J'ai poursuivi ma lecture de Gatto. Ses critiques de la scolarisation de masse qui caractérise les éducations nationales en Europe et aux USA sont virulentes et justes. Il déplore le monopole de l'Etat sur l'enseignement et préconise un libéralisme radical associé à la diversité du privé tout en insistant sur le fait que l'éducation ne devrait rien coûter à personne, les familles devant assurer l'essentiel de l'apprentissage de leur marmaille. Il défend le mouvement des "home schools" qui s'étend de plus en plus aux Etats Unis. De telles idées relèvent clairement d'un positionnement politique à droite. Difficile à avaler pour un gauchiste de mon acabit. Et pourtant, je suis d'accord avec Gatto. Surtout à cause des dégâts insupportables que provoque ce mass schooling que le XIXe siècle a inventé et diffusé partout dans le monde.
Extraits :
Cher Baudouin, dommage qu'on soit à distance! Je ne comprends pas, je voulais que tu développes, tu dis que tu es d'accord, mais en effet si tu es non pas "gauchiste" mais tout simplement pour un monde plus juste où le développement de quelques uns ne se fait pas sur fond d'exclusion de tous les "humains en trop", tu ne peux pas être d'accord. Ces systèmes éducatifs qui reposent sur le privé et sur l'environnement familial sont d'ailleurs promus par les ministres de l'éducation type Blanquer pour justifier l'intégration du système éducatif au cadre néolibéral, tout en bénéficiant de l'adhésion de la gauche culturelle intéressée par les pédagogies alternatives centrées sur les sujets. Les dégâts provoqués par la généralisation de ce modèle et par l'abandon de l'éducation publique seraient infiniment plus graves que ceux que tu dénonces dans un monde inégalitaire et brutal comme le notre. Ce serait terrifiant. Quantité de familles vivent avec des revenus insuffisants, dans des conditions précaires, affrontent le racisme, l'humiliation, le désespoir. L'école a été et reste encore un peu (pour combien de temps) avec l'hôpital, la bibliothèque, un lieu décent pour les enfants. Raphaël pourrait raconter comment les lycéens tenaient à leur lycée, au respect et au calme, au savoir, et aux perspectives associées. Bien sûr les problèmes sont immenses mais ils ne sont pas localisés dans telle ou telle institution. L'école justement est actuellement très attaquée par le gouvernement Macron, après tant d'autres. Il veut aller dans le sens que tu décris mais personne ne veut ça, à part les bénéficiaires de l'ensemble de ce système follement inégalitaire. J'ai vu au Pérou des personnes pleurer en se faisant raconter qu'il existait une école publique gratuite pour tous. Comment dans ces conditions être d'accord avec l'auteur? Les anarchistes espagnols aussi avaient beaucoup réfléchi aux éducations alternatives, mais dans un cadre où les initiatives d'éducation, très variées, se développait sur fond de transformation politique radicale de toute la société, et notamment bien sûr les inégalités. Donc ok pour que certains fassent des écoles différentes mais s'il vous plaît, laissez les écoles et l'éducation de masse à une population à qui tout est retiré méthodiquement.
RépondreSupprimerDésolée pour les coquilles! On ne peut pas modifier son commentaire
SupprimerJe m'écoute parler...
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