Du livre de Naipaul se dégage une atmosphère très particulière : des bribes de modernité émergent de façon dépareillée à la surface d’un monde encore ancré dans la chaleur et la poussière des traditions. Ma lecture, qui a suivi d’assez près celle que j’ai faite d’Adichie, Half of a Yellow Sun, me replonge dans le désordre humain de l’Afrique. Le héros de Naipaul est un Indien, tenant un petit bazar dans une ville au détour d’une rivière. Les lieux ne sont pas nommés mais les références au « Big Man », le nouveau président du pays, avec son bonnet en peau de panthère et le sceptre-fétiche qui symbolise son pouvoir fait penser à Mobutu. Les Blancs apparaissent ici et là, un peu comme ces bribes de modernité que j’évoquais plus haut, avec leur langue parfaite au milieu d’un peuple hétéroclite, à peine sorti de la forêt et qui cherche les traces qui pourraient le mener à une sorte de rédemption aussi lointaine qu’un horizon reculant sans cesse pour bien rester hors de toute portée. L’atmosphère est très prenante. Le style magnifique de Naipaul m’hypnotise.
Isabel et l’une de ses amies psychanalystes ont repeint aujourd’hui trois des murs de notre chambre à coucher : entre sable et feuilles sèches. C’est moins austère que le blanc que nous avions jusqu’à maintenant. Nous allons pouvoir accrocher les masques en terre qu’Agnès m’avait donnés et qui seront bien mis en valeur avec cette couleur.
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