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mercredi 13 novembre 2013

Confiteor

Hier, j'ai commencé "Confiteor" de Jaume Cabré, un auteur catalan. Livre intéressant qui, comme Deville dans "Peste et Choléra", mélange les temps. Deville mélangeait les temps biographiques de Yearsin, Cabré mélange les époques historiques tout en poursuivant la même trame romanesque. C'est un peu déconcertant quand, dans un même paragraphe, au détour d'une phrase, on passe d'Auschwitz à l'Inquisition avec des personnages qui se superposent de manière relativement appropriée, ou plutôt, compréhensible. Au fond, ce sont des romans qui défendent une conception du temps très particulière. Le temps n'existe pas en soi. L'histoire lui donne une forme, celle de la successivité des événements et parfois, de leur causalité. Ici, par contre, le temps est bien celui de la lecture et rien d'autre. Il n'y a plus que les instantanés qu'elle fait exister. Pourtant, derrière ce mélange des contextes historiques, il reste une trame temporelle, celle de la biographie d'Adrià, justement, le héros surdoué du récit, qui fait l'objet d'une description chronologique relativement cohérente ce qui n'était pas le cas chez Deville avec Yearsin. Mais j'aime bien le héros de Cabré : linguiste polyglotte et violoniste distingué qui, par dessus tout, aime lire. Aujourd'hui, nous allons à l'hôpital Santa Maria pour prendre mes rendez-vous avec l'IRM afin d'examiner plus attentivement, mon nodule prostatique. J'espère encore que ce n'est rien de grave mais je reste un peu inquiet. Sinon, je n'ai toujours pas retrouvé une sérénité sphinctérienne totale. J'espère beaucoup que cela s'améliorera encore, car ce n'est pas tous les jours facile. Je continue le "destructionnaire" de préjugés. Je ne sais pas si cela donnera finalement quelque chose. Beaucoup de mes tentatives d'écriture n'ont finalement pas abouti. Même les articles que j'ai publiés me semblent généralement inachevés. Comme s'il y avait quelque chose qui me retenait de conclure. Il ne s'agit pas de peur comme on pourrait le croire. Il s'agit plutôt d'une insatisfaction maladive. Je ne crois pas non plus à ce perfectionnisme que Martine me reproche gentiment de temps en temps. C'est autre chose. Une sorte de conscience que l'inachèvement fait intrinsèquement partie de la vie et qu'il est normal que ce soit ainsi. Il faudra que je revienne sur cette question.

1 commentaire:

  1. Que sens-tu quand tu finis un livre?
    Un article qui reprend ou continue ou meme decrit une representation intellectuelle reste sans doute ouvert a une reaction active de la part du lecteur. Ne devrait-il pas se terminer par une question ou une pensee qui laisse une porte ouverte.
    Un roman, par contre, est une oeuvre d'art, un tout; la porte est fermee; le lecteur doit faire avec, il ne peut rien y changer.... peut-etre que tu devrais ecrire un roman!?

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