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dimanche 24 septembre 2017

Cercas

Je suis en train de finir L'imposteur de Javier Cercas, à propos duquel Claude et Joëlle avaient échangé quelques propos quand nous avons mangé ensemble chez Joëlle justement. Ce "roman" est très étonnant dans la manière dont il tente de démêler les fils qui nouent la réalité à la fiction et la fiction à la réalité. Enric Marco, l'imposteur, qui a trompé tout le monde en se faisant passer pour un ancien déporté du camp nazi de Flossenburg, rejoue sous la plume de l'auteur, la comi-tragédie de Don Quichotte. Dans le dialogue fictif entre Enric Marco et l'auteur du récit, que celui-ci nous offre à la fin de l'ouvrage, on trouve ceci :
"—... vous procédiez [c'est Cercas qui parle] comme un romancier ; je raconte tout ça dans le livre [celui que vous, lecteur, êtes en train de lire]. Le problème, c'est que vous n'étiez pas un romancier, et que le romancier peut tromper mais pas vous.
— Pourquoi  non ?
— Parce que tout le monde sait que le romancier trompe, mais personne ne savait que vous le faisiez. Parce que la tromperie du romancier est une tromperie acceptée et la vôtre, non. Parce que le romancier a l'obligation de tromper alors que vous aviez l'obligation de dire la vérité. Ce sont les règles du jeu et vous les avez ignorées." (p.404)

* * *

En fin d'après-midi, nous sommes allés voir l'exposition de Paula Rego dans le grand magasin Columbo, une exposition des œuvres qu'elle a consacrées aux contes d'enfants, avec des personnages comme Peter Pan, la fée Wendy, etc. J'ai été très impressionné par son trait qui, dans certaines œuvres, me rappelle les disparates de Goya, comme on peut l'entrevoir sur le fond de la photo que je reproduis ici à gauche. 

Le soir, nous avons dîné avec Elsa qui nous a raconté ses démêlés avec le monde académique, qui est un monde particulièrement difficile à supporter en raison de l'intelligence supposée de ses habitants, et de leurs comportements souvent retors. Z. ne faisait pas partie de ce monde-là.

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