Alors que je venais de descendre les escalators, Gare du Nord, vers la voie 42 où l'on embarque pour Orly, je m'apprête à demander à un couple sur le quai si c'était bien le train qu'il fallait prendre. L'homme me regarde. Il a des cheveux gris et des yeux bleus qui me jettent un regard scrutateur. Je me dis : je connais ce visage. Alors qu'il s'était détourné pour parler à la femme avec qui il était en couple, je le tape légèrement sur l'épaule. Il me scrute à nouveau. Regard légèrement méfiant, mais tout-à-coup, je le reconnais et je dis, interrogateur : Werkmann ? Étonné, il me dit oui. On se regarde. La femme se tourne vers moi et me reconnaît. Françoise et Jacques Werkmann, des amis que je n'ai pas revus depuis au moins dix ans ! On s'engouffre tous les trois dans le train qui était à quai et l'on se congratule, tous sourires dehors, on échange les nouvelles, on s'informe de nos santés respectives, j'apprends que Françoise devient luxembougeoise, j'en viens, dis-je, et Jacques continue à travailler au Brésil six mois par an, et alors Bolsonaro ? il chasse les intellectuels hors du pays, etc., jusqu'à Denfert-Rochereau, où on se sépare, non sans s'inviter. Venez à Lisbonne. Nous vous recevrons dans notre nouvelle maison. Jacques est tenté : Pourquoi pas ? me dit-il, je ne connais pas Lisbonne. Françoise paraît aux anges.
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