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jeudi 3 octobre 2013
Dudule parti, bonjour Duduche !
Mon téléphone vient de sonner pour me rappeler mon RV avec Quintela, rendez-vous que je n'avais aucunement l'intention d'oublier d'ailleurs. Je vous en dirai plus tout-à-l'heure. Actuellement, j'arrive au bout de ma traduction du livre de Feyerabend. Après, je devrai traduire la dernière discussion (assez longue) et les notes, réviser le style des premières pages dans la mesure où ce n'est qu'après un certain temps que l'on réussit (peut-être) à donner un style particulier à l'ensemble. Je m'aperçois par exemple qu'au fil des pages, j'ai acquis une sorte de flexibilité qui, je pense, améliore le français de la traduction. En tout cas, j'aime beaucoup ce travail de traducteur.
J'ai donc vu mon oncologue. J'étais avec Isabel et il a confirmé que mon nodule avait disparu. Mais il a examiné très attentivement, dans un très long silence, les images et surtout les descriptions qui les accompagnaient, issues du dernier examen IRM. Il écrivait sur sa fiche, sans rien dire. Au début il fredonnait vaguement quelque chose : "Pom, pom, popom..." Puis, il se mit à être plus attentif à son écran, écrivant toujours, devant nous, silencieux. Bien que pouvant passer pour impassible, j'observais son regard et les expressions qui passaient sur son visage comme des nuages dans un ciel bleu. Finalement, il nous annonça qu'il fallait faire d'autres examens. Les descriptions IRM mentionnaient une prostate gonflée (ce qui est normal à mon âge, nous a-t-il aussitôt précisé - ouf !) avec un petit nodule accroché à l'organe (je ne sais pas si le terme "accroché" est médicalement juste - j'essaye quand même de me représenter ce qui se passe en moi), nodule qui nécessite que je me fasse examiner par un urologue, avec de nouvelles analyses. Le médecin n'avait pas l'air de penser que c'était quelque chose de sérieux mais son éthique médicale sans doute, lui recommandait de me faire examiner, pour en avoir le coeur net, et ma prostate, pareil, nette également. En tout cas, il a minimisé la chose. Je lui ai demandé si cela pouvait être une métastase. Il a répondu à Isabel que si c'en était une, cela lui donnerait l'occasion d'écrire un article ! Il nous a également fait part de l'état de mes intestins qui, selon lui, portaient les marques du traitement que j'avais subi. Des cicatrices de brûlures, a-t-il précisé. Je n'ose pas trop laisser partir mon imagination sur l'état de cette tuyauterie si précieuse et qu'aucun plombier ne peut remplacer.
Isabel me disait en sortant : "On devrait faire la fête, ton cancer est guéri !" Oui ! C'est vrai, Dudule s'est carapaté vite fait quand il s'est fait bombarder de rayonnements. Mais il faut croire que la médecine technologique qui s'occupe de nous, ne peut pas nous lâcher si vite. Comme elle voit tout, elle voit aussi les moindres petits défauts de nos intérieurs. Les médecins sont sur la piste. Ils cherchent, et quand ils cherchent, ils trouvent.
Isabel l'a trouvé très rassurant et plutôt optimiste. Ce n'est peut-être rien du tout, dit-elle, en répétant ce que le médecin semblait lui dire. Bon ! espérons ! En attendant, je n'ai pas fini d'aller à l'Hôpital Santa Maria.
Je ne suis pas trop inquiet et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre hypochondriaque angoissé. Mais je ne suis pas non plus entièrement rassuré. Prochain rendez-vous avec le médecin : le 5 décembre. Entretemps, je fais un autre examen IRM, des prises de sang, et un rendez-vous avec l'urologue.
Le blog continue. Avec ce nouvel extra-terrestre mais intra-moi que l'on appellera Duduche. A croire que ma prostate s'est sentie jalouse de mon rectum. Ah ! ces vies intérieures, quelle complication.
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Quelle joie d'apprendre que Dudule n'a pas résisté aux traitements que tu lui as fait subir ! Isabel a raison de te proposer de faire la fête. En tout cas la fête est dans tous les cœurs de tes proches – c'est certain, même si c'est à distance ! Bien sûr il faut encore attendre un peu pour que ton intestin guérisse des brûlures qu'il a endurées pendant le traitement ; mais ce n'est plus qu'une question de temps pour une guérison complète. J'espère que le problème causé par Duduche sera vite résolu et que tu n'auras plus à t'en faire pour ce qui se passe dans ton corps. C'est vrai que la prostate se fait remarquer chez beaucoup d'hommes à partir d'un certain âge ; c'est embêtant mais ça se soigne. Francis a été opéré il y a déjà plusieurs années et il n'a plus aucun souci.
RépondreSupprimerEncore un peu de courage Baudouin ; mais aujourd'hui, c'est la fête !
Je suis ravie de la bonne nouvelle et je t'embrasse.