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Pour passer à autre chose : j'ai terminé hier la lecture de L'écharpe rouge d'Yves Bonnefoy. Il y a beaucoup de remarques fulgurantes sur ce qu'est, pour lui (mais aussi pour moi tant il réussit à dire quelque chose que l'on ne fait que pressentir à la fois vaguement et timidement) la poésie. J'aimerais citer encore d'autres passage de ce livre étonnant. En voici u
n : "Nombreuses sont les situations de la vie qu'un enfant au seuil encore de la pensée ne peut déchiffrer, et il n'y a plus aujourd'hui de mythes pour le nantir d'explications rassurantes ; et la parole pour rien, celle qui vaquera à l'exister quotidien sans désir d'intellection vraie ni d'échange, se répand alors dans la société, causant, entre autres périls, l'hypertrophie de la pensée conceptuelle. Car ce qui a découragé, c'est de croire que les mots sont sans prise crédible sur ce qu'ont d'inconnu les êtres proches, sans force pour en éclairer les besoins ou aider à en partager les désirs : alors qu'en cette carence de l'intellection de la vie le concept, peu enclin à ce qui n'est pas mesurable, peut explorer librement le simple dehors du monde. Il incite à des sciences qui parlent de la matière, nullement du temps vécu, de ses moments de malheur ou d'inquiétude, ou de joie." (p. 239)

Enfin : je viens de recevoir le livre de mon ami Zbigniew Kotowicz. Bachelard, A Philosophy of the Surreal, qui vient de sortir aux University Press d'Edinburgh (2016). Sur la quatrième de couverture, on lira notamment : "This work will be of as much interest to the French as to the Anglophone reader. Kotowicz comes to Bachelard with a fresh look. What he has to say about Bachelard's views on history, atomism and time, as well as his closeness to a Buddhist way of thinking, will come as a surprise. A tremendous read." Baudouin Jurdant
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