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jeudi 20 avril 2023

Sélestat

J'ai vu l'accueil de Macron à Sélestat, hier. Pourtant les Alsaciens n'ont rien d'agitateurs sans cervelle. Mais ça a été chaud pour Macron. Il y a quelque chose qui me turlupine depuis longtemps avec notre président, ne fut-ce qu'avec son slogan "En Marche" et son espèce d'obsession à dire qu'il faut "avancer".  Je ne comprends d'ailleurs pas qu'il ne soit pas repris plus systématiquement sur cette espèce de mantra qu'il répète en permanence. Avancer ? Mais pour aller où ? Quand on avance, on va vers quelque chose, on a un but qui ne se résume pas à laisser des choses, des gens, des événements, du temps, derrière soi. Quel est le but de Macron ? Le progrès ? Mais le progrès doit-il forcément se penser comme une avancée, comme un mouvement vers l'avant ? Qu'est-ce donc que "l'avant" ? où le "devant" ? Qu'y a-t-il de si désirable là, devant nous, devant le peuple français, dont Macron semble si bien connaître la désirabilité ? Ne vaudrait-il pas mieux rester un peu dans le présent, regarder autour de nous, réparer ce qui ne va pas plutôt que changer de paysage pour ne plus voir ça, précisément. Je n'ai rien contre le mouvement, surtout quand ce mouvement est orienté vers une destination précise et en liaison avec des bénéfices relativement bien définis. Mais, le mouvement pour le mouvement, je m'en méfie de la même manière que je me méfie du tourisme, où il s'agit de visiter pour visiter, voir pour avoir vu, bouger pour avoir bougé, encore qu'ici, quand on devient vieux, cela peut se justifier, comme me le dit souvent ma sœur Martine ! 

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