Imperium

R. Kapuscinski m'emmène actuellement à travers l'Imperium, l'immense URSS dont il parcourt les républiques les unes après les autres. J'étais avec lui en Arménie dont il raconte brièvement l'histoire si riche et si tourmentée. Magnifique parcours qui évoque de multiples trésors architecturaux et bibliphiliques. Les Arméniens avaient le passion de traduire les œuvres qu'ils rencontraient. Ils ont traduit les auteurs grecs et tous ceux qui sont venus après eux. Quatre mille ans d'histoire pour un petit peuple si singulier au milieu de pays généralement hostiles.

Luz

 Le 12 avril j'ai rendez-vous à l'hôpital Luz pour qu'on m'injecte un produit capable d'accentuer les contrastes pour que le chirurgien puisse voir exactement où il faudra qu'il intervienne. Cela m'embête parce que cela recule d'autant mon prochain voyage à Luxembourg.  Ce sera sans doute au début du mois de mai. 

Libéria

La description du Libéria par Kapuscinski est vraiment effrayante. Un pays où ont débarqué des Afro-américains noirs et affranchis qui n'ont rien eu de plus pressé que d'asservir les Africains autochtones, les tribus qui vivaient là. Succession de dictateurs avides et cruels. Misère effrayante des populations sous une chaleur toride qui éteint toute vélléité de mouvement. Texte magnifique bien qu'effrayant.

Tutsi

Je continue ma lecture d'Ébène de Kapuscinski. C'est vraiment un livre à lire. Il nous donne de l'Afrique une image très concrète et très diverse. Je suis actuellement avec lui au Rwanda et il explique comment la rivalité entre Hutus et Tutsis s'est mise en place. Selon lui, les Tutsis constituaient l'aristocratie du pays, propriétaires d'immenses troupeaux de vaches. Les Hutus cultivaient la terre et constituaient une classe inférieure. Les premières révoltes de Hutus en 1959, nourries par les colonisateurs belges, visaient à se débarrasser de l'aristocratie. Il s'agissait d'une vraie révolution comme la France l'a connue en 1789. Enfin, pas tout à fait quand même. En tout cas j'ai beaucoup appris sur le Rwanda à travers ce texte de Kapuscinski.

Toujours solidaire de mon voisin Jérôme, je fais ce lundi un jeûne sec. Je crois que lui, s'y est mis il y a plus longtemps que moi mais depuis quelque temps j'essaye de m'y conformer. Mais pourquoi s'infliger de pareils tourments, me dit Isabel. Il est vrai que c'est un effort qui n'est pas évident mais je suis sûr que cela me fait du bien. 

Ébène

 J'ai commencé à lire ce livre de Kapuscinski, où il raconte ses multiples expériences africaines. Son livre commence avec le Ghana : rencontres stimulantes où l'on sent passer la chaleur humaine. C'est magnifique.

Aujourd'hui j'ai préparé des filets mignons de sangliers avec une sauce à la crème et des champignons sauvages, des spätzle réchauffés à la poêle et une salade.  Le tout arrosé d'un vin rouge de Setùbal dont j'aime beaucoup les arômes.

Cendrars

 Je viens de lire Un an dans la forêt (NRF, 2022) par François Sureau, un petit livre qui raconte la rencontre entre Blaise Cendrars et Élisabeth Prévost à la suite de laquelle Cendrars ira passer un an dans la forêt des Ardennes pour se ressourcer au contact d'une femme qui le fascinait. Une femme sauvage pour un homme sauvage, celui dont mon frère Dominique admirait beaucoup l'œuvre. C'est lui qui m'a fait lire Moravagine, un roman extravagant. 

Puisqu'il est question de sauvagerie je ne peux m'empêcher de signaler la manière dont Gaston a capturé un gros oiseau noir et un bec jaune, sans doute un merle. Il a joué avec jusqu'à ce que son "jouet" ne bouge plus. Cela a duré un certain temps. L'oiseau a perdu ses plumes et Gaston surveillait le moindre de ses mouvements. 

Urètrographie

Je reviens de l'hôpital Santa Maria où j'ai vu le chirurgien qui doit me reconstituer l'urètre. Il m'a fait bonne impression mais avant de procéder, il veut me faire faire une radiographie de mon urètre après y avoir injecté un liquide destiné à augmenter les contrastes. Pour savoir où exactement il devra intervenir avec un bout de ma joue. Donc il faut d'abord que je me fasse faire cette urètrographie avant d'avoir une date pour l'opération visée. 

Avant l'hôpital, nous sommes allés déjeuner à Myosotis. De la bouffe vegan qui n'avait pas beaucoup de goût. Nous avons également fait un tour à Macro pour acheter des œufs et un filet de sanglier qui nous régalera demain à midi. Après l'hôpital, nous sommes allés acheter quelques plantes vertes sur le campus universitaire. C'est devenu une tradition ! 

RàS

Mon chirurgien préféré, le Dr Pe Leve a téléphoné à Isabel après avoir examiné les résultats de mon dernier examen qui a pris quelques vues de l'intérieur de mon bassin. D'après lui, tout est bon. Il n'a rien vu de suspect dans ma vessie, mes reins sont sains, bref il n'y a rien à signaler. Demain, je vois un autre chirurgien celui qui se propose de reconstituer une partie de mon urètre. Cette opération, je n'y couperai pas et j'aurai sans doute une date demain. Cela m'angoisse un peu, mais sans plus. 

Journalisme

Décidément, j'aime beaucoup lire Kapuscinski. Il a un style qui fait que l'on ne peut pas douter de sa sincérité. Pour un journaliste, c'est une qualité d'écriture remarquable. 

J'en discutais avec notre voisin Jérôme. Les journalistes sont rarement, très rarement sincères. Ils veulent être lus et surtout faire en sorte que le journal dans lequel ils écrivent soit vendu. La règle dee toutes les règles, comùme le disait Molière (qui n'était pas journaliste) est de plaire. Cela vaut pour le théâtre. Le journalisme est-il à l'origine de cette transformation du monde en un théâtre ? 

Cyrus

Poutine devrait lire Hérodote. Celui-ci nous raconte l'histoire de Cyrus dont l'hubris fut telle, qu'alors qu'il possédait déjà un grand emire, il voulut l'augmenter encore en attaquant les Massagètes. Crésus, qui l'accompagnait partout après avoir été sauvé du bûcher par le tyran pour sa sagesse héritée de Solon, lui donna de malheureux conseils. Après une première victoire liée à l'un de ces conseils que lui avait donnés Crésus, Cyrus attaqua les Massagètes, gouvernés à l'époque par le reine Tomyris qui avait refusé de l'épouser dans un premier temps. Cyrus fut vaincu et périt dans cette immense bataille qui opposa les Perses et les Massagètes. Tomyris plongea la tête de Cyrus dans une outre pleine du sang de ses soldats. 

Cette histoire m'a été remise en mèmoire par Ryszard Kapuscinski dont je lis actuellement Mes voyages avec Hérodote. 

Rêve au carré

 J'adore le genre de rêve que j'ai fait cette nuit : Je me réveille, je regarde l'heure sur le cadran lumineux d'une horloge sur l'étagère, et, surprise ! l'horloge a disparu et je me demande où elle a bien pu passer. Qu'importe ! Je me recouche et je me rendors dans mon rêve... pour faire d'autres rêves ! Ce matin, l'horloge était bien à sa place, comme d'habitude !

Indridason

 Je viens de terminer la lecture du dernier roman d’Arnaldur Indridason, Le roi et l’horloger (Métailié, 2023, traduit de l’islandais par Éric Boury) que j’ai trouvé passionnant. Le roi, c’est Christian VII, qui règne sur le Danemark et sur l’Islande ; l’horloger c’est un Islandais qui a émigré à Copenhague après l’exécution de ses parents, condamnés à mort pour usurpation de paternité. L’horloger veut restaurer une des œuvres de Isaac Habrecht, le concepteur de l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg. Le roi lui rend régulièrement visite et lui fait raconter l’histoire tragique de ses parents. La lecture de ce roman n’est pas très aisée au début mais dès qu’on se familiarise un peu avec des personnages dont les noms sont islandaisement impossibles, le récit devient très attachant.

Hier soir, nous avons reçu quarante personnes pour écouter une présentation d’Elsa, la sœur d’Isabel, sur les problèmes posés par les migrations. Elle a aussi parlé de l’autobiographie comme thème de recherche. Tout le monde a bien apprécié l’exposé d’Elsa et l’excellent dîner concocté par Isabel.

Ullmann

Tout à la fin du livre de Colum McCann, l'auteur évoque Viktor Ullmann qui au camp de Theresienstadt, en 1943, composa un opéra intitulé L'Empereur d'Atlantis, que les Nazis interdirent après en avoir vu la répétition générale dans les baraquements du camp. Je parle d'Ullmann à la suite de McCann qui le cite : "... le secret de toute œuvre d'art est l'annhilation de la matière par la forme." (p. 627) Je trouve cette idée incroyablement pertinente pour mieux comprendre ce qui est en jeu dans n'importe quelle œuvre. 

Aubergines

 Je viens de préparer des aubergines farcies pour notre déjeuner. Viande hachée, persil, ail, œuf, poivre, sel, échalottes, levure de bière... Les chats étaient là, très intéressés par la viande. Ils me regardaient faire. Je les ai délicatement posés sur le sol pour qu'ils ne viennent pas mettre leur nez dans la viande hachée. Ils ont compris et ne sont pas remontés sur la pierre noire où je travaille les plats cuisinés. 

J'ai eu Charlotte au téléphone. Elle me disait que l'opération de la cataracte était dangereuse pour les plus de 60 ans. Je me demande d'où elle tient cette information. En tout cas, c'est trop tard : je me fais opérer le 22 mars pour améliorer ma vision de près.

Animaux

Je viens de voir le programme THEMA sur ARTE. C'était un documentaire intitulé L'usine des animaux. Images terribles sur la manière dont les hommes traitent les animaux qui ne sont rien d'autre que leurs propres semblables. Je suis très choqué par cette industrialisation de la production de la viande qui ignore tout de ce que ressentent ces êtres que l'on maltraite si cruellement. 

Par ailleurs, j'ai passé deux heures à l'hôpital en vue de mon opération de la cataracte. Le médecin ne comprenait pas que je veuille que l'on améliore ma vision de près plutôt que celle de loin. J'ai insisté parce que je passe pas mal de temps à lire et que cela me faciliterait les choses si je n'avais pas à porter de lunettes pour ce faire. 

Kindle

 J'ai retrouvé, sur mon ordinateur, tous les livres de ma bibliothèque Kindle, livres auxquels je n'avais plus accès depuis plusieurs années en raison d'un défaut de paiement que j'ai essayé de réparer à l'époque, sans succès. Notamment un livre de Annie Ernaux, La honte, que j'ai aussitôt commencé à lire comme intermède au livre, magnifique, de Colum McCann. Le passage qui rapporte les réflexions de Rami Elhanan après l'assassinat de sa fille par trois kamikazes palestiniens est d'une justesse extrêmement émouvante. Celui de Bassam Aramin, père de la petite Abir, tuée d'une balle en caoutchouc israélienne, également.  Mais celui de Rami m'a plus touché surtout parce qu'il est le mari Nurit, cette femme superbe qui a reçu l'un des prix de la Fondation Paul Feyerabend.

Suspense

Très beau, le livre de Colum McCann.

Ce soir je vais sans doute revoir Rebecca de Hitchcock.

J'ai entamé mon jeûne sec du lundi juste après le repas de midi aujourd'hui.

Souvent, au moment du réveil, le rêve entamé se termine avec un mot qui s'impose sans véritable lien avec ce qui précédait.  Ce mot aujourd'hui était Ku Klux Klan. Je ne sais absolument pas de quel chapeau il est sorti.

Joëlle

 Trève de plaisanteries : mon article précédent n'était là que comme une curiosité qui m'est tombée sous les yeux ce matin. En réalité, je voulais raconter quelques bribes du rêve que j'ai fait cette nuit. Je dormais avec Joëlle. Je sentais son corps et j'aurais voulu être seul avec elle mais, malheureusement, il y avait un monde fou dans le grenier où nous nous étions retrouvés : toute sorte de gens, hommes, jeunes femmes très tatouées, mères bien en chair, etc. Il fallait que je m'en débarrasse, ce que je faisais en les saisissant par un bras, une jambe, des cheveux pour les jeter à travers une trappe qui menait à l'étage inférieur. Il y en avait sur le toit que je réussissais à agripper à travers un Velux, pour les jeter en bas. Tout ça, pour me retrouver seul avec Joëlle, ce qui est arrivé juste au moment de mon réveil ! Zut !

Par ailleurs j'ai lu l'excellent article de Thomas Picketty dans le monde reçu ce matin sur la manière dont Macron est en train de manquer son rendez-vous avec l'histoire. Passionnant.

Diable

J'ai trouvé ce portrait du diable dans le Codex Gigas datant du début du 13e siècle et qui est un livre de 92 cm de haut 50 cm de lrge et 22 cm d'épaisseur pesant environ 80 kg. J'ai trouvé cette référence qur Quora. J'ai trouvé ce diable si sympathique que je n'ai pas hésité à en reproduire la figure. 

Jeu d'échecs

Je viens de lire, très rapidement, Le joueur d'échecs de Stephan Zweig, que j'ai téléchargé sur mon McBook Air. Le texte est intéressant. Il montre à quel point ce jeu peu devenir une obsession qui confine à la folie dans le cas du héros de Zweig, qui fait des parties imaginaires en jouant contre lui-même dans cette prison où les Nazis l'ont enfermé. Cependant, la description du champion d'échecs, frustre dans tous les domaines sauf aux échecs, me semble un peu biaisée. On dirait que Zweig a un a priori contre le jeu d'échecs, celui-ci pouvant entraîner leurs amateurs passionnés à toutes les extrémités.

Apeirogon

Tel est le titre du livre que je viens de commencer et dont l'auteur est Colum McCann, qui a publié également Zoli, lu en juillet 2020. Le mot "apeirogon" est un terme mathématique qui désigne une figure géométrique au nombre infini de côtés. C'est l'histoire croisée de deux familles, l'une israélienne, l'autre palestinienne qui, toutes deux, ont subi le malheur de perdre chacune une fille au cours du conflit qui oppose les deux peuples.

L'horloge

Ceux qui sont déjà venus chez nous la connaissent bien : l'horloge dont les chiffres sont à l'envers et qui tourne dans le sens opposé aux horloges traditionnelles. Comme me l'a dit Isabel, pendant mon absence, l'horloge s'est arrêtée. Isabel m'a dit : "C'est la pile qu'il faut changer." Bizarrement cependant, j'ai vu moi-même que l'horloge s'est mise à fonctionner de nouveau normalement juste après mon retour à Lisbonne. Je n'ai eu qu'à la remettre à l'heure pour qu'elle soit à nouveau parfaitement fonctionnelle. Je ne me connaissais pas ce pouvoir étrange sur le temps. Je suppose que cette reprise ne sera que temporaire et qu'il faudra quand même changer les piles très prochainement.

Salaud

Isabel m'attendait à l'aéroport de Lisbonne. Je suis passé par Montpellier où j'ai le livre de Chalendon, Enfant de salaud. À plusieurs reprises au cours de ma lecture, j'ai cru que j'avais déjà lu ce livre sur un fils (l'auteur) qui parle de son père (qui a été collabo pendant la guerre). Et, en effet, j'avais déjà lu ce livre il y a exactement un an, en février 2022. Bon ! Je l'avais un peu oublié.

Martine

 Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de ma sœur Martine qui vit en Angleterre. Elle devient octogénaire. Bienvenue au club des vieux et des vieilles. Cela m’émeut de nous savoir tous les deux si âgés. Et mon autre sœur Françoise nous rejoindra l’année prochaine. Nous avons pris de l’âge mais nous rions ensemble encore bien souvent, dès que nous en avons l’occasion. Et bientôt, à la fête que Duncan organisé en son honneur à Strasbourg le 27 août prochain, nous danserons sur les vieux tubes qui ont marqué notre jeunesse. Je me réjouis de ces moments à avenir.

Respiration

 Hier matin, je me suis réveillé avec des douleurs assez intenses au niveau du sternum. C’était impressionnant. Je ne réussissais pas à respirer à fond. Dès que j’arrivais à un certain seuil, la douleur devenait à peine supportable. Arrivé à Strasbourg, je suis d’abord passé chez Françoise qui m’a offert une petite choucroute délicieuse. Puis, je suis allé chez Célia qui m’a aidé à retrouver mon souffle de façon plus décontractée. Ça assez bien marché car ce matin les douleurs de la veille avaient pratiquement disparu. Je me sens délivré. J’attends maintenant Françoise qui va m’amener chez Marianne pour le déjeuner.

Jeannot m’a donné des nouvelles de l’école Nicomaque dont le projet se trouve au ministère. Il semblerait que l’État continue de se méfier de cette école particulièrement innovante.