La fête est finie et il faut dire merci à mon beau-frère Duncan de l’avoir si magnifiquement organisée au château de Pourtalès à Strasbourg. Cela fut une grande joie pour tout le monde de se retrouver pendant ces quelques heures que nous avons passées à boire, chanter, danser, et parler surtout pour le plaisir d’être ensemble. Duncan m’avait demandé de faire un petit discours de cinq minutes « en tant que chef de famille ». C’est ce que j’ai fait en évoquant tout d’abord ceux qui ne sont plus là, Dominique et Jean-Pierre, nos frères aînés disparus.
Sur le thème de la famille j’ai cru bon de souligner la part de l’implicite dans l’établissement des liens familiaux. Au fond, la famille est une « institution naturelle » ce qui constitue une sorte d’oxymore, car quand on parle d’institution, il n’est pas courant de rattacher ce concept à la nature. Il y a beaucoup de non-dits dans un groupe familial et cela peut sans doute avoir parfois de fâcheuses conséquences mais c’est aussi en laissant ces non-dits en suspens qu’on peut les travailler plus librement qu’à travers une explicitation qui est toujours une interprétation pouvant déboucher sur des rapports de force. Dans ce cas, dès que des enjeux de pouvoir interviennent, la famille devient une sorte de petite mafia au lieu de rester un espace social de liberté relative qui exige de chacun l’acceptation de lui appartenir sans qu’il s’agisse d’un choix. On ne choisit pas sa famille. Elle nous oblige à lui appartenir. Bien sûr on peut se mettre à l’écart, renier son appartenance familiale mais un tel reniement est très illusoire, même après les ruptures, celles-ci pouvant parfois être spectaculaires.
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