Je me suis fait livrer par Amazon la bande dessinée de Manu Larcenet —un auteur de BD dont j'aime beaucoup le graphisme— La route (Dargaud, 2024) d'après le roman de Cormac McCarthy que j'ai lu il y a bien longtemps et dont il est impossible d'oublier l'histoire surtout en ce moment qui nous rapproche dangereusement de cette dystopie grâce à l'impuissance des États par rapport au dérèglement climatique actuel. C'est l'histoire d'un père et son fils qui marchent ensemble sur une route aux États Unis à travers un paysage dévasté. Le graphisme de Larcenet nous remplit de frayeur tout comme l'avait fait le roman original de McCarthy. Il n'y a plus de ciel, plus d'horizon, tous les arbres sont morts, il n'y a plus de plantes ni d'oiseaux, le père et son fils marchent dans une espèce de brume constante faite de cendres et de poussière, au milieu de ruines, ils ont faim et ne trouvent que rarement quelque boîte de conserve oubliée qui leur assure une survie précaire et désespérante. Ils arrivent enfin au bord d'une mer grise et ténébreuse, sans vie.
J'ai également terminé le petit livre d'Hervé Le Tellier, Le nom sur le mur, qui raconte l'histoire d'un jeune résistant dans la Drôme dont l'auteur reconstitue le parcours précaire à partir de la vision de son nom écrit sur un mur et de quelques rares documents recueillis précieusement pour que l'être humain qui portait ce nom, André Chaix, ne tombe pas dans l'infini de l'oubli.