Cette nuit, j’ai été attaqué par les chatons qui n’arrêtaient pas de venir sur moi, essayant de s’introduire sous ma couverture, grattant les draps, pissant dans tous les coins, bref, un cauchemar qui malheureusement, ne se cantonnait pas à sa dimension onirique. Dès qu’ils s’approchaient d’un peu trop près de mon visage, je les saisissais pour les jeter hors du lit, non sans mal ni coups de griffes, mais cela ne servait à rien, ils revenaient à la charge, plus déterminés que jamais à m’empêcher de dormir. Si bien que, à 5 heures du matin, je suis venu me coucher sur le divan du salon pour pouvoir trouver un peu de repos, ce que j’ai fait pendant trois heures environ, interrompues par notre chatte noire, Tatou, qui, en quête de chaleur humaine, est venue se blottir dans le creux de mes jambes. Dans ce demi-sommeil du matin, j’entendais Maïs, la mère des chatons, exercer ces petits crocs sur les carcasses de poulet que notre nouvelle vétérinaire nous a conseillé de lui donner plutôt que cette bouffe industrielle qui ne leur fait aucun bien. En tout cas, ce nouveau régime transforme leur digestion assez radicalement : Maïs nous fait maintenant de petites crottes dures comme du bois et qui n’ont plus cette odeur de merde (c’est le cas de le dire) qui vient de leurs aliments industriels. Au réveil, le couloir de notre cuisine était parsemé d’osselets brisés, assez bien nettoyés d’ailleurs. On aurait dit les résultats d’une fouille archéologique mettant au jour des restes humains dépareillés datant de la préhistoire. Je n’ai pas tenté de reconstituer le squelette entier comme le font les spécialistes, mais j’ai pris une photo que j’espère pouvoir inclure à la suite de cet article.
Après mon petit déjeuner, coup de fil de ma fille Charlotte qui préparait un exposé sur Max Weber. J’ai essayé de lui expliquer l’importance de ce sociologue qui voulait réfuter Marx, mais je ne sais pas si j’ai été bien clair. Elle doit être en train de faire sa présentation maintenant, en « distanciel » comme on dit maintenant. Mais juste avant ce coup de fil, nous avons eu droit à un appel de notre locataire de la chambre jaune. Il n’arrivait plus à sortir de sa chambre, la clenche —tout neuve, évidemment— lui étant restée dans la main. Je me suis porté à son secours et lui ai ouvert la porte. J’attends les ouvriers qui devraient remettre ça en état de marche (une porte qui « marche », c’est une porte que l’on peut ouvrir ou fermer à loisir, n’est-ce pas ?).
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