Deux jours sans blog : un moment de repos pour moi au sein du confinement, comme si celui-ci assèchait l'inspiration en nous entraînant dans un temps vide de tout divertissement, un temps propre pour l'ennui. Mais l'ennui ne m'ennuie pas, au contraire. Et j'ai quand même tout le temps des choses à faire, des coups de téléphone à donner, des livres à terminer —après les Lettres à Lucilius de Sénèque (pas terminé) j'ai entamé un roman de Joseph Conrad, L'agent secret, écrit en 1907 qui nous présente des personnages si bien décrits qu'on croit les avoir rencontrés — et, bien sûr, la cuisine de temps en temps et du repassage ! La nuit, je compose des haïkus dans les intervalles que me procurent de brèves insomnies. En voici deux :
Le long du corps ou
Repliés d'un seul côté,
Que faire des bras ?
Confiné, que vis-je ?
Mise en images d'hiers
Ou vif de l'instant ?
Ce ne sont pas vraiment des haïkus mais plutôt des "rugues" comme nous les avons nommés, Richard et moi, quand il a lu mes premières tentatives dans ce genre poétique (que l'on peut retrouver dans les archives de ce blog —2018—). Richard me disait qu'il y avait quelque chose de rugueux aussi bien dans l'écriture que dans l'inspiration, d'où ce nom : "rugues".
Je travaille également la première phrase de cet aricle que je dois remettre bientôt à l'un de mes collègues du Centre de Philosophie des Sciences de Lisbonne sur le confinement. C'est fou ce que les premières phrases importent quand on se met à écrire. Une première phrase ratée nous jette dans l'impasse et l'écriture s'éteint. Réussie, elle nous oblige à poursuivre. C'est quand la deuxième arrive que l'on peut dire de la première qu'elle est réussie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire