Le photographe Marc Riboud est mort. Il nous laisse les fragments de son regard et de ses pensées sur le monde qu'il a connu. Notre monde. Mon collègue de Paris VII et ami Richard Millet a dû vraisemblablement le connaître assez bien. Quel dommage de ne pouvoir en parler avec lui.
Ce matin, je me suis dirigé vers le quartier de Principe Real. J'ai marché pendant une heure et quart environ. J'ai pris encore quelques photos de ces arbres magnifiques qui habitent là-haut.
J'ai lu hier le premier roman de Georges Perec qui vient d'être publié au Seuil, L'attentat de Sarajevo, écrit hâtivement en 1957 alors qu'il avait 21 ans, et refusé par l'éditeur à cette époque. Cela se lit, mais je ne trouve pas qu'il y a chef d'œuvre.
Je lis Avez-vous lu Char ? par Georges Mounin, l'auteur de cet ouvrage, Les problèmes théoriques de la traduction, qui m'avait vivement intéressé à l'époque où j'écrivais ma première thèse sur la vulgarisation scientifique. Mounin était un linguiste éminent, grand ami de René Char. Il écrit ceci : "Les vrais lecteurs des poètes le savent bien, les poèmes ne se lisent pas, on les fréquente, on les sait par cœur, à son insu même. (...) ... la création du poème par le lecteur est une opération parallèle à celle du poème par le poète." (p.44)
Après avoir lu L'écharpe rouge de Bonnefoy, qui représente notamment une méditation du poète sur ce qu'est la poésie, après avoir lu René Char qui s'interroge lui aussi sur ce qu'est la poésie, tout comme Francis Ponge et bien d'autres encore, je m'étonne de ne jamais avoir lu des réflexions de mon père, poète lui aussi, sur cet art.
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