbiraire du signe à condition toutefois que cet arbitraire soit à situer dans le rapport du signifiant au signifié comme Saussure l'avait conçu, et non dans le rapport du signe à la réalité comme la variabilité des langues peut nous le faire concevoir. Nous sommes entrés dans le monde linguistique imaginé par Orwell avec le novlangue. 

Tuer

 J'ai rêvé cette nuit que je devais tuer quelqu'un. Je ne connaissaais pas la personne que je devais abattre. On m'avait donné un couteau. C'était un ordre. Je me suis rendu à la plage où cela devait se passer mais au dernier moment, je suis allé voir la personne qui m'avait donné cet ordre pour lui dire que je ne pouvais pas. C'était impossible pour moi de commettre ce meurtre. Après quoi, je me retrouve sur le dos d'un cheval qui fait des tours, avec d'autres, à moitié sur la plage et à moitié dans l'eau. Nous sommes armés de piques pour capturer des trucs dans la mer.

Lion's mane

Je suis rentré à Lisbonne hier soir. Encore tout enchanté par le bel anniversaire que nous avons souhaité à ma sœur Martine avec Dincan, Françoise et Marianne. En réalité j'avais pu parler avec Martine la veille pentant toute l'après-midi du 4 mars qui s'est conclue avec un dîner chez eux, au menu duquel nous avons eu de délicieux grenadins parfaitement cuisinés. Martine a quelques problèmes de mémoire, ce qui est bien normal à son âge. Je lui ai conseillé des compléments alimentaires qui peuvent certainement aider : il s'agit de gélules aux champignons "Crinière de Lion",  Lion's Mane. L'endroit où je me fournis et qui a fonctionné pour Josiane également, est l'entreprise portugaise Gribb dont on peut trouver le site sur internet. Je prends aussi des gélules de Ginkgo Biloba et aussi des gélules de Bacopa Monnieri. Je prends deux gélules de Lion's Mane le matin et deux le soir.  Sinon pour les autres, j'en prends une de chaque tous les matins. Je pense qu'elles ont un certain effet car je sens que ma mémoire va plutôt bien. 

Martine

 Ma sœur Martine a 82 ans aujourd’hui. Je l’ai vue hier. Nous avons passé toute l’après midi ensemble dans son petit appartement parisien. Nous avons beaucoup évoqué le passé, les souvenirs, les rancœurs associées à notre père, tours vivaces. Je la retrouverai ce soir pour un repas avec Françoise et Marianne qui viennent des Strasbourg. D’ici là, je déjeunerai avec Richard, et si j’en ai le courage, j’irai au séminaire organisé par Joëlle au Muséum, rue Buffon. 

Deleuze

 Je fonce, avec plein d’autres compagnons de voyage, vers Paris. Le train va très vite. Mon regard n’a pas le temps de pénétrer dans les forêts qui bordent les voies. Il fait très beau. Hier il midi j’ai déjeuné ches Célia avec Irène, Hendrik et Joaquim. Un gratin dauphinois. À la gare, j’ai acheté un hors série sur la pensée de Gilles Deleuze.

Famille

 Hier soir j’ai mangé une choucroute excellente chez ma sœur Marianne. Il y avait Françoise et Patrick. Ces petits repas familiaux sont agréables. En principe, Irène doit venir déjeuner avec nous chez Célia aujourd’hui. Il y a longtemps que je ne l’ai plus vue. Cet après-midi je vais chez Josiane et demain matin je prends le train pour Paris. J’irai dormir chez Fabien. 

Souvenir de Guy

Voici les deux photos qui sont épinglées dans ma chambre au Lycée Ermesinde de Mersch.

Aujourd’hui matin, j’ai parlé de la monnaie au cours d’une réunion qui rassemblait quelques enseignants du Lycée. Il y avait Philippe, Sophie, Anne, Pénéloppe (qui est une élève), Tammy, Nadine, Claude, Mich et Jeannot, bien sûr ! J’ai eu droit à beaucoup d’attention ce qui m’a permis d’aller dans les détails. Philippe et Sophie m’ont remercié, ce qui m’a fait plaisir. C’était aussi comme un souvenir des cours que je donnais à la Fac de Droit, il y a environ trente ans. Tout me revenait tranquillement. L’histoire de Candaule et Gygès, l’échange chez Aristote, les liens avec l’écriture alphabétique, et Platon aussi bien sûr… Ah lala ! Que de joies qui se rallumaient comme par enchantement !

 

Écriture alphabétique

 J’ai fait une petite présentation ce matin sur l’écriture alphabétique et les conséquences socio-cogntives qui s’ensuivirent aux environs du Ve siècle avant J-C. Cette petite intervention m’a replongé dans les travaux qui ont conduit à la soutenance de ma thèse d’État. Je continue de penser que les hypothèses que j’ai formulées à ce propos sont parfaitement justes même si leur démonstration n’a pas convaincu les quelques experts ayant eu vent de mes idées. En tout cas, c’est toujours avec plaisir que je reviens sur mes propres traces. 

Claustrophobie

 Je suis arrivé à Luxembourg avec une heure de retard. Un passager — il se trouve que c’est tombé sur celui qui était assis à côté de moi— s’est senti mal au moment du départ ; les portes de l’avion avaient déjà été fermées. Il a fallu appeler un médecin qui, très vite a fait un diagnostic impliquant que le passager en question reste au sol. Il a été pris en charge par une ambulance. Cet incident nous a fait perdre une heure. Mais ça n’a pas beaucoup d’importance. Il semblerait que ce passager souffrait de claustrophobie. 

Jeannot m’attendait à la sortie. Je crois que tous les deux, nous aimons bien nous retrouver après ces absences qui durent généralement un peu plus d’un mois. Nous sommes allés manger dans le restaurant chinois de Lindgen, toujours aussi bon. Maintenant, je vais aller dormir pour être aussi en forme que possible demain matin.

Jour J

 Volilà, Charlotte vient de partir. Beaucoup d'émotion car elle part pour assez longtemps : au minimum sic mois, disait-elle. Elle va à l'aventure dans un monde qui reste assez inquiétant. Mais bon ! Elle a travaillé dur pour s'offrir ce voyage et j'admire sa détermination, son courage et sa volonté. Bravo, Charlotte. Vas-y ! Deviens ce que tu es ! 

Brésil

Guérison lente. Très lente.

Mardi, Charlotte s'envole pour le Brésil. Nous avons réuni des amis brésiliens aujourd'hui qui lui ont donné beaucoup de conseils sur la manière dont il faut se comporter au Brésil pour éviter les ennuis. Ces amis étaient très sympathiques.  

Strogonoff

 Bon ! Ma grippe est grippée et je crois qu'elle va abandonner la proie qu'elle avait trouvée en moi. Mais elle a bien du mal à me quitter. Je tousse encore, ce qui fait que j'ai dû mettre un masque pour saluer les invités au dernier salon d'Isabel. Ils sont encore tous là-haut. Isabel avait préparé un bœuf Strogonoff pour quarante personnes. Elle m'a apporté une assiette dans mon bureau. Très réussi ! Perndant qu'ils et elles écoutaient la conférence sur les azulejos, j'ai regardé une minisérie d'Arte sur mon ordinateur : Nismet. Une histoire assez ordinaire mais dont le traitement était si pudique, si peu enclin à cette sorte de séduction du spectacle qui est presque toujours présente dans les films ou les séries d'aujourd'hui, qu'elle est devenait tout-à-fait spéciale et remarquable.

Autobiographie

Je n'ai pas dormi la nuit dernière. J'ai somnolé avec des trains de pensée qui se succédaient les uns après les autres autour du nom de mon ami qui vient de nous quitter : Guychou. Mes pensées tournaient autour du conseil que Guy m'avait malicieusement donné au moment de la célébration de l'anniversaire d'Anne : "Tu devrais écrire ton autobiographie." Je n'en revenais pas. Je lui ai dit : "Mais ma vie n'est pas très intéressante !" Et pourtant je n'ai pensé qu'à cette suggestion pendant toute la nuit. Et il y avait en effet des trucs intéressants.

Mieux

Ça va mieux aujourd'hui. Un peu mieux. Mais les trois derniers jours ont été très difficles à vivre avec des toux intempestives, dérangeantes, avec des poumons qui faisaient beaucoup de bruit, comme si la petite usine qui assure les flux d'oxygène dans mon corps se détraquait lentement. C'était surtout cette pesanteur qui collait mon corps au lit, rendant presqu'impossible ne fut-ce que de prendre une position assise. J'utilisais mes bras pour lever le haut de mon corps, sns succès.

Faiblesse

 Cette grippe est vraiment mauvaise, je suis très affaibli. Hier je ne réussissais pas à m’assoir dans mon lit,

Grippe

 J’ai attrapé une mauvaise grippe qui nous a fait passer, à Isabel et moi-même, une nuit épouvantable. C’est une de ces grippes qui vous fait perdre toute force. Avec toux intense, fièvre (pas beaucoup), glaires, etcétéra. Mais surtout une fatigue incroyable.

Tremblement de terre

Aujourd'hui, vers 13h30,  la maison a tremblé de tous ses meubles, de tous ses lustres, de tous ses chats,  qui ont bondi hors de portée —portée de quoi ? de qui ? allez savoir— en tout cas les trois chats ont été se cacher pour ne revenir qu'une heure plus tard, pour s'allonger et s'endormir dans les fauteuils comme si de rien n'était. Magnitude : 4.2 sur l'échelle de Richter. Ça secoue un peu mais on n'a pas le temps d'avoir peur. Tout tremble, sauf vous, impérialement calme et tranquille. J'ai quand même craint pour l'intégrité du miroir de Préfailles, au dessus de notre cheminée, ce qui aurait été une véritable catastrophe.

Christiane

C'est la mère de mes nièces Caroline et Sophie qui vient de mourir. Je ne pourrai pas aller à la cérémonie d'hommages qui lui sera consacrée et je le regrette. J'aime beaucoup Caroline et Sophie ainsi que Jacques, le mari de Sophie dont je trouve le dévouement pour notre famille tout-à-.fait admirable. J'ai écrit un texte pour marquer mon soutien et dire mon émotion devant cette triste nouvelle. Ma sœur Françoise en fera la lecture le 20 février lors de la cérémonie. 

Par ailleurs, lors de mon voyage de retour, j'ai entamé la lecture du nouveau livre de Laurent Binet, Perspectives (Livre de poche, 2025). Il s'agit d'un roman épistolaire entre les acteurs du monde de l'art au milieu du XVIe siècle à Florence (Vasari, Michelange, Catherine de Médicis, etc;). Intéressant.

Train

 J’avais écrit un article dans le train. Je n’ai pas pu le publier. Un bug, sans doute. Je racontais un peu ma journée d’hier consacrée aux hommages que ses amis proches et sa famille ont rendus à notre cher Guychou. Nous avons eu droit à deux chansons très originales choisies par Yaël et Judith mais surtout, à une chanson turque chantée a capella par Ragip dont la voix profonde et juste m’a enchanté. L’après-midi, nous nous sommes rassemblés au Café Brandtc pour discuter entre vieux amis mais aussi avec des personnes que je ne connaissais pas, notamment les fils de Michel Roos, les petits enfants de Guy, bref, beaucoup de monde dans une ambiance de chaleureuse empathie. 

Han Kang

 Elle a été récompensée du prix Nobel en 2024. Elle est coréenne. Je viens de lire, dans le train qui m’amenait à grande vitesse à Strasbourg, l’une de ses nouvelles intitulée « La végétarienne ». Cette nouvelle est très puissante. Elle exprime de façon assez spectaculaire le dégoût soudain de toute viande, sous quelque forme que ce soit, à la suite d’un rêve, qui se répète, sous d’autres formes, à plusieurs reprises. Le récit est d’une grande simplicité. Mais c’est assez violent parce que toute la famille de cette femme qui n’a pas l’habitude de porter des soutien-gorge, veut absolument lui faire manger de la viande. Il y a une scène, à la fin de la nouvelle, qui est vraiment effrayante.

Feyerabend

Je reçois ce matin un message de Jean-Marc qui me demande de lui envoyer —le plus vite possible, évidemment !—  le texte de mon intervention de la rue d'Ulm, l'année dernière, en vue d'une publication dans le prochain numéro d'Alliage. J'ai aussitôt fouillé mon ordinateur pour voir si j'avais des notes sur cette intervention. Et oui ! j'ai retrouvé mes notes et je vais pouvoir en faire un texte. Mais cela prendra quand même une semaine ou deux, sans doute.

Celan

L'un des poètes favoris de Guy. Je relis l'Entretien dans la montagne (Verdier, 2001). Un très beau texte de Paul Celan. Qui traite de l'errance impliquée par la recherche de soi-même. 

Queiroz

 C'est l'auteur portugais du XIXe siècle dont je lis actuellement le roman intitulé Le Mandarin aux éditions Chandeigne.

Aller/retour

Alors, oui, j'irai à Strasbourg pour rendre hommage à mon grand ami Guy Chouraqui, physicien, mathématicien, poète, philosophe, joueur d'échecs, merveilleux enseignant, plein d'humour et excellent cuisinier, bref un homme complet, bon, cultivé, grand lecteur et traducteur à l'occasion, en ma compagnie pour le livre de Harry Collins, Experts artificiels. Machines intelligentes et svoir social,  publié par le Seuil en 1992 dans la collection "Science ouverte" de Jean-Marc Lévy-Leblond. Je partirai le 12 février et reviendrai à Lisbonne le vendredi 14 février. 

Guychou

Anne vient de m'appeler sur Whatsapp pour m'annoncer le décès de son mari, Guy Chouraqui, mon maître lui ai-je dit, parce qu'il était vraiment quelqu'un d'absolument exceptionnel. Rares sont les personnes qui sont à la fois d'une grande intelligence et d'une bonté sans égal. C'est quelqu'un de très cher à mon cœur qui ainsi s'en va et me laisse seul, dans un monde qui ne va pas très bien pour le moment. Guy a été quelqu'un de très important pour moi. Nous avons partagé les mêmes intérêts pour beaucoup de choses. Il était d'une grande mosdestie malgré son génie, car oui, Guy était quelqu'un de génial, vraiment et tous ceux qui l'ont cotoyé d'un peu près s'accorderont certainement sur ce point. Adieu, Guy, mon cher Guy, j'avais pour toi l'admiration et l'estime que l'on ne doit qu'à ceux qui, lorsqu'ils meurent, vous plongent dans une grande solitude.

PS

 Je n'ai toujours pas compris pourquoi le PS s'est laissé embobiner par Bayrou et je comprends, par centre, la colère de LFI. Le PS contribue à la destruction du NFP.  C'est un espoir qui meurt pour la gauche de rupture. C'est assez triste. Mais ils continueront de se battre.

Connerie

Je suis en train de voir Un autre monde, avec Vincent Lindon, sur Arte. Intéressant. Plus qu'intéressant, en fait. C'erst un regard sur le monde des entreprises dans le cadre du néolibéralisme sauvage qui sévit actuellement et qui tente tant bien que mal, pliutôt mal que bien, de survivre.

J'ai bien avancé aussi dans la lecture que Jérôme m'a offerrt pour mon anniversaire : Psychologie de la connerie, sous la direction de Jean-François Marmion, Sciences humaines éditions, 2018. C'est un sujet inépuisable.

Omakase Wa

 Nous y sommes allés samedi soir à 7 heures. Nous étions dix, dont Isabel et moi, assis à une sorte de comptoir comme il y en a souvent au Japon. Omakase veut dire que l'on fait confiance au chef. Donc nous ne choisissons rien, si ce n'est la boisson. On se laisse ainsi conduire, bouchée après bouchée jusqu'à la fin du repas. Chaque bouchée est travaillée dans les moindres détails.  La première fut une huître parfumée avec quelques œufs de saumon peut-être (?). Une seule huître par personne de la même manière que l'on aura droit à une seule coquille Saint Jacques, mais là aussi, parfumée avec des miettes d'ingrédients que nous ne connaissions pas. Et ainsi de suite jusqu'à la fin du repas. Ce fut une expérience culinaire rare et très puissante avec des parfums et des textures ciselées pour réjouir nos palais. Hier Zephira m'a appelé pour me souhaiter un bon anniversaire et elle connaissait Omakase Wa, car il y a en plusieurs à Seattle, semble-t-il. Elle a fait cette expérience à plusieurs reprises. Hier j'ai reçu beaucoup d'appels pour me souhaiter une bonne 84ème année : Josiane, Françoise, Samantha, Hormuz, Charlotte, Marianne, Patrick, Claude, Fabien, Célia, Hendrik, Joacquim, Ruben, Zeph, Fianna, Irène, Martine, Duncan, Richard, Sasha, Joëlle, Anouk, Cerise, Jeannot... Isabel me dit que j'ai reçu des messages sur FaceBook dont je n'aurai pas connaissance parce que je ne vais jamais sur FaceBook.  Hier nous avons aussi reçu des amis pour un goûter chez nous : Alimo et Avisa, Paula, Lucia et Pedro, Jeanne, Jérôme, Sydney. Nous avons passé toute l'après-midi à parler, rire, grignoter, boire, etc... Ce fut très joyeux.

83

Je vis aujourd'hui le dernier jour de ma 83e année et demain, j'entame, à 83 ans, ma 84e année qui se terminera le 31 janvier 2026. Bon ! J'espère que je ne me suis pas trompé. Ce soir, Isabel m'invite dans un excellent restaurant japonais dont elle a fait connaissance pour célébrer le dernier anniversaire de Charlotte, en juillet dernier. Demain matin, j'irai peut-être me chercher un bon pull à Corte Inglès, histoire d'avoir un cadeau demain après-midi !!!

Otages

Je suis scandalisé par les réactions qui ont eu lieu en Israël et ailleurs quand je ne sais plus quel média a qualifié les prisonniers palestiniens d'otages, usant ainsi du même mot qui désigne les prisonniers israéliens du Hamas. Les milliers de Palestiniens qui ont été emprisonnés dans les geôles d'Israël ont le plsu souvent été pris et enfermés pour des raisons dites "administratives".  Mais l'usage de ce mot cache ce dont il s'agit en réalité : il s'agit bien d'une prise d'otages. Par centaines voire par milliers. Sans motif précis, sans jugement, sans durée d'emprisonnement. 

* * *

Aujourd'hui à 13 heures nous sommes allés écouter un petit concert dont le programme était consacré à deux quintets de Mozart, l'un avec le cor comme soliste l'autre avec la clarinette. Notre ami Jérôme était le soliste au cor. Ce fut magnifique.

Algorithmes

La Fondation Feyerabend est victime de décisions bancaires ordonnées par des algorithmes. La banque suisse qui gérait ses fonds destinés à soutenir des projets visant à promouvoir la solidarité dans des communautés situées dans divers coins du monde, cette banque suisse donc, a brusquement cessé de satisfaire aux demandes de transfert d'une partie de ces fonds aux communautés désignées par les membres du conseil de la Fondation pour recevoir le soutien financier nécessaire à la réalisation de leurs projets. Cette décision est, semble-t-il, le résultat d'une application aveugle de certains algorithmes associés à la lutte contre le blanchiment. En tout cas, c'est l'explication la plus optimiste que l'on puisse imaginer pour rendre compte de telles décisions. La banque en question ne donne aucune explication de ce brusque changement de politique. On imagine qu'en ordonnant des transferts d'argent à des communautés situées au Zimbabwé, en Palestine, ou en Afrique centrale, les ordinateurs s'affolent quand ces noms apparaissent dans les demandes de transfert et bloquent automatiquement toutes les opérations prévues. C'est totalement arbitraire et, à dire vrai, proprement scandaleux. (Voir la brève émission de France Inter du samedi 25 janvier à 6h15 : radiofrance.fr)

Chabrol

 Je viens de voir La fleur du mal, de Claude Chabrol sur Arte. Film magnifique qui nous décrit cette bourgeoisie aisée au langage charmant de l'après-guerre. Et pourtant, une femme, amoureuse de son frère, a tué son propre père et va s'accuser du crime que sa petite fille commettra en tuant, elle aussi, le père de celui, son frère, dont elle est amoureuse depuis son enfance et qui vient de revenir d'un séjour en Amérique. Répétition des actes qui fondent la transmission de la culpabilité à travers les générations. Un drame de famille en quelque sorte, que Chabrol raconte avec un talent inouÏ et du plaisir, un plaisir que l'on ressent dans la manière dont il campe ses personnages, qu'il manipule sous l'œil jouissif de sa caméra.

Ce matin, j'ai essayé DeepSeek, le logiciel chinois d'une intelligence artificielle qui consurrence sérieusement ChatGPT. Le résultat était assez bon quand j'ai posé des questions sur le GERSULP, mais très mauvais quand je lui ai demandé des informations sur le Lycée Ermesinde. Intéressant.

Iran

Dimanche soir, nous sommes allés voir un film iranien absolument magnifique. Il s'agit de Mon gateau préféré, réalisé par Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha, deux jeunes cinéastes iraniens. Nous y sommes allés avec Alimo et Avisa, nos amis iraniens de Lisbonne. C'est une histoire d'amour qui se déroule à Téhéran entre une femme âgée qui souffre de solitude et un chauffeur de taxi qui, âgé lui aussi, a peu de rapports avec autrui. C'est un film très beau et un peu triste à la fin, qui nous montre ce que peut être la vie quotidienne dans cette capitale que je rêve de voir un jour.  Après le film, nous sommes allés dans un restaurant iranien à Lisbonne et nous avons mangé des mets délicieux cuisinés par un chef qui a mérité toutes nos félicitations. 

Parrique

 De son prénom Timothée, auteur du livre que m'ont vivement conseillé Fabien et Théo lors de mon passage à Paris. Ralentir ou périr. L'économie de la décroissance, (Éditions du Seuil 2022) et dont j'ai lu les premières pages disponibles gratuitement sur le site de la FNAC. Cet essai est d'une très grande clarté et tout-à-fait convaincant. On se demande comment il est possible de continuer à ignorer les impasses où nous conduit ce capitalisme fou qui est fondé sur une croissance illimitée. Le fait que cette idée est profondément stupide ne décourage pas les partisans de cette ccourse vers l'abîme. C'est très curieux.

Ishida

Dans mon avion de retour à Lisbonne, j'ai lu la plus grande partie du livre que m'avait offert Célia : Chats sur ordonnance de Syou Ishida (traduit du japonais par Diane Durocher, Albin Michel, 2024).  Je ne dirais pas que c'est un grand livre, mais son propos est assez original. Il s'agit d'un médecin psy qui habite un immeuble délabré dans une petite ruelle de Kioto et qui soigne les gens en leur confiant un chat. Les gens doivent garder le chat chez eux pendant un certain temps (entre dix ou quinze jours) et souvent ils finissent par adopter l'animal dont les vertus bénéfiques se font sentir surtout à travers le changement d'humeur des patients : ils deviennent souriants et aimables alors qu'ils étaient toujours de mauvaise humeur.  

Retour…

 …à Lisbonne. J’espère seulement que les tempêtes qui sont annoncées en France ne vont pas déranger les départs d’Orly.  Je vais prendre à nouveau cette fameuse ligne 14 du métro qui arrive directement à Orly tout près des halls de départ des avions pour Lisbonne.

Marc

 J’ai déjeuné aujourd’hui avec Hormuz et sa fille Myriam dans une sorte de cafétéria self-service rue de Suresnes à Paris, juste à côté du 20 rue d’Anjou. Pas cher et pas trop mal au niveau gastronomique, enfin, non, le mot gastronomique ne s’applique pas vraiment aux boules de falafel que j’ai eues dans mon assiette avec des spaghettis et une sauce aux champignons sans champignons. Mais bon ! Nous avons pris un café ailleurs et cela m’a fait très plaisir de revoir Myriam. En réalité, j’avais réservé cette soirée à mon ami Marc, qui a mon âge et qui est mal en point. C’est ce qui a sans doute motivé sa décision de ne pas répondre positivement à mon invitation à me recevoir. Il marche difficilement m’a-t-il dit, mais moi aussi, je ne suis pas à l’aise avec mes jambes. Ce soir j’ai revu Guy, le grand ami de mon fils Fabien que j’ai connu à Strasbourg quand je donnais des cours de philosophie des sciences aux étudiants en économie.

Vuillard

 Dans le train qui m’amenait à grande vitesse à Paris, j’ai lu le petit livre d’Eric Vuillard, Une sortie honorable (Actes Sud, Babel, 2022), une écriture que j’adore. C’est sur la fin de la guerre de la France contre le Vietnam qui réclame son indépendance. Le livre est passionnant. 

Hier soir, j’ai dîné chez Fabien avec Louis, Eliott, Théo, Fianna et Fabien. Une discussion très animée sur l’intelligence artificielle. Fabien avait préparé une blanquette de veau. Louis revient aujourd’hui à midi pour déjeuner avec moi.

J’ai envoyé un message à Marc, lui disant que j’aimerais le voir mais il m’a répondu qu’il n’allait vraiment pas bien. Peut-être demain soir ? 

Polémique

 Voilà qu’une polémique vient de surgir au détour de la remarque sexiste dont je me suis rendu coupable quand j’ai parlé de Marie Robert. C’est dommage que ce ne sont que des anonymes qui interviennent, mais l’objet de cette polémique sur le « politiquement correct » est digne d’un certain intérêt. Peut-on dire d’une femme qu’elle est jolie ? Quand on la connaît et qu’on s’adresse directement à elle, sans doute que oui. Par contre si on ne connaît pas la personne, cela peut être mal perçu. 

J’écris de chez ma fille Célia. Elle vient de faire un délicieux gâteau au chocolat. 

PKF

Je suis à  Strasbourg où je suis arrivé hier soir. Aujourd’hui à midi, j’ai déjeuné chez Marianne avec Françoise et Patrick. Une bonne entente autour d’un excellent repas. À 18h30 j’ai une réunion imprévue du bureau de la Fondation Feyerabend, une réunion qui doit nous permettre de résoudre un problème assez compliqué. Cela ne m’arrange pas vraiment mais c’est sans doute l’une des dernières réunions de la Fondation dont la vie risque d’être écourtée brusquement pour des raisons financières. 

Sexiste

 J’ai reçu via le mail de Fred, une critique de ce que j’ai écrit après avoir googlé le nom de Marie Robert. Celle-ci tient une chronique philosophique sur France Inter. Elle me paraît très intéressante et « en plus, disais-je, d’après les photos que l’on trouve sur internet, elle est très jolie. » C’est une remarque sexiste qui m’est reprochée par quelqu’un que je ne connais pas. En y réfléchissant, j’en conviens. Et je regrette d’avoir écrit cela sur mon blog. J’essaye pourtant d’être attentif à ce genre de choses, mais voilà, ça m’a échappé et je présente mes excuses… à qui, d’ailleurs ? à toutes les femmes du monde.

Silence

 Très belle démonstration aujourd’hui des talents et de la créativité des entreprises internes du lycée Ermesinde. Félicitations aux élèves et à l’organisation de ce « best off » ! Fred me disait en revenant dans nos chambres après le repas du soir que j’étais bien silencieux pendant ces réunions. C’est vrai. Mais quand on n’a rien de véritablement pertinent à dire pour que les choses avancent, ne vaut-il pas mieux rester silencieux ?

Distributeur

 Les invités du CEIP sont arrivés tout au cours de l’après-midi. J’ai ainsi revu Nicole, Fred, Jean-Patrick, Hannelore, Giannî, et bien sûr Philippe qui nous a rejoint pour la première fois. Richard et Olivier sont aussi très présents. Nous avons discuté longuement sur le film que nous aimerions qu’Olivier réalise et des difficultés que sa réalisation implique si l’on ne veut pas en faire un simple film de propagande pour le lycée Ermesinde. Le défi est intéressant et assez difficile à relever. 

À13h45, Jeannot et moi sommes allés accueillir Jean-Patrick à l’aéroport. Comme j’avais besoin d’un peu d’argent liquide, j’ai avisé un distributeur de billet dans le hall d’arrivée. J’ai glissé ma carte dans le distributeur n° 1856 de l’entreprise Bill. J’ai indiqué le montant que je désirais et j’ai retiré ma carte. Puis j’ai attendu la sortie des billets …qui ne sont malheureusement pas sortis de cette foutue machine. Je sais. J’ai tort d’insulter l’engin mais c’était quand même très vexant de se voir refuser cet argent qui est pourtant bien à moi. Du coup, comme je voulais m’acheter un tube de dentifrice, j’ai demandé à Richard de me le rapporter et c’est finalement Olivier qui m’a acheté cet élément indispensable de mon hygiène matinale et vespérale !

Réveil

 Je n’ai pas retrouvé mon chargeur avant mon départ. Heureusement que ma tablette est là pour que je puisse rester fidèle à mon rendez-vous quotidien avec la question « qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire ? » Ce matin, à cinq heures et quart, je me suis mis sous la douche bien froide et c’est tout ruisselant de cette eau d’hiver, que je me suis rasé et que je me suis lavé énergiquement les dents. Je suis sorti de la maison à six heures dix alors que mon taxi arrivait pour m’emmener à l’aéroport. Juste avant de me réveiller j’ai fait un rêve au cours duquel je venais de me réveiller et c’est ce rêve qui m’a réveillé !

Chargeur

Je me prépare à mon voyage à Luxembourg. Je minimise les baggages mais je n'oublie pas les quelques médicaments que je dois prendre pour réduire le cholestérol. Bien sûr, comme toujours avant mon départ, je mange très peu. Je viens de manger un avocat et ce matin je me suis fait un œuf à la coque mais ce sera tout pour aujourd'hui. Ce matin, j'ai paniqué parce que je n'arrive plus à savoir où j'ai bien pu mettre le chargeur de mon ordinateur. Je suis sûr de l'avoir monté à l'étage hier hier matin et dès hier soir, impossible de le trouver. J'arrive au bout de ma batterie. 

Qu'est-ce ?

Qu'est-ce ? Un morceau de bois, certes, une bûche qui se trouvait parmi les autres et que j'ai saisie pour la mettre dans les flammes de notre cheminée. Mais, en la saisissant par le crâne —le crâne ? une bûche n'a pas de crâne, et pourtant...— mon geste s'est figé, parce que je voyais autre chose, la tête d'un vieil homme aux yeux dissymétriques et dont le nez et la bouche se confondent en une seule grimace qui m'interroge : qui suis-je sous la question de ton regard ? semble me dire ce morceau de bois échappé de l'enfer. Son oreille gauche a disparu ne laissant au bord du crâne qu'une cicatrice confuse. Son œil droit s'écarquille devant moi tandis que le gauche n'est plus qu'une petite ombre de la lumière qui le faisait briller quand l'homme si ridé d'aujourd'hui était encore dans la vie d'un arbre. 

Cette trouvaille d'hier soir est d'autant plus appropriée qu'aujourd'hui, samedi, un camion chargé d'une tonne de nouvelles bûches est arrivée chez nous.  Combien de crânes vais-je encore trouver dans ce tas de bois promis aux flammes ? 

Démocratie

Il n'y a aucun doute que la démocratie est actuellement en crise un peu partout dans le monde. L'une des raisons me semble être dans l'absence de fiabilité du vote. Il est devenu facile de frauder pour les pouvoirs en place et quand le vote définit une orientation précise des politiques à mener, les pouvoirs en place rechignent à s'y conformer. La démocratie devrait utiliser d'autres outils que le vote pour se maintenir et, personnellement je crois beaucoup aux conférences de citoyens.  

Herboriste

J'ai passé la journée tout seul et maintenant j'attends Isabel pour voir la série Abîme, sur la deuxième chaîne de la télévision portugaise. Cet après-midi, je suis descendu à Rossio pour aller ensuite chez l'herboriste de Jérôme, un vieux portugais extrêmement sympathique.  Et le magasin est magnifique. Ensuite je suis allé boire une bière avec Jérôme qui avait, lui aussi des courses à faire.  Je suis revenu à la maison en Bolt. Les trois chats m'attendaient et Manuela était arrivée. Je vais leur préparer une deuxième portion. 

Le Pen

Il est mort.  Les réactions du gouvernement visent à le confiner dans l'Histoire ce qui le fait mourir encore mieux. Car la stratégie de ses héritiers officiels ne peut guère vouloir s'en réclamer pour renforcer le RN qui tient à sa propre dédiabolisation. La gauche s'en réjouit. même si la mort d'un homme, quel qu'il soit n'est pas à célébrer. En attendant, le procès Sarkozy se poursuit. La défense des accusés tente de contester la procédure. Il fallait s'y attendre. Ce qui est plus inquiétant aujourd'hui ce sont les positions agressives de Trump envers le Canada, le Groenland, le canal de Panama, etc. Soutenu par Elon Musk, enfièvré par ce fou, Trump nous réserve des surprises.  Les Israéliens continuent à massacrer les Palestiniens avec la complicité active de Biden. La situation du monde est "métastable" comme l'aurait qualifiée mon ancien professeur de cybernétique, Abraham A. Moles.

Justice

Je viens de voir l'émission Thema d'Arte du mardi soir qui avait pour thème l'affaire d'Agnès Leroux qui disparut en avril 1977 et qui a vraisemblablement été assassinée par son amant Maurice Agnelet qui ne sera définitivement condamné qu'en 2014 après un parcours judiciaire particulièrement tortueux avec acquittement suivi de condamnation au cours de trois procès d'assises.  Le film pose la question de la vérité judiciaire qui n'est pas forcément la vérité mais qui tend à s'en rapprocher le plus possible. On voit aussi à quel point les témoignages sont fragiles, d'une fragilité qui surprend parce qu'on les sent sincères mais aussi frappés au coin du doute parce que ce ne sont que des témoignages. Au moment où s'ouvre le procès de Nicolas Sarkozy, les questions posées par cette émission ont une résonance singulière. Nous aurons droit à de nombreux témoignages qui seront systématiquement fragilisés par la défense. La vérité nous échappera sans cesse et pourtant elle existe et certaines personnes la connaissent. 

Anatomie de Dieu

 Je lis en ce moment —enfin, je viens de commencer à lire— God, An Anatomy, by Francesca Stavrakopoulou (Penguin Random House, 2021) sur l'application Kindle que j'ai dans mon. ordinateur. Dès le début, on est captivé par la description physique de Dieu, telle que l'on peut la reconstruire à travers les textes bibliques. L'auteur nous décrit les empreintes des pieds de Dieu sur terre: "I took off my shoes and walked barefoot up the warm, shallow steps to the entrance of the temple’s outer courtyard. And then I saw them: two giant footprints, each about a metre in length, carved into the limestone threshold; neatly paired, they were pointing into the temple. The toes and balls of each footprint were softly, deeply rounded, as though they had been pressed firmly into wet sand. I stepped into these enormous, yet delicate feet. They dwarfed my own."

Hier, nous avons dîné chez Alimo et Avisa, nos amis iraniens. C'était délicieux.

Je me permets également de citer un extrait de l'article paru sur AOC aujourd'hui même: "L'École, un colosse aux pieds d'argile" par Bertrand Ogilvie —dont j'ai déjà évoqué le livre Inclassable enfance, récemment— : "Et les deux auteurs ont bien raison de souligner la singularité de cette institution [l'École] par rapport aux autres pays : nulle part ailleurs cette fonction, essentielle à nos « démocraties », qui est d’opérer et d’énoncer la différenciation entre les statuts individuels de telle manière qu’elle apparaisse comme légitime et indiscutable, c’est-à-dire faire que l’égalité de droit ne soit jamais une égalité de fait, n’est confiée à une seule institution, sur laquelle « elle pèse » tant, comme le disent si justement les auteurs à la fin de leur article, qu’elle en devient intransformable, irrespirable, toujours au bord du burn out.

MK-ultra

J'ai regardé ce matin un programme canadien sur le projet MK-Ultra de la CIA durant la guerre froide, projet dirigé par Allen Dulles. Ce projet visait à voir jusqu'où pouvait aller le contrôle du cerveau humain grâce à toutes sortes de drogues (notamment le LSD dont ils ont acheté les réserves mondiales à l'époque), dees tortures, du conditionnement, bref tous les moyens que l'on connaissait à l'époque pour contrôler l'esprit. Il y avait des témoignages de certaines personnes qui ont été utilisées à leur insu dans le cadre de ce projet démoniaque.

Hier soir, Ruben et son amie Sevem sont arrivés chez nous. Sevem est très bien, intelligente et belle. Je sais que j'ai le privilège de faire sa connaissance avant Célia et d'autres membres de la famille. Aujourd''hui, ils sont partis pour le marché aux puces. Nous sortons ce soir pour aller chez Alimo et Avisa., nos amis iraniens. 

Pouce

 Quand j'étais plus jeune, au temps de mon adolescence, j'entendais souvent l'expression qui, pour désigner quelqu'un qui ne fait rien, disait "qu'il se tourne les pouces". Cette expression m'intriguait. Qu'est-ce que les pouces avaient à faire dans cette histoire de fainéantise. Jusqu'au jour où, oh stupéfaction, j'ai vu ma grand mère, la mère de ma mère, assise près de moi, je l'ai vue, oui, se tourner les pouces. Les mains croisées sur ses genoux et les pouces tournant délicatement l'un autour de l'autre. J'y ai repensé récemment en me surprenant moi-même en rrain de me tourner les pouces, littéralement, assis dans un coin du canapé, à côté de mon chat. 

Jour de l'an

C'est le jour de l'an.  Hier nous avons célébré la nouvelle année avec un nombre impressionnant d'amis et d'amies. En plus, il y avait les amis de Charlotte. Tous très sympathiques. Jérôme était là, toujours de bonne humeur et très concerné par les problèmes de santé. Il s'intéresse actuellement au cholestérol et à ses liens à des ennuis cardiovasculaires. Il lit les articles du docteur de Lorgeril qui conteste sérieusement les solutions de la médecine officielle avec les statines. Et pourtant, comme je l'ai déjà dit, j'en prends tous les jours sauf quand je jeûne. Nous avons vu un magnifique feu d'artifice du haut de notre terrasse qui était pour l'occasion pleine de monde. Nous avons débouché les bouteilles de champagne et nous avons mis les raisins secs dans notre bouche selon la règle d'une coutume portugaise.