
« Cette nuit-là, sur sa paillasse posée à même le plancher, Benjamin essaya de se représenter toutes choses telles que les voyait M. Goldfaden. De fil en aiguille, il en arriva à cette conclusion effarante que si Dieu n’existe pas, Zémyock n’était qu’une parcelle dérisoire de l’univers. Mais alors, se demanda-t-il, où va donc toute la souffrance ? Et revoyant l’expression désespérée de M. Goldfaden, il s’écria en un sanglot qui déchira la nuit de l’atelier : Elle se perd, oh mon Dieu, elle se perd ! » (de « Le Dernier des Justes (Cadre rouge) » par André Schwarz-Bart)
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