J'ai fait deux rêves cette nuit qui, tous deux se passent à Strasbourg. Le premier rêve est celui d'une véritable orgie dans le grand hall du Palais Universitaire de Strasbourg. C'était assez agréable pour moi. Les femmes me cherchaient pour que je leur fasse plaisir. Nues, elles mettaient leurs jambes autour de mes reins, m'embrassaient pendant que je m'occupais de chatouiller leur clitoris. Le deuxième rêve était moins agréable : je rentrais chez moi, rue Gœthe, à vélo et je tirais une remorque dans laquelle j'avais mis les achats que j'avais faits, notamment, une salade attendue impatiemment pour le repas du soir. Je n'arrêtais pas de tomber sur des chicanes qui ont rendu mon trajet de retour très difficile : des chantiers qui avaient laissé des tas de sable sur les pistes cyclables, des rétrécissemnts impromptus, des talus à descendre. J'arrive au parc de l'Université et j'essaye de passer par l'Institut de Psycho, fermé à clé. Heureusement Norbert Engel, l'adjoint au maire, est là et m'aide à faire ouvrir ces grilles qui me font enfin accéder à la rue Gœthe tout en ayant perdu une feuille de la salade que je transportais et qu'attendaient les invités. Le trajet m'a pris au moins deux heures alors que le rêve fut interrompu au bout d'une heure. Comme quoi, même en affrontant beaucoup de difficultés, le temps passe plus vite dans le rêve que dans la réalité. Quoique, comme le disait Freud, le rêve ne reconnaisse pas le temps linéaire de la vie ordinaire.
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Je voudrais revenir sur le livre d'Edward Abbey, Desert Solitaire, car c'est un livre qui ne peut pas s'oublier. Bien sûr, j'y ai reconnu une position proche de celle de David Abram, mais le livre de Abbey, bien antérieur à celui d'Abram, est plus incisif, avec beaucoup plus d'humour et d'impertinence. La manière dont il essaye de comprendre le désert et ce qui l'attire si puissamment dans la région des Arches dans l'Utah est à la fois touchante, intelligente, physique et métaphysique. Il nous dit être frappé par l'indifférence profonde, essentielle du désert à tout ce que l'humain pourrait y faire ou ne pas y faire. Le marin s'adresse à la mer, il lui parle tout comme l'homme des montagnes dialogue en permanence avec les sommets qu'il conquiert. On ne parle pas au désert. Il n'y a rien à lui dire. Et sa réponse n'existe pas.
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