Je viens de lire le petit livre d'Eric Vuillard, La guerre des pauvres (Actes Sud, 2019), qui raconte l'histoire de Thomas Müntzer et cette révolte des "gilets jaunes" de l'époque, au début du XVIe siècle en Thuringe. J'apprécie toujours le style de cet auteur bien que parfois il soit trop élliptique, à mon goût.
Ce matin, nous sommes allés sur le chantier et nous nous apercevons que les travaux ralentissent. Il n'y a presque pas eu de progrès depuis mardi dernier. C'est un peu angoissant.
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Je voudrais revenir sur cette question de l'anonymat pour faire l'hypothèse qu'il est en rapport direct avec des expressions de haine. Je ne crois pas que les gens soient naturellement portés vers la haine. En fait, j'ai le sentiment contraire. Les gens ordinaires sont plutôt portés vers la solidarité et l'entraide dans la vie réelle. Ces expressions de haine que l'on trouve sur internet à foison ne doivent peut-être leur existence qu'en raison du support médiatique qu'ils utilisent. Seul devant son ordinateur ou son smartphone, que peut-on faire dans cette situation d'impuissance complète, sinon haïr. L'anonymat détruit l'amour et la tendresse, par contre, il augmente l'efficacité de la haine en la faisant voir potentiellement, à tout le monde. Plus elle est publique et anonyme, plus la haine est facile. Pas besoin d'avoir de l'esprit, même pas besoin d'être soi-même, personnellement méchant, pas besoin de faire preuve d'intelligence. Comme si la haine pouvait se partager plus aisément que l'amour.
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