J'apprends la mort de Jean Starobinski, un auteur que j'ai pratiqué notamment quand j'écrivais ma thèse de 3ème cycle sur la vulgarisation scientifique. Je l'ai rencontré il y a bien longtemps à l'occasion d'un dîner dans la famille d'Irène. C'était un grand ami de Daniel Schlumberger., le père d'Irène. C'est son travail critique sur les Confessions de Jean-Jacques Rousseau qui m'a inspiré pour l'un des chapitres de cette thèse, le chapitre où je compare la vulgarisation scientifique à l'autobiographie de la science et qui a donné lieu à une publication dans la revue Public Understanding of Science. C'est un article que j'avais écrit directement en anglais alors que j'étais au Japon, à la Toyo University. John Durant me l'avait demandé. Deux "referees" anonymes se sont prononcés, l'un pour dire qu'il ne fallait pas le publier, l'autre pour dire qu'il fallait le publier. Finalement il a été accepté. À la suite de Starobinski, j''argumentais de la manière suivante : l'autobiographie est fondée sur le pronom personnel "je" qui est, à la fois, le personnage principal de l'histoire que l'on raconte, et qui désigne aussi la personne qui est en train d'écrire son histoire. Dans la vulgarisation scientifique, ce rôle du "je" est assuré par la récurrence du jargon scientifique dans les textes de Science et Vie, Pour la Science, etc. Cela demanderait de plus amples explications mais je n'en ai pas le temps maintenant.
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