Antoine est parti hier matin. Nous avons mangé un œuf à la coque comme petit déjeuner. J'ai bien apprécié notre rencontre même si nous n'avons pas épuisé tous les sujets qui pouvaient agrémenter nos discussions. Il connaît bien mon travail mais cela me donne une drôle de sensation. Par exemple, il ne me semble pas aussi intéressé que moi par les effets de l'écriture alphabétique sur nos modalités cognitives. Je comprends parfaitement bien cela. Mais, selon moi, on ne peut guère prétendre connaître mon travail si on ne comprend pas pourquoi j'accorde une attention si particulière à la différence entre écriture et oralité. C'est déjà très présent dans mon travail sur la vulgarisation scientifique. Dans ma thèse d'Etat, ça devient un peu délirant, je le reconnais volontiers mais j'ai relu aujourd'hui mon article sur "l'arbitraire du signe" paru dans la revue Alliage en 1990, et je continue de croire que c'est une article original et important. J'ai l'air de me vanter en disant cela. Mais ce n'est pas de la vantardise. C'est une conviction qui n'a besoin d'aucune reconnaissance sociale ou académique pour me sembler entièrement justifiée.
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