On l'a appris hier soir : attentat monstrueux à Nice. Un Niçois, à moitié tunisien, loue un camion. Il a sans doute entendu l'appel d'al-Baghdadi invitant tous les musulmans à tuer le plus de gens possible, surtout des Français. "Bon, se dit-il, que faire ? J'ai une vie de merde et je n'ai de comptes à rendre à personne. Al-Baghdadi m'autorise. Allons-y." C'est horriblement simple. Il n'a même pas besoin d'une référence divine. Il est seul dans sa tête. Il n'y a pas d'extérieur. Il n'y a pas de monde. Rien d'autre que ce qui se passe dans sa tête et qui lui prend tout son temps. Horriblement simple.
Sans doute, y en a-t-il beaucoup, beaucoup comme lui. Comprendre le passage à l'acte : cet acte qui vous sort de vous-même et de vos pensées une bonne fois pour toutes. Mettre de l'irréversibilité dans sa vie avec un acte. Un acte qui change le monde et qui, pense-t-il, vous change de monde. Il faut essayer de comprendre en prenant le plus de recul possible, en se mettant aussi loin que possible. L'émotion tend à nous rapprocher de l'événement et de ceux qui le vivent. On ne peut lui résister. Pas si simple, en fait, de comprendre.
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