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samedi 31 octobre 2020

-ismes

Après Rebecca Lighieri, j’ai voulu lire autre chose qu’un roman et j’ai choisi dans ma bibliothèque le livre de Caroline Fourest, La tentation obscurantiste (Grasset, 2005). J’ai été très déçu, non pas que le livre ne soit pas intelligent et bien informé, mais les nuances subtiles qu’il essaie de démêler entre l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme, l’intégrisme, le totalitarisme, l’intellectualisme, etc., m’ont paru obscurcir plutôt qu’éclairer ce qui est à débattre. L’essai est incroyablement ennuyeux et déplaisant à lire en raison de tous ces -ismes qui apparaissent à chaque phrase. Bref, au bout d’une soixantaine de pages, j’ai abandonné la lecture. 

J’ai lu également ce matin un article de Courrier international, qui vantait le bilan de la présidence de Trump. « Pourquoi Trump doit être réélu » du Las Vegas Review - Journal. Cela me changeait des articles que je lis d’habitude et qui, pour la plupart, disent beaucoup de mal du 45ème président des Etats-Unis. Cet article affirmait notamment que reprocher à Trump de ne pas contrôler l’épidémie est très injuste car, quel est le gouvernement qui peut prétendre avoir réussi sur ce plan là ? À part la Chine, bien entendu. Mais qui voudrait vivre en Chine aujourd’hui et troquer sa liberté contre une certaine sécurité ? Voici la conclusion de l’article : Malgré tous ses défauts, Donald Trump tient bon face aux coups incessants des progressistes contre cette nation – des attaques qui nient et minimisent les progrès accomplis depuis plusieurs décennies pour mieux incarner et honorer nos idéaux fondateurs. Nous devons maintenir le cap, c’est indéniable. Mais nous devons le faire en épousant et non en détruisant les principes de liberté qui ont fait des États-Unis un modèle pour le reste du monde. Donald Trump en a conscience et il a par ailleurs un projet économique qui permettra au pays de rebondir après la pandémie. Il mérite un second mandat. 

Il n’est pas inintéressant de lire des textes avec lesquels on n’est, a priori, absolument pas d’accord. 

Après avoir abandonné la lecture de Caroline Fourest, j’ai trouvé parmi mes livres un roman policier anglais que je n’avais pas lu, ou en tout cas, dont je n’avais aucun souvenir. Il s’agit de Nothing but the Truth de Samuel Lock (Vintage, 1999). J’ai beaucoup de plaisir à retrouver des situations typiquement « british » comme le five-o’clock tea, les soins au jardin, les conversations (très conventionnelles) d’un vieux couple, etc.

vendredi 30 octobre 2020

Lighieri


 Je viens de terminer l’excellent roman de Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours (P.O.L, 2020), qui décrit la vie dans les quartiers les plus pauvres de Marseille, la cité Artaud, le passage 50 où vivent les Gitans, l’histoire d’un père d’une brutalité inouïe avec ses trois enfants et d’une mère un peu folle... Je ne connaissais pas cette auteure et j’ai été captivé par la manière dont son style nous tient en haleine. Voici ce qu’elle écrit, page 367 : « La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance quand elle s’est mal passée : on y reste coincé à vie... » Cette phrase s’applique sans doute assez bien à mon jeune frère Patrick, pas pour les mêmes raisons que les enfants de la famille Claes du roman, certes, d’ailleurs cette phrase s’applique peut-être à tout le monde.

Hier nous avons fêté l’anniversaire d’Isabel. Nous sommes allés dans un restaurant réputé assez cher avec notre chère amie Izilda. Un excellent repas avec un vin si bon que nous avons demandé au garçon qui nous servait où on pouvait le trouver. Il va nous en commander deux caisses de 6 bouteilles. Je me réjouis de le faire connaître à nos invités. Charlotte a offert un magnifique bouquet de fleurs à sa maman. J’ai pris des photos mais je ne peux plus les insérer dans mon blog depuis que le format a été légèrement modifié. C’est bien dommage !

mercredi 28 octobre 2020

Roman

 J’ai vraiment trouvé le roman de Mauvignier très passionnant, avec cette écriture si spéciale qui décrit si bien tout ce qui se passe dans la tête de ses personnages au moment où ils passent à travers toutes sortes de situations étranges. Le livre est tissé avec les fils de ces émotions que les mots nouent entre eux pour créer  cette hâte de la lecture qui ne vous lâche pas, qui vous tient page après page sans que l’on puisse vraiment s’arrêter. 

mardi 27 octobre 2020

Le nouveau

 L’écriture de Mauvignier est fascinante. J’ai presque fini son roman de plus de 600 pages. Comme je le disais hier c’est une écriture qui induit une lecture rapide, une lecture marathonienne presque ! 

Hier soir, Charlotte nous est revenue de Paris pour une semaine. Et même s’il s’est passé à peine un mois depuis son départ pour étudier à Paris, j’ai l’impression que nos relations ont changé. Elle a maintenant une vie à elle, indépendante de nous. Cette indépendance est précieuse pour que, précisément, elle ne soit plus que notre fille, mais aussi quelque chose, ou plutôt, quelqu’une à découvrir, quelqu’un de nouveau qui doit s’épanouir de ses propres forces et dans sa propre direction. Voir la nouveauté dans le familier, ce n’est pas complètement évident. 

lundi 26 octobre 2020

Mauvignier

Sur le conseil d’une des lectrices de notre groupe de lecteurs, je viens de commencer Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier (Éditions de Minuit, 2020). J’aime beaucoup l’écriture de cet auteur qui fait penser un peu à celle de Maylis de Kerangal avec des phrases auxquelles de multiples pensées s’accrochent en permanence ce qui fait qu’elles n’en finissent pas. C’est une écriture faite pour la lecture, une lecture rapide.

J’en profite pour remercier mon ami Fred pour son conseil à propos des VAE pliables et légers. Le Venilu Urbana me semble effectivement très intéressant. J’irai demain avec Isabel dans un magasin pour essayer quelques unes de ces nouvelles machines destinées à transformer la mobilité urbaine des prochaines années !

dimanche 25 octobre 2020

VAE

 Bon... j’ai classé la lettre « K » et vais m’attaquer à la lettre « L » qui comprend quatre étagères. En attendant, ce matin, je me suis informé sur les vélos à assistance électrique (VAE) pliants et légers. Le choix est vaste. Et, quand on n’y connaît rien, il est difficile de sélectionner le vélo qui satisfera les besoins d’Isabel. Je voulais demander conseil à Fred qui, en Hollande, est bien placé pour donner les meilleurs conseils. Mais c’est sûr qu’il me recommandera le Brompton dont le prix est supérieur à 3000 euros et qui, malheureusement, est très lourd. Or il nous faut une machine aisément transportable, pas plus de 15 kg si possible. Cela se trouve, certes, mais le vélo doit également être absolument fiable. Bref, beaucoup d’exigences et peu de compétence pour effectuer le meilleur choix.

J’ai lu sur Médiapart, l’article qui rapporte la mise en examen de Nicolas Sarkozy, avec toutes ses dénégations et ses trahisons vis-à-vis de ses anciens collaborateurs et amis, Claude Guéant et Brice Hortefeux. Certes, ce ne sont certainement pas des anges, mais quand même ! Je ne voudrais pas être à leur place pour avoir été un ami de Nicolas Sarkozy car la façon dont il les traite est tout simplement scandaleuse. Comment peut-il se défausser ainsi sur les gens sans qui il n’aurait jamais pu conquérir le pouvoir ? C’est tout simplement abject.

samedi 24 octobre 2020

Deville

Je lis maintenant un roman déjà ancien de Patrick Deville, La femme parfaite, Éditions de Minuit, 1995. C’est un auteur assez attachant dont le style est très particulier. Il nous plonge dans le monde de l’artifice : les plastiques, les produits de beauté, les marques, les lumières artificielles, etc. 

Ce matin je vais me remettre au classement des livres de la bibliothèque. La lettre « G ».  

Non. J'avais déjà fait la lettre "G". Cet après-midi j'ai classé les lettres "H", "I" et "J". 

jeudi 22 octobre 2020

Lésion

 Je suis allé à l’hôpital ce matin pour un contrôle de ma vessie. Le médecin qui a fait l’intervention était très sympathique et parlait un anglais parfait. Malheureusement les résultats ne sont pas aussi bons que je l’espérais. Ils ont trouvé une lésion, assez superficielle apparemment, qui avait tout l’air d’être cancéreuse.  Bon ! Cela veut dire que, dans à peu près deux mois, je devrai être opéré à nouveau. Il faut enlever cette lésion. Il est possible que ce ne soit pas cancéreux mais le médecin semblait assez sûr de son fait. 

Hier, j’ai entamé un roman de André-Marcel Adamek, Le Fusil à pétales, Robert Laffont, 2003 ; un auteur sympathique qui a vécu dans les Ardennes et qui fut un grand admirateur de Jean Giono, ce qui se remarque de façon très évidente dans son style et dans le sujet qu’il aborde dans son roman, une histoire d’amour courtois. 

En fin de après-midi, je rejoins enfin le groupe de lecteurs/trices de l’Institut français du Portugal. Je me réjouis de retrouver ces bonnes personnes dont j’appréciais les avis en littérature.

mercredi 21 octobre 2020

Dick

Je viens de terminer l’un des plus beaux romans de Philip K. Dick, Coulez mes larmes, dit le policier, une sorte de roman d’amour très étrange et dont le bref commentaire qui clôt le volume sous la plume d’Etienne Barillier nous assure qu’il est l’un des plus autobiographiques du romancier. Je l’ai lu en français, ce que je regrette un peu. La version anglaise doit être encore plus saisissante.Pourtant je ne suis pas un grand fan de cette littérature de science-fiction mais Philip K. Dick est auteur à part. Je vais essayer de trouver Substance mort de 1977. 

Hier soir nous avons regardé le documentaire d’Arte dans THEMA sur l’histoire des Black Panthers aux Etas-Unis. C’était très intéressant de voir à quel point ce mouvement a pu séduire les jeunes notamment par l’aide alimentaire qu’il apportait aux plus pauvres des Afro-Américains du Sud. Après ce documentaire nous avons vu une rétrospective sur le mandat du président Jimmy Carter qui, après l’échec de sa réélection pour un deuxième mandat, a pu dire que durant sa présidence, son gouvernement n’a été à l’origine d’aucune guerre, qu’aucun missile n’a été lancé à partir de son territoire sur aucun pays, qu’aucun fusil de guerre américain n’a été pointé vers d’autres êtres humains. C’est un bilan plus qu’honorable et l’on ne peut que regretter que la politique étrangère des USA n’ait pas pu continuer sur cette voie. Jimmy Carter a été récompensé du prix Nobel de la Paix en 1998. Il le méritait sans doute bien plus qu’Obama, en début de mandat.

Depuis hier soir, je suis en jeûne sec, ce que je fais quand j’ai un rendez-vous à l’hôpital le lendemain, ce qui est le cas. Il s’agira d’un nouveau contrôle de ma vessie pour s’assurer qu’aucune récidive de mon cancer n’est en cours. 

mardi 20 octobre 2020

Matteotti

 Prénom Giacomo. C’est le nom de ce député socialiste qui, en juin 1924, s’est fait assassiner par les sbires de Mussolini, pour avoir, la veille de son assassinat, énoncer les faits qui démontraient la gestion catastrophique du gouvernement fasciste. Ce sont des pages terribles, les dernières de ce gros volume qui m’a tenu en haleine pendant quelques jours. Je lis ces pages tout en me tenant au courant de ce qui se passe aux États Unis et qui pourrait bien déboucher sur une violence analogue dans la plus grande de nos démocraties. En tout cas, le livre de Scurati est effectivement passionnant et je ne peux m’empêcher d’être impatient de lire la suite (trois volumes de plus en perspective !). Mais cette façon d’aborder l’histoire en reprenant le détail des événements, mois après mois, et parfois jour après jour, même si le style est celui d’une œuvre littéraire, me semble incroyablement juste. On vit ces moments tragiques de l’histoire de l’Italie sans vraiment se rendre compte qu’il s’agit d’une tragédie. On y est. On est pris par cette proximité du quotidien. C’est un livre dont je recommande chaleureusement la lecture en ces temps troublés par les dangers d’une violence qu’il sera difficile de maîtriser si jamais elle se déclenche. 

lundi 19 octobre 2020

Anonymat

    J’ai passé une nuit pleine de rêves. Avec, dans les premiers, la figure centrale de Guy Ourisson qui m’invitait à descendre, par une trappe qu’il ouvrait à mon intention, dans une bibliothèque au sous-sol. Mais la nuit s’est poursuivie avec plein d’autres rêves qui, malheureusement, se sont envolés au réveil.

Comme tout le monde j’ai été effaré par le meurtre terrifiant de Samuel Paty et, pour une fois, je me suis vu en accord avec Blanquer qui préconise, semble-t-il, la levée de l’anonymat dans le fonctionnement des réseaux sociaux. Je ne comprends d’ailleurs pas comment une telle mesure n’a pas encore été prise. La démocratie implique une prise de responsabilité sur ce que l’on fait et sur ce que l’on dit. L’anonymat des réseaux sociaux ne profite qu’à la haine. On voit les dégâts produits notamment par le réseau anonyme de QAnon aus Etats-Unis. Quels sont les arguments qui militeraient en faveur du maintien de cet anonymat ? 

dimanche 18 octobre 2020

Fascisme

 Je poursuis ma lecture du livre d’Antonio Scurati sur l’ascendance de Mussolini au début des années 20. Je suis frappé par le fait que les événements qui ont marqué le parcours de cet homme si singulier ne sont pas sans nous faire penser à ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment et aux dangers de guerre civile qui menacent. Les fascistes italiens ont provoqué la guerre civile à travers des exactions sans nombre contre les socialistes qui étaient pourtant majoritaires dans le pays en 1919. 

samedi 17 octobre 2020

Guy

La nuit dernière, j’ai fait un rêve qui est resté très présent. Le personnage principal en était Guy Chou. Je voulais lui montrer des poèmes que j’avais écrits. Mais dès le premier poème, que je venais d’écrire un peu rapidement il est vrai, il referme le recueil en me signifiant très clairement que ce n’était pas bon. Je me sentais très honteux de lui avoir montré ce recueil, à lui que je considérais comme un véritable maître.  

vendredi 16 octobre 2020

Crumble

Il est tard. Je ne suis pas sûr que je réussirai à publier cet article aujourd’hui. Je sors de table et nous avons mangé un délicieux crumble aux poireaux et aux pruneaux dont j’avais trouvé la recette aujourd’hui sur internet. À refaire, certainement, me disait Isabel. Nous avions invité Johni, qui malheureusement n’est pas venu. C’est pourtant à lui que je pensais quand j’ai préparé ce plat. Too bad !

À part ça, je continue à lire la conquête du pouvoir par Mussolini. Ce livre est intéressant et assez curieux. En effet, la partie romancée du livre —qui semble néanmoins fondée sur une documentation très précise à la référence de laquelle nous n’avons malheureusement pas accès— nous fait suivre la vie de Mussolini, pas à pas. Les 800 pages que je suis en train de lire couvrent seulement 4 ou 5 années de cette aventure. De 1919 à 1924. C’est dire que l’on a droit à des détails très précis sur les acteurs, les événements, les luttes, la manière dont Mussolini est passé du socialisme au fascisme notamment à travers son amitié avec d’Anunzio, le poète commandant qui voulait faire de la ville de Fiume le fer de lance d’un grand mouvement de droite. C’est très passionnant de raconter l’histoire avec tous ces détails.

jeudi 15 octobre 2020

M

Je viens de commencer M L’enfant du siècle, d’Antonio Scurati (Traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Les Arènes, 2020), livre de 850 pages qui raconte sion de Benito Mussolini dans l’Italie du début du XXe siècle. J’en aurai pour un moment. Je me demande ce que mon ami Paul Ginsborg en pense. Je lui écrirai après avoir bien entamé le volume.

On vient d’installer l’air conditionné dans mon bureau. Il y fait un froid de canard. J’ai demandé aux ouvriers d’arrêter cette machine qui n’aura d’utilité que l’an prochain je suppose. A moins que cet hiver, je ne puisse l’utiliser pour avoir chaud. En principe ces machines peuvent servir aussi bien pour refroidir que pour réchauffer ! 

Sur le plan de la santé, je suis allé me faire « recalibrer » hier à l’Hospital Santa Maria. Le médecin qui a pratiqué l’intervention m’a dit que cela ne peut pas continuer indéfiniment et qu’il faudra bien choisir une autre solution. Selon lui, il sera nécessaire de recourir à la chirurgie pour régler le problème de manière plus définitive. Il en parlera à mon urologue attitré que je dois revoir, en principe dans une semaine pour un contrôle du cancer. Bref, mes ennuis ne sont pas finis. 

mercredi 14 octobre 2020

Woman

J’ai vu hier, avec Isabel et son amie Kaula, dans le cadre du festival du film français organisé par l’Institut Français du Portugal, le film d’Anastasia Mikova et Yann Arthus Bertrand, Woman. Un film qui ne peut que nous émouvoir, tant cette succession de visages de femmes de tous les pays du monde, ces sourires qui sont presque toujours empreints de bonté et de bienveillance malgré des épreuves, souvent terribles, ces ventres de mères qui vont accoucher, ces rides qui gardent les traces de vies dures, « plus dures que celles des hommes » semble-t-il, ces histoires si personnelles sur l’éveil de leur sexualité, leurs premières règles, les coups dont elles sont victimes, tout cela, raconté à travers des images si belles qu’on ne peut guère éviter de les accuser d’esthétisme, tout cela, disais-je, est bouleversant.  

Cet après-midi j’ai regardé le programme THEMA d’Arte diffusé hier soir sur l’histoire du Ku Klux Klan, l’équivalent dans les années 1920 de l’actuel QAnon dont le succès aux États Unis juste avant l’élection présidentielle ne laisse pas d’être bougrement inquiétant. 

mardi 13 octobre 2020

Vérité

Hier, j’ai regardé le film que m’avaient vivement conseillé Fabien et Fianna : The Social Dilemma, un documentaire de Netflix. C’est un film effrayant dans la mesure où il nous montre que l’on arrive au bout de quelque chose dans ce monde mais on pourrait dire tout aussi bien que l’on arrive au commencement de quelque chose car la révolution internet avec Facebook, Twitter, Instagram, Tiktok, etc... transforme complètement les conditions de notre vie en société et nous ne savons pas très bien comment y répondre avec nos vieux réflexes. Ce qui est inquiétant, c’est la disparition de la vérité comme but de toute discussion entre humains. La vérité comme quelque chose qui ne nous appartient pas en propre, qui n’appartient à personne mais qui pourtant est censée guider nos propos, inspirer nos poètes, régler nos différends, faire réfléchir nos philosophes, bref, y a-t-il quelque chose de plus important dans notre vie que la vérité ? 

lundi 12 octobre 2020

Yoga

Je viens de terminer Yoga d’Emmanuel Carrère. C’est un très beau livre, apparemment très autobiographique avec un long passage sur les migrants dans l’île grecque de Leros et de très beaux poèmes d’amour de Louise Labbé (1522-1566) dont je connais mal l’œuvre poétique. Mais les poèmes cités par Carrère sont absolument magnifiques. J’ai beaucoup aimé ce roman qui, à mon avis, démystifie complètement la méditation en en donnant de multiples définitions successives :

« La méditation, c’est d’être assis, en silence, immobile. La méditation, c’est tout ce qui se passe dans la conscience pendant le temps où on est assis, en silence, immobile.La méditation, c’  est faire naître à l'intérieur de soi un témoin qui observe le tourbillon des pensées sans se laisser emporter par elles. La méditation, c'est voir les choses comme elles sont. La méditation, c'est se décoller de son identité. La méditation, c'est découvrir qu'on est autre chose que ce qui dit sans relâche : moi ! moi ! moi ! La méditation, c'est découvrir qu'on est autre chose que son ego. La méditation, c'est une technique pour éroder l'ego. La méditation, c'est plonger et s'établir dans ce que la vie a de contrariant. La méditation, c'est ne pas juger. La méditation, c'est faire attention. La méditation, c'est observer les points de contact entre ce qui est soi et ce qui n'est pas soi. La méditation, c'est l'arrêt des fluctuations mentales. La méditation, c'est observer ces fluctuations mentales qu'on appelle les vritti pour les calmer et à terme les éteindre. La méditation, c'est être au courant que les autres existent. La méditation, c'est plonger à l'intérieur de soi et creuser des tunnels, construire des barrages, ouvrir de nouvelles voies de circulation et pousser quelque chose à naître, et déboucher dans le grand ciel ouvert. La méditation, c'est trouver en soi une zone secrète et irradiante, où on est bien. La méditation, c'est être à sa place, où qu'on soit. La méditation, c'est être conscient de tout, tout le temps (cette définition est de Krishnamurti). La méditation, c'est accepter tout ce qui se présente. La méditation, c'est laisser tomber, ne plus rien attendre, ne plus cherche à faire quoi que ce soit. La méditation, c'est vivre dans l'instant présent. La méditation, c'est pisser et chier quand on pisse et chie, rien de plus. La méditation, c'est ne rien ajouter. Voilà." (p. 350-351)

dimanche 11 octobre 2020

Vedda

 Richard est parti ce matin : Paris d’abord, puis l’Italie où il cherchera sa maison. Pendant tout l’après-midi d’hier nous avons restauré l’ordre alphabétique de plusieurs lettres dans ma bibliothèque. Richard s’est chargé du « f » et du « e ». Moi je me suis concentré sur le « d » et aujourd’hui, j’ai terminé la lettre « g ».  J’ai également poursuivi ma lecture de Yoga d’Emmanuel Carrère. C’est un livre intéressant, plein de doutes, plein de craintes et de tremblements. 

J’ai également longuement réfléchi à ce projet que nous avions reçu et qui visait à inventer un dispositif destiné à sauver la langue des Veddas du Sri Lanka. Apparemment c’est une langue qui est en train de mourir. Que faire ? Comment redonner toute sa santé à une langue malade de ce que de moins en moins de gens la parlent au quotidien. Une langue dominée. Comment définir la santé d’une langue sinon en liaison avec e nombre de ses usagers ? C’est difficile. 

samedi 10 octobre 2020

C

Je viens de terminer le rangement alphabétique strict de la lettre C. Cela prend beaucoup de temps car il faut sans arrêt modifier le nombre de volumes sur chaque étagère. Et surtout, il arrive que l’on se trompe et que l’on range à tort les « cr » avec les « chr » au nom de leur ressemblance phonétique. 

Nous avions deux amis d’Isabel actuellement. Et Richard ne va pas tarder.

vendredi 9 octobre 2020

Vipassana

J’ai commencé hier soir à lire le livre d’Emmanuel Carrère, Yoga, (P.O.L., 2020). Je ne savais pas qu’il s’agissait d’un récite sur Vipassana, ces dix jours d’immobilité et de silence dont j’ai fait l’expérience il y a quelques années, en septembre 2014. Jusqu’à présent, je trouve le récit assez ennuyeux bien que très fidèle à ce que j’ai moi-même vécu à l’époque. Je préfère le récit de Tim Parks, Teach Us To Sit Still, ouvrage que m’avait recommandé Martine, si je me souviens bien et qui m’avait tellement plu que je l’ai lu plusieurs fois (cf. mon blog à la date du 20 octobre 2016).

Je me suis aperçu que j’ai un (ou une) nouvel.le abonné.e à ce blog. Il s’agit peut être de ma fille Charlotte qui est à Paris pour ses études. C’est une bonne manière pour elle d’avoir des nouvelles régulières de son père. Je ne réussis pas à voir qui s’est ainsi inscrit comme abonné alors qu’auparavant je n’avais aucune difficulté à identifier mes lecteurs réguliers. Dommage.

Nous sommes aussi allés, hier après-midi, voir l’exposition des sculptures De Corpo Perdido (à corps perdu) de Kyo, une jeune femme française que nous avons rencontrée là-bas, au Musée d’Histoire Naturelle du Jardin botanique. 

jeudi 8 octobre 2020

Amara

 Tout le monde devrait lire ce livre magnifique : La Voix d’Amara, par Joëlle Le Marec et Amara Camara, aux éditons Sikit (2020). C’est un ouvrage essentiel dont la dimension politique est incontestable, parce qu’il traite de l’humain, de notre condition humaine dans la vie. La politique oublie trop souvent que son domaine a quelque chose à voir avec les humains, avec leur chair, leurs émotions, leur voix. Ce livre devrait faire l’objet d’une diffusion maximale : tout le monde devrait le lire en ces temps troublés par de grandes peurs et de grandes menaces sur l’humain précisément. C’est un livre d’une immense générosité. Il ne faut pas l’ignorer. Merci, Joëlle pour ces moments de lecture passés en ta compagnie avec Amara. 

mercredi 7 octobre 2020

Covid

 Voilà : nous sommes de retour à Lisbonne. La maison est superbe et Richard a pris soin des chats. Je viens d’apprendre que certains étudiants qui ont joué la controverse scientifique théâtralisée sur le Covid ont été eux-mêmes testés positifs. Nous étions au premier rang. J’espère ne pas avoir reçu trop de postillons. La représentation a été superbe et j’étais heureux de me retrouver avec ces étudiants si motivés et curieux du Master de Journalisme scientifique que j’ai dirigé pendant de longues années. J’ai pu discuter un peu avec Jean-François et Frédéric. Cela a réveillé d’excellents souvenirs.

Le voyage de retour a été long mais nous avons fait une première étape à Mauroux Saint Martin où j’ai pu voir Samantha et Sasha, malheureusement trop brièvement.  L‘étape suivante nous a amenés jusqu’à Burgos. Isabel a conduit pendant tout ce trajet de 600 km. Le matin, après notre petit déjeuner, nous nous sommes un peu promenés dans la ville autour de cette magnifique cathédrale de Burgos. Isabel s’est acheté un petit sac à dos, rouge vif. Quant à moi, j’ai choisi un sac à dos en cuir noir (moins encombrant que celui que Fabien m’avait donné il y a au moins deux ans) pour pouvoir me promener facilement avec mon iPad sans être obligé de trimbaler de grandes poches vides. 

À la maison, j’ai vu avec plaisir que Richard avait classé les lettres « a » et « b » de ma bibliothèque. C’est à moi maintenant d’aller jusqu’à la lettre « z ». Cela va me prendre un certain temps. Je pourrais décider de faire une lettre par jour. Je viens de terminer la lettre « t ». 

mardi 6 octobre 2020

Burgos

Nous sommes arrivés hier soir à Burgos. Peu après avoir passé la frontière, Isabel a@ choisi un hôtel un peu au hasard car nous ne nous étions jamais arrêté à Burgos. Quand nous sommes arrivés dans la ville que nous ne connaissions vraiment pas, le GPS nous a amenés dans le dédale des ruelles du centre de Burgos. Nous avons tournés dans ce véritable labyrinthe, l’estomac dans les roues de notre Toyota, revenant à plusieurs reprises dans les mêmes rues très étroites, autour d’une cathédrale superbe, à le recherche du « palace » à 48 euros la chambre, dont le Minotaure Internet nous avait inspiré le choix.


lundi 5 octobre 2020

Mauroux

 Je suis encore au lit et par la fenêtre je vois la tête ébouriffée d’un sapin qui gribouille ses tourments sur la page grise d’un ciel sans lumière. J’ai refermé les yeux dans les plis du papier noir où de vagues restes de rêve traînent encore. Nous sommes arrivés hiers soir, vers 23 h, à Mauroux Saint Martin, après de longs kilomètres d’autoroute sous une pluie battante. C’est la première fois que j’utilise mon iPad pour écrire mon blog. Pour une telle tâche, c’est presque mieux que l’ordinateur. Je reprends donc mon écriture quasi quotidienne. Les bruits discrets d’une maison qui se réveille me font sortir du lit pour aller prendre ma douche froide.