Mon examen ce matin à l'hôpital Santa Maria s'est déroulé sans problèmes et sans anesthésie générale, comme je le pensais. Mais, a priori, les résultats sont encourageants, la caméra qui s'est baladée dans mon corps n'a rien trouvé d'inquiétant. Bref rien à signaler. Je suis un peu dans les vaps, à cause de la demi sédation qu'ils m'ont administrée mais ce n'est pas désagréable.
Hier, dans le train, j'ai d'abord lu rapidement le splendide petit livre de Jean Giono sur L'homme qui plantait des arbres (NRF, 1983), livre qu'il faudrait apprendre par cœur pour pouvoir le raconter à d'autres. Après quoi, j'ai commencé la lecture de Sérotonine de Michel Houellebecq. Après en avoir lu la moitié, je me demande si je ne vais pas le laisser en plan.
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Vendredi soir, je n'ai pas mentionné ma lecture de Chaunes, Le vrai Shakespeare (Aux Poètes français, 2018), drame en cinq actes et un tableau qui contextualise très finement l'argumentaire de Lamberto Tassinari (voir ici) pour faire de John Florio, l'auteur véritable des pièces et des sonnets que l'on attribue depuis plusieurs siècles à William Shakespeare. La pièce de Chaunes montre les influences scientifiques qui se sont exercées sur Florio, sa fascination pour le modèle géohéliocentrique de Tycho Brahé, et bien d'autres aspects très convaincants pour soutenir la thèse de Tassinari. Cette querelle a une portée beaucoup plus grande que celle qu'on aurait tendance à lui accorder. En effet, au moment où le Brexit nous signale une sorte de nationalisme identitaire chez nos amis anglais, nationalisme que nourrit la conviction d'être à l'origine d'un des plus grands auteurs de tous les temps, voilà qu'à travers l'argumentaire de Tassinari, complété magnifiquement par la prise de position de Jean-Patrick Connerade (alias Chaunes), ce génie de la littérature n'est plus un fleuron de la culture britannique, mais bien un personnage hybride et très secret qui cumule des racines dans l'Italie du Quatrocento, la juiverie de l'époque, et l'Angleterre évidemment, bref un authentique et remarquable génie Européen en la personne de John Florio. Les Anglais croient dur comme fer en la spécificité de leur identité culturelle alors qu'ils sont sans doute les plus dignes représentants de ce que peut être l'identité européenne. Quand donc en prendront-ils conscience ?
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