Rechercher dans ce blog

samedi 31 décembre 2016

Le concret

C'est le dernier jour de l'année et de notre réunion familiale de Noël. Nous repartons demain matin pour Lisbonne avec une étape sans doute à Valladolid. J'ai terminé hier le roman de Kourkov. C'est vraiment une écriture très particulière qui porte toute son attention aux détails de la vie quotidienne, ce qui donne une idée assez précise de la vie en Ukraine, aujourd'hui. En fait cela crée une atmosphère très spéciale où il semblerait que ce dont on a à s'occuper exclusivement, ce sont précisément ces détails de vie qui seuls semblent pouvoir compenser l'incohérence tragique des rapports humains. Comme si seule la réalité concrète de nos gestes quotidiens et de nos émotions immédiates avait le monopole de notre insertion cohérente dans le monde. Comme si le concret rendait toute vision philosophique inutile et superflue.
Hier en fin d'après-midi, nous sommes allés à Agen, une petite ville sympathique qui abrite une superbe librairie. J'ai longuement discuté avec l'une des employées, grande lectrice qui me parlait de ces lectures les plus récentes. Elle m'a donné de précieux conseils.
Le soir je me suis endormi devant un documentaire qui avait été produit par France 2 sur Poutine.

jeudi 29 décembre 2016

Pingouin

Je lis actuellement Le Pingouin d'Andreï Kourkov. C'est un livre très étrange, une écriture qui fait se succéder une multitude de détails de la vie quotidienne du personnage principal, Victor et son animal de compagnie, un pingouin, l'un des animaux dont le zoo local voulait se débarrasser. Mais l'atmosphère créée par l'auteur est à la fois familière et étrange. J'en dirai sans doute plus quand j'aurai fini l'ouvrage ce qui ne devrait pas tarder.
Cet après-midi j'ai donné sa première leçon de conduite à Charlotte qui s'est très bien débrouillée au volant de notre Toyota.
Ce soir, nous mangerons un plat cuisiné par Fabien : un chapon désossé dans le ventre duquel un canard désossé a été mis après qu'on lui ait inséré deux faisans désossés également.

mercredi 28 décembre 2016

Les grands problèmes du monde

Le triangle sombre du papillon apparemment accroché au plafond a disparu ce matin.  Le plafond a retrouvé son calme blanc et la pensée suscitée par sa vision retrouve toute sa sérénité. Nous avons eu un grand repas dans un restaurant à Gramont, pas loin de Mauroux. Un peu gras peut-être avec de la charcuterie du coin, confits et magrets de canards, foie gras, etc., on est dans le sud-ouest et nos estomacs le ressentent sans doute. Personnellement,  je me suis limité au strict nécessaire. En outre j'ai limité le vin parce que je prenais le volant ensuite et je m'en suis parfaitement bien porté, surtout en raison de la discussion que j'ai eue avec mes grands petits enfants : Ruben, Sasha, Zéphira, Louis... sur les grands problèmes du monde. Existent-ils vraiment ?

mardi 27 décembre 2016

Perdus

Le triangle sombre d'un papillon accroché au plafond au moment où je me suis réveillé.
Hier nous sommes allés à Toulouse chez un médecin ostéopathe pour le torticolis de Charlotte. A l'aller, pas de problèmes avec le GPS de mon téléphone. Au retour par contre, nous avons erré pendant plus d'une heure dans les rues anonymes de la banlieue industrielle toulousaine à la recherche d'une indication pertinente du chemin à prendre. Nous nous sommes perdus. Finalement, nous avons pris l'autoroute vers Tarbes que nous avons rapidement quittée pour aller vers Saint-Hilaire, Saint Lys, et finalement la N 124 vers Auch. Heureusement que nous avions Cormoran Strike pour nous distraire.

lundi 26 décembre 2016

Brumes

Le matin quand on se réveille au Piot, la maison est entourée d'un épais brouillard qui rend l'environnement fantomatique. Il faudra que je prenne des photos.
J'ai l'impression de ne pas avoir dormi du tout cette nuit. Mon nez et mes yeux coulaient comme des fontaines. Je faisais également un rêve qui revenait constamment. Très difficile à raconter. Il y avait trois personnes à libérer. Mais le jeu impliquait des rôles bien déterminés et notamment le rôle du mort comme au bridge. Je soupçonnais l'existence d'une escroquerie. J'essayais également de ne pas tousser. Et j'y arrivais assez bien en respirant très doucement par le nez.
Aujourd'hui nous allons manger chez Pierre et Elena avec Sami et Samantha qui nous ont reçu chez eux à Mauroux hier soir. Sami nous avait préparé un véritable festin de cuisine indienne.

dimanche 25 décembre 2016

Brunch de Noël

Distribution des cadeaux de Noël ce matin, suivie d'un brunch. Nous étions 20 autour d'un arbre de Noël artificiel créé par Isabel sur le miroir au dessus de la cheminée du salon.
La maison que nous avons louée pour une semaine est vraiment très sympa. Les chambres ont toutes une salle de bains particulière. La cuisine se trouve dans les sous-sols avec la salle à manger, un peu petite malheureusement pour nous accueillir tous ensemble autour d'une table autour de laquelle 14 personnes seulement peuvent s'asseoir (en se serrant un peu, d'ailleurs). Certains ont dégusté leur brunch debout.

samedi 24 décembre 2016

Jéroboam

Nous sommes arrivés au Piot vers cinq heures : une très belle demeure construite en 1914, manifestement une maison de famille. Ce sont des Anglais qui l'on aménagée avec, ma foi, beaucoup de goût et de manière très simple. Nous avons mangé à 17 à côté de la cuisine et le jéroboam de vin portugais que j'avais amené a eu beaucoup de succès.

J'ai fait un rêve étrange cette nuit : j'étais en train de manger des biscuits quand, tout-à-coup, je m'aperçois que le biscuit que j'étais en train de croquer était ma carte de crédit, Visa premium. J'en avais déjà mangé les deux tiers et je voyais très nettement le profil arrondi et dentelé de ma machoire supérieure. Je me demandais d'ailleurs comment j'avais pu digérer ce que j'avais déjà avalé.

vendredi 23 décembre 2016

Cormoran Strike

Quand on a quitté Lisbonne, une fois sur la route, nous avons entamé un nouvel audiolivre de Robert Galbrath, alias J. K. Rowling (l'auteure de Harry Potter), La Carrière du mal. Nous en sommes au chapitre 28, je crois. L'histoire est très prenante et l'écriture de Galbraith/Rowling est fascinante même si l'idée que je m'en fais est actuellement basée sur la traduction du roman en français. Je me réjouis de reprendre la route pour la dernière étape qui doit nous mener jusqu'à Fleurance.

jeudi 22 décembre 2016

Bragança

Nous sommes arrivés à Bragança hier soir vers 22 heures. Charlotte avait beaucoup de fièvre ce matin et j'étais inquiet. Mais ce matin, elle est encore plus grippée qu'hier. Elle a de la fièvre et se plaint d'avoir mal partout. C'est mal parti pour l'allégresse des fêtes de Noël. J'espère beaucoup qu'elle ira mieux très vite.


Bilbao

Elle allait déjà beaucoup mieux en fin d'après-midi et elle est venue avec nous voir l'exposition Francis Bacon au musée Guggenheim à Bilbao. J'ai d'ailleurs trouvé dans cette exposition un tableau qui illustrerait parfaitement mon poème intitulé "Chiens blancs" écrit il y a un peu plus d'un mois. Le titre du  tableau est "Sea".

Après l'expo, nous sommes allés manger des sashimis et des sushis dans un délicieux restaurant japonais, juste en face du musée.

mercredi 21 décembre 2016

Le Piot

Nous partons tout-à-l'heure pour la maison du Piot, près de Fleurance, dans le Gers, pour passer notre semaine de Noël en famille.

J'ai rêvé cette nuit d'un arbre immense, un chêne sans doute, qui semblait monter jusqu'au ciel.  Il était vieux, avec quelques touffes de feuillage, ici et là. Je croyais être éveillé, les yeux grands ouverts sur un monde parfaitement réel. Comme toujours dans un rêve, me dira-t-on. Mais justement non, pas comme toujours. Je pensais avoir conscience d'avoir les yeux grands ouverts ce qui n'arrive que rarement. Bien sûr que les images que l'on voit en rêve impliquent logiquement l'ouverture des yeux. Mais généralement cette ouverture est implicite, non consciente et, en principe, fausse puisque l'on dort.

mardi 20 décembre 2016

Asli Erdogan

Je viens de lire son très beau petit livre Le bâtiment de pierre (Editions Actes Sud, 2013) que Joëlle m'a offert quand on s'est retrouvé dans la librairie du MK2, quai de Loire, à Paris, vendredi dernier.  Le "bâtiment de pierre" c'est une prison, un lieu de souffrances sous les étoiles, où il est même difficile aux regards de se rencontrer. L'auteure en est revenue de cet amas de pierres de sang, d'urines et de larmes qui se trouve en Turquie. Triste monde que celui dans lequel nous sommes jetés. Seule la poésie peut encore dire ce qui se passe sans qu'on puisse la suspecter de propagande. C'est à la fois rassurant et effrayant.

lundi 19 décembre 2016

Lauzun

Je suis allé visiter l'Hôtel de Lauzun où Duncan occupe le bureau dans lequel travaillait Charles Baudelaire. Une magnifique demeure du XVIIe siècle, qui sert aujourd'hui à recevoir dignement les chefs d'Etat étrangers et les personnalités d'importance. C'est aujourd'hui le siège de l'Institut des Etudes Avancées où travaille Duncan. J'y suis allé avec Martine et nous avons déjeuné ensemble avant qu'elle ne me conduise à la station du RER B qui m'amenait à Anthony pour prendre Orlyval. J'écris de l'aéroport.

dimanche 18 décembre 2016

Animaux

A la Fondation Cartier, Boulevard Raspail, je suis allé voir l'exposition visuelle et surtout sonore, Le Grand Orchestre des Animaux, que m'avait chaudement recommandée Joëlle. C'était effectivement magnifique. Après avoir vu de très belles images au rez-de-chaussée, on descend dans une salle plongée dans le noir. Les gens sont allongés sur le sol. On écoute le grand orchestre des animaux tel qu'il fut enregistré dans plusieurs lieux de la terre : les loups du Yukon, les oiseaux, les écureuils, les baleines, les orques... Tous les animaux participent à ce grand orchestre vivant quand les milieux d'où surgissent ces sons, sont relativement intacts. On nous fait entendre la différence entre des milieux encore intacts et ceux que l'homme a asservis à ses besoins en bois, en espaces cultivables, en routes, etc... C'est à ce moment-là que l'on s'aperçoit de la manière dont la nature se trouve réduite au silence, à un silence de mort.

samedi 17 décembre 2016

Oralité

J'ai parlé hier, de 10h30 environ à 13h15, des rapports écriture/oralité dans le cadre du séminaire d'Emmanuël Souchier et Anne Zahli,à la Maison de la recherche à Paris. Une atmosphère très chaleureuse qui atténue un peu dans mon esprit les accusations de froideur que j'avais entendues récemment.  J'ai eu droit à de nombreuses questions mais j'ai surtout défendu la position de David Abram sur la surdité des hommes qui ne réussissent plus à entendre ce que la terre nous dit. Je n'ai guère regardé mes notes si ce n'est deux fois pour lire des citations. Celle de Lindsay Waters notamment qui associe l'émergence de la philosophie en Occident à la perplexité ressentie par certains individus à propos des rapports entre la parole et l'écriture.
Bref, je ne sais pas si j'interviendrai encore souvent dans un cadre universitaire et si donc, cette intervention aura été la dernière de ma carrière académique, mais cela constituerait en tout cas une conclusion satisfaisante.
Après cette séance je suis allé à Play Back, un éditeur avec qui j'ai longuement discuté du livre que je suis en train d'écrire avec Jeannot : une discussion très utile, certainement, et pas complètement négative. Il a beaucoup insisté sur nos objectifs qui devraient être plus clairs et m'a conseillé de ne pas rester dans l'implicite comme nous le faisons.

jeudi 15 décembre 2016

Albert

Sur la péniche d'Eric où je dînais hier soir, j'ai revu Albert Montias qui a longtemps fait partie du petit département de cinéma à Paris 7 où je donnais mes cours quand l'université était localisée à Jussieu. J'ai eu beaucoup de plaisir à le revoir. Malheureusement j'ai oublié mon kindle chez Eric.  Il semble faire très beau, aujourd'hui.  Demain matin, je vais donner mon séminaire sur "l'emprisonnement alphabétique de l'humain". Je ne sais vraiment ce que cela va donner. Hier mon topo aux étudiants en Journalisme scientifique s'est assez bien déroulé, de manière informelle et complètement relaxe. Les étudiants étaient vraiment très bien, réceptifs et apparemment intéressés.

mercredi 14 décembre 2016

Froideur

Quand je reviens à Paris, ou plutôt quand je reviens en France, mon retour est aussi, en même temps, un retour sur moi-même. Des éléments du passé resurgissent au détour des rencontres avec d'anciens amis, d'anciens collègues, ma soeur Martine... Hier soir, elle avait préparé un osso bucco absolument délicieux arrosé de bons vins comme d'habitude. En discutant avec Duncan qui a été recruté par le CNRS pour quelques mois, il me dit, à la fin de la soirée, que j'avais une réputation de froideur. Cela m'a surpris. C'est bien la première fois que l'on me dit une chose pareille. Je me suis demandé d'où cela pouvait venir.

mardi 13 décembre 2016

Retard

L'avion qui devait m'emmener à Paris hier matin a eu trois heures de retard. Au lieu de partir à 9h30, nous avons décollé à 12h30.

A Paris il pleuvait.

Hier soir, je suis allé dîner chez Claude. Nous avons longuement parlé.

Beaucoup de rêves cette nuit.

lundi 12 décembre 2016

Sphérique

Je ne connaissais pas cette potentialité métaphorique particulière du mot "sphérique" pour épingler la bêtise. C'est Isabel qui m'a informé de cet usage. Quelqu'un de sphérique, c'est quelqu'un qui n'offre aucune aspérité susceptible de le rendre saisissable et intéressant. Un peu comme Sfar le disait de François Fillon : indessinable. Ce qui est troublant c'est que la sphère nous renvoie aussi à une sorte de perfection, comme dans la culture grecque. Mais vu de loin, tout n'est-il pas sphérique ? Et de plus loin encore, bête et parfait, sans bouts. Il faut se rapprocher des êtres et des choses pour en apercevoir les aspérités et pouvoir les saisir avec intelligence.

Dans deux heures, je prends l'avion pour Paris.

dimanche 11 décembre 2016

La rampe

Dans le rêve que j'ai fait cette nuit je descendais les escaliers de notre appartement, Passage des Marais à Paris, en me laissant glisser sur la rampe. Mais je n'étais pas à califourchon comme font les enfants, j'avais le pied droit sur la rampe et le corps complètement renversé... je ne sais plus où étaient mes mains ni ma tête, mais je suis descendu à grande vitesse.  Tout ça pour aller jusqu'à la boîte aux lettres où m'attendait une facture des impôts. Comment allais-je faire pour payer tout en gardant quelques réserves pour Noël ?


Hier j'ai vu sur Arte le documentaire sur le moine russe Raspoutine qui, semble-t-il, a été victime d'une désinformation systématique. Le mot n'existait pas à l'époque. On disait tout simplement "mensonges". D'après le documentaire, son empoisonnement au cyanure est une légende. Il a été tout simplement assassiné par le prince Félix Ioussoupov en présence de plusieurs témoins dont un officier du renseignement britannique, Oswald Rayner qui aurait agi pour éloigner la menace d'une paix séparée entre Allemands et Russes —préconisée par Raspoutine qui avait une grande influence sur la Tsarine —, ce qui aurait libéré 400.000 hommes pour renforcer le front allemand à l'Ouest. L'article de Wikipédia sur l'assassinat de Raspoutine est contradictoire. Il mentionne le 29 décembre comme date de l'assassinat alors qu'il signale que son corps est retrouvé dans la Nevka le 19 décembre 1916. Dans le documentaire la date de la mort est fixée au 16 décembre 1916, il y aura donc très exactement cent ans vendredi prochain.

samedi 10 décembre 2016

Acte visuel

Que pourrait bien être un acte visuel ? J'y ai pensé ce matin dans un demi-sommeil, juste avant un véritable réveil. En fait je suis en train de me rendormir et un rêve commence, mais je ne le sais pas tout de suite, je vois un cycliste pencher dans un virage vers la droite d'une route si brumeuse qu'on ne peut savoir où elle mène. Mais très vite je me dis : c'est le début d'un rêve. Juste avant cette prise de conscience, j'ai l'impression d'avoir été à l'origine de ce que je viens d'appeler un "acte visuel".  L'inspiration du cycliste vient sans doute de la photo d'Einstein à vélo, tant de fois reproduite dans les médias et qu'Etienne Klein a choisi pour illustrer le livre qui a suscité récemment des accusations de plagiat à son encontre. Cette notion d'acte visuel nous renvoie sans doute au statut de l'hallucination. C'est ce dont il s'agit également quand on rêve mais je ne me sens auteur de cet acte visuel que tant que je n'ai pas conscience d'être dans un rêve justement. Les champignons mexicains sont sans doute très utiles pour provoquer ces "actes visuels" dont je parle. Il faut que je me replonge dans Henri Michaux.

vendredi 9 décembre 2016

Etienne Klein


Ces accusations de plagiat ne le grandissent pas. On aurait pu penser qu'il n'en avait pas besoin, surfant depuis longtemps au sommet des vagues médiatiques de la science vulgarisée. Je l'ai vu se défendre dans l'émission d'Arte "28 minutes". En tout cas il a eu le courage d'y aller mais, malheureusement, il ne m'a guère convaincu. Comment quelqu'un d'aussi apprécié pour sa "sagesse" peut-il se rendre coupable de plagiat ? C'est véritablement incompréhensible. L'article de Médiapart que je viens de lire est cruel. Mais il n'y a pas que Médiapart, toute la presse s'est déchaînée contre ce grand scientifique dont il est dit cependant que sa contribution à la physique n'a été qu'"anecdotique".

jeudi 8 décembre 2016

Les trois héritiers

C'est le titre d'un long rêve que j'ai fait cette nuit et qu'il faut sans doute mettre en rapport avec "Qui sont-ils ?" Nous étions trois garçons en effet, tous à vélo, dans une sorte de course semée d'embûches avant de remonter une pente assez raide qui ressemblait à la pente de la rue de Herve qui nous fait quitter Liège pour aller à Fléron en passant par le lieu-dit Bois de Breux, où je suis né.

C'est un jour férié aujourd'hui au Portugal. Il ne fait pas très chaud et nous avons commandé deux bonbonnes de gaz pour réalimenter nos chauffages d'appoint. Mais je crains que la compagnie qui nous livre ces bonbonnes n'ait décidé de chômer aujourd'hui.

En écrivant le mot "bonbonne" je m'aperçois brusquement de ce "n" devant le "b" qui transgresse une règle d'orthographe bien connue. Aussitôt, je pose la question sur l'internet où je trouve cette explication qui n'en est pas une d'ailleurs, parce que dans le cas de ce mot, l'étymologie elle-même renforcerait l'usage du "m" devant le "b" :

ÉTYMOL. ET HIST. − 1845 (Besch. Suppl. : Bonbonne. Sorte de grand flacon.); 1866 bombonne (Lar. 19e). Empr. au prov. mod. boumbouno « dame jeanne » (Mistral) lui-même dér. (avec suff. -ouno, lat. -one) du prov. boumbo « flacon de terre rond à cou très court » (Ibid.) lui-même empr. au fr. bombe « id. », 1771 issu p. anal. de forme de bombe « projectile » v. bombe1. La forme -onne p. attraction de l'adj. fém. bonne.

Je venais à peine de terminer d'écrire que sonnent à la porte, deux bonhommes ayant chacun une bombonne dans les bras. Nous n'aurons pas froid.

mardi 6 décembre 2016

Qui sont-ils ?


J'ai retrouvé une vieille photo dans un tiroir et je me demande qui sont ces enfants qui datent certainement d'avant les années 50 ???



Je me fais faire une prise de sang aujourd'hui et, demain, j'ai mon rendez-vous avec l'oncologue, le Dr Quintela, qui doit vérifier que tout se passe bien.
Le temps est de nouveau absolument magnifique. Il fait même chaud.

Je reprends La vie dans les plis d'Henri Michaux.

lundi 5 décembre 2016

Froid

Le ciel est très bleu avec, à l'horizon, des marges de nuages plats ressemblant à des vagues. J'ai écouté hier cette nouvelle de Jack London "Faire un feu", lue pour France Culture par Carlo Brandt.
Cette nouvelle nous parle du froid, du "vrai froid", celui qui vous fait dire et répéter qu'il fait vraiment froid et qui, petit à petit, vous frigorifie jusqu'au gel. Cela se passe dans le Yukon par -50° F. Le texte est très beau parce que l'on sent bien que l'auteur sait de quoi il parle.

dimanche 4 décembre 2016

Jack London

Les carreaux ruissellent toujours mais la lumière est très différente. Une lumière dorée et tamisée par les nuages nous vient de l'Est, ce n'est pas vraiment une lumière mais plutôt une atmosphère.
Hier soir, j'ai évidemment regardé le film sur Jack London, l'auteur de ces merveilleux livres qui m'ont passionné quand j'étais plus jeune. Mais je n'ai pas tout lu et surtout, je n'ai pas lu The Log of the Snark, écrit par la compagne de Jack London, Charmian Kittredge London. J'espère qu'il est disponible sur le Kindle.
Jack London écrivait mille mots (environ trois pages dactylographiées) par jour, même pendant ses nombreux voyages. Un exemple à imiter.

samedi 3 décembre 2016

Hollande

J'ai moi aussi, comme beaucoup d'autres millions de Français, écouté François Hollande annoncer sa décision de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat, à la télévision. "D'une voix blanche", ont dit les médias. Peut-être. Il y avait beaucoup d'émotion retenue dans ce discours. Ce qui est vraiment dommage c'est que, s'il avait pu connaître cette décision dès le début de son quinquennat — il aurait pu, bien entendu tout savoir à l'avance puisqu'il s'agissait de sa décision — sa présidence aurait sans doute été toute autre.  Il est difficile pour le pouvoir, quel qu'il soit, de ne pas se préoccuper avant tout de son maintien et de sa reproduction dans le temps. Ce souci de durer gâche tout et teinte toutes les décisions ultérieures. On pourrait y voir des effets bénéfiques : le pouvoir, s'il veut durer, ne peut pas tout se permettre. Mais, en se sachant limité dans le temps, le pouvoir peut en tirer les ressources d'un courage utile pour prendre des décisions qui ne plairont à personne. Et parfois, de telles décisions se révèlent extrêmement bénéfiques. Notre "président normal" a pris une décision tout-à-fait anormale.
Sur ce sujet, j'ai bien apprécié le billet de mon collègue de Paris 7,  Fethi Benslama dans Le Monde du 2 décembre. En voici la conclusion, qui fait référence à la théorie "des deux corps du roi" de Kantorowicz. Elle me semble très éclairante :
"Le corps politique du souverain grandiose fabriqué en  1958, non seulement plus personne ne peut plus l'habiter, mais ce corps est une fiction obsolète qui entrave l'avance d'un beau pays aux ressources prodigieuses. On verra plus tard que François Hollande a montré une vérité insupportable à ses contemporains, soit parce qu'ils veulent un chef fascinant, soit parce qu'ils veulent endosser le corps politique gaullien surdimensionné et qu'ils porteront comme des généraux d'opérette."
Ce petit article m'a donné très envie de lire l'ouvrage de Davet et Lhomme à partir duquel Benslama a écrit son texte. 

Boue

Quand, au moment du réveil, on entend la pluie sur le toit, quand, derrière les carreaux ruisselants, la ville sans lumières ressemble à des ondulations de boue grise et que les grues ne sont plus que les épines de cet autre tas de boue tombante que le ciel roule d'un bout de l'horizon à l'autre, quand on sait bien que cela ne changera pas au fil des heures, que rien ne changera aujourd'hui, que le temps n'est plus rien d'autre que ce qu'en fait la météo, alors... on se blottit dans cette obscurité du jour, on s'y aménage des ralentissements, des longueurs inhabituelles de pensée, des économies gestuelles, des petits bouts de néant à déguster lentement dans le silence d'avions trop lointains qui, peut-être, oublieront d'atterrir au bout de cette boue infiniment inaboutie, sans bouts.

Hier j'ai terminé La maladroite.

jeudi 1 décembre 2016

Inégalités

J'ai écouté le discours de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Deux heures. Il faut être patient. Et même si je n'apprécie guère les tonalités populistes de certains passages, je trouve néanmoins que sur beaucoup de thèmes son discours est sensé : il présente des arguments très convaincants contre la politique ultra-libérale de Fillon, celle-ci ne pouvant qu'accentuer les inégalités sociales. Or c'est bien ce dont le monde souffre le plus aujourd'hui : le creusement des inégalités à la fois économiques et sociales. Les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches, de plus en plus riches. Il y a là un déni flagrant de justice qu'il faudrait réparer. Je ne sais pas si Mélenchon est la personne idéale pour faire ce boulot. Pourquoi, par exemple, se vexe-t-il quand Daniel Cohn-Bendit l'interpelle en le tutoyant, comme il le fait toujours avec ses compères en politique ? Amour-propre mal placé, certainement. Bref, JLM manque souvent de justesse et d'élégance dans ses interactions avec les autres, même quand ceux-ci sont idéologiquement en accord avec lui. La justesse est une qualité rare chez les hommes politiques d'aujourd'hui. Pour quelqu'un qui termine son discours avec des citations de Montaigne et La Boétie, c'est dommage. Il devrait s'inspirer plus largement de ces deux illustres auteurs et amis pour arriver à une véritable maturité philosophique et politique. Mais ses préoccupations écologiques lui font honneur ainsi que bien d'autres positions contre les injustices de l'époque.